When We Are Too Noisy de Marshan Utopium

Il y a actuellement une ambiance de folie au sein de notre compagnie (<--- ironie). Nan, sérieux, N qui ne parle plus, Liv qui est triste, Célesta qui essaye de consoler N en permanence (et ça ne marche pas bien sûr), je ne sais plus où donner de la tête. C'est limite si un autre événement catastrophique devait absolument arriver pour nous remettre les idées en place.

- Euh... N, ça va ?

J'entendis quelqu'un s'affaisser. J'aurais du fermer ma gueule, comme d'habitude. Je me retournai et vis N à terre, évanoui. Quoique... Non, il n'était pas évanoui. Il... dormait, tout simplement. D'un profond et paisible sommeil. Mais comment avait-il pu s'endormir alors qu'il marchait ? D'un coup, Cosmos tomba lui aussi à terre. Puis Zéphyr. Tous endormis.

- Mais c'est quoi ce bordel ?! Gueula Célesta. C'est pas un peu fini toutes ces merdes qui nous tombent dessus ?!

Lance sembla se douter de quelque chose.

- Bordel...

Piper s'affaissa à son tour.

- C'est peut-être un Pokémon ! Absol, utilise Provoc ! Réagit Lance.

Le majestueux Pokémon de Lance sorti de sa Ball et exécuta l'attaque. Effectivement, plus personne ne s'endormit après la capacité. Soudain, le sol se mit à trembler. Séisme ? Oui, c'était une attaque Séisme. Mais pourquoi tout le monde s'acharne sur nous ? On est chiants à ce point-là ? Orage et Tulipe tombèrent à terre à cause des secousses. Mes pattes finirent aussi par se dérober sous mon corps. Lance et Styll tenaient bon ; nos amis déjà à terre étaient ballottés par le tremblement. Une crevasse s'ouvrit d'un coup dans le sol déjà pas mal craquelé. Célesta glissa dans cette crevasse. Juste à temps, Lance lui attrapa la main et la ramena sur la terre ferme. Les yeux de Célesta brillaient. Elle n'eut pas le temps d'admirer son héros que les secousses cessèrent, nous ramenant à la réalité. Une voix se fit entendre derrière les arbres et les buissons qui nous entouraient.

- Oh... Ils résistent à mes Pokémon. Mince.

- Qui est là ? Cria Lance.

Une petite fille aux cheveux blond platine coupés au carré nous apparue. Elle étais accompagnée par un Carmache et un Tartard. Je la reconnus vaguement. Et je n'étais pas le seul. Aziliz et Tulipe la reconnurent aussi. Piper et Zéphyr l'auraient sûrement reconnue aussi, s'ils n'avaient pas été frappés par je ne sais quelle capacité. Sûrement Hypnose ou Poudre Dodo. La fillette qui se tenait devant nous avait un énorme sourire qui lui barrait le visage, et à vrai dire, elle faisait peur. Bien plus que quand nous l'avions vue au Centre Pokémon de Port Yoneuve la première fois.

- Salut, moi c'est Summer, et je suis là pour vous exterminer ! Nous dit-elle joyeusement.

WAIT. WHAT ? Qu'est-ce qui allait encore se passer... ? Pourquoi Summer, une petite fille que nous connaissions à peine, voulait notre mort ?

- Oh ! Mais ne serait-ce pas Aziliz et son charmant groupe qui a démolit un Centre Pokémon ?

- Q...Quoi ?! Dis-je.

- C'est ton père qui l'a détruit ! Enchaîna Aziliz.

- Je ne vois absolument pas de quoi tu parles. C'est pas beau de mentir Aziliz. Apprend-lui Tartard ! Utilise Surf !

Le Pokémon bleu obéit.

- NON ! Criais-je, plein de haine. DÉGAGE !

Je sentis une puissance incroyable se déverser en moi. Je fonçais vers le Tartard qui voulait frapper MA Feunard. Je... Je crois que j'allais exécuter une nouvelle attaque. Sous le coup de la fureur, j'avais appris une nouvelle capacité ! Plus qu'à l'exécuter, c'est parti ! Je m'approchai dangereusement du Pokémon Eau/Combat ; une fois à ma portée, je lançais ma nouvelle attaque. Un énorme blanc suivit cette dernière. Soudain, Lance et Célesta explosèrent de rire.

- Ah ah ! C'est l'attaque Câlinerie ! AH AH AH !

Effectivement, j'étais accroché au Tartard, en train de lui faire des câlins. Il avait l'air très gêné. Mais pas autant que moi. Summer souriait.

- Tartard, débarrasse-toi de lui avec Casse-Briques !

Je m'apprêtai à recevoir la baffe de ma vie, mais rien ne vint. J'ouvris les yeux et vis Aziliz qui mordait la main du Pokémon de Summer. Je me dépêchais de m'écarter de lui et Aziliz fit de même en un bon prodigieux.

- Excusez-moi, j'aimerai bien leur péter la gueule.

Je me retournai et vis Liv qui venait de sortir de sa Ball.

- Il serait temps que tu viennes nous aider !

- Essaye de sortir tout seul d'une Master Ball, c'est pas pour rien qu'on l'appelle comme ça !

Sur ces mots, elle utilisa Extrasenseur, qui mit KO Tartard sur le coup. La fillette fut étonnée de voir un tel Pokémon.

- Liv ?! Mais qu'est-ce que tu fous là ?! Et il est où N ?!

Tout le monde regardait Liv, et personnellement, je ne pigeai plus rien à ce qui se passait. Liv paraissait tout aussi étonnée que nous. Elle était même en colère.

- On se connaît ? Et comment tu connais N ?

- Tu ne me reconnais vraiment pas ?

- Non, je devrais ? Qui es-tu ? Je veux savoir !

- Oh mais tu vas le savoir, VOUS allez même TOUT savoir. Mais avant toute chose, IL EST OU N ?!

Je me retournai vers notre groupe d'endormis. Étalés sur le sol, il y avait Styll, Cosmos, Piper, Zéphyr, Tulipe, Orage... Mais aucune trace de N. Il était parti. C'était bien le moment, tiens ! Célesta était complètement paniquée et criait son nom à tout bout de champ. Soudain, le Carmache de Summer tomba à terre. En une seconde, N sorti des buissons, tout fier de lui.

- Le Dard-Venin de mon Mimigal est tout simplement génial, non ? Dit-il en souriant.

- CRÉTIN ! Cria Célesta.

Elle couru vers lui et le prit dans ses bras.

- Je savais pas où t'étais ! Me refais plus jamais ça, t'as compris ?!

N était aussi rouge qu'une tomate. Et ça avait l'air d'agacer Lance. Célesta se rendit enfin compte qu'elle étranglait presque N. Elle enleva vite ses bras et rougit à son tour en s'excusant. Summer les arrêta net.

- C'est bon ? Vous avez fini vos câlins d'amoureux ? C'est que j'ai une mission, moi. Et N, explique à Liv qui je suis.

- Summer, tu la fermes.

Bon, c'était confirmé, ils se connaissaient. J'avais l'impression que N connaissait tous les gens louches que l'on croisait. Et ça ne me plaisait pas du tout. N s'assura que tout le monde allait bien, et Summer attendit patiemment. Vous avez bien entendu, la fille haute de trois pommes qui voulait notre peau attendait que tout le monde soit remis sur pied. Alors soit j'étais complètement con, soit la situation devenait de plus en plus compliquée. N réveilla chacun des membres de notre groupe. Soudain, je sentis une présence. Tout autour de nous. Je regardai entre chaque arbres. Des Pokémon. Des grands et féroces Pokémon, partout. Merde.

- Bon, maintenant je vais tous vous décapiter. Dit joyeusement Summer. Non, je rigole, vous allez juste m'accompagner bien gentiment jusqu'au QG.

N allait lui répondre lorsque je tirai son bas de pantalon pour attirer son attention.

- Il vaut mieux que tu ne lui répondes pas négativement vu le nombre de Pokémon aux dents aiguisées qui nous encercle.

Le dresseur au cheveux verts avala sa salive et respira un bon coup. Il fit rentrer son Mimigal dans sa balle et voulu faire rentrer Liv lorsqu'il blanchit. Il bégaya un « Je... J'ai perdu la Ball de Liv... » et notre groupe poussa un soupir. Soudain, Liv rentra dans sa balle. Le rayon rouge qui l'inspira vers Summer en était la preuve. La petite fille avait chipé la Master Ball de la Reshiram. Zéphyr péta un câble sur le fait qu'elle devait rendre Liv tout de suite sinon il allait lui tataner la gueule, mais un Coatox sortit dans buissons en position de combat ; l'effet fut immédiat : le Dimoret ne l'ouvra plus. Summer rigola en voyant Zéphyr se renfrogner et ordonna aux Pokémon qui nous encerclaient de sortir des buissons, ce qu'ils firent. Ensuite, la blonde sortit un téléphone portable de sa poche et composa un numéro.

- Allô ? ... Oui, c'est bon patron. ... Quoi ? Mais bien sûr que je suis plus compétente que votre abruti de Pokémon ! ... Hein ? Ah, euh oui, mais comment je fais, moi ? ... QUOI ?! Nan mais vous plaisantez j'espère, c'est pas discret, ça ! Mais on va se faire repérer ! ... AH BON ?! Mais c'est génial ! ... Bon, d'accord, ça marche.

Elle raccrocha.

- Bon, vous allez gentiment patienter ici pendant que j'attends les renforts, pigé ?

Elle donna un petit coup de pied à son Carmache, toujours étendu par terre à cause du Dard-Venin de Mimigal. Elle lui ordonna de se réveiller et de veiller sur nous le temps qu'elle revienne puis s'en alla dans la forêt. Le Pokémon se releva, un peu dans les vapes, puis nous dévisagea.

- Vous avez fait quoi à ma dresseuse ? Elle a l'air en colère.

- On lui a rien fait, c'est elle qui nous agresse depuis tout à l'heure avec sa petite vois aigu. Dit Piper.

- Ah ouais, c'est bien son genre, ça... Des fois, elle m'éner...

Personne n'entendit la fin de sa phrase ; un énorme hélicoptère noir venait de se placer au dessus de nous, et une échelle de corde nous tomba dessus. Puis Summer revint. Elle nous ordonna de tous monter « bien gentiment » dans l'hélico. Elle commençait à m'énerver avec cette expression. Moi j'avais envie de « bien gentiment » lui péter la gueule. Et je suis sûr que je n'étais pas le seul. Nous montâmes dans l'engin volant et à peine arrivés en haut, des hommes habillés en gris nous prirent en charge et nous conduisirent dans la soute. Personne n'eut de mal à les reconnaître, c'était les Nappers d'Espios. Summer faisait partie d'Espios. Comment était-elle rentrée dans cette organisation ? Ce n'est qu'une petite fille ! Puis comment connaissait-elle N ? Et Liv ? Je voulus demander des explications, mais N était collé à l'une des parois de l'hélico et tremblait comme une feuille. Je ne comprenais pas ce qui se passait. On aurait dit qu'il pétait littéralement un câble. Célesta essaya de lui parler, mes les seuls mots qu'elle lui soutira furent « Summer est... elle est... » sans jamais avoir la fin de la phrase. Nous étions tous fatigués et certains -Orage, Tulipe et Styll- dormaient. J'étais sur le point de faire pareil, mais l'inquiétude me tenait éveillé. Qu'allait-il nous arriver ? Nous allions au quartier général d'Espios si j'avais bien compris. C'était notre but, et nous n'y serions jamais allés aussi vite qu'en hélicoptère, mais j'aurais largement préféré mettre plusieurs jours à pied plutôt que de me retrouver ici. Jusque là, on avait toujours réussi à leur échapper, mais maintenant, il était clair et net que nous ne faisions pas le poids. Sans Liv, nous n'étions rien. C'était la seule qui n'était pas dans la soute, et c'était le seule qui pouvait nous aider. Mais elle était enfermée dans sa Master Ball, avec Summer. Qu'allions-nous faire ? Pendant que je réfléchissais, N, Célesta et Piper déprimaient, Zéphyr faisait une tête bizarre, Aziliz me regardait -ce qui me mettait mal à l'aise- et Lance avait l'air triste. Vraiment, aujourd'hui il y avait une folle ambiance. Mais je ne pouvais pas leur en vouloir vu ce qui nous arrivait. Je tournai le tête vers le seul interstice par lequel on pouvait voir les pilotes, sauf que la seule personne que je vis fut Summer, qui nous regardait avec un air de psychopathe. Puis elle regarda N avec un regard triste et désolé. Que se passait-il entre ces deux-là ? Soudain, l'hélico pencha légèrement.

- Ah, on arrive. Dit la fillette aux cheveux platines.

Effectivement, l'hélico atterrit et notre soute s'ouvrit. Des dizaines de Nappers nous attendaient. Pour être autant, ils devaient croire que nous étions de vrais gangsters. Si ça se trouve, on leur faisait peur. Cette pensée, aussi bête et fausse soit-elle, me redonna un peu de courage. Parce que oui, j'avais peur. Les hommes en gris nous escortèrent jusqu'à un gigantesque immeuble. Ils nous firent rentrer, et des dizaines d'autres Nappers nous regardèrent. C'est qu'ils étaient beaucoup les enflures. L'un d'eux était habillé en noir et prit son talkie-walkie. La voix qui lui parvint était grave et se faisait parfaitement entendre.

- On les a.

- Bien. Les humains ensemble, les Pokémon séparés.

- Reçu cinq sur cinq.

Le message à peine fini, je vis des Nappers s'approcher avec des seringues. Piper, Tulipe, Orage tombèrent, endormis (encore, oui). Je m'affaissais à mon tour. Ma vue se brouilla, j'eus juste le temps de voir Styll et Cosmos se débattre comme des fous.



Je me réveilla avec un mal de tête énorme. Mes souvenirs mirent quelques secondes à revenir, ainsi que ma vue. Une voix me parvenait, mais il m'était impossible de la reconnaître. Quelques secondes plus tard, je voyais et entendais beaucoup mieux. Mes souvenirs revinrent aussi : Summer, les Nappers, l'hélico, les seringues...

- T'es enfin réveillé ! Je me sentais seul, Zéphyr dort toujours.

C'était Piper qui parlait.

- Hein ? On... On est où, là ?

- D'après ce que je vois, on est dans une cellule.

- Et où sont les autres ?

- Aucune idée, sûrement dans d'autres cellules.

Je détaillai du regard la salle dans laquelle nous nous trouvions. Elle était petite mais avec un haut plafond et complètement vide, seules une fenêtres et une porte se distinguaient du mur en briques noires. Le Lianaja était assis dans un coin près de Zéphyr qui était allongé sur le sol froid. Il s'agitait, comme s'il poursuivait quelqu'un. Sous mon regard interrogateur, Piper m'expliqua qu'il voyait le Dimoret gigoter comme ça depuis qu'il était réveillé. Puis il se réveilla en sursaut avec de grimacer.

- J'suis où ? Où est Liv ?

- Oui on va bien Zéphyr, merci de t'en soucier. Dis-je.

- ELLE EST OU ?!

- Mais j'en sais rien, moi ! On est tout les trois dans cette cellule sans savoir où sont les autres.

Il fut très déçu par ma réponse.

- Bon. Commença Piper. Tant qu'on est là à s'ennuyer, autant discuter entre mecs.

- Entre mecs, entre mecs... T'es gay, toi... dit le Dimoret.

- Et alors ? J'suis quand même un gars.

- Roh, commencez pas... soupirais-je.

Un blanc suivit. Un long blanc. Piper avait raison, je pense que nous allons rester là un bon bout de temps, alors autant papoter.

- Quelqu'un lance un sujet ?

- Je vois pas ce que je pourrais...

- Comment on plaît à quelqu'un, Vix ? Je veux dire, comment on peut séduire quelqu'un ? Demanda soudainement Zéphyr.

Cette question me déconcerta quelque peu. Piper voyait bien que Zéphyr ne s'était pas adressé à lui, ce qui le vexa légèrement.

- Bah euh... J'arrive déjà pas à plaire à Aziliz, alors... Puis Tulipe est déjà avec Orage, Zéph' !

- Je parle pas de Tulipe. Chuchota-t-il.

Mes yeux s'agrandirent, et ceux de Piper aussi. Zéphyr était amoureux de Tulipe, non ? Peut-être avait-il enfin tourné la page ? Tulipe n'avait pas l'air de vouloir rompre avec Orage. D'ailleurs, je ne voyais pas trop ce qu'elle lui trouvait... Il était très pénible et faisait des blagues nulles, ça suffisait pour le rendre très, très chiant.

- Alors de qui tu parles ? Dit Piper avec un sourire malsain.

- Répondez à ma question.

- Dis-nous voyons ! On est tes potes quoi !

- Putain, j'aurais jamais du vous parlez de ça !

- C'est forcément Aziliz ou Liv ! Ou alors c'est... T'es quand même pas amoureux de Célesta ?!

- Mais bien sûr que non !

- Alors c'est qui ? Sourit le Lianaja.

- PERSONNE !

Zéphyr avait dit ça avec un ton qui se voulait sec. Mais en réalité, il avait dit ça avec une pointe de tristesse. Il se leva et alla s'asseoir dans un coin de la cellule, en nous tournant le dos. Piper se sentait mal de l'avoir énervé à ce point. Quant à moi, j'avais regardé toute la scène en me la fermant, mais j'étais désormais très intéressé par la nouvelle fille convoitée par Zéphyr. Je n'allais pas lui en parler maintenant étant donné que j'allais me faire jeter comme une chaussette. Je savais que j'étais le seul à pouvoir lui soutirer ce genre d'infos. La « relation » que j'ai avec Zéphyr était des plus étrange. On se détestait à la base, on se bagarrait sans arrêt. Puis quand il a vu Tulipe pour la première fois, il a radicalement changé et est devenu plus calme, mais pas moins pénible pour autant. Puis on a commencé à discuter de tout et de rien, et finalement, on est presque devenu amis. Mais allez savoir pourquoi, à partir du moment où une personne est en notre compagnie, on recommence à se chamailler. Peut-être qu'on veut garder notre honneur. Enfin, à ce stade de l'aventure, j'en a plus beaucoup, de l'honneur. Le point positif, c'est que cette grande escapade nous a tous rapprochés ; on a même connu beaucoup de personnes géniales -et des moins géniales, c'est vrai-. Le point négatif, c'est que maintenant que l'on est chez Espios, on risque de tous mourir. Et ça m'emballe pas. Pas du tout. Pris d'un nouvel espoir, je me levai.

- Les gars, faut qu'on sorte d'ici. Maintenant.

Piper et Zéphyr furent surpris mais acquiescèrent.

- On va défoncer la porte ! Criai-je.

- Non attends ! J'ai essayé et... !

Trop tard. Ma tête heurta violemment le mur. Je m'assis, ayant encore plus mal au crâne qu'avant.

- J'ai essayé et il est blindée de chez blindée.

- J'ai vu ça... Enfin, j'ai sentis ça.

Qu'est-ce qu'on pouvait faire ? La fenêtre était bien trop haute pour nous et la porte était incassable. Mon espoir était reparti comme il était venu. Soudain, une voix extrêmement bizarre nous parvint de derrière la porte.

- Euh... C'est vous les Pokémon qu'on a capturé tout à l'heure ?

- Une partie seulement, pourquoi ? Répondis Piper, parfaitement calme.

- Mais pourquoi tu lui réponds ?! S'énerva Zéphyr.

- Roh, tais-toi un peu ! T'es qui ? Et qu'est-ce que tu nous veux ?

- Aussi bizarre que cela puisse paraître, je veux vous aider !

- Pardon ?

Comme réponse, nous obtînmes un bruit de serrure. L'énorme porte s'ouvrit, laissant place à un Carmache tout fier de l'avoir ouvert avec ses griffes. Zéphyr lui bondit dessus.

- Mais je te reconnais, toi ! T'es le Pokémon de la fillette qui nous a agressés tout à l'heure ! Pourquoi tu nous as ouvert, hein ? Pourquoi ? T'es au courant qu'on va te découper en rondelles maintenant ?

- Je... J'en ai marre, tout simplement.

- Quoi ?

Zéphyr relâcha son étreinte, laissant le Carmache respirer un peu plus.

- Oui, j'en ai marre. Summer me traite comme une merde, j'veux plus d'elle ! Elle me tape souvent parce que je n'attaque pas avec assez de précision ! Est-ce que c'est une raison valable, sérieux ?!

Le Dimoret relâcha totalement le Carmache. Il se voyait à travers le Pokémon Dragon. Son Dresseur l'avait abandonné il y a maintenant cinq ans. Au début, Zéphyr avait rencontré son dresseur à Frimapic, dans la région de Sinnoh. Ce n'était qu'un Farfuret, mais à eux deux, ils étaient les meilleurs de toutes la ville enneigée. Finalement, ils partirent en voyage tous les deux. Le Dresseur de Zéphyr captura énormément de Pokémon, si bien qu'il délaissa son Farfuret. Un jour, Zéphyr est sorti de sa Pokéball pour prouver à son Dresseur qu'il était plus fort que tous ces autres Pokémon. Le Farfuret fouilla dans le sac de son Dresseur et y trouva l'objet convoité : une Griffe Rasoir. A peine touché, le Farfuret se mit à rayonner et évolua en un magnifique Dimoret. La lumière émanant du Pokémon avait attiré l'attention du Dresseur, qui regardait son Pokémon avec des gros yeux. L'humain commença à réprimander son Dimoret, car la Griffe Rasoir était le cadeau qu'il allait offrir à sa mère pour son anniversaire. Dans sa colère, le garçon frappa Zéphyr. Il en voulu énormément à son Pokémon, qu'il délaissa encore plus qu'avant. Maintenant, à chaque fois que le Dimoret sortais de sa Ball, c'était pour être frappé, pour que son Dresseur passe sa colère. Le pire, c'était que l'humain ne voulait pas relâcher son Pokémon. Un jour, Zéphyr a volé la Ball et son Dresseur et s'est relâché lui-même. Sous le choc, le garçon n'a pas réagit. Le Dimoret a profité de ce moment d'incompréhension pour s'enfuir. A cette époque, il ne s'appelait pas Zéphyr, il n'avait pas de surnom. Mais ce jour-là, un vent particulièrement fort soufflait. Le vent de l'Ouest. Le Dimoret ne voulait plus ressembler au Farfuret qu'il avait été. Il changea radicalement de comportement et décida qu'à partir de maintenant, il se nommerait Zéphyr (Dans la mythologie grecque, Zéphyr est la personnification du vent d'ouest ou du nord-ouest). La suite de l'histoire, vous la connaissez. Et maintenant, il était là, avec nous, dans le quartier général d'Espios, avec un Carmache ennemi pas si ennemi que ça.

- Suivez-moi ! Dit ce dernier.

Avec un brin d'hésitation, Piper, Zéphyr et moi nous élançâmes derrière le Carmache. Piper engagea la conversation tout en courant.

- Au fait, tu ne nous as toujours pas dit qui tu étais.

- Je m'appelle Azul, et je suis l'un des sous-fifres d'une fillette.

- Et tu nous emmènes où ?

- Délivrer vos amis avant qu'il se passe une autre catastrophe.

- Une catastrophe ?

- Votre amie la Reshiram est en danger. Les humains qui vous accompagnaient aussi.


# – #


Célesta, N et Lance étaient dans la même cellule, sans Pokémon. Leur salle était identique à celle de Piper, Zéphyr et Vix : haut plafond, murs en briques noires, une petite fenêtre et une porte blindée. Ils étaient tous les trois réveillés et Célesta n'arrêtait pas de poser des questions.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? On est où, là ? Pourquoi vous dîtes rien ? Et pourquoi tu connaissais cette fille, N ? C'est quoi ce bordel ? Ils sont où les autres ? Pourquoi on n'est que tous les trois ?

- Calme-toi, Célesta... essaya N.

- ME CALMER ?! Non mais ça va pas ?! Est-ce que tu sais au moins où on est, là ?!

- OUI JE SAIS OU ON EST ! EST DANS L'UNE DES CELLULES D'ESPIOS, ET T'AURAIS JAMAIS DU TE TROUVER ICI !

Célesta mit du temps à réagir.

- Comment ça « Je n'aurais pas du me retrouver ici » ?

- N... S'il te plaît.. Ne... dit Lance.

- Tais-toi. Elle a le droit de savoir maintenant.

- De quoi vous parlez ? J'suis perdue moi !

- Célesta, je fais partie d'Espios.

- Q... Quoi ? Mais tu ne nous avais pas dit que t'avais quitté cette organisation de psychopathes ?

- J'ai menti. Ma mission était de ramener Vix, Tulipe, Zéphyr, Piper et Aziliz ici, pour qu'ils ne nous causent aucun soucis pour l'opération qui se prépare. Tous les autres n'étaient pas censés être embarqués dans cette situation. Et Lance est venu me rejoindre pour...

- Lance aussi était dans le complot ? Putain les gars ! Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ?! Qu'est-ce qu'il va nous arriver maintenant, hein ?! Vous n'êtes que deux pauvre enfoirés justes bons à obéir à des ordres ! Espèces d'ordures !

- Célesta, laisse-moi t'expliquer... insista N.

- Tu m'as déjà tout expliqué, N ! Et je suis extrêmement déçue ! Et dire que... Et dire que... que...

- Et dire que quoi ?

- QUE JE SUIS TOMBÉE AMOUREUSE DE TOI, CRÉTIN !!