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La Dernière danse de Yûn



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Informations

» Auteur : Yûn - Voir le profil
» Créé le 03/03/2013 à 11:49
» Dernière mise à jour le 27/06/2014 à 23:04

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Suspense

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L'amour est un oiseau rebelle
L'homme réprima difficilement un bâillement alors que devant lui, sur la scène éclairée, de nombreux personnages s'activaient. Il les trouvait ridicules. Ridicules étaient leurs costumes, aux couleurs beaucoup trop vives pour ce qu'ils étaient censés jouer. Ridicule était leur maquillage grossièrement appliqué et exagéré afin que tous les spectateurs, même ceux du poulailler, puissent discerner ces émotions factices et mal travaillées. Le jeu d'acteur était tout simplement banal, voire bancal. La musique seule semblait correcte, mais elle était complètement gâchée par leurs voix qui, au lieu de dispenser une puissance envoûtante et frémissante, au lieu de le faire voyager, ne lui paraissaient qu'être des beuglements dépourvus de la moindre harmonie.
C'était bien simple : il avait l'impression de voir à l'œuvre des automates idiots qui n'avaient absolument aucune idée de ce qu'ils faisaient, si ce n'était obéir bêtement aux ordres et suivre sans réfléchir ce qu'on leur avait imposé.
N'y tenant plus, dès que le rideau tomba sur les acteurs et que la lumière revint dans la salle pour l'entracte, l'homme remit son manteau et son chapeau. Puis, il s'empressa de quitter l'opéra pour rejoindre la fraîcheur de la nuit.

Oh oui, il était profondément déçu. Il avait perdu une partie de son temps et de son argent. Mais ça, ce n'était pas vraiment grave. Il n'était pas dans le besoin, loin de là. Non, ce qui lui avait fait le plus mal, c'était la manière dont cette œuvre splendide, qui l'avait marqué dès son plus jeune âge et continuait de le suivre dans son travail, avait été totalement massacrée par les lubies d'un metteur en scène trop avant-gardiste. Non mais franchement, on n'avait pas idée de... !
Quelqu'un le bouscula et interrompit brusquement le fil de ses pensées. Instinctivement, il s'écarta et tourna la tête pour voir l'origine de la
menace. Son métier lui avait enseigné qu'un danger était toujours plus redoutable si on ignorait d'où venait l'attaque.
Cependant, en guise de menace, il découvrit une jeune femme en tenue de soirée qui se massait le pied. Celle-ci, s'apercevant qu'il la regardait, se redressa.


« Oh, je vous prie de m'excuser. Mon talon m'a lâchée... »

Elle montra le fin morceau de chaussure, semblable à une grosse aiguille, qu'elle tenait dans l'une de ses mains. Il ne comprendrait décidément jamais pourquoi les femmes aimaient autant se percher sur des chaussures aussi instables et périlleuses.
Mais il laissa dans un coin de son esprit ces pensées moqueuses, et s'empressa d'offrir son aide à la demoiselle.


« Vous ne vous êtes pas fait mal ?
- J'ai un peu mal à la cheville, je crois que je me suis fait une petite entorse... Rah, voilà pourquoi je déteste mettre des talons ! Je savais que je n'aurais pas dû écouter ma sœur. »

Ah, tiens, voilà qu'elle était d'accord avec lui sur cette question.

« Il vaudrait mieux mettre des glaçons sur votre cheville, alors. Il y a un café pas loin.
- Si ce n'est pas trop loin de l'opéra, ça me va. »

Il l'aida à marcher en lui offrant son épaule comme appui.
Quelques minutes plus tard, ils étaient assis dans l'établissement, chacun devant sa tasse de boisson amère et brûlante. La jeune femme avala une gorgée de la sienne avec délice, savourant l'arôme familier, alors que son pied gonflé reposait dans une bassine d'eau glacée.
Soudain, alors que la tasse était encore au contact de ses lèvres finement recouvertes d'un baume rosé et que ces dernières laissaient une trace de leur passage sur la porcelaine laiteuse, elle parut se souvenir de quelque chose.


« Bon sang, j'en oublie mes manières ! Vous m'aidez et je ne me suis même pas présentée. Pamina Sorcita.
- Enchanté, Mlle Sorcita. Je me nomme Joseph Glavo.
- Glavo... ? Ce n'est pas un nom d'Unys, ça.
- En effet, je suis originaire de Kanto, de la région de Parmanie pour être plus précis.
- Et que faites-vous si loin de chez vous ?
- Je suis ici pour le travail. Enfin, j'avais un peu de temps libre avant, donc j'en ai profité pour me changer les idées.
- Ah, vous parlez de la pièce ? Alors, qu'en avez-vous pensé ?
- Pour vous le dire franchement... J'ai détesté.
- À ce point ?
- Oui. Déjà que j'avais un a priori concernant les comédies musicales interprétées par des Pokémon... Mais là, non ! Comment ont-ils pu oser détruire ainsi un opéra aussi grandiose ! Un opéra est fait pour être joué par des humains ! Pas par des Pokémon, aussi doués soient-ils pour les comédies musicales ! Ce sont deux choses tout à fait différentes !
- Je partage votre point de vue. Pour moi aussi, et dès le début, j'avais compris que ce serait un désastre.
- Dès le début ? Comment ça ?
- Eh bien... C'est ma sœur qui est à l'origine de ce projet. »

Un silence gêné s'installa.

« Hum... Désolé...
- Mais de quoi, voyons ? Eh, ma sœur est assez grande pour se défendre toute seule, et j'ai encore le droit d'avoir une opinion différente d'elle. Je ne vais pas me mettre à vous insulter juste parce que vous n'avez pas apprécié une de ses... Créations. En plus, j'ai aussi fait comme vous : je me suis enfuie pour ne plus avoir à supporter ça. »

Un petit rire cristallin s'échappa de ses lèvres rosées, auquel Joseph répondit par un éclat beaucoup plus timide. Il profita du fait qu'elle absorbe une autre gorgée de sa boisson pour l'observer plus précisément.
Pamina était plus jeune que lui, elle devait avoir la trentaine, tout au plus. Sa chevelure brune, qu'il devinait assez longue, était attachée en un chignon élevé. Quelques mèches rebelles étaient néanmoins parvenues à échapper aux liens, et retombaient délicatement sur sa nuque à la courbe délicieuse. Ses yeux, aux iris semblables aux abysses de l'océan, faisaient ressortir la clarté de son teint et son visage aux traits fins. Sa robe de soirée, où les teintes rubis étaient ciselées d'encre, laissait deviner ses formes, mais sans la rendre vulgaire. Un fin châle enveloppait ses épaules nues, maigre protection contre la température extérieure mais complément parfait de cette tenue.
Il ignorait s'il s'agissait d'une image fidèle à la réalité ou s'il l'idéalisait, mais une chose était claire dans son esprit : il se sentait très attiré par elle. Cependant, hors de question de se comporter comme un rustre. Cela serait contraire à tous ses principes.
Pamina reposa la tasse et reprit. Elle n'avait pas manqué de remarquer le regard de son interlocuteur, mais ne s'était pas sentie embarrassée. Au moins, cet homme avait des manières.


« Si cela n'est pas trop indiscret, quel est votre travail ? »

Joseph se racla la gorge puis poussa un léger soupir. Il s'était attendu à cette question.

« Pour tout vous dire... Je suis toréador. »

Heureusement que la jeune femme avait eu le temps d'avaler sa boisson, sinon elle se serait certainement étouffée.

« P... Pardon ?
- Je suis toréador. »

Dans sa tête, l'homme de Kanto imaginait déjà les réactions possibles. Le dégoût, la colère, la haine peut-être –cela lui était déjà arrivé. En ces temps considérés comme modernes et au nom de la protection des Pokémon, les personnes étaient de plus en plus nombreuses à lutter contre ce qu'il considérait comme un véritable art. Quelle hypocrisie... On donnait le droit à de jeunes idiots de faire s'affronter ces créatures entre elles, en les amochant parfois très salement, mais lorsque c'était l'Homme qui souhaitait se confronter à eux, on criait au scandale.

« Voilà qui n'est pas banal... »

Joseph Glavo releva la tête, surpris par la réaction de son interlocutrice. Cette dernière paraissait étonnée par sa réponse.

« Et... Comment vous est venue cette vocation ?
- Ça a commencé très petit. Non, non, ce n'est pas ce que vous imaginez. Je n'ai pas baigné dans l'univers de la tauromachie dès le plus jeune âge, et mes parents, même s'ils ne la condamnaient pas, n'étaient pas non plus des aficionados. Mais, indirectement, c'est eux qui l'ont provoquée. Voyez-vous, ils aiment énormément l'opéra. J'ai grandi en écoutant du Verdi, du Mozart et autres, mais j'étais comme eux avec la tauromachie. Je n'avais pas d'avis particulier là-dessus. Mais, un soir, tout a changé.
Nous étions allés voir un film au cinéma, dont ils avaient beaucoup parlé. C'était l'adaptation cinématographique de Carmen de Bizet par Francesco Rosi. Je devais avoir cinq ou six ans, je n'ai pas beaucoup de souvenirs de cette époque-là. Pourtant, étrangement, je sais que ce film a entièrement changé ma vie.
Enfin, ce film, disons surtout les premières minutes, lorsque l'on voit le Tauros et le toréador s'affronter dans l'arène, dans un silence presque religieux. Ce fut pour moi une véritable révélation. Depuis ce jour, je n'ai cessé de nourrir au fond de moi une passion pour la tauromachie et pour cet opéra. D'ailleurs, mon surnom dans le métier est celui du toréador de la pièce : Escamillo.
- Je comprends d'autant plus votre frustration pour la pièce de ma sœur. Pour montrer que des acteurs Pokémon ont autant de talent que les humains, elle a choisi exprès l'œuvre la plus jouée au monde, Carmen justement. L'idée n'était pas mauvaise, mais elle était quand même assez périlleuse...
- En effet. Enfin voilà, vu qu'à Kanto il existe encore de nombreuses arènes dédiées à la corrida, j'ai pu me faire initier à cet art. Je suis d'ailleurs devenu très bon. J'ai remporté deux fois le Tournoi de Kanto et je suis arrivé deuxième à celui de Johto. Et ça s'est joué à peu pour que je n'emporte pas la première place.
- Vraiment ? »

Joseph acquiesça, et souleva légèrement sa chemise. La courbe de sa taille était déformée par une cicatrice de la grosseur d'un stylo.

« C'était au moment de porter l'estocade, pour achever mon adversaire. Alors que je l'avais touché, et que je pensais donc l'avoir abattu, le Tauros a relevé la tête au dernier moment et sa corne m'a légèrement ouvert. Ce n'était pas grand-chose, mais cela m'a valu des points de pénalité. »

La jeune femme, pas du tout impressionnée par l'ancienne blessure, hocha la tête.

« Mais, cela ne vous gêne pas de tuer un Pokémon pour le spectacle ? »

Un sourire las apparut sur les lèvres du matador. On lui avait posé la question si souvent qu'il répondit presque machinalement.

« Au début, je ne me posais pas la question. J'apprenais la tauromachie pour la tauromachie. Mais, lorsque je me suis retrouvé confronté à mon premier Tauros, c'est vrai que j'ai hésité. Avais-je vraiment le droit de faire ça ? De tuer un Pokémon que je ne connaissais ni d'Arceus ni de Kyurem ? La réponse est venue toute seule. Je me suis retrouvé à l'hôpital pendant trois mois, avec plusieurs côtes fêlées et un bras cassé. J'ai alors compris que je n'avais pas le droit au doute. Contrairement à ce que je croyais jusqu'à présent, je n'avais pas une suprématie sur le Pokémon devant moi. Voyez-vous, ceux-ci sont élevés sans maître, comme s'ils étaient à l'état sauvage. Ils n'ont pas peur des Hommes, et les considèrent juste comme des obstacles en travers du chemin qui leur permettra de retourner chez eux. Et cet obstacle, c'est moi. Contrairement à ce que certains disent, la corrida n'est pas une simple mise à mort. C'est un combat entre deux forces de la Nature, et le vainqueur gagne le droit de rester en vie. C'est aussi simple que ça. »

Il avait prononcé son plaidoyer de façon claire et déterminée, mais sans agresser pour autant la jeune femme assise en face de lui. Pamina avait cependant remarqué le feu bouillonnant dans ses iris pâles et le petit bombement de torse que la fierté avait provoqué. Pourtant, cet éclat s'éteignit lorsqu'il poursuivit ses explications.

« Enfin, jusqu'à il y a quelques années, c'était comme ça. Maintenant, les choses ont bien changé. Avec les prétendues normes de sécurité, les bêtes sont de plus en plus affaiblies, afin d'éviter les incidents. Tss, tout ce que ça fait, c'est faire souffrir davantage le Tauros. Pour protester, j'ai décidé d'arrêter les passes, pour me consacrer à l'enseignement de la tauromachie à Kanto. J'y ai d'ailleurs pas mal de succès, en tant qu'ancien.
- Mais dans ce cas, que faites-vous à Unys, M. Glavo ?
- Un tournoi a été organisé, réunissant la crème des toréadors. Apparemment, ils souhaiteraient promouvoir la tauromachie, et la corrida en particulier. J'ai accepté à une seule condition : que les bêtes ne subissent pas le traitement qu'on leur inflige aujourd'hui. J'ai envie de revivre un vrai combat. Pas un spectacle monté de toutes pièces où l'on sait déjà qui est le vainqueur. »

Il risqua un œil vers le visage de la jeune femme. Il fut rassuré par le sourire franc qu'elle affichait. Contrairement à beaucoup d'autres, elle ne semblait pas le juger.

« Et vous, que pensez-vous de cela ?
- De la corrida ? Je ne sais pas vraiment. Bien entendu, je suis contre toute forme de violence perpétrée contre les Pokémon. Étant vétérinaire dans un Centre Pokémon, je suppose que vous pouvez comprendre ça.
- Bien entendu.
- Cependant, ironiquement, c'est cette douleur des Pokémon qui fait que je peux manger le soir. Et je ne pense pas que la corrida soit pire qu'un combat interminable où une douzaine de créatures s'affrontent parfois jusqu'à la mort, pour satisfaire l'ego démesuré de leur propriétaire et la soif de violence d'une bonne partie de l'humanité. Non, et même si je ne suis pas une connaisseuse, je doute que l'agonie dans une corrida soit plus longue et douloureuse que celle d'un tournoi ou d'un match d'arène. »

Joseph s'étonna encore une fois de la réponse de la jeune femme. Il ne put se retenir, et se mit à rire, sous le regard interrogateur de Pamina.

« Excusez-moi, je ne me moque pas de vous. Mais, je m'aperçois que nous sommes sur la même longueur d'onde pour de nombreuses choses. »

À son tour, la vétérinaire laissa couler son rire cristallin, qui sonna comme le murmure d'une rivière aux oreilles du matador. Un peu remise de ses émotions, elle jeta alors un rapide coup d'œil à sa montre-bracelet.

« Zut, la pièce va se terminer dans dix minutes... Il va falloir que je retourne là-bas, pour que ma sœur ne se doute de rien.
- Souhaitez-vous que je vous raccompagne ? » Dit-il alors que la jeune femme sortait son pied meurtri de la bassine.

Au moins, la cheville s'était un peu dégonflée. Pamina Sorcita grimaça cependant en reposant son membre au sol.


« Ce ne sera pas de refus. Mais, ne vous en faites pas, je ne vous infligerai pas le supplice de rester à écouter ma sœur vous faire un exposé entier de comment lui est venue l'idée et blablabla. »

L'homme de Kanto sourit et offrit une nouvelle fois son aide à la vétérinaire, après avoir réglé leur consommation.
Le chemin jusqu'à l'opéra lui parut cette fois beaucoup plus court, mais il ne dit rien. Il aida Pamina à s'asseoir à l'abri sur l'un des fauteuils confortables de l'entrée du bâtiment. Mais alors qu'il s'apprêtait à la saluer et à repartir, elle le retint.


« Attendez ! Quand a lieu votre tournoi ? »

Joseph fut plutôt surpris par la question. Il dévisagea sa compagne de la soirée un bref instant, comme s'il ne comprenait pas ce qu'elle voulait dire. Finalement, il parvint à articuler une réponse.

« S... Samedi. Samedi à partir de 17h. Si le temps le permet.
- Vraiment ? Mais c'est super, je finis mon service à 14h, ce jour-là ! Comme ça, je pourrai venir voir ce que le grand Escamillo nous réserve comme spectacle ! »

Avant même que son cerveau ait déchiffré ce qu'elle venait de prononcer et qu'il ait pu dire quoi que ce soit, Pamina avait attrapé un stylo qui traînait sur une table et inscrivit sur son billet d'opéra une série de chiffres. Une fois sa besogne accomplie, elle lui tendit le ticket avec un sourire radieux.

« Voilà mon numéro de Vokit. Comme ça, je pourrai vous dire après si j'ai apprécié votre prestation. Et, entre nous -elle s'était penchée vers lui et avait baissé la voix-, je doute que ce soit pire que ça. »

Elle avait eu un discret mouvement de tête pour désigner les portes encore fermées de l'opéra. Le matador saisit le morceau de papier, l'esprit toujours embrumé. Soudain, les connexions entre les neurones se firent, et il comprit qu'elle lui offrait une opportunité de la revoir. Il glissa le précieux billet dans son portefeuille, et effectua la même opération qu'elle sur sa propre entrée. Mais, avant de lui donner, il sortit une autre feuille de papier et inscrivit un tout autre message.

« Donnez ça à l'accueil, en précisant bien que c'est de ma part. Et s'ils refusent, dites-leur de m'appeler, ou appelez-moi devant eux. Comme ça, vous aurez les meilleures places et... »

Les portes s'ouvrirent à ce moment-là, déversant son flot humain. Une véritable farandole de tenues de soirée en tout genre... Le bourdonnement de leurs conversations sur les impressions du spectacle gâcha complètement ce dernier moment de tranquillité. Pamina prit le numéro et la missive du toréador.

« Dépêchez-vous d'y aller. Si ma sœur me voit avec vous, vous êtes bon pour passer la soirée avec elle. Je serai là samedi. Bonne chance pour votre tournoi ! »

Joseph obéit, et s'éloigna de la jeune femme avant d'être rattrapé par les spectateurs. Au moment de sortir dans la rue, il jeta une dernière fois un regard en arrière. Son regard pâle croisa celui d'abysses de la vétérinaire. L'instant pourtant bref leur parut durer une éternité, tant l'intensité qui s'en dégageait était profonde.
Mais la réalité le rappela à l'ordre, lorsqu'un couple âgé lui demanda gentiment mais prestement s'il voulait bien dégager le passage. Et l'homme de Kanto se retrouva seul dans la nuit. Avec une conviction profonde : c'était bien ce sentiment magnifique qu'était l'amour qui venait doucement d'éclore dans sa poitrine.