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Informations

» Auteur : Xabab - Voir le profil
» Créé le 10/12/2013 à 09:18
» Dernière mise à jour le 10/12/2013 à 09:18

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Chapitre 17 : Notre plus beau souvenir
Le spectre plana au-dessus du lit de l'enfant pendant que ce dernier dormait d'un sommeil profond. Il se demandait s'il devait franchir le pas et hésitait à lui montrer ce que son père lui refusait.
Comment réagirait Tony si elle le mettait face à la vérité ? Serait-il le bras qu'elle ne pouvait plus tendre envers celui qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui ?

Plongée dans ses pensées elle ne se lança pas immédiatement. Malgré sa soif de vengeance son amour pour cet enfant n'avait pas changé et elle ne voulait pas le blesser.
Mais les enjeux de ce geste allaient au-delà d'un simple amour, se dit-elle au bout de plusieurs minutes de réflexion. Peut-être pourrait-il… Non, elle préférait ne pas y penser et préférait agir, quoi qu'il en coûte.

Usant du peu de force qu'elle avait, la femme fantomatique s'efforça de matérialiser sa main droite. Cela fait, elle déposa sa paume blanchâtre sur le visage angélique de son fils qui allait bientôt vivre le pire des cauchemars.
« Voilà un souvenir, chéri. Pardonne-moi. »


***


Peter Hude traversait le hall de son hôtel d'un pas décidé, se dirigeant vers l'un de ses employés qui semblait l'attendre sur l'un des fauteuils de la salle.
Arrivé face à lui le gérant de l'établissement lui adressa quelques mots auxquels on lui répondit d'un hochement de tête. Il ne remercia pas son employé et se précipita vers l'ascenseur du hall, le poing serré.

Tony suivait son père au travers de l'établissement sans comprendre ce qu'il se passait. Tout d'un coup son rêve avait changé et il s'était retrouvé là, plongé parmi les ombres dans le reflet d'un hôtel qui n'existait plus. L'homme avec lequel il vivait paraissait plus jeune et la cage d'ascenseur dans laquelle il venait de monter avait été remplacée deux ans auparavant.
Quelque chose ne tournait pas rond dans ce rêve ; tout semblait réel autour de lui.

Quand son père quitta la cage d'ascenseur Tony le suivit sans pouvoir faire quoi que ce soit. Pourtant le petit n'en avait pas envie. Sans savoir pourquoi il sentit en lui le désir de se retourner et de quitter rapidement les lieux, de sortir de son rêve.
Le pas de Peter retentit dans le couloir du sixième étage de son hôtel et ce son résonna comme un glas dans l'esprit de son fils. Il y avait quelque chose dans cette vision qu'il ne voulait pas voir ; qu'il ne devait pas voir.

Son père… Ses cheveux n'étaient pas gris par endroits comme c'était le cas avant qu'il aille se coucher quelques heures avant et son regard était bien plus froid. Il traversait le couloir à l'aide de grandes enjambées, à la fois déterminé mais aussi en colère contre quelque chose que son fils ne comprenait pas.

Il se dirigea au bout du couloir et chercha quelque chose des yeux, une porte pour être plus précis. Lorsqu'il la trouva finalement, l'homme le plus riche de la ville s'arrêta d'un coup et la fixa.
Tony s'avança sans le vouloir à ses côtés. Le petit aurait préféré fuir mais il fut confronté au souffle rauque de son père et vit le poing de ce dernier se serrer. Il semblait hésiter à entrer et son fils se demanda ce qui le mettait dans cet état. Que pouvait-il bien trouver dans cette pièce ?

La question traversa rapidement son esprit mais il n'eut pas le temps de chercher la réponse. La main de son père entourait déjà la poignée de la porte et ce dernier s'apprêtait à l'ouvrir.
Le cœur de Tony se serra. Sans savoir exactement ce qu'il allait voir ce dernier se sentit mal à l'aise à l'idée de franchir le seuil et de pénétrer dans l'intimité de cette chambre. Au fond de lui il savait qu'il allait découvrir un terrible secret et ce même s'il n'avait encore rien vu.

Peter ouvrit et entra. Du moins ce n'était que l'ombre du père de l'enfant qui le suivait, une carcasse dépourvue d'âme qui avançait le poing fermé.
Tony ne voyait que son dos jusqu'à ce qu'il s'arrêta de nouveau dans l'entrée de la pièce avant de rester immobile.

Tony avança comme poussé par une force supérieure. Le dos de son père fut de plus en plus près au point qu'il se sentit capable de le toucher s'il tendait le bras, celui-ci lui cachant la vue et l'empêchant de découvrir ce que Peter était venu trouver dans cette pièce.
L'enfant se décala brusquement sur la droite et se figea.

Sa mère était sous ses yeux, à cheval sur le corps d'un homme. Nue, elle faisait de larges mouvements de hanches et semblait être heureuse. Tony ne connaissait pas celui qui tenait sa mère par la poitrine et par les hanches. Il savait juste qu'il le haïssait autant que son père avait pu le haïr.
Car c'était cela que Peter était venu trouver ici. Ses employés avaient trahis sa femme et elle en payait le prix.

Avant même qu'elle ne se rende compte de la présence de son mari celui-ci se précipita en direction du lit. L'amant de sa femme hurla en le voyant arriver mais c'était déjà trop tard.
Peter la poussa contre le mur et l'expulsa du lit. Le corps de la femme résonna contre le plâtre et elle s'effondra, entraînant les rideaux dans sa chute.

Tony vit son père prendre la place de sa mère sur le corps de son amant qui semblait terrorisé. Peter s'empara de l'entrejambe de ce dernier et donna un coup de poignet qui déforma le visage de celui qui venait de détruire son couple. Cela fait il avança et frappa d'un coup dans la tête de l'homme et répéta ce geste plusieurs fois avant de laisser retomber le crâne de son adversaire contre l'oreille tâché de sang.
L'enfant essaya d'hurler face à cette scène sans pouvoir faire quoi que ce soit. Il tenta de fuir en voyant son père s'emparer de la lampe de chevet, celle-ci se dressant au-dessus de sa tête avant d'exploser le crâne de sa cible, répandant cervelle et sang sur le mur et le sommier.

Mais tout cela ne s'arrêta pas là. En effet Peter se détourna du corps de sa première victime et avança vers sa femme sous les yeux de son fils en pleurs. Elle tenta de reculer, une main devant la bouche et des larmes sur les joues ; sans résultat.
Peter s'était déjà emparé de sa jambe et la traînait au milieu de la pièce. Il la mena dans la salle de bain et Tony le vit placer le corps nu de sa mère sous l'eau bouillante.

Cela dura plusieurs minutes et Tony crut voir passer une éternité. Il pria pour que tout se termine et que son père en finisse au plus vite. Il savait que sa mère n'avait aucune chance, il n'avait pas besoin d'en voir plus. Son plus grand désir était de sortir de ce cauchemar, de pouvoir fermer les yeux et les rouvrir dans sa chambre.
Mais cela n'arriva pas avant que son père n'écrase à dix reprises le visage de sa femme contre le carrelage de la douche, avant qu'il ne la laisse dans une mare de sang et ne sorte de la salle de bain, son téléphone à la main.

« Faites monter le comité que j'ai commandé et nettoyez-moi cette merde. »
Il raccrocha et la vision de son fils s'évanouit. Elle venait de le marquer à jamais.