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Les contes de Rapsode l'Aède de Feather17



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Informations

» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 14/11/2014 à 15:31
» Dernière mise à jour le 14/11/2014 à 15:52

» Mots-clés :   Conte   Hoenn   Humour   Poésie

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La légende de Cosmos
Il y a bien des années de cela, avant même que l'humanité eut existée, il n'était qu'obscurité et lumière. Lorsqu'enfin, trois êtres sortis du néant descendirent sur le monde. Ils choisirent le plus beau vide et y créèrent un espace où la vie pourrait être développée.
L'être des cieux, un long être serpenté aux écailles d'or et d'émeraude dénommé Rayquaza par ses pairs, créa l'air et le vent. Ainsi, il y ferait bon vivre.
L'être des mers, un massif être marin à la peau d'argent et de saphir prénommé Kyogre par ses pairs, se servit de l'atmosphère nouvelle pour provoquer des pluies torrentielles qui élargirent les océans. Ainsi, il y ferait bon vivre.
L'être du magma, un gigantesque être montagnard au pelage de bronze et de rubis surnommé Groudon par ses pairs, fit surgir du noyau de la planète des monts et des continents qui se dispersèrent entre les mers. Ainsi, il y ferait bon vivre.

Durant les milliers d'années qui suivirent l'achèvement de leur création, les trois êtres vécurent en harmonie parfaite. Rayquaza s'envola vivre dans les cieux, entre deux couches d'atmosphère où l'oxygène se faisait rare. Kyogre plongea vivre dans les profondeurs de la mer, dans les couches les plus sombres de l'océan où l'oxygène était à peine perceptible. Groudon grimpa vivre dans les montagnes, entre deux couches de magma où l'oxygène ne parvenait presque point. Chacun se prélassa agréablement dans son environnement et tout se passa pour le mieux.
Mais un quatrième être devait bientôt surgir à son tour, un être terrible qui viendrait semer le trouble dans la paix sereine des trois premiers. L'être humain, un petit être fourbe aux poils noirs et gris baptiser Homme par ses semblables, créa le désordre et le conflit au sein des trois êtres créateurs qui voyaient leur environnement menacé.
Lorsque l'Homme prit possession des terres en y cultivant ses plantes, Groudon, qui voyait la richesse de ses sols s'amenuiser, entra dans une fureur atroce et envoya sur les continents le soleil. La sécheresse frappa l'Homme qui se réfugia dans les bras de Kyogre en le priant de le sauver de sa misère. L'être des mers, dans sa bonté infinie, entendit sa demande et l'arrosa de la pluie nécessaire au refroidissement de leur monde.
Lorsque l'Homme s'empara de la mer en y voyageant en radeaux, Kyogre, qui voyait son équilibre marin déstabilisé par les pirates, entra dans une colère noire et provoqua des tempêtes et des torrents. Les raz-de-marée noyèrent l'Homme qui se réfugia dans les bras de Groudon en le priant de le protéger des catastrophes marins. L'être du magma, dans sa bonté infinie, entendit sa demande et chassa les nuages pour rétablir un climat vivable.
Seul l'être des cieux ne fut jamais perturbé dans son paradis, l'Homme n'ayant jamais eu accès à son environnement en altitude.

Les siècles se suivirent et se ressemblèrent tous. L'Homme avançait dans sa conquête marine et était couvert par l'être du magma. L'Homme détruisait les sols et était couvert par l'être des mers. Lorsque Groudon était réveillé de force, celui-ci montrait sa colère par des éruptions volcaniques. Lorsque Kyogre était réveillé de force, celui-ci prouvait sa frustration par des tempêtes.
L'être des mers et l'être du magma se montèrent alors l'un contre l'autre et leur haine s'intensifia siècles après siècles. Si bien qu'à la naissance d'un nouveau millénaire, une nouvelle page de leur histoire devait être écrite. Un seul être allait finir par régner dans le monde et un combat cataclysmique éclata entre les deux nouveaux ennemis afin d'en connaître le véritable possesseur. Voyant la sérénité de leur création rompue par l'Homme, Rayquaza, qui n'avait plus réapparu depuis la création du monde, descendit des cieux et apaisa la colère de ses amis. Kyogre et Groudon retournèrent dans leur propre habitation et s'endormirent paisiblement. Rayquaza devait alors punir l'être humain pour les vils péchés qu'il avait commis. Il créa Trois Frères identiques à qui il laissa la responsabilité de surveiller les deux ennemis en cas de réveil, mais aussi l'Homme. Après quoi, Rayquaza retourna dans le ciel et s'endormit à jamais.
Regirock, car c'est ainsi que s'appelait le plus robuste des frères, s'installa dans un désert.
Regice, car c'est ainsi que s'appelait le plus courageux des frères, s'installa sur une île.
Registeel, car c'est ainsi que s'appelait le plus futé des frères, s'installa dans une grotte.
Registeel, le forgeron légendaire, mit au point deux orbes qui permettraient de contrôler les deux ennemis : l'orbe azur et l'orbe gueules (2). Et seule une âme pure aurait la force nécessaire pour les utiliser. Aussi, les Trois Frères créèrent ensemble un cinquième être qui s'occuperait de l'Homme à leur place. Celle-ci fut appelée Téra. Mais la malfaisance de l'Homme était si importante que même le Téra fut la cible de sa cruauté.
L'Homme fit du Téra son esclave et arriva même à chasser les Trois Frères de leur pouvoir en place. Acceptant leur rejet, ces-derniers confièrent au Téra les deux orbes afin de reprendre le relais pour la mission que Rayquaza leur avait confiée. Le Téra choisit alors la seule famille respectable d'Homme à qui il confia les orbes. Les Trois Frères se retirèrent alors dans les profondeurs de la mer et protègent, encore aujourd'hui, le Téra de la cruauté de l'Homme.


Notes de M. Marco


1. Cosmos : Cosmos est le nom que Rapsode l'Aède avait assigné au territoire qu'il avait découvert. Ce ne fut que quinze siècle plus tard, à la suite de la victoire des républicains dans la Guerre de la Liberté contre les monarques qui gouvernaient de façon despotiques, que la région fut rebaptisée « Hoenn » en l'honneur des victimes de la région de l'ouest dans laquelle la paix fut instaurée en premier lieu, la région d'Oenn (Hoenn était en ce temps divisé en cinq régions : Nonn au nord, Sunn au sud, Oenn à l'ouest, Enn à l'est et la Cité au centre où vivaient les monarques au pouvoir).

2. Orbe azur et orbe gueules : ce sont les traductions moyenâgeuses du texte originel qui n'ont pas subi d'édition lors de la découverte des parchemins car, permettez-moi l'expression contemporaine, elles avaient de la gueule ! En héraldique, Azur signifie « bleu » et gueules signifie « rouge ».


Commentaires de M. Marco


La légende de Cosmos, devenue « La légende de Hoenn » avec le temps, a été écrite quelques années après l'engouement qu'avait suscité le conte Les Trois Frères. On peut en venir à cette conclusion en examinant les styles d'écritures très similaires entre ces deux contes, styles fort différents si l'on les compare avec celui de Le démon de la plus haute tour qui fut écrit vers la fin de la vie de Rapsode.
Cette fois-ci, Rapsode l'Aède a nommé son conte « légende » de son plein gré, imaginant sûrement qu'il connaîtrait plus de succès s'il était cru par la population. Pour preuve, il donne pour la première et unique fois dans sa carrière de poète des noms à ses personnages, ce qui laisserait entendre qu'ils existent réellement. Les quelques fous qui ont essayé de rencontrer ces pokémons légendaires ne sont jamais revenus qu'avec un appareil photo vide, je ne commenterais pas plus le caractère fictif de ce conte.


De plus, La légende de Cosmos est la suite logique du conte Les Trois Frères, ce que Rapsode n'a réalisé qu'une seule fois dans sa longue vie d'écrivain. Il voulait expliquer à l'être humain que la Terre, ou Cosmos, était le fruit d'êtres supérieurs à eux, qui avaient soufferts par leurs fautes. Encore une fois, nous retrouvons ici le paradoxe entre le refus de Rapsode l'Aède à croire en une religion polythéiste et son insistance à vouloir que le peuple athée de son époque croit en êtres supérieurs. Quant à cette problématique, je n'ai à ce jour aucune explication cohérente et j'espère de tout cœur trouver d'autres écrits qui m'éclaireraient sur ce sujet.

Remarquez que la croyance en Arceus et ses disciples qui créèrent le monde, l'espace et le temps d'après la religion arquéenne est complètement passée à la trappe dans ce récit par la narration de ce qui pourrait être le prologue de la Bible du Titanisme (la croyance en la création du monde par les terres, les mers et les cieux). Ceci s'explique par le fait que Rapsode fut l'instigateur principal de cette dernière religion, l'Arquéisme n'ayant apparu que quelques siècles plus tard à Sin-o (l'ancienne Sinnoh). C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les Arquéens sont beaucoup plus nombreux à Sinnoh tandis que la religion titanesque (qui tire son nom des trois Titans d'Hoenn) est beaucoup plus répendue dans notre région.

Pour en revenir au conte, bien qu'une fois encore Groudon, Kyogre et Rayquaza provenaient du fruit de l'imagination de Rapsode, les archéologues ont découvert récemment sur ses manuscrits des traces de brûlures qui laisseraient supposer aux croyants que Rapsode l'Aède aurait rencontré Groudon. Peut-être s'était-il inspiré d'un Téras aux pouvoirs enflammés de son époque pour créer ses personnages ? Ou peut-être avait-il simplement enjolivé la dispute de deux Téras à laquelle il avait un jour assisté ? Ce ne sont que de simples théories...
Néanmoins, je me dois tout de même de parler des théories très convaincantes et fort controversées d'un groupe de nombreux historiens-scientifiques de notre époque, les créationnistes-nouveaux, dont font partie les professeurs Chen (Bourg-Palette, région de Kanto) et notre cher Professeur Seko (Bourg-en-vol). Leur philosophie consiste à croire que le monde aurait été créé par un ou plusieurs êtres (appelés Dieu(x) sur le Vieux Continent) qui ne se montreraient qu'à une poignée d'élus au fil des siècles. Dans un de leur célèbre manuscrit, « Au chevet de mon Être » (écrit par la Professeur historienne Gheniface Herbert en 1903), ils étayent leur théorie en prenant entre autre l'exemple de Rapsode l'Aède et de ses textes sur les pokémons dits aujourd'hui légendaires. Pour ces historiens, Rapsode l'Aède aurait été un des premiers élus pour plusieurs raisons : il était philosophe, écrivain, artiste, ouvert d'esprit, éduqué et aurait été amené dans Hoenn par les Êtres afin de transformer la civilisation de l'époque – les historiens expliqueraient ainsi la raison pour laquelle Rapsode l'Aède aurait été le premier homme venu du Vieux Continent à mettre le pied sur nos Îles Nouvelles (dont fait partie entre autre Hoenn). Sans plus entrer dans les détails, je vous conseille vivement de lire cet essai si vous voulez en savoir plus sur les théories créationnistes-nouveaux.
Bien que leurs arguments sont, je l'avoue, plutôt bien ficelés et mériteraient un peu plus d'attention de ma part, je reste fidèlement accroché à mes vieilles croyances monothéistes en ajoutant juste ceci : même si le monde avait été créé par plusieurs êtres, rien n'empêche qu'ils aient été envoyé par un seul être, appelé plus communément Dieu. À bon entendeur...

Quant au contenu anthropologique du conte, Rapsode l'Aède nous présente une fois de plus l'homme sous ses mauvaises facettes. Il diffuse le mal et le conflit chez tous les êtres qui s'approchent de lui alors qu'elles ne sont là que pour son bien. Ce conte offre donc une morale qu'il est réellement intéressant de s'y intéresser car aujourd'hui encore, l'homme a la prétention d'élever des êtres qu'il considère comme plus faible que lui (les Pokémons) alors qu'ils sont là pour, d'après Rapsode l'Aède, les surveiller justement.

Au risque de choquer mes lecteurs, j'avoue que je n'avais jamais lu la légende originale avant de me pencher sur la conception de ce recueil. Fidèle à mon obstination pour les traditions, je me suis toujours laissé croire que la légende urbaine racontée par les personnes âgées des villages aux jeunes enfants était plus ou moins la même que l'originale. Mais comme tout le monde sait, les histoires subissent de profondes transformations à chaque récitation. À ma plus grande surprise (et peut-être à la vôtre aussi), je me surprends parfois à préférer la nouvelle version de la légende que l'ancienne, probablement pour son côté un peu plus positif sur les hommes, qui sait...