When We Are Too Noisy de Marshan Utopium

Méanville était remarquable. Avec deux terrains, le Music-Hall, une fête foraine permanente, une arène, une gare et j'en passe, impossible de s'ennuyer. Le problème, c'est que cette ville était bourrée d'humains. D'humains débiles, par la même occasion. Ils couraient, criaient, combattaient, pleuraient dans tous les sens ! Des gendarmes surveillaient la ville tellement le chaos y régnait. Notre petite troupe avait décidé de ne pas faire halte dans le Centre Pokémon de la ville (je pense que vous avez compris pourquoi), mais plutôt derrière l'arène. Oui, derrière l'arène qui se trouve en plein milieu de la fête foraine. Merci Piper et ses brillantes idées. Nous avions déjà eu du mal à nous glisser derrière le bâtiment, alors en sortir sans se faire voir...

- Il va falloir attendre la nuit pour sortir... annonça Piper.

- Pas question ! Répondit Zéphyr du tac-au-tac.

Et sur ces mots, il sortit de notre cachette, devant toutes les personnes présentes à la fête foraine. Malheureusement, il ne tarda pas à se faire remarquer par une fille aux cheveux bruns et à la casquette blanche qui passait par là. Fille qui bien sûr, engagea le combat avec le Dimoret. Elle lança sa Pokéball en l'air et une petite barbe à papa en sortit. Une barbe à papa avec des pattes, une langue et des yeux. L'humaine ne laissa pas le temps de réagir à Zéphyr :

- Marshmallow, utilise Vent Féérique !

Une attaque avec un nom pareil ne pouvait pas être très efficace. Enfin, je l'espérais. Comme pour me répondre, Piper murmura :

- Sauf que Zéphyr est de type Ténèbres, il est donc désavantagé face au type Fée.

- Eh merde...

Le Dimoret fut touché par la vague rose lancée par le Pokémon adverse et se retint de tomber. Malheureusement, la barbe à papa ne s'arrêta pas là : sa Dresseuse lui ordonna de lancer l'attaque Vampibaiser -je ne m'arrête pas sur la qualité du nom-, ce qui affaibli encore plus Zéphyr. L'humaine sortit un objet rond de sa poche. Objet qu'elle lança sur notre Dimoret, qui fut aspiré. Notre groupe savait que quoi il retournait et je retins mon souffle. J'aurais voulu aller l'aider, mais pour quoi faire ? Pour se faire capturer aussi ? Beaucoup trop risqué. La balle vibra une fois, puis deux. Zéphyr ressortit. L'humaine ne se découragea pas et demanda à son Pokémon de relancer Vampibaiser. Une fois de plus, Zéphyr fut touché et tomba à terre. Je ne l'avais jamais vu si mou. Il n'était pas au mieux de sa forme à cause de la disparition de Tulipe. La brune lança encore une balle, mais celle-ci était bleue et blanche. La Ball toucha le Dimoret. Une vibration. Deux vibrations. Trois vibrations. Puis plus rien. La jeune fille, heureuse, s'approcha et ramassa la Ball de son nouveau compagnon, puis elle rappela son Pokémon, qu'elle n'oublia pas de féliciter. C'en était trop. Même si Zéphyr est loin d'être mon meilleur ami, il fait parti de notre compagnie et il est hors de question qu'il s'en aille. Je sortis également de ma cachette et grogna sur la brune. Elle se retourna vers moi, puis elle me tourna le dos et commença à s'en aller, m'ignorant totalement. Je grognai de plus belle, mais rien n'y faisait : elle s'en fichais complètement. Le reste du groupe ne tarda à me rejoindre.

- Nous avons encore perdu quelqu'un. Souffla Aziliz.

- Non. Tout comme Tulipe, on va le retrouver, coûte que coûte. Suivons-là ! Dis-je.

Je commençai à courir comme un dératé entre les différents humains présents. Aziliz prit Piper et Styll sur son dos et couru à mes côtés. Nous n'arrivions pas à rattraper l'humaine à cause de la foule mais nous l'avions toujours en vue. Elle devait s'être aperçue que nous la suivions car elle accéléra la pas. Elle rentra dans la gare. Après une fulgurante chute dans les escaliers, notre petite troupe reprit les recherches. Malheureusement pour nous, la jeune fille n'était plus là. Elle était partie en une fraction de seconde. Nous marchions lentement dans la gare sans même prendre le temps d'admirer ce magnifique édifice. Nous n'avions qu'une idée en tête : retrouver l'humaine au Dimoret. Soudain, Piper hurla :

- Là-bas ! Elle sort !

Nos regards se posèrent sur la brune qui pensait nous avoir semés. Le Vipélierre et le Galekid se remirent sur le dos d'Aziliz et nous reprîmes notre course-poursuite. Encore heureux que l'humaine n'ai pas eu l'idée de prendre un train ! Elle retournait dans la fête foraine. Quelle idée de courir partout, sérieusement ! Elle commençait à me courir sur le haricot ! Parfaitement ! Nous continuions de la suivre, même si mes pattes commençaient à avoir une crampe. La jeune fille entra dans l'arène.

- C'est pas vrai ! S'écria Aziliz. On la suit quand même !

C'est comme ça que quatre Pokémon se retrouvèrent en plein milieu d'un défilé de mode où la brune voulait combattre la Championne. Nous nous faufilions à travers la centaine de personnes présentes près de la rampe de défilé, où se trouvait la brune et, à l'entendre, Inezia. Les cheveux de la championne étaient noir et sa fine taille lui allait comme un gant. Elle portait un énorme manteau tout aussi clair que la fourrure d'Aziliz. L'humaine qui avait capturé Zéphyr lui annonça qu'elle voulait sa revanche, et Inezia annonça de sa voix claire :

- Ce sera un match à trois Pokémon contre trois. Cela te va-t-il ?

La brune répondit par un "oui" déterminé et la blonde envoya valser son menteau dans la foule, qui se jeta dessus comme le premier jour des soldes. Le match commença. Inezia envoya son premier Pokémon : une Emolga. La jeune fille brune envoya quand à elle un Gringolem d'une couleur étrange. Il était bien plus bleu et noir qu'un simple Gringolem. Merci au Pokédex de Piper pour m'avoir appris tout ça ! En parlant de Piper, il était captivé par le combat. Il marmonnait des tas de choses comme "Un type Sol ? C'est à double tranchant ! Il ne peut pas toucher Emolga mais Emolga ne peut pas utiliser ses attaques Electrik..." Rien de bien intéressant. Le Gringolem bleu foncé utilisa Poing Ombre sur les ordres de sa Dresseuse. Son attaque fut esquivé par le Emolga qui réagit au quart de tour et lança une attaque Poursuite super efficace. Ce Gringolem avait une très mauvaise Défense : encore un coup et c'était fini pour lui. Inezia n'attendit pas plus longtemps et ordonna à sa Emolga de lancer Acrobatie, qui acheva Gringolem. Un déluge d'applaudissements suivi la première victoire de la Championne. La brune envoya sa barbe à papa, Pokémon plus communément appelé Sucroquin.

- Emolga, ChangeEclair ! Cria Inezia.

Aussi rapide que la foudre, Emolga utilisa son attaque et se retrouva dans sa Ball. L'attaque n'avait pas trop touché Sucroquin, au plus grand soulagement de sa Dresseuse.

- Zéblitz, à toi !

Le zèbre électrique sortit fièrement de sa Hyperball, bien décidé à faire honneur à sa Dresseuse. La première attaque qu'il utilisa fut Coup d'Jus. Sucroquin encaissa. Contrairement à Gringolem, ce Sucroquin avait une défense d'acier. Je m'attendais à ce que la barbe à papa lance une attaque de type Fée, mais sa Dresseuse lui ordonna une toute autre capacité :

- Marshmallow, Eco-Sphère ! Deux fois !

Sucroquin exécuta les attaques ordonnées par la brune. Avec ces deux seules attaques, le Zéblitz d'Inezia tomba KO. Comme Gringolem, le Zéblitz n'avait pas vraiment de Défense. La Championne envoya ensuite un Anchwatt qui utilisa l'attaque Cage-Eclair sans attendre. Sa vitesse était énorme, il était presque impossible de le voir se déplacer. La brune trouva vite une faille :

- Marshmallow, Spore Coton !

La barbe à papa s'agita frénétiquement et des centaines de spores tombèrent au sol, touchant également le Pokémon adverse dont la vitesse réduit considérablement. La petite anguille électrique enchaîna avec Etincelle. La barbe à papa était sérieusement amochée mais tenait le coup. Le Sucroquin utilisa encore Eco-Sphère deux fois et l'Anchwatt se retrouva à terre, KO. La brune se vanta d'une telle victoire :

- Bah alors Inezia ? Je suis toujours « la frêle petite fille » d'il y a une semaine ? T'as l'air bien embêtée maintenant !

La Championne ne se laissa pas déconcentrer.

- Il me reste encore une carte à jouer. Ma petite Emolga, vas-y !

L'humaine au Sucroquin presque surpuissant se sentit beaucoup moins à l'aise tout d'un coup. Je crois qu'Emolga lui fait peur. L'écureuil électrique usa de sa capacité Frotte-Frimousse pour en finir avec le Pokémon Fée. Piper, Styll, Aziliz et moi étions maintenant tous absorbés par ce combat. Puis un Pokémon familier sortit d'une Superball. Un Dimoret plus précisément. La brune cria :

- Sorbet, utilise Vent Glace !

Quatre Pokémon explosèrent de rire suite à ce surnom. Et ces quatre Pokémon, c'était bien évidemment Piper, Styll, Aziliz et moi. Nous nous roulions carrément par terre lorsque la tête de "Sorbet" pivota vers nous. Le Dimoret gueula un coup :

- Non mais je rêve ! Mes soi-disant "amis" se marrent alors que pendant ce temps, je dois obéir à une humaine ! Venez me sauver au lieu de rigoler !

Personne n'avait comprit ce que le Pokémon qui était censé combattre venait de dire. Personne sauf nous, qui rigolions toujours. Et par je ne sais quel miracle, la brune comprit aussi :

- Attends, tu veux dire que le sale cabot qui m'a grogné dessus tout à l'heure, c'est ton pote ?

- Si on veut. Argumentai-je.

- Espèce de mal élevé ! Tu vas voir ce...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une Emolga en avait profité pour utiliser Acrobaties, ce qui ne plu pas du tout à Zéphyr, oups, pardon, Sorbet.

- Elle veut quoi la souris volante ? cria Zéphyr.

Il attrapa la tête de l'Emolga entre ses pattes aux griffes blanches et l'envoya valser contre un mur. Sonnée, le Pokémon revint tout de même à la charge. Le Dimoret ne changea pas de tactique et fit exactement pareil qu'il y a deux secondes, Emolga fut mise KO encastrée dans un mur. Inezia remit son badge à la brune et Dimoret descendit discrètement de la scène. Malgré les fans hurlants, il pu parvenir jusqu'à nous.

- Vous en avez mis du temps ! Je croyais que...

- Sorbet ? L'humaine tourna la tête vers nous. Qu'est-ce que tu fous, reviens ici TOUT DE SUITE !

- On se tire. Déclara « Sorbet ».

Et notre joyeuse bande presque complètement entama une nouvelle course-poursuite entre fans et Pokémon. L'humaine était elle aussi descendu de scène et nous courrait après. Nous sortîmes de l'arène puis de la fête foraine, la jeune fille toujours à nos trousses. Arrivés au niveau de la gare, Zéphyr s'arrêta.

- Qu'est-ce que tu fais ? Demanda Aziliz. Elle va nous rattraper !

- Et alors ? Je te rappelle que je suis son Pokémon, si je m'enfuis, elle ira le signaler auprès de gendarmes qui nous traquerons.

- Tu dis n'importe quoi !

- Malheureusement, il a raison. Annonça Piper d'une voix triste.

- Te voilà enfin ! Regarde ça, le badge Volt ! Et c'est grâce à toi ! Dit la brune, nous ignorant totalement.

Zéphyr resta silencieux, tout comme nous.

- Bah quoi ? T'es pas content ?

- Pour tout te dire, ton badge, je m'en branle.

- Oh ! Monsieur fait son dur parce qu'il vient d'être capturé, c'est ça ?

- C'est surtout parce qu'il a un surnom pourri... souffla Styll.

Rires de notre part. L'humaine ne comprit pas. Elle comprenait Zéphyr mais pas nous. Comme au Centre Pokémon de Port Yoneuve, sauf que c'était Aziliz qui parlait avec une fillette. Je m'y retrouvai de moins en moins dans ces histoires de dialogues. La brune rappela Zéphyr dans sa Ball et s'apprêta à s'en aller lorsque Styll, dans un élan d'héroïsme, lui sauta dessus. Sauf qu'un Galekid, c'est fait de métal ; et le métal, c'est lourd. La fille et le Pokémon Acier se cassèrent la gueule en plein milieu du trottoir. Un gendarme passa par là et pour attirer son attention, l'humaine se mit à crier :

- Au secours, je me fais attaquée par des Pokémon !

L'homme arriva en courant et envoya un Mimigal. Le Pokémon du gendarme utilisa Sécrétion, nous immobilisant tous. Il dit à l'humaine de repartir tranquille car « il allait s'occuper de nous ». Aïe. Le gendarme envoya un Mackogneur qui nous emporta des ses quatre bras vers un petit bâtiment noir, nous laissant regarder la brune emmener notre ami.

Quelques minutes après avoir déambuler dans Méanville, le Mackogneur nous déposa dans une pièce assez bien éclairée mais également assez moche. Le gendarme envoya encore un autre Pokémon. Un rat beige à grandes dents dont je ne me rappelai pas le nom. C'était l'évolution de Rattata, mais impossible de retrouver son nom. Il coupa nos liens créés par le Mimigal puis l'homme nous fit rentrer de force dans une grande cellule et s'en alla avec ses trois Pokémon. J'observai la salle d'un peu plus près. Des murs en briques gris, un plafond noir. Un bureau avec une chaise et une simple horloge meublaient la pièce.

- On est où ? Demandai-je, stressé.

- Dans une sorte de prison pour Pokémon. C'est pas exactement comme une prison, mais le fait est que l'on est enfermés pour mauvaise conduite.

- On moins, on est ensemble. Dit Styll. Désolé, c'est de ma faute.

- Mais non. Lui répondit Aziliz de sa voix douce. C'est Zéphyr qui s'est fait capturé, on essayait juste de l'aider.

Le Galekid poussa un grognement et alla s'allonger dans un coin de la cellule.

- On va rester ici combien de temps ?

- Jusqu'à ce que quelqu'un vienne nous chercher ou bien jusqu'à ce que l'on soit envoyé dans un centre de redressement.

Il fallait qu'on sorte d'ici rapidement. J'eus soudain un éclair de génie :

- Styll, tu pourrais ronger les barreaux, non ?

- Non. Répondit Piper à sa place. Tu te rappelles de ce que Zéphyr à dit tout à l'heure ? "Si je m'échappe, il ira le signaler auprès de gendarmes qui nous traquerons." C'est la même chose ici : si on s'enfuit, on sera pourchassés, c'est sûr.

Mon idée fut réduite en cendres. Pour ne plus penser à tout ce qui nous arrivait, je décidai de dormir. Comme Styll, je m'allongeai dans un coin de la cellule et m'endormis rapidement. Les courses-poursuites, ça fatigue. Quelque chose me resta en tête. On n'aurait jamais du quitter le blog. Jamais. En à peine deux jours, nous avions assisté à la destruction d'un Centre Pokémon, nous avions perdu 40% de notre effectif et on avait croisé que des types chelous. C'est quoi la prochaine étape ? Un tracteur géant nous roule dessus et nous accuse d'avoir détruit le monde ?Perdu dans mes pensées, je finis par m'endormir.


Je fus réveillé par Piper, qui me poussa légèrement :

- Vix, Vix... Le gendarme est revenu et il parle de nous avec quelqu'un.

Combien de temps avais-je dormi ? L'horloge à droite de notre cellule m'indiqua qu'une heure était passée. J'entendis certains mots de la conversation entre la gendarme et une autre personne : « désolé », « c'était pour rire », « à moi », « prenez-les ». Quelqu'un allait nous emmener. Mais qui ? La personne en question entra dans la pièce où nous nous trouvions, un air coupable sur le visage. Je réprimandai un sourire.