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Les contes de Rapsode l'Aède de Feather17



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Informations

» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 14/11/2014 à 15:29
» Dernière mise à jour le 14/11/2014 à 15:29

» Mots-clés :   Conte   Hoenn   Humour   Poésie

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Les Trois Frères
Il était une fois trois puissants frères qui vivaient en harmonie avec les humains et les Téras. Mais les Trois Frères n'étaient ni Téras, ni humains.
Le premier, fait de roche, était né des sols d'un désert. Un jour de grande sècheresse, la chaleur fut si torride qu'elle détruisit toutes les habitations humaines en faisant fondre la pierre et transforma les herbes des plaines en bancs de sable ravageur. Se retrouvant à la rue, sans logement dans lequel s'abriter et à la merci du sable brûleur, la population fut contrainte de quitter la région à la recherche d'un lieu plus sûr et plus paisible. Et alors que la région fut très vite abandonnée par les sédentaires devenus nomades, un maçon fidèle à ses origines pria les cieux de le sauver de sa misère. Les cieux entendirent sa prière et une tempête de sable s'éleva, permettant ainsi aux sols de s'ouvrir et au Premier Frère d'en monter. Ainsi naquit le premier des Trois Frères qui élut domicile au creux de ce désert. Désormais, plus aucune habitation ne s'écroula.
Le second, fait de glace, était né des nuages d'un pôle. Un jour d'une longue période glacière, la froideur fut si dévastatrice qu'elle détruisit tous les champs de toutes les plaines agricoles. La terre congelée fut alors transformée en banc de glace inutilisable et bientôt, une redoutable famine secoua les êtres humains, si bien que les familles d'agriculteurs dépérirent les unes après les autres. Et alors que la région fut très vite abandonnée par sa population, un dernier paysan qui avait gardé foi en les dieux (1) pria les cieux de le sauver de sa misère. Les cieux entendirent sa prièrent et une tempête de neige s'éleva, permettant ainsi aux nuages de déverser une grande quantité de glace et au Second Frère d'en descendre. Ainsi naquit le second des Trois Frères qui élut domicile dans une montagne enneigée. Désormais, plus aucune plantation ne trépassa.
Le tierce, fait d'acier, était né du travail acharné d'un artisan. Un jour de grande guerre, les hommes des pays voisins se montrèrent très agressifs et menaçants. De nombreuses régions furent assaillies par les troupes ennemies et bientôt il allait falloir capituler. Certains soldats furent emprisonnés, d'autres prirent la fuite. Mais le chef des troupes ne perdit pas la foi et, désirant venger ses terres au péril de sa vie, commanda à un vieil artisan de lui fabriquer les lances les plus dangereuses et pria les cieux de le sauver de la misère. Les cieux entendirent sa prièrent et une tempête de vent et d'orage s'éleva dans la grotte de l'artisan, permettant ainsi à la foudre de s'abattre sur le travail assidu de l'artisan et au Tierce Frère d'en sortir. Ainsi naquit le tierce des Trois Frères qui élut domicile dans la grotte de l'artisan. Désormais, plus aucune guerre n'échoua.
Les Trois Frères avaient eu pour mission de veiller sur les humains et sur les Téras.

Lorsque l'Homme commença à gagner en intelligence, il se mit à conquérir les Téras et en fit ses esclaves. Les Téras durent construire eux-mêmes les habitations pour les humains, ils durent récolter eux-mêmes les plantations des humains et ils durent se battre eux-mêmes contre les envahisseurs pour préserver les terres des humains. Constatant cette vile utilisation des Téras, les Trois Frères tinrent conseil et décidèrent de punir les humains pour leur fourberie.
Le Frère de roche décida de relâcher sur les habitations humaines la sècheresse et le sable.
Le Frère de glace décida de relâcher sur les récoltes humaines la froideur et la grêle.
Le Frère d'acier décida de priver les humains de leurs réserves d'armes.
Leurs châtiments affligés, les Trois Frères pardonnèrent aux humains leurs erreurs et rentrèrent chez eux.

Mais les humains, beaucoup plus fourbes que les Trois Frères, ne les pardonnèrent point. Ils chassèrent le Premier Frère de son désert torride, firent fuir le Second Frère de sa montagne enneigée et délogèrent le Tierce Frère de la grotte de l'artisan. Les Trois Frères acceptèrent leur rejet. Mais pour prouver aux humains leur erreur impardonnable, ils lancèrent chacun une malédiction redoutable. Le Premier et le Second Frère créèrent les quatre saisons : ainsi, les humains seraient secoués par les sècheresses et les périodes glacières successives. Quant au Tierce Frère, il plongea les matériaux précieux qui faisaient la richesse de la région et une aide indispensable à la survie de l'espèce humaine. Les Trois Frères donnèrent enfin l'ordre aux Téras de ne plus se soucier des problèmes des humains. Enfin, les Trois Frères disparurent à jamais. Désormais, les humains étaient livrés seuls face à leurs problèmes.
A partir de ce jour, on ne vit plus aucune trace des Trois Frères.

Notes de M. Marco


1. Il avait gardé foi en les dieux : cette petite phrase n'a peut-être aucune influence sur la suite du récit, il n'empêche qu'elle a une très grande importante dans la compréhension du contexte d'écriture. En effet, le fait que Rapsode l'Aède mentionne la présence de plusieurs dieux est une influence de son passé polythéiste en tant que grec antique. Ici, le paysan a toujours la foi. Or, nous savons de sources sures que Rapsode était un révolutionnaire. Quelle est donc la signification de cette affirmation ? Nous ne pouvons malheureusement qu'avancer des théories non-canoniques, mais néanmoins cohérentes. En mon humble opinion d'historien et de critique littéraire, cela ne peut être que l'expression d'un message ironique à but satyrique. Utilisons une méthode cartésienne pour décrypter le message caché : dans ce conte, les dieux ont trahis la confiance des hommes, or les dieux sont parfaits, ils ne peuvent par conséquent pas trahir leurs créations. Or, les dieux ont trahi, par conséquent ils ne sont pas parfaits. Or, les dieux sont parfaits, par conséquents, s'ils ne sont pas parfaits, c'est qu'ils ne sont pas des dieux. Dans ce récit, les dieux sont des anti-dieux, autrement dit, des « diables » qui ont apporté la peine aux êtres humains. Rapsode l'Aède développe ainsi sa pensée qui se résume dans le fait que la religion polythéiste est démoniaque et dévastatrice. Le plus ironique, c'est qu'en réponse à cela, il présente une théorie basée sur « des cieux » qui créeraient « trois frères ». Ainsi Rapsode rejette la religion polythéiste en inventant une nouvelle religions polythéiste basée sur les monstres qui l'entourent. Mais encore une fois, tout ceci n'est que spéculations.


Commentaires de M. Marco


Nombre d'entre vous auront reconnu cette la célèbre histoire plus connue sous le nom de « Le Forgeron légendaire ». D'après les découvertes sur le site touristique de la Route 121, à l'est d'Hoenn, on peut conclure que Rapsode l'Aède aurait découvert une grotte magnifique (aujourd'hui détournée portefeuille géant par les capitalistes qui nous dirigent) décorée de dessins qui pour moi ont tout l'air d'œuvres d'hommes préhistoriques. Il en aurait conclu qu'un être exceptionnel vivait à cet endroit, ou plutôt avait vécu car, d'après lui, on ne vit plus aucune trace des Trois Frères. Il est probable que ce fût à partir de ces peintures murales préhistoriques que Rapsode ait inventé ces trois personnages mythologiques.

Ce conte fut tellement apprécié par la population contemporaine de Rapsode l'Aède qu'il fut transformé en sorte de fait historie réel et fut renommé légende par le peuple lui-même. Bien entendu, Rapsode l'Aède l'avait imaginée de toute pièce. De plus, comme il est souvent le cas lorsque l'on aime profondément une histoire, la population renomma les fameux Trois Frères puissants afin de leur donner un caractère plus crédible. Je vous laisse deviner quels furent leurs noms : Regirock, Regice et Registeel, bien entendu. Voici donc d'où proviennent ces créatures mythologiques que tant de gens naïfs espèrent encore croiser de nos jours.

Ceci dit, je me dois néanmoins d'avouer que je fus pendant quelque temps membre de ce groupe d'illuminés qui croient dur comme fer – sans allusions aucunes à Registeel – que ces trois pokémons légendaires soient véritablement des êtres vivants susceptibles d'apparaître au grand jour dans l'avenir. Au cours de mon existence, et croyez-moi elle est à ce jour très longue, j'ai eu la chance et l'opportunité de voyager aux quatre coins de Hoenn et j'ai souvent été à la recherche de quelque indice qui prouverait l'existence de ces « pokémons légendaires » (voyez ici l'influence antique dans la dénomination de ces trois personnages fictifs). La seule chose qui s'approcha de loin à ce qu'on appelle communément « une preuve » de leur existence fut la récente découverte d'une île au large du Village Myokara qui semblerait d'une fraîcheur anormale par rapport à sa position tropicale. Mais après quelques explorations infructueuses, la seule véritable piste d'une quelconque existence de ces Frères fut la montagne qui se dressait au centre de l'île, mais celle-ci n'avait rien d'anormale. Depuis ce jour, je doute que ces trois créatures eurent réellement existé.

Au cours de mes enquêtes, je ne me suis rendu qu'une seule fois dans la fameuse grotte de l'artisan où aurait vécu, d'après Rapsode l'Aède, le Troisième Frère. Pourquoi qu'une seule fois alors que je recherchais assidument la vérité sur ce conte ? La raison est très simple. Ma première impression sur cet endroit fut qu'en effet, la grotte était assez fabuleuse, avec ces illustrations étranges qui représentaient des pokémons inconnus. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je remarquai que cet endroit était devenu un musé largement visité et que l'homme avait à nouveau mis sa patte avide d'argent sur une œuvre d'art naturelle. Le guide, qui ma foi devait être un homme fort sympathique dans le privé, ne me plut pas au premier coup d'œil, et ne me plut guerre plus une fois la visite guidée achevée. Il racontait le conte des Trois Frères dans la version populaire – la fameuse légende – avec tant de fougue et d'intensité qu'il en avait complètement changé la narration, le sujet et la morale. Cette péripétie datant de 50 ans plus tôt, je ne me rappelle que quelque peu des seules ressemblances entre la nouvelle version et l'originale. Toutefois, je me souviens que la légende était beaucoup plus centrée sur « le forgeron légendaire » que sur les Trois Frères. Bref, horrifié à l'idée d'entendre quelques secondes de plus un conte gâché par sa stupide réadaptation, je m'en suis allé avant la fin du récit et accompagné d'une douleur à l'auriculaire gauche, mon poing s'étant retrouvé sans raison valable en plein milieu de la figure du guide qui, pour moi, était un horrible imposteur et destructeur d'art littéraire. Depuis, je souffre le martyr à chaque fois que j'enlève mon alliance, cela m'apprendra.