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Les contes de Rapsode l'Aède de Feather17



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Informations

» Auteur : Feather17 - Voir le profil
» Créé le 14/11/2014 à 15:28
» Dernière mise à jour le 14/11/2014 à 15:28

» Mots-clés :   Conte   Hoenn   Humour   Poésie

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Babillon le Bavard et le cèpe qui papotait
Il était une fois, dans la contrée de Clémente (1), un beau et jeune prince. Il était de grande taille, pourvu des muscles les plus parfaitement taillés du royaume ; son teint mat, les traits finement dessinés de son visage et son sourire radieux ne manquaient de charmer quiconque croisait son chemin. Toutes les jeunes filles de la contrée en étaient tombées follement amoureuses pour toutes ses qualités. Malheureusement, le Prince avait tout de même un défaut très agaçant : depuis que le Roi lui avait appris à parler, le Prince ne s'était plus jamais arrêté une seule seconde, ce qui lui avait valu comme surnom Babillon le Bavard.

Un jour de grande chaleur, le Roi, qui en avait assez d'entendre les paroles incessantes se déverser de la bouche de sa majesté son fils, conseilla à son héritier de s'en aller apprendre à pêcher le rougeot (2). Le Prince Babillon le Bavard, fort heureux d'apprendre l'art de la pèche, qui était à ses yeux la réflexion de la responsabilité humaine, prit conseil auprès du poissonnier le plus avisé du royaume et ce-dernier accepta de lui enseigner son métier. Lorsque la nuit prit place et que les deux camarades partirent à la pèche, le Prince Babillon le Bavard, dont le défaut le plus agaçant était celui du bavardage, se perdit dans un monologue interminable sur les fêtes grandioses du château de sa famille où la nourriture et le vin coulaient à flots. Et durant toute la montée du soleil, il ne cessa une seule seconde de parler, ce qui fit fuir chaque rougeot du fleuve et agaça énormément le poissonnier qui repartit dans sa chaumière le panier vide. Ce matin-là, le poissonnier ne vendit rien au marché et perdit son commerce.
Un autre jour, le Prince Babillon le Bavard flânait aux abords de la cité lorsqu'il croisa la route d'un chargé de la paix à la recherche d'une créature sur deux pattes, dont les griffes dangereuses déchiraient la peau de celui qui se trouvait en contact avec (3). Intrigué par la tâche périlleuse du chargé de la paix, le Prince Babillon le Bavard se proposa en aide afin d'alléger la mission de son acolyte. Le chargé de la paix lui expliqua rapidement les stratégies qu'ils allaient recourir afin de retrouver le téra. Mais le Prince Babillon le Bavard, intéressé par l'art de la détective, qui était à ses yeux la réflexion de la sagacité, du courage et de la force du corps, entra dans un monologue interminable sur la force des lutteurs qui se donnaient en spectacle lors des fêtes du château de sa famille. Le chargé de la paix, pressé par le temps, n'arriva à l'assourdir et le téra eut tout le plaisir de s'attaquer à un nouvel innocent avant de fuir sereinement la contrée de Clémente. Ce jour-là, le chargé de la paix fut arrêté pour son échec et privé de sa liberté.
Un dernier jour, le Prince Babillon le Bavard se promenait dans les ruelles étroites de la contrée de Clémente lorsqu'il rencontra un barde qui était occupé à perfectionner les partitions musicales qu'il jouerait le soir-même sur la place principale. Ému par les notes du barde, le Prince Babillon le Bavard désira apprendre l'art de la musique, qui était à ses yeux la réflexion des sentiments les plus profonds de son âme. Alors que le barde tentait de lui enseigner la musique, le Prince Babillon le Bavard se lança dans un monologue interminable sur les qualités de la musique jouée lors des fêtes grandioses du château de sa famille, ce qui retarda les entraînements et répétitions du barde pour son concert nocturne. Ce soir-là, le barde ne joua aucune mélodie et perdit sa réputation.

Le peuple de la contrée de Clémente en eut bien vite assez des agissements de leur Prince et se rendit au palais dans le but de se plaindre. Le Roi écouta attentivement les reproches du poissonnier, les plaintes du barde et les réprimandes des chargés de la loi qui parlaient au nom de leur semblable emprisonné. Le Roi eut une idée pour éradiquer le défaut de son héritier et promit à son peuple que d'ici trente lunes (4), le calme serait revenu dans la contrée de Clémente. Le Roi avait entendu parler d'un cèpe magique capable de transformer la personnalité des humains. Il envoya alors son héritier dans la forêt de Clémente (5) à la recherche de ce cèpe qu'il lui avait décrit comme objet de valeur, afin que le Prince ne se doutât de rien. Le Prince Babillon le Bavard n'eut aucun mal à trouver le cèpe de couleur gueule et argent qu'il ramena dans ses appartements en guise de décoration. Mais il s'avéra que le cèpe avait, lui aussi, un don de parole. Car lorsque le Prince Babillon le Bavard était pris sous l'envie de parler, le cèpe intervenait et discutait à sa place.

Les sept premières lunes, le Prince Babillon le Bavard avait le temps de commencer la discussion pendant de longues minutes avant que le cèpe ne papotât à sa place. Agacé, le Prince l'abandonna dans la rue mais le cèpe réapparut aussitôt dans ses appartements.
Les sept lunes suivantes, le Prince Babillon le Bavard ne pouvait enchaîner que quelques phrases avant que le cèpe ne papotât à sa place. Énervé, le prince le jeta dans la rivière mais le cèpe retrouva sa place dans ses appartements.
Les sept autres lunes, le Prince Babillon le Bavard ne pouvait prononcer qu'un seul mot avant que le cèpe ne papotât à sa place. Fou de rage, le prince l'enterra à des centaines de lieux du palais mais le cèpe revint dans ses appartements avant le Prince.
Après trente lunes, dès que l'envie de parler venait à l'esprit du Prince Babillon le Bavard, le cèpe s'en chargeait à sa place. Le Prince Babillon le Bavard se résignait alors à l'écouter jusqu'au bout pour enfin pouvoir à son tour parler.

Le peuple de la contrée de Clémente avait ressenti ce changement et en était ravi. Poussé par la bonté et le pardon, le poissonnier décida d'enseigner au Prince l'art de la pèche, et cette fois-ci, aucun rougeot n'échappa à son triste sort. Grâce au Prince Babillon le Bavard, le poissonnier récupéra son commerce. Le chargé de la paix, libéré à la suite des excuses du Prince, accepta de lui enseigner l'art de la détective et attrapèrent finalement le téra terrifiant. Grâce au Prince Babillon le Bavard, le chargé de la paix fut récompensé par un large amas d'or. Enfin, le barde s'admit de lui enseigner l'art de la musique et ils montèrent ensemble un parfait duo. Grâce au Prince Babillon le Bavard, le barde regagna sa célébrité.
Fort heureux de ces changements, le Prince Babillon le Bavard retourna dans ses appartements, afin de remercier le cèpe pour l'aide qu'il lui avait fourni mais le cèpe n'y était plus. Il retourna dans la forêt Clémente à l'endroit où il avait recueilli le cèpe mais il n'y était point. Quelque part dans la contrée de Clémente, un cèpe s'installa confortablement entre les racines d'un arbre, l'oreille à l'affût, prêt à intervenir dans le cas où le Prince Babillon le Bavard reprenait ses anciennes habitudes. Mais le palais fut calme jusqu'à la fin de son règne.


Notes de M. Marco


1. La contrée de Clémente : d'après les nombreuses notes prises par Rapsode l'Aède et les quelques dessins de l'Hoenn de son époque que les chercheurs ont découverts aux quatre coins de la région, la contrée de Clémente se situerait dans le sud-ouest de Hoenn. A l'endroit indiqué sur ses schémas se trouve une forêt importante par sa taille (facilmement reconnaissable comme étant le Bois Clémenti actuel) et un fleuve qui séparerait le sud de la région en deux à l'est de cette Contrée. De plus, le fait que ce village soit repéré un peu plus au nord de Clémenti-ville semblerait indiqué que la Contrée de Clémente serait à l'origine de la ville actuelle que nous connaissons grâce à sa production de toutes sortes d'agrumes, dont la clémentine – dont l'étymologie provient par ailleurs du mot clémente en vieil hoennois, ce qui appuie les théories.

2. Le rougeot : il est à fortiori l'ancêtre du Magicarpe. Il existe deux théories différentes quant à l'apparition de ce pokémon et son utilité fort controversée. La théorie scientifique, qui est à mon humble avis de connaisseur pokémon la plus probable et la plus vérifiable, repose sur la théorie du croisement génital. D'anciens pokémons aquatiques de toutes espèces confondues se sont reproduits entre eux durant des millions d'années et ont résulté en ce que nous connaissons aujourd'hui d'un Magicarpe (apparut bien avant l'humanité selon des calculs très précis). L'autre théorie, en revanche, se base sur des faits un peu plus mystiques ou des idées préconçues, développées par les anciens sages naïfs que l'on se devait de respecter compte tenu de la tradition du respect des personnes âgées. Cette théorie farfelue est défendue par Rapsode l'Aède qui imaginerait un poisson beaucoup trop faible pour survivre face aux prédateurs humains et aquatiques et aurait dû s'adapter pour se défendre et perpétuer son expèce. L'irrationalité de la théorie réside dans l'apparition des pouvoirs du pokémon provenant du néant. Allez savoir pourquoi, c'est l'explication le plus dispersée dans les opinions publiques. Le rougeot aurait alors pris de la force et serait devenu un Magicarpe qui, aujourd'hui, n'est pas plus fort que la plume qui me sert à rédiger ces lignes.

3. Le téra aux griffes acérées : d'après la description de ce téra, mes recherches m'ont conduit jusqu'à la conclusion qu'il s'agirait d'un Mangriff à l'état que nous le connaissons de nos jours. En effet, le téra dans ce conte se dresse sur ses deux pattes et serait muni de griffes dangereuses. De plus, il ne se soucierait pas du bien des êtres humains et sauterait sur tout ce qui bouge afin d'en ôter la vie. Cette description me semble toujours pertinente pour les Mangriffs que nous connaissons, ce qui porte à croire que ces pokémons n'aient connus aucune évolution durant ces derniers millénaires. Quiconque qui aurait déjà croisé la route d'un Mangriff de mauvaise humeur se rangerait derrière le même avis que le mien, sans aucun doute.

4. Trente lunes : Rapsode l'Aède comptait en lunes. Une lune équivaut à une nuit illuminée de la lumière de la lune pour nous. Ce qui signifie que trente lunes n'équivalent pas précisément à 30 jours car les nuits de nouvelle lune (lorsque la terre cache complètement la lune qui, par conséquent, ne bénéficie pas de la lumière du soleil) n'entrent pas dans le compte. Croyant en l'existence des punitions divines, Rapsode l'Aède et ses contemporains préféraient rester sagement enfermé chez eux car ils voyaient en ces nuits obscures un quelconque signe d'une rébellion des téras qui les entouraient contre l'oppression des hommes. Ainsi, les humains évitaient tout contact social durant ces jours-là et passaient à la trappe un jour du mois en n'ayant aucune activité, quelle qu'elle soit.

5. La forêt Clémente : toujours sur les plans des manuscrits de Rapsode l'Aède, la forêt Clémente se trouve à l'endroit exact de notre Bois Clémenti contemporain. Ce qui confirme à nouveau les théories citées plus haut quant au lien historique entre la contrée de Clémente et la Clémenti-ville actuelle et permettra, j'en suis sûr, de rendre la raison à mes détracteurs peu ouverts d'esprits.


Commentaires de M. Marco


Babillon le Bavard et le cèpe qui papotait est l'un des contes les plus populaires et les plus appréciés des enfants de Hoenn. Il a été découvert en 1942 et c'est le seul conte de Rapsode l'Aède qui fut retrouvé en assez bon état pour en comprendre chaque mot sans devoir enjoliver certaine partie pour en comprendre le sens. La raison pour laquelle ce conte fait partie des plus populaires pour nos petites têtes blondes réside dans le fait qu'il est un des rares à ne pas être trop violent ou trop profond dans les messages qu'il envoie. Ici, l'enfant se trouve face à un prince – le rêve d'avenir pour tout enfant qui se respecte – aux défauts très communs – que certains enfants partagent et aide à l'identification avec le héros – qui trouve une solution originale – parler à un pokémon est un des désirs les plus profonds chez les moins de 12 ans – pour devenir une meilleur personne – ceci étant le but ultime de l'éducation d'un enfant, psychologiquement parlant.

Avant de plonger dans l'analyse de la moralité de l'histoire, parlons quelque peu de la société de l'Hoenn antique. Ce conte présente une famille royale, ce qui n'existait pas encore dans la Grèce Antique que connaissait Rapsode l'Aède. Or, l'organisation sociale de l'Hoenn Antique aurait été composée d'une royauté. Encore aujourd'hui, nous n'avons aucune idée de la date d'apparition des humains sur notre île, même si certains ahuris se battent corps et âmes afin de prouver leur théorie selon laquelle Rapsode l'Aède aurait été l'Adam d'Hoenn et se serait accouplé avec un pokémon légendaire pour peupler l'île. À ceux qui auraient encore aujourd'hui des doutes, je leur propose de réviser leur cours d'anatomie – ils se rendront facilement compte qu'il est impossible de copuler avec un pokémon – et je leur conseille vivement de consulter un psychiatre.
Dans tous les cas, l'homme serait apparu dans la région hoennienne durant l'Antiquité continentale (à peu près en 100 avant Rayquaza) étant donné que Rapsode l'Aède provenait de la Grèce Antique. D'une manière ou d'une autre, le système monarchique duquel Rapsode l'Aède était un fanatique s'est développé – avec ou sans son aide, nous n'en avons aucune idée – et notre poète préféré aurait ressenti le besoin urgent de vanter les qualités d'un tel pouvoir.

C'est ainsi que nous nous retrouvons face à un conte qui nous narre l'histoire d'un Prince dont le défaut principal détruit les vies de ses citoyens mais qui finit par accepter ses torts en trouvant une solution pour arranger les choses. À la fin du conte, le Prince est adulé par son peuple et son peuple n'en ressort que positivement influencé par le pouvoir monarchique. Babillon le Bavard et le cèpe qui papotait n'est finalement qu'un plaidoyer plus qu'efficace en faveur de la royauté dans l'Hoenn Antique.

Parlons à présent du cèpe présent dans ce conte. La description faite par Rapsode l'Aède ressemble à s'y méprendre à celle d'un Gaulet, le pokémon champignon vivant dans la région éloignée d'Unys. Apparemment, d'après ce conte, ce pokémon aurait vécu dans Hoenn bien des siècles avant nous, avant de disparaître subitement et de réapparaître à Unys. Peut-être les habitants d'Unys étaient-ils trop bavard et avaient besoin de l'aide précieuse d'un cèpe magique ? Ou n'est-ce plutôt que l'invention pure et dure de Rapsode l'Aède qui se serait servi de ces expériences hallucinogènes que l'on ressent lorsque l'on consomme des champignons non-comestibles ? La présence d'un Gaulet dans notre région à une telle époque est fort peu probable ; d'un autre côté, l'inventer de toute pièce alors que cette espèce de pokémon existe réellement l'est tout autant. Malheureusement, nous n'en saurons peut-être jamais rien quant à cette affaire.
Cependant, la présence du Mangriff, quant à lui, est beaucoup plus réaliste. Les Mangriff ont toujours été une véritable plaie lorsque l'on parle de sécurité et il est encore aujourd'hui très courant de voir l'agent Jenny ou ses troupes courir les rues de nos cités à la poursuite d'un Mangriff sauvage enragé.

En bref, Babillon le Bavard et le cèpe qui papotait reste le conte le plus connu et le plus lu de notre région et, si vous avez aimé l'histoire originelle, je vous conseille de vous procurez certaines représentations picturales pour enfant très bien réalisées. Néanmoins, vous risqueriez de vous exposer au danger d'entendre votre enfant se mettre à parler de ce conte sans arrêt et devenir lui-même le Prince Babillon le Bavard.