[Arc I] Chapitre 4 : Métal et explosion
Je ne savais pas ce qui se passait. Un grand bruit a résonné, des cris ont été poussés, de la fumée noire nous a brouillé la vue. Ensuite, une voix s'est faite entendre. Une voix grave, sûrement celle d'un homme. Puis Summer était sortie du Centre, ses Pokémon à l'air penaud à ses côtés. Elle avait pleuré. Moi qui n'aimais pas vraiment cette humaine, la voir pleurer ainsi m'avait perturbé. A présent, le Centre Pokémon possédait un gargantuesque trou à la place de la porte, et des humains en tenue bleue avec une casquette étaient présents. Des policiers, à ce que j'avais comprit. Ils interrogeaient tout le monde. Cela faisait environ trente minutes que nous étions là, à attendre que la police nous autorise à sortir. Zéphyr était assis sur un banc à peine brûlé par l'explosion, le regard dans le vague. Nous n'avions pas revu Tulipe depuis l'incident. Il se faisait un sang d'encre. Tout d'un coup, un petit garçon d'environ sept ans s'approcha de lui.
- Faut pas être triste petit Pokémon !
Le Dimoret n'eut aucune réaction. Même pas un mouvement de recul. Devant cette mine dépitée, le garçon s'assit à côté de lui, en silence. Toujours aucune réaction. L'enfant posa sa main dans le dos de Zéphyr. Perturbé par un contact humain, Zéphyr envoya valser la main de l'enfant, sans même détourner le regard. Le petit garçon recula et regarda l'intérieur main, une petite plaie venait se s'ouvrir, et un peu de sang coulait. L'humain se mit automatiquement à pleurer, jusqu'à ce qu'une autre humaine beaucoup plus grande s'approcha de nous.
- Maxime ! C'est ce Pokémon qui t'a blessé ?
Elle lança un regard noir à Zéphyr, qui l'ignora totalement. Elle prit son enfant dans ses bras et s'apprêta à partir quand le garçon lui chuchota entre deux sanglots :
- Tu sais maman..snif... je suis sûr qu'il est... gentil. Il doit juste...snif... être triste.
Elle lui chuchota quelque chose en retour que je n'entendis pas. Zéphyr semblait encore plus triste qu'avant. Ses yeux étaient grands ouverts, comme s'il venait de voir quelque chose d'incroyable. Je m'approchai du banc noir.
- Eh ça va ? Demandais-je, sachant déjà la réponse.
Il ne me répondit pas tout de suite.
- J'ai... J'ai fait mal à quelqu'un...
Ces paroles et le ton qu'il avait employé me laissaient croire qu'il s'en voulait, et pas qu'un peu. Zéphyr avait toujours été froid et distant. Il avait quelque peu changé quand il avait rencontré Tulipe, mais il était toujours aussi incompris de tout le monde. Il n'avait jamais parlé de ses sentiments, de ces rêves à quiconque. J'en étais même à me demander s'il possédait des rêves. Que serions-nous sans rêves ? Je tentai de lui enlever sa culpabilité :
- Tu sais, l'enfant a dit qu'il ne t'en voulait pas. Puis ce n'est pas comme si tu lui avais ouvert le cœur ou quelque chose comme ça. Il ne sera pas traumatisé, ce n'est qu'une égratignure.
- Tu ne comprends pas. Tu n'as pas vu le regard de cette humaine ? Elle me déteste. J'ai fait du mal à quelqu'un qui compte pour elle. J'ai peur. Peur que durant notre voyage, nous soyons obligé de faire du mal à quelqu'un.
Je ne sus quoi répondre. Il avait peur, et c'était compréhensible. Les yeux du Dimoret étaient presque transparents. Enfin, on aurait dit. Comme s'il voyait autre chose que le carrelage noirci du Centre Pokémon. Cette étrange lueur se tortillait dans les prunelles du Pokémon à longues griffes. Une dame aux cheveux roses s'approcha de nous :
- Excusez-moi, la Floette qui m'a été confiée, vous la connaissez ?
Elle paraissait gênée. Zéphyr réagit au quart de tour. Ne répondant même pas, il s'élança vers l'arrière du Centre. D'un même accord, Piper, Aziliz et moi nous lançâmes à sa poursuite. C'est qu'il courait vite le Dimoret ! Piper peinait avec ses petites pattes, si bien qu'il monta sur la dos d'Aziliz. Tels des bêtes en furies, la renarde et moi-même suivions Zéphyr à travers les couloirs devenus noirs du Centre Pokémon. Puis il s'arrêta net, mais ce ne fut pas notre cas. On entendit nos pattes grincer sur la carrelage, puis notre petite troupe se retrouva en plein milieu d'un corridor, chaque Pokémon au-dessus d'un autre. Tandis que nous nous relevions, Piper demanda avec un ton un peu énervé ce qu'il lui avait prit. Sans prendre la peine de répondre, Zéphyr murmura :
- Dans quelle chambre se trouve-t-elle ?
Puis il reprit son chemin, mais en marchant cette fois. Il était devenu bizarre. On avait l'habitude d'un Dimoret inexpressif, mais maintenant, les mots me manquaient pour décrire son visage plus qu'anxieux et stressé. Zéphyr marchait lentement, vérifiant chaque porte. Nous étions à peu près au milieu du couloir, et il y avait vraiment beaucoup de portes. Des portes qui donnaient toujours sur des salles vides. Le Centre Pokémon peut faire vraiment peur vu comme ça.
- Vix, tu as de l'odorat non ? Sert-en ! M'ordonna Zéphyr.
C'est vrai que je n'y avait pas pensé. Je posai ma truffe sur le sol glacial et me concentra sur l'odeur de Tulipe, bien que je ne savais pas vraiment à quoi ressemblait son odeur. Tout d'un coup, un parfum floral empli mes narines. Sûrement celui de sa fleur. Je fis signe aux autres de venir, ce qu'ils firent. Nos pas retentissaient dans le sombre couloir. Tout en flairant Tulipe, je regardais les murs : ils avaient vraiment été amochés par l'explosion. Soudain, un détail fit irruption dans mon esprit. Pourquoi n'y avait-il absolument personnes dans ce couloir, ni dans les salles ? Je voulu trouver une réponse à cette question, mais quelque chose me turlupina.
- Euh... J'ai un problème.
Les regards de Piper, Aziliz et Zéphyr se posèrent sur moi.
- Je ne sens plus Tulipe. Plus rien.
Les yeux de Zéphyr s'agrandirent et je crus qu'il allait me sauter dessus pour m'arracher les yeux. Aziliz s'interposa et me demanda si je ne sentais même pas un petit quelque chose.
- Non, vraiment rien. Je sentais un léger parfum il y a encore une seconde, mais d'un coup, plus rien.
Zéphyr, qui essayait de virer Aziliz de sa place pour pouvoir m'étrangler, s'arrêta net. Ses yeux devinrent encore plus livides qu'avant, et croyez-moi, ça faisait peur à voir.
- Attendez un peu... Si les murs sont noircis, c'est que l'explosion a aussi touché cette partie du Centre. Et tous les Pokémon présents des ces salles ont été évacués. Alors pourquoi tu sentais l'odeur de Tulipe ?
Silence au sein du groupe. Pourtant, j'ai bien senti son odeur... Puis elle a disparue comme par magie.
- En fait, tu nous as menti.
- Quoi ? Mais non ! Protestais-je.
- Là n'es pas la question, Zéphyr. Intervint Piper. Il faut que l'on retrouve Tulipe coûte que coûte, point.
J'allais lui dire qu'il avait raison, quand un deuxième bruit se fit entendre. Un bruit tout aussi énorme que la dernière explosion qui avait secoué le Centre Pokémon, et la ville de Port Yoneuve par la même occasion. Miraculeusement, le couloir où nous nous trouvions ne fut pas touché. Nous nous élançâmes dans ce même couloir où nous nous trouvions depuis environ une demi-heure pour revenir au hall principal. Nous étions arrivés au bout du couloir. Le problème, c'est qu'il n'y avait plus de hall. Il n'y avait que la ville. Oui, le couloir donnait directement sur la ville. Il n'y avait plus de bancs, plus de comptoir, plus d'infirmière, plus de Pokémon. Juste notre petite troupe, le corridor noir et Port Yoneuve, avec son sol noirci lui aussi par le récente explosion. Plus de la moitié du Centre Pokémon était en miettes sur les côtés du couloir, sur le sol de Port Yoneuve.
- Que s'est-il passé ?! S'écria Aziliz, qui résuma toutes nos pensées en une seule phrase.
- Partez...
Cette voix sortie de nul part me fit frissonner.
- Qui est là ? Demandais-je.
- Ce n'est pas important.
La voix venait d'un tas de débris à notre droite. Notre troupe s'élança vers la faible voix et commença à déblayer le tas, jusqu'à ce que la petite voix se fit entendre de nouveau, un peu plus forte.
- Qu'est-ce que vous... faites ?
Personne ne lui répondit, continuant à jeter des débris derrière nous pour retrouver la personne ou le Pokémon coincé sous l'ancien Centre. Soudain, la tête d'un petit Pokémon gris et noir nous apparut. Il été assez amoché.
- C'est toi qui nous parlait ? Demandais-je.
Bon, d'accord, c'était pas forcément la question à poser en premier, mais je voulais savoir.
- Oui...
- On s'en fiche, Vix ! Beugla Aziliz. Comment tu te sens ?
- C'est vrai que c'est vachement mieux comme question, il a l'air en pleine forme...
Elle ignora ma réplique et se concentra sur le nouveau Pokémon que l'on venait de découvrir. On finit de le sortir de tas de poussière et de débris. Il était petit, tout de gris et de noir, sali par la poussière du toit qui lui était tombé dessus.
- Je crois que... ça va. Je suis de type Acier, j'ai résisté...
C'est vrai qu'il avait l'air plus fatigué et triste que blessé, même s'il avait quelques égratignures et des bleus.
- Je m'appelle Styll, je suis un Galekid. Merci d'être venu me sauver...
- C'est normal. Sais-tu ce que s'est passé ici ? On était dans la seule partie du Centre qui n'a pas été touchée. Une de nos amies a également disparue après la première explosion. Commença Aziliz.
- Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé. J'ai vu un homme assez petit aux cheveux roses/violets entrer dans le Centre. Il avait un style assez... décalé. Il était habillé presque comme une fille. Il avait des gants bizarres. L'Infirmière lui a demandé s'il voulait quelque chose et il lui a répondu de se préparer à quelque chose. Puis il est sorti.
Sans savoir pourquoi, à ce moment précis, Piper a pété un câble. Il a commencé à crier comme un fou.
- Non mais c'est quoi cette idée de faire péter un Centre Pokémon ?! Si c'est ce mec avec un style naze qui a fait ça, je jure que je l'étranglerai de mes petites pattes vertes !
Lui qui ne s'énervait presque jamais et qui était très timide, il nous a bien étonné. Même Styll n'en revenait pas. Se rendant compte qu'on le regardait avec de grands yeux, le Vipélierre devint aussi rouge qu'une tomate et se cacha derrière un débris, histoire qu'on ne le voit plus. Aziliz se racla la gorge avant de continuer :
- Nous avons aussi perdu une de nos camarades, une Floette du nom de Tulipe. L'aurais-tu vu ?
- Une Floette ? Bien sûr que je l'ai vue ! Nous étions dans la même chambre !
- QUOI ?! s'écria Zéphyr. Une fille -et pas n'importe laquelle- était avec un garçon dans la même pièce ?! Mais c'est inconcevable, c'est...
Aziliz reprit la parole :
- Calme-toi Zéphyr, ils n'ont rien fait, arrête de t'imaginer les pires scénarios. On n'est pas là pour ça en plus.
Il grommela quelque chose que personne n'entendit et alla s'asseoir à côté de Piper, derrière le même débris. Aziliz et moi reprenions le conversation avec Styll :
- Tu sais où elle est ?
- Hum, pas vraiment, mais je sais qu'elle est en vie.
Un soulagement parcouru notre groupe.
- En es-tu certain ?
- Oui. Dans notre chambre, il y avait aussi un Méios nommé Cosmos, mon meilleur ami. Il était un peu plus en forme que moi. Quand le bruit de l'explosion a retentit, je lui ai crié de prendre la Floette avec lui et de partir.
- Pourquoi n'es-tu pas allé avec eux ? demanda Aziliz.
- Je suis en acier, donc bien trop lourd. Ils n'auraient pas eu le temps de sortir. Cosmos a lévité par la fenêtre juste avant que le chambre s'écroule. Ils sont tous les deux en vie, mais je n'ai aucune idée d'où il ont pu aller.
- D'accord, c'est déjà une bonne nouvelle.
Tout d'un coup, mon ventre gargouilla. Aziliz invita Styll à manger avec nous ; demande qu'il accepta sur-le-champs. Nous avions rejoins Piper et Zéphyr pour déguster quelques baies, puisqu'il n'y avait aucun Pokémon à chasser. De toute façon, Piper n'aime pas la chasse, rien que le fait de manger un autre Pokémon le dégoûte. C'est la loi de la nature, que voulez-vous. Nous mîmes au courant Zéphyr et Piper des informations que nous venions de recevoir de Styll ; Piper était rassuré mais Zéphyr un peu moins, il s'inquiétait vraiment pour Tulipe. Notre maigre repas engloutis, Aziliz bailla. Je reg ardai le ciel : c'est vrai que le soleil était bien bas et la luminosité avait largement baissée. Tout notre petit monde commença à s'installer où il put, mais une route pleine de débris n'était pas forcément le meilleur endroit pour dormir. Nous fîmes avec, nous n'avions pas vraiment le choix. Styll alla s'allonger contre un morceau de toit au sol, Piper s'allongeant non loin de lui. Aziliz était restée à sa place, elle était roulée en boule et ses longs poils ébouriffés prenaient une forme grotesque mais assez jolie. Je cherchai un endroit un peu plus confortable que le sol, mais voyant qu'il n'y avait rien à par le route et les morceaux d'un ancien Centre Pokémon, je m'allongeai à même le sol. Je frissonnai un petit peu : le sol était presque glacial. Me yeux se fermaient, puis je vis l'ombre d'un Dimoret recroquevillé sur lui-même, l'air penaud. Je n'eus pas le force d'aller le voir, mes paupières tombèrent de fatigue et je sombrai dans un profond sommeil.
Quand je me réveillai, Styll et Piper dormaient toujours. Aziliz avait allumé un feu car les matins à Port Yoneuve étaient frisquets. Elle se trouvait juste à côté de celui-ci, et des reflets rougeâtres virevoltaient sur sa fourrure dorée. Je crus que le temps se figeait. Puis l'équilibre se brisa, elle tourna la tête vers moi. Mes yeux fixaient maintenant le sol, mais je sentais son regard. Je ne voulais pas relever la tête, j'avais un peu peur de voir ses yeux de braise me fixer comme elle savait si bien le faire. Pourtant, je m'y risquai, mais elle avait reporté son regard sur le feu qui faiblissait quelque peu. M'approchant de la renarde, je lui demandai où était passé Zéphyr car je ne l'avais pas vu depuis hier soir.
- Il est parti en disant qu'il devait réfléchir.
- Attends, tu as dit « Zéphyr » et « réfléchir » dans la même phrase ?
Elle esquissa un sourire. Je ne m'inquiétais pas pour Zéphyr, il avait l'habitude de s'isoler, bien que ce ne fut jamais en pleine nature. Il reviendrait, mais personne ne savait quand. Cela pouvait durer quelques jours. Or, nous n'avions pas quelques jours. Si le Dimoret n'était pas rentré d'ici cette après-midi, j'irai le chercher moi-même. En entendant du bruit derrière moi, je vis que Piper venait de se réveiller. Il avait une tête à faire peur. Je n'avais jamais vu les têtes des autres au réveil car nous avions tous notre chambre au blog, et personne ne venait nous y déranger. Il agita la tête, histoire de se remettre les idées en place, et vint s'asseoir à côté d'Aziliz. Quelques minutes après, un Dimoret que tout le monde connaissait vint lui aussi s'asseoir en silence à nos côtés. Il avait un petit sac sur l'épaule, mais personne ne lui posa de questions, nous étions sûrement trop perdus dans nos pensées. Quand le soleil nous réchauffa quelque peu, notre troupe se remit en route. Piper avait ressorti sa carte et nous avions décidé de nous diriger Méanville, pour ensuite rejoindre Volucité, si je me souviens bien. Styll nous accompagnait, peut-être retrouvera-t-il son ami. Et que nous retrouverons Tulipe, par la même occasion. D'un coup, Zéphyr lâcha :
- Au fait Piper, j'ai quelque chose qui devrait t'intéresser.
Il fouilla dans le mystérieux petit sac brun qu'il portait et en sorti un objet rouge luisant. Le Vipélierre fut émerveillé.
- Où as-tu trouvé une chose pareille ?!
- Il y avait un Dresseur sur ma route, et j'étais énervé. Son seul Pokémon n'a pas été bien difficile à battre. Il a fait tombé ça.
- Je ne voudrais pas vous interrompre, mais qu'est-ce que c'est ? Demanda Styll.
- C'est un Pokédex ! Affirma joyeusement Piper.
Vu nos têtes de dégénérés face à ce nouveau mot, il se sentit obligé de nous expliquer en quoi consistait cet engin.
- Il répertorie toutes les espèces de Pokémon rencontrées et délivre toutes sorte d'informations utiles pour un Dresseur. Il fait également office de dictionnaire, de calculatrice, de calendrier... C'est un objet vraiment polyvalent !
Il ouvrit l'objet en question et une faible lueur bleue s'alluma, signe qu'il marchait. Piper fit glisser ses fines pattes sur la face plate de l'objet et des dizaines, que dis-je, des centaines d'images défilèrent sous nos yeux.
- Waouh, il est presque rempli ! Zéphyr, tu es sûr que le Pokémon de ce Dresseur était « faible » ? Parce qu'il faut être sacrément fort et persévérant pour quasiment remplir un Pokédex.
- Oui, il avait un piaf à deux têtes qui ne savait même pas voler.
Piper tapa quelque chose sur le Pokédex.
- Tu veux parler de ce Pokémon ?
Le nom « Doduo » apparut.
- Oui, celui-là même. Il n'était vraiment pas fort.
- Puis ton type Glace t'a aidé face à son type Vol. ajouta le Vipélierre.
Zéphyr haussa les épaules et nous reprîmes notre route, Piper toujours accroché à son nouvel engin. Nous passâmes la matinée à marcher, les bruitages du Pokédex rythmant nos pas. Puis Aziliz demanda si nous nous approchions de Méanville. Piper sortit la carte qui était maintenant très froissée :
- Environ une dizaine de minutes. Il faudra faire attention, beaucoup d'humains aiment le parc d'attraction de cette ville, mieux vaut s'éloigner des endroits trop peuplés.
Nous étions tous d'accord avec le Vipélierre. Enfin, pas exactement tous. Zéphyr se sentait un mieux qu'hier, mais il était toujours dans ses pensées, il était presque impossible de communiquer avec lui. Il se contentait de nous suivre. Styll remarqua l'attitude du Dimoret :
- Zéph', faut pas déprimer ! Tu sais, Tulipe et Cosmos n'ont pas pu aller bien loin, on les retrouvera vite.
Le dénommé « Zéph' » leva à peine la tête et regarda Styll avant de retourner dans ses pensées. Nous étions tout près de Méanville, les cris des enfants se faisaient entendre. Nous avion eu de la chance, le pont qui séparait Port Yoneuve et Méanville était abaissé. Soudain, je remarquai qu'il n'y avait pas que les cris des enfants qui se faisaient entendre, mais aussi des cris de Pokémon, plus rapprochés. Je tournai la tête à gauche pour remarquer un petit attroupement d'humains et de Pokémon. Bizarrement, personne à part moi ne l'avait remarqué. Je m'écartai du groupe sans que personne ne me voit et m'approchai de l'attroupement. A cet instant précis, je n'avais plus vraiment peur des humains, je pensais juste à regarder ce qu'il se passait. Ma tête était à la hauteur des genoux d'un adulte, qui me laissa voir le petit numéro que tout le monde observait avec attention. Deux guitaristes étaient assis sur de petits rochers, un saltimbanque jonglait avec des balles de différentes couleurs et trois enfants avec leurs Pokémon s'amusaient avec eux. Cela donnait une ambiance joyeuse, mêlant musique et bonheur. Perdu dans la contemplation de ce spectacle, je ne vis pas que mon petit groupe s'était approché. Nous restâmes un moment devant tant de joie de la part des ces trois enfants, puis nous repartîmes vers Méanville, toute proche. Nous passâmes dans une sorte de couloir, puis une ruelle s'offrit à nous. Quelques bâtiments se trouvaient à notre gauche et des passants riaient et s'amusaient un peu partout. Nous étions enfin à Méanville.