Bienvenue à Lavanville de Xabab

« Tu vas répondre à deux questions et dans le calme, lui ordonna l'homme qui l'avait plaqué contre le caisson de la morgue. Et attention je ne compte pas me répéter. Première qui es-tu ? Deuxièmement pourquoi est-ce que tu te balades avec un flic dans une morgue à deux heures du matin ? »
Dan grogna et ne répondit pas, tentant de se défaire sans succès de l'étreinte de son adversaire. Il donna un coup en arrière mais l'homme se saisit de sa nuque et l'écrasa fermement.

« Je répète : que faites-vous ici ?
– Je pourrais vous poser la même question.
– Sauf que c'est moi qui est en mesure de le faire. Vous répondez simplement à ce que je vous demande et peut-être serais-je indulgent et vous laisserais sortir. »

Dan se demanda pendant quelques secondes les possibilités qui s'offraient à lui afin de se sortir de cette situation délicate. Il ne savait toujours pas qui était la personne qui se trouvait dans son dos mais était certain qu'il avait assez de force pour le battre si la chance tournait en sa faveur. Le seul souci pour cet homme était que Dan avait été une véritable force de la nature dans sa jeunesse et il lui restait encore quelques souvenirs de cette époque.

Se concentrant, il dégagea l'un de ses bras sans que son adversaire ne s'en rende compte et le frappa dans le ventre à l'aide de son coude. Il sentit le corps de son ennemi vaciller en arrière sous la force de son coup mais aussi par la surprise que ce dernier avait provoquée.
Dan profita de ce moment pour se retourner et se jeter directement sur son ennemi. Il posa ses deux mains sur chacune des épaules de l'homme qui l'avait agressé et le poussa contre les caissons à l'opposé de la pièce. Un bruit sourd résonna lorsque le dos de ce dernier entra en contact avec le fer.

L'ancien militaire, emporté par le combat qu'il menait contre celui qui l'avait agressé, eut juste le temps de voir Ted assommé dans l'entrée avant de se précipiter vers sa proie. Il courut au travers de la pièce, plaqua de nouveau l'homme qui tentait de se redresser et le fixa droit dans les yeux après l'avoir immobilisé.
« Et maintenant ? demanda-t-il avec une pointe d'énervement dans la voix. Qui pose les questions et qui répond ? »

Dans son magnifique costume deux pièces l'homme face à lui ne répondit pas et resta durant un instant très sérieux avant d'éclater de rire. Dan n'eut pas le temps de se demander pourquoi ce dernier réagissait ainsi puisqu'il lui donna sa réponse sans attendre.
« Vous ne pouvez rien faire contre moi et je vous conseille de me reposer. Je peux appeler toute la ville ici en un clin d'œil et vous faire enfermer avec votre copain flic jusqu'à la fin de vos jours. »

Dan savait parfaitement en quoi consistait le bluff. Il avait traqué des terroristes durant toute sa carrière et reconnaissait quelqu'un qui tentait de l'impressionner.
Hors ce n'était pas le cas de l'homme qu'il tenait entre ses mains. Il était paisible et fixait Dan avec un grand sourire, lui montrant qu'il n'était plus hostile envers lui et qu'il possédait pour de bon le pouvoir qu'il avait énoncé. La police serait là dans quelques instants s'il ne relâchait pas ce type.
Dan ne se fit pas prier.

« Une preuve de plus que l'on peut s'entendre avec n'importe qui ! s'exclama l'homme tout en époussetant son costume. Et cela même avec un vieillard qui fouille des morgues pendant la nuit. Savez-vous que ce que vous faites est dangereux ? Et je ne parle pas d'une simple amende ou de quelques années de prison.
– Et vous parlez de quoi, monsieur l'inconnu ? répliqua simplement l'ancien militaire.
– Hude, se présenta-t-il en réponse au sarcasme de son interlocuteur, Peter Hude. »

Ils se serrèrent la main et Peter se dirigea vers le policier qu'il avait assommé en entrant.
« Votre ami n'est plus trop en état, je n'aurais pas pensé l'endormir autant.
– Vous parliez des dangers que je courrais à venir ici, insista Dan.
– Effectivement. Et je vous parlais principalement de la mort ; c'est tout ce que l'on gagne à ce genre d'expédition nocturne. »

Dan ne frissonna pas et n'eut pas l'air surprit de la réponse de son interlocuteur. Il s'attarda même à lui répondre en haussant les épaules.
« Après tout c'est le risque en poursuivant une bande de terroristes. »
Peter s'interrompit pendant qu'il marchait au travers la pièce et fixa l'homme de manières surprise.
« Qu'avez-vous dit ?
– Des terroristes. Ce sont eux qui m'ont appelé afin de me lancer un défi dans cette ville. Je crois qu'ils savent que je ne suis pas n'importe qui. »

Peter resta sans rien dire un instant avant de reprendre.
« Vous ne venez pas d'ici ?
– Non, cela pose un problème ?
– Je crains que oui, se contenta de répondre Peter. Cette ville n'est pas un repaire de terroristes, elle est pire que cela. Vous devriez fuir le plus rapidement du monde. »

Que lui disait cet homme ? Ce fut la première question que se posa Dan suite aux paroles de ce dernier. Avait-il un rapport avec les hommes qu'il recherchait ? Ce fut la seconde. Que pouvait-il y avoir de pire ? Ce fut la dernière.
En effet Peter ne lui laissa pas le temps de réagir et tira une arme de sous sa veste de costume. Il tira deux fois et chaque projectile toucha sa cible ; l'une dans le bras, l'autre dans le torse. Dan s'écroula sur le sol, inerte.

Cela fait Peter tira un téléphone de sa poche et composa un numéro. Il le porta ensuite à son oreille et parla.
« C'est bon, j'ai endormi nos deux visiteurs et j'ai fait passer le message sans qu'il ne se rende compte de rien. Soyez certain qu'il sera encore plus curieux dès qu'il se réveilla de son petit sommeil forcé. »