When We Are Too Noisy de Marshan Utopium

- Tout le monde debout, il est six heures ! cria l'Humaine, plantée juste devant nos chambres respectives.

Piper soupira et grogna, Tulipe eu du mal à se réveiller, Aziliz ne rechigna pas et Zéphyr ponctua le tout avec un « Ta gueule... » tout à fait charmant, et se rendormit. Moi je ne dis rien, trop préoccupé par ce qu'il s'était passé cette nuit. Cette nuit ne fut pas comme toutes les autres. J'avais fait un rêve, ou plutôt un cauchemar. Une forme me parlait. Je n'aurais su dire si c'était un Pokémon, un humain, ou même autre chose. L'ambiance était si douce, si calme. La forme me disait que la quête qui nous avait été confiée par Arceus était noble. Comment savait-elle pour notre mission ? Sa voix était calme et claire, elle faisait l'effet d'une caresse. Tout d'un coup, la chaleur dégagée par cet être avait disparu, et une autre forme était apparue. Cet être était beaucoup plus froid et sa voix n'avait rien de réconfortant. Elle était grave et froide, tout comme lui. Il ne faisait plus chaud du tout, et l'être ne m'avait rien dit. Tout avait disparu, puis je me m'étais réveillé totalement embrumé sous les cris de l'Humaine. J'avais finalement décidé de me lever pour aller manger avant de partir. Arrivé dans la cuisine, Zéphyr et Tulipe n'étaient toujours pas levés. Piper me tendit une baie Fraive qui j'acceptai avec plaisir. La saveur amère du fruit me réveilla plus que je ne l'étais déjà. Je bus une gorgée d'eau et l'Humaine débarqua en me demandant d'aller lever Tulipe, de force s'il le fallait. Je m'avançai vers sa chambre et voulus entrer quand je me pris une bouteille d'engrais dans la figure.

- Ne rentre pas ! J'suis en train de prendre soin de ma fleur !

- Et alors ? dis-je, à moitié dans les pommes. Ça ne vaut pas le coup de me faire mal !

- N'importe quoi vaudrait le coup de te faire mal ! me répondit-elle en rigolant.

J'hallucine.

- Dépêche-toi, il faut qu'on soit partis avant sept heures !

- Oui, j'arrive. J'ai presque fini. me répondit-elle sans trop m'écouter.

Je retournai dans la cuisine, en constatant qu'Aziliz n'y était plus. Piper vit mon air interrogateur et me répondit :

- Elle est partie réveiller Zéphyr.

- Ça va chauffer.

- Je ne te le fais pas dire.

Effectivement, quelques instants après, on entendit Zéphyr crier sous le Danseflamme du Pokémon Feu. Puisque Zéphyr était un type Glace, je ne pu m'empêcher de penser qu'Aziliz était la mieux placée pour le faire chier. La Feunard revint, l'air satisfait :

- Bon, tout le monde est prêt ? On part dans cinq minutes.

- Et Tulipe et Zéphyr ? Ils ne mangent pas ? demanda Piper.

- Ils n'avaient qu'à se lever plus tôt, ils mangeront en route.

Je partis prendre mon Sac à Trésor, quand je me rendis compte d'une chose : aucun de nous n'avait déjà mis les pieds dehors. Nous avions tous les cinq grandis ici comme frères et soeurs et, même si on savait à quoi ressemblait le monde extérieur grâce aux photos et aux histoires, on ne savait pas exactement ce qui nous tomberait dessus. Je regardai mon sac et je trouvai ça un peu inutile de le prendre ; je pensais trouver de l'eau et des Baies dehors, puis concernant ma couverture, il ne faisait pas si froid la nuit. Je décidai finalement de le laisser là et me rendis devant la porte menant à l'extérieur. Une fois tous les cinq, Aziliz insista pour sortir la première. Quand elle poussa la porte, une lumière aveuglant et chaleureuse nous aveugla. Une fois que nos yeux se furent habitués, la Feunard sortit. Elle posa les quatre pattes sur le sol couvert de verdure. Soudain, son attitude changea. Un sourire s'étira sur son visage et elle commença à courir.

- Venez ! Venez !

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je, inquiet.

- Il y a l'herbe ! me répondit-elle en rigolant.

Je penchai la tête, ne comprenant pas trop ce qu'elle disait. Puis Piper sortit à son tour, et fut lui aussi surprit. Il rattrapa Aziliz et ria avec elle. Le Pokémon Plante me surprit quelque peu : je ne l'avais jamais vu rire, du moins, jamais autant. D'habitude, il était de nature peureux, à ne jamais rien tester. Et pourtant, ces sensations l'avaient comme transformé sur le moment. Tulipe et Zéphyr sortirent aussi. Tulipe cueillit quelques fleurs, qu'elle posa sur le cœur de sa fleur géante. Zéphyr n'eut qu'un mouvement de recul lorsque ses pattes se posèrent sur l'herbe grasse, mais il sortit sans faire d'histoire. Puis je sortis à mon tour, fermant la marche, et je compris ce qu'était ces nouvelles sensations. L'herbe me chatouilla les pattes et les coussinets, l'air frais me fouetta le pelage et le ruisseau en bas de la colline longeant le blog me donnait envie de courir jusqu'à lui et de plonger dedans. Toutes ses émotions nous embrouillaient, mais nous aimions ça.

- On ne s'est pas levés pour rien, au moins ! dit la Floette.

- On y va maintenant ? s'impatienta Zéphyr.

- Tu gâches tout. lui répondit Tulipe.

Il s'arrêta net et devint aussi rouge qu'une tomate. Zéphyr était amoureux de la Floette, mais il n'osait pas vraiment l'avouer. Elle était au courant et ne voulait pas de lui. Elle était déjà en couple avec un Pichu nommé Orage, qui était passé au Blog plusieurs fois. Une histoire d'amour comme on en voit dans les films.

- Vous venez ? lança Piper, plus sûr de lui que d'habitude.

- On arrive ! criai-je.

Notre groupe accourut jusqu'à Piper, qui était déjà au ruisseau. Après une courte baignade revigorante, nous nous mîmes en route, plus heureux et déterminés que jamais.

Cela faisait environ une heure que nous marchions lorsque Tulipe nous dit quelque chose qui nous laissa sur le cul, si je peux dire ainsi :

- Au fait, on va où ?

Gros blanc. C'est vrai ça, où devait-on aller ? L'Humaine ne nous avait donné aucune destination. Piper sortit quelque chose de son Sac à Trésors.

- Figurez-vous que j'ai prit une carte ! Alors...

Il chercha un point sur sa carte. Nous le regardions tous faire ; à priori, je n'étais pas le seul à ne pas savoir lire une carte. Le Vipélierre s'arrêta sur un petit chemin juste à côté d'une ville.

- Nous sommes ici, déclara-t-il. Vous voyez cette ville à côté ? C'est Port Yoneuve, et c'est à deux pas d'ici. Allons là-bas, puis on avisera.

Je fis mine d'être d'accord, pas très sûr des informations du Pokémon Plante. Nous nous remîmes à marcher, jusqu'à ce qu'une personne nous barre la route. La personne était de sexe masculin, grande, les cheveux bruns clairs ébouriffés. Le garçon portait une veste bleue foncée avec un jean déchiré. Les chaussures et des gants noirs venaient compléter le tout. Il se tourna vers nous et prit un air surpris.

- Ouah ! Des Pokémon rares !

Voilà une phrase qui ne me disait rien de bon. Elle me disait même de courir le plus loin possible de ce garçon. Il prit un objet rond de couleur blanche et rouge et le lança en l'air en criant :

- Héliatronc, vas-y !

Un Pokémon en forme de fleur sorti de l'objet dans un faisceau blanc. Le Pokémon était vert et jaune, et c'était une femelle.

- Utilise Siffl'Herbe !

L'Héliatronc s'exécuta et de fines particules bleue-vertes sortirent de nulle part. Seule Tulipe n'arriva pas à esquiver l'attaque et tomba dans un profond sommeil.

- Mince, manqué !

Ce n'était pas Tulipe qu'il voulait toucher ? Et puis, qu'est-ce qu'il voulait faire ? Je n'eu pas le temps de réfléchir plus longtemps que le dresseur se remit à brailler un « Attaque Tempêteverte ! » Le Pokémon s'exécuta une nouvelle fois en sautant et fit voler une myriade de feuilles vertes dans notre direction. Zéphyr prit Tulipe (encore dans les vapes) dans ses bras et esquiva l'attaque de justesse. Aziliz et Piper esquivèrent également, mais ce ne fut pas mon cas. Je me pris l'attaque plante de plein fouet, et croyez-moi, c'est tout sauf agréable. Je n'en tombais pas KO pour autant, mais assez affaibli quand même.

- Encore raté !

Le garçon s'arrachait presque les cheveux. Ce n'était pas moi non plus qu'il visait. Tant mieux. Tout à coup, Aziliz prit les devants.

- Assez ! cria-t-elle avant de lancer un fabuleux Lance-Flamme qui mit KO Héliatronc sur le coup.

Le dresseur n'en revenait pas. Il tira un autre objet rond qu'il lança en l'air. Un autre Pokémon sortit dans un faisceau lumineux. Je n'aurais su dire quel Pokémon c'était, car je n'en avais jamais vu un tel. Il était d'assez petite taille, violet, avec deux oreilles rondes en formes d'enceintes et une bouche grande ouverte aux lèvres jaunes. Quatre petites dents dépassaient, lui donnant un air ridicule.

- Ramboum, attaque Ecrasement !

Le Pokémon nommé Ramboum fit un saut vertigineux avant d'atterrir sur Aziliz, qui n'avait rien vu.

- Yes ! Enfin ! cria le dresseur, fier de son Pokémon.

C'était Aziliz qu'il voulait, ce que, bien sûr, je ne tolérai absolument pas. A ce moment, je me sentis pousser des ailes et fonçai dans le tas sans comprendre.