Je jure de te retrouver, un jour... de louglaciale1

Je marche dans la forêt, le soleil va bientôt disparaître, je ne dois pas trainer dans le coin pendant la nuit. Mais je continue à avancer, m'éloignant de plus en plus de mon village. Il faut que je le retrouve. Je finis par me prendre le pied dans une branche et je m'effondre à terre. Bizarrement, je ne ressens aucune douleur. Je me redresse le plus vite possible et je vois un garçon, à quelques mètres de moi. Un garçon d'environ 19 ans, blond, et aux yeux gris avec des traces de bleu et de vert. Il me regarde, surpris, s'approche de moi et me crie, complètement paniqué.

- Elena, tu n'aurais jamais du venir ici. Il faut que tu t'en ailles tout de suite ! Le temps presse.

Je n'écoute qu'à moitié ce qu'il me dit, je passe ma main sur sa joue. Une larme coule dessus. Sa voix se fait plus suppliante à présent.

- Elena, je t'en supplie, je ne veux pas te faire du mal.

Je le regarde sans comprendre.

- Comment pourrais-tu me faire du mal ? Je demande.

Il secoue la tête et s'éloigne de moi. Mais je ne veux pas qu'il parte, je veux rester avec lui. Je fais quelques pas quand le garçon s'effondre en hurlant, le corps agité de spasmes. Affolée, je me précipite vers lui. Il me regarde, horrifié et me repousse violemment. Malgré la douleur qu'il peut ressentir, il arrive à me crier.

- Va-t-en !!!

Et son corps commence à changer. De garçon, il devient un Grahyena doré. Je n'ai pas pu bouger, même lorsqu'il se retourna vers moi et qu'il se mit à grogner. Encore moins lorsqu'il se précipita vers moi et planta ses crocs dans ma gorge...

Je me redresse en hurlant. Des bras essayent de m'immobiliser mais je me débats, je griffe, je mords sans cesser de crier comme une malade. Puis la voix de mon père retentit.

- Elena, calme-toi ! Tu es en sécurité maintenant.

Je cesse de me débattre instantanément. Mon père me regarde intensément, l'air inquiet et derrière lui, je vois Eliane, tout aussi inquiète. J'essuie le sang sur ma bouche en me sentant quand même un peu coupable pour mon père, dont je vois les traces de morsures et de griffures sur ses bras. Je murmure des excuses que mon père essuie d'un revers de main.

- Après ton expérience, c'est tout à fait possible que tu sois un minimum traumatisé. Personne ne t'en veut.

Je tourne la tête, et je vois que je suis dans ma chambre. Ressentant l'envie de voir Carmi, je cherche des yeux ma Pokéball. Eliane, devinant mes pensées, se lève et s'approche de moi.

- Nana, Carmi est en train de dormir, il t'a veillé toute la nuit. Je vais le réveiller pour toi. Il va être content.

Et sur ce, elle ouvre la porte de ma chambre et appelle Carmi de toute la force de ses poumons.

- Carmi !! Elena est réveillée !

Depuis mon lit, j'entends un cri puis un énorme bruit de pas résonnant dans les escaliers. Eliane à tout juste le temps de s'écarter de la porte qu'un éclair bleu franchisse le seuil et ne me saute au cou. Un petit cri joyeux m'apprend que Carmi va bien et qu'il s'est fait un sang d'encre pour moi. Je le serre contre moi avec affection. Mon père et ma meilleure amie regardent la scène avec adoration, puis mon père nous sépare doucement, en ignorant les cris de protestation de Carmi.

- Ecoute Elena, commence-t-il. Suite à cette mésaventure que tu as eue, je souhaite t'offrir un autre Pokémon. De plus, comme ton expérience c'est mal passé. Je t'ai trouvé un travail dans le théâtre du village, en tant que comédienne.

En entendant cela, je saute au cou de mon papa, le cœur gonflé de reconnaissance. J'en rêvais depuis si longtemps. Pour le Pokémon, je ne sais pas trop mais le travail, lui, je ne me plaindrais certainement jamais.

- Je commence quand ? Je demande, plus qu'excité.

- Demain, me répond-il en souriant. Après les cours. Tous les jours sauf le week-end.

Je hoche la tête. Mon père me donne les instructions pour allez chercher le Pokémon. Je retiens tout ce qu'il me dit et ils me laissent me reposer. Carmi reprend aussitôt sa place à côté de moi. Il pousse un petit cri interrogatif.

- Oui, Carmi, on va avoir un nouveau copain à la maison.

Il secoue la tête. Ce n'est pas ce qu'il voulait que je réponde.

- Tu veux que je te parle de la clairière ?

Carmi hoche la tête avec vigueur.

- Ok mais tu me promets de n'en parler à personne, pas même à Tropius ni à Terreur c'est d'accord ?

Même s'il ne comprend pas pourquoi je lui demande d'en parler à personne, il finit par acquiescer en mettant sa griffe sur son torse. Il sort même un saphir de la poche de son cou et me la tend. Il sait que ce sont mes pierres préférées. Je l'embrasse sur la tête et mets la pierre sur mon cœur. Même si les pierres précieuses sont le met favori de Carmi et qu'il n'est pas du genre à « gaspiller » la nourriture, dès qu'il trouve une pierre qui est susceptible de me plaire, il me la met de côté. Il s'assied à mes côté et attend que je commence mon récit. Plus j'avance, plus les émotions défilent rapidement sur la tête de dragon de mon partenaire. Colère, peur, incrédulité, inquiétude... Mais à la fin du récit, il a l'air encore plus perdu qu'avant que je ne commence mon histoire. Il secoue la tête sans vraiment croire à mon aventure.

- Carmi, je te jure que c'est vrai. Il y a encore de l'espoir. Il faut retrouver ce garou et on pourra sans doute trouver un remède, trouver des réponses...

Carmi plonge doucement dans une réflexion pendant quelques minutes. Puis il hoche la tête mais il n'a pas encore l'air très convaincu.

- Enfin, Carmi, fais un petit effort, tu me crois au moins ?

Il bouge sa patte de manière qui signifie « plus ou moins ». Ok, ça va pas être facile, mais je sens qu'on va pouvoir y arriver, c'est une question de temps. Enfin, je croise les doigts.

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- Jeremy !

Je me réveille en sursaut. C'est la voix de Kira. En grommelant, je me lève et gémis un peu. Vibration s'était couchée sur moi et elle pesait quand même un certain poids. Je la remets dans sa Pokéball et je rejoins mon amie qui attendait dehors. En me voyant, son visage s'éclaire d'un sourire.

- Eh, tu veux qu'on aille s'entraîner, ou qu'on aille se balader ensemble ?

- Euh, Kira, c'est gentil mais je dois aller voir la sage.

- Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui c'est passé hier soir ? Tu veux en parler ?

- Oui, mais pas avec vous les amis, désolé. J'ai une question dans la tête et j'ai besoin qu'on y réponde.

Kira prit une expression déçue mais n'insista pas. Elle fit demi-tour et me planta là. Elle espérait peut-être que, pris de remords, je viendrais m'excuser. Mais elle rêve trop. Je me dirige vers la tente de la sage. C'est une hybride Mentali qui doit bien avoir une trentaine d'année. Elle a été transformée il y a 18 ans, quasiment au début de l'épidémie. Elle sait donc beaucoup de choses. De plus, ses pouvoirs psychiques peuvent être très utiles. J'entre avec prudence dans cette tente ou l'odeur des herbes brûlées domine et ou la lumière n'existe pas. Mais c'est avec chaleur que la sage m'accueille.

- Jeune Grahyena. Pourquoi es-tu venu ?

- Eh bien, hier soir j'ai rencontré quelqu'un, une humaine, et je n'ai pas pu la tuer, au contraire, je l'ai protégé. Pourquoi ?

- Es-ce que cette humaine a voulu te tuer ?

- Non, elle m'a posé des questions et quand les autres humains ont rappliqué, elle m'a permi de m'enfuir.

- Je vois...

La sage plonge alors dans une sorte de transe et me regarde. Ses yeux deviennent blancs et sa voix semble venir d'outre tombe.

- Si un tel lien existe, alors un espoir est possible. Pour que cet espoir devienne une solution, il te faut retrouver celle pour qui tu trahiras tes amis. Il te faudra alors faire un choix : l'humanité ou la bestialité. Elle aussi devra faire un choix. Si vous ne faites pas le bon, vous ne serez jamais ensemble.

- Et qu'est-ce que je dois faire ?

- La retrouver, la connaître, l'aimer et la protéger. Ainsi, vous pourrez faire le bon choix.