Je jure de te retrouver, un jour... de louglaciale1

Nos pokéballs dans nos poches, nous nous dirigions vers l'école, main dans la main. Je me sentais revivre à chaque pas, c'était fantastique. Tout en nous préparant, je lui avais apprit tout ce qu'il y avait à savoir sur les garous. Elle sut donc quand il fallait me cacher, ce qui fallait faire dans ces cas mensuels des nuits de pleine lune… Elle m'avait écouté avec attention tout au long. Puis, avec les vêtements qu'elle me passa, je m'habillai en vitesse. Elle m'avait fournit au plus simple mais j'aimais quand même : un jean et un tee-shirt blanc à manche courte. On a fait le chemin jusqu'à l'école en silence, quand Elena me posa une question :


- Tu avais des amis, dans le camp ou tu étais ?

- Oui, deux.

- Comment sont-ils ?

- Un hybride Démolosse qui s'appelle Will et une hybride Delcatty qui s'appelle Kira.

- Ils étaient gentils ?

- Un peu protecteur, je crois mais ils avaient un problème, comme le reste du camp.

- Lequel ?

- Ils haïssent les humains et pensent que le seul moyen d'être libre, c'est de ne pas se mélanger aux hommes. Pas moi. J'ai toujours haï l'idée de devenir un animal.

- Je suis heureuse que tu ais continué à croire en l'humain en toi.

- Moi aussi.

N'y tenant plus, je l'embrassai encore. Mais un cri nous sépara.

- Eh Nana ! Tu fais quoi ?

Je la reconnaissais. C'était la fille qui était assise à côté d'Elena hier.

- Salut Eliane. Répondit-elle.

- Bonjour, dis-je en tendant ma main.

- Salut Jeremy, déclara Eliane en me la serrant en ne cessant de sourire. Alors, vous sortez ensemble ? Eh bin, vous y allez vite dis donc. Mais vous allez bien ensemble, c'est le principal. Bon, je vais entraîner mon Tropius. A plus.

Elle avait tout lâché d'une traite, sans s'arrêter. Je lançai un regard perplexe à « ma louve » (c'est super bizarre de l'appeler comme ça).

- C'est Eliane, ma meilleure amie et ne t'inquiète pas, elle est toujours comme ça. C'est en partie pour ça que je l'apprécie. Elle m'aide à garder le sourire.

- Ok. Elle est quand même un peu étrange.

- Comme toi et moi, répliqua-t-elle en me faisant un clin d'œil.

Je ris de bon cœur et nous partîmes sur un terrain vide.

- Pas de prof aujourd'hui ?

- Seulement le lundi. Les autres jours, c'est entraînement libre. On va faire combattre Nicefrire et Vibration.

- Tu veux les faire évoluer ?

- Évidemment. Ils seront plus forts ainsi.

Je souris de bon cœur et envoyait ma Pokéball. Vibration apparut dans un grognement. Elena lança une de ses pokéball et le petit Poussifeu apparut. Elena prit son expression concentrée et je fis de même. Le combat commença sans tarder.

- Nicefire, attaque Flammèche.

- Vibration, Tourbi sable.

Les petites flammes rebondirent sur le mur de sable dans un bruit mat. Ne volant pas lui laisser de repos, je continuai.

- Attaque Tir de boue.

- Esquive.

Le poussin esquiva de justesse l'attaque de Vibration.

- Morsure.

- Ne bouge pas Nicefire.

Tremblant mais obéissant, le Poussifeu resta immobile pendant que Vibration se rapprochait progressivement. Au moment ou elle allait refermer sa mâchoire sur le petit Pokémon, Elena ordonna.

- Picpic sur sa tête !

- Rentre sous terre Vibration.

Le Poussifeu était rapide mais face à celle de mon partenaire pour creuser, il était trop lent. Vibration avait déjà disparut quand il sauta, le bec devenu plus long, effilé et lumineux. Il se mit en position d'attente, se préparant à sauter à tout instant. Mais Vibration réapparut trop vite et il ne put esquiver cette attaque. Toute fière, mon pokémon poussa un petit rugissement et elle se mit à scintiller. Surpris et émerveillé, j'assistai sans bouger à l'évolution de mon partenaire. Elle devint un petit Vibraninf sautillant et poussant des sifflements de joie.

- Regarde Moi, Jeremy, j'ai évolué, me cria-t-elle d'une voix plus aiguë qu'avant.

J'étais heureux mais je m'aperçut que Vibration n'était pas la seule à évoluer. Nicefire était aussi entouré d'une lumière blanche et d'un petit et mignon Poussifeu, Nicefire devint un Galifeu à l'air redoutable. Il se regarda avec étonnement, avant de sauter dans les bras de sa dresseuse. Elena semblait aussi heureuse que moi. Un seul combat sérieux et nos pokémon se surpassaient. C'était sans doute ça le bonheur d'être dresseur. Nous continuâmes à faire des combats pendant une heure ou deux et j'appris quelques petites choses sur les Vibraninfs. Ils sont très rapides même s'ils ne volent pas longtemps, ils peuvent utiliser des attaques dragon et ils sont super efficaces contre les Pokémon feu comme Nicefire, même si il est très fort. Après les cours, nous allâmes au théâtre pour l'heure de travail d'Elena, puis nous nous dirigeâmes vers un restaurant pour y faire notre pause de midi. Enfin, elle m'emmena au magasin de musique.

- Si tu veux pouvoir trouver un boulot avec des instruments, il faut que tu en ais un, me dit-elle.

Je me dirigeais machinalement vers les guitares. Même si je n'étais pas un expert, je savais reconnaître de la bonne ou de la mauvaise qualité. Et quasiment toutes les guitares étaient de très mauvaise qualité. Il manquait une corde par-ci, la guitare était trop mince, trop grosse, trop lourde ou trop légère… Je commençai à désespérer quand je la vis. Une merveille… Une Gretsch Country Gentleman de 1963 en parfait état… Je la prit avec délicatesse et testai ses cordes. Elles étaient mal accordées. Comme un automate, je m'installai sur un siège et entrepris de régler les cordes pour avoir un son satisfaisant. Puis, me souvenant d'une partition, je la jouai, d'abord avec hésitation, puis avec plus d'assurance. Je ne me rappelais plus de la chanson mais Elena, en fredonnant, fit jaillir ce souvenir de ma tête. De plus en plus assuré, je chantai avec elle le refrain de cette chanson.

It's all too much for me to take
The love that's shining all around you
Everywhere, it's what you make
For us to take, it's all too much

Les rares autres clients et le vendeur nous regardèrent comme si nous étions fous. Ils ne devaient pas connaître les Beatles, le premier groupe de rock de l'histoire et le meilleur. Ayant fait mon choix, je pris la Gretsch et, avec l'accord d'Elena, je pris également un étui pour mettre l'instrument, des cordes de rechange, une attache pour jouer, un médiator pour gratter et un ampli pour avoir un meilleur son. Même si Elena m'a assuré que je n'aurais pas à rembourser le moindre sou, je me senti un peu coupable quand même quand je vis le prix de mes achats ( environ 10582 euros pour vous dire).
Suite à cette énorme dépense, nous rentrâmes chez elle.

- Ton travail commence demain, vers 18h, je t'accompagnerai si tu veux.

- Et le tien ? Tu ne peux pas louper le théâtre à cause de moi. Je saurais me débrouiller, ne t'inquiètes pas.

Elle sourit et n'insista pas. Mais je vis qu'elle aurait voulu venir avec moi. Mais quand Carmi surgit de sa Pokéball, il me jeta un regard mauvais et partit en direction de la salle de jeux sans un regard pour sa dresseuse.

- Il faut lui laisser le temps, dit Elena. Ça lui passera.

- J'espère. Je n'ai pas très envie de me faire poignarder dans le dos pendant mes nuits de pleine lune.

- Je ne te le fais pas dire. Au fait, c'est quand déjà la prochaine ?

- Dans environ 15 jours.

Elle hocha la tête et partit faire à manger. En attendant, j'essayai quelques accords sur ma Gretsch. Je m'étonnai de la facilité à laquelle je me rappelais des accords et des partitions que j'avais apprises avant d'être mordu. Quand Elena m'appela pour manger, je déposai le précieux instrument dans son étui et je dirigeai vers la cuisine, ou je vécut certainement le moment le plus effrayant de toute ma vie…