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Informations

» Auteur : Xabab - Voir le profil
» Créé le 08/02/2014 à 12:21
» Dernière mise à jour le 08/02/2014 à 12:21

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Chapitre 42 : Sauver une vie
Maëva se précipita hors de la chambre après avoir vérifié que son ancien mari était bel et bien mort, non sans une pointe de dégoût. Mais elle le faisait pour Mike et toucher cette tête couverte de sang n'était pas de trop pour lui. Elle l'aimait et ne voulait pas le perdre de cette manière ; elle ne voulait le perdre de quelque manière que ce soit.
Pour le moment elle ne pensait pas à cette forme monstrueuse qu'avait prise Randy suite à sa disparition. Tout ce qui comptait était l'homme qui était écrasé contre le bas de la fenêtre, pas celui qui était étendu mort sur le lit. Lui elle voulait simplement le voir disparaître à tout jamais de la surface du monde et ce qu'elle venait de faire ne la perturbait même pas.

Elle avait couru dans le couloir sans même s'arrêter, tapant à plusieurs reprises sur le bouton de l'ascenseur, impatiente, avant de se décider à emprunter les escaliers qu'elle dévala le plus rapidement possible. La jeune femme manqua de tomber à plusieurs reprises, se rattrapant de justesse au mur.
Sa seule pensée était pour Mike, le visage recouvert de blessure et le corps recroquevillé dans le fond de sa chambre, Mike qui attendait du secours et qui avait sans doute perdu connaissance. Elle se serait bien jetée sur lui pour l'aider mais elle n'en avait pas le pouvoir. Le seul moyen de le sauver se trouvait dans sa table de nuit.

Arrivée devant la porte de sa chambre elle fouilla dans ses poches afin d'en dénicher la clé. Les doigts tremblant, elle l'échappa sur le sol et pesta de perdre aussi inutilement quelques secondes aussi précieuses qui pouvaient lui valoir la vie. Elle la ramassa, prenant soin de ne pas la lâcher de nouveau et l'enfonça dans la serrure. Lorsqu'elle entendit le déclic significatif de l'ouverture de la chambre, la jeune femme se précipita avec violence à l'intérieur si bien que la porte alla s'écraser avec fracas contre le mur.

Manquant une fois de plus de s'étaler sur le sol, Maëva plongea vers sa table de nuit dont elle décrocha le tiroir, faisant voler à ses pieds la balle qu'elle était venue chercher. Elle avait été stupide de ne pas prendre Gardevoir en quittant sa chambre et c'était une erreur qu'elle ne ferait plus.
Mais elle ne resta pas plus longtemps ici et reprit le chemin des appartements de Mike où elle l'avait laissé, espérant qu'il ne lui soit rien arrivé. Elle ne prit pas la peine de refermer la porte en sortant, se moquant bien des affaires qu'elle laissait à l'intérieur.

Cette fois-ci elle n'essaya pas d'emprunter l'ascenseur, préférant directement se diriger vers les escaliers. S'il était à l'étage elle aurait pourtant pu gagner un peu de temps mais c'était miser sur la chance et elle préférait ne pas s'avancer. Mike n'attendrait pas plus longtemps et elle avait peur qu'il ne succombe rapidement s'il n'avait pas le soutien de Gardevoir.
Elle fut de retour en moins d'une minute et retrouva la chambre dans l'état où elle l'avait laissé ; du moins à un détail près.

L'homme qu'elle aimait se trouvait toujours sous la fenêtre, couvert de blessures et sans connaissance. Un peu de sang était éparpillé dans la salle mais rien d'équivalent à ce qu'elle avait vu en la quittant quelques minutes plus tôt.
Car le peu de sang qui se trouvait ici était celui de Mike.
En effet Randy avait complètement disparu du lit sur lequel elle lui avait enlevé la vie. La chair putride qu'il avait laissée derrière lui à chacun de ses pas, les morceaux de son crâne épars sur la couverture, les flaques de sang… Tout cela n'était plus qu'un mauvais souvenir, comme si le cadavre ambulant de Randy n'avait été qu'un rêve. Rêve pour les gens de l'hôtel qui ne l'avait jamais vu entrer dans l'établissement, rêve pour elle qui l'avait détruit, rêve de sa vie qui s'était évaporé. Son mari, l'assassin, l'alcoolique, la brute, le monstre… Était-il seulement encore de ce monde ? L'avait-elle seulement réellement connu ?
Oui. Il était mort ; pour de bon.

La réponse résonna ainsi dans son esprit lorsqu'elle reposa les yeux sur le corps de Mike, celui-ci ne s'était pas frappé tout seul.
Elle étouffa un cri en voyant qu'elle se perdait dans des réflexions absurdes et lança en l'air la balle qu'elle venait de ramener. Son pokemon le plus fidèle en sortit et elle lui donna ses ordres sans perdre de temps. Gardevoir, voyant sa maîtresse aussi paniquée, s'exécuta sans se donner quelques secondes pour réfléchir.

Cela fait Maëva se précipita sur le combiné posé sur la table de chevet et composa le numéro de l'accueil.
La sonnerie retentit une fois, deux fois et elle pria pour que quelqu'un décroche rapidement. Au moment d'entendre le claquement dans le micro, elle ne laissa pas le temps au réceptionniste de parler.
« J'ai un blessé ici, grave. J'ai besoin d'aide, envoyez-moi quelqu'un et appelez une ambulance au plus vite ! Pitié. »

Le réceptionniste garda son calme et cela l'énerva au plus haut point. Elle jeta un regard à Mike désormais entouré d'un halo de lumière bénéfique et s'apaisa. Il lui demanda le numéro de la chambre, elle s'exécuta puis raccrocha.
Elle n'avait plus qu'à attendre des secours.

La jeune femme s'avança donc lentement vers l'homme qu'elle aimait, la crainte perchée sur son cœur ensanglanté à l'idée de le voir mort, et se pencha vers lui. Ses blessures étaient graves et son visage gonflé mais il pouvait s'en sortir.
Elle lui prit la main et la posa sur son front, marquant ce dernier d'une traîné de sang qui coulait de la paume de Mike ; il s'était ouvert en tombant.
« Reste avec moi. »

Mais il n'était plus du tout avec elle.
L'écrivain était dans ses songes, dans un chalet sur la montagne pendant des vacances à la neige. Il rêvait d'une semaine terrible où il avait perdu sa vie et son humanité, où il l'avait perdu. Il faisait l'amour sur un tapis blanc devant une cheminée, mêlant son corps à celui de la belle qui le suivait dans sa vie. Il posait ses lèvres contre les siennes et admirait les courbes de ses hanches. Sa main se glissait sur sa joue pendant qu'il lui promettait de rester à jamais à ses côtés ; toute la vie et jusque dans la mort.
Il revoyait la bûche se lever, il revoyait le sang. Ses promesses brisées, sa peine, sa tentative de suicide par tous les moyens, la drogue, l'écriture… Il revoyait sa chute.

Lara.