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A l'aube du pouvoir (T.1) de Raishini



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Informations

» Auteur : Raishini - Voir le profil
» Créé le 09/06/2012 à 17:27
» Dernière mise à jour le 16/11/2013 à 14:42

» Mots-clés :   Fantastique   Hoenn   Présence de poké-humains   Sinnoh

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Chapitre 6 : Le temps des révélations
- Viens, suis-moi, je te conduirai à ton amie.

Salomon réitérait sa proposition et Jérémie se voyait mal refuser. Après tout, cet homme avait peut-être un côté effrayant de par sa carrure, mais il n'avait jusqu'alors rien fait de répréhensible. Du moins pas à son encontre. Il décida par conséquent d'opiner d'un air tacite. Sans prévenir, Salomon se mit alors en marche, d'un pas lent et serein. Jérémie n'hésitait plus et le suivit donc, tout de même ravi de quitter cet enfer de roche. A travers le mugissement du vent, il crut percevoir par intermittence des sortes de hurlements. Mais il espérait sincèrement se faire des idées, d'autant plus que ces cris semblaient provenir de l'endroit où il avait laissé Cyril, Ratchet et Ariane...

Et puis non, ils étaient largement à même de se défendre contre tout type d'ennemi. Il faudrait vraiment que l'opposition soit considérable pour qu'ils aient des problèmes.

Chassant de son esprit ces pensées moroses, Jérémie ralentit la cadence pour ne pas risquer de rentrer dans Salomon, qui lui avançait paisiblement. Tout en cet homme était placide, de sa voix jusqu'à ses gestes en passant par son expression.

- Dis-moi jeune homme... crois-tu en Dieu ? remarqua Salomon en manquant de faire sursauter Jérémie.

- Pas spécialement, concéda celui-ci en se reprenant. Dans ma famille, nous ne sommes pas de grands religieux à vrai dire.

- C'est bien dommage, reprit Salomon sans paraître s'offusquer. Mais peut-être que si tu te repens maintenant et accepte de faire vœu de foi, Dieu te pardonnera...

Intrigué, Jérémie scruta le dos de son interlocuteur sans parvenir à deviner où il souhaitait en arriver. Visiblement, Salomon était très attaché à la religion, sans pour autant traiter d'impie tous ceux qui n'en avaient pas. A quel jeu étrange jouait-il ? Pourquoi donc passer ainsi du coq à l'âne ? C'était évidemment à n'y rien comprendre...

- De quel Dieu parlez-vous ? risqua Jérémie sur un ton toujours courtois mais malaisé. Je ne suis pas trop connaisseur en la matière, mais je sais qu'il existe un nombre incalculable d'ethnies et donc de dieux...

- Tu as parfaitement raison, assura Salomon. Cependant, je te parle du seul et unique Dieu. Le seul également dont l'existence a déjà été prouvée par le passé...

- Pour être honnête, je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler...

Désorienté, Jérémie l'était. Le discours de Salomon n'avait ni queue ni tête pour autant qu'il puisse en juger. C'est comme si cet homme était perdu dans un univers où personne d'autre que lui ne pouvait se rendre. En l'instant, Jérémie avait la saisissante impression de s'adresser à un extra-terrestre, bien qu'il prît soin de ne rien laisser transparaître dans sa voix. Salomon, toujours aussi inflexible, se contenta de dire :

- Je veux bien entendu parler d'Arceus, le dieu Pokémon. Enfin, on dit qu'il est le dieu des Pokémon. Mais à la vérité, il est Dieu.

Jérémie avait nettement perçu l'accentuation de sa dernière syllabe. Toutefois, il n'arrivait pas à se faire une raison. Ce type était-il un illuminé, un religieux fanatique, un crétin suprême ou bien tout cela à la fois ? Arceus n'existait que dans les esprits. De même que les monstres et les héros de contes. Et quand bien même il aurait existé, il n'en serait pas moins resté un Pokémon. Un Pokémon tel qu'on se le figurait, et non pas une créature mythologique à l'origine du monde. Selon la légende, Arceus pourrait se débarrasser de ce même monde en un battement de sourcil. Néanmoins, ce n'était aux yeux de Jérémie que des stupidités. Donc rien d'assez sérieux pour qu'on puisse en tenir rigueur.

- N'as-tu jamais entendu parler des faits survenus il y a dix-sept ans ? poursuivit Salomon, levant le visage au ciel. On dit que Dieu en personne y a été mêlé...

- Je suis désolé, mais ça ne m'évoque rien du tout, lâcha Jérémie en haussant un sourcil interrogateur.

- Cela ne m'étonne guère. Le Gouvernement aura probablement tout fait pour étouffer l'affaire. Sache toutefois qu'il y a bien eu une action de la part de Dieu en 1992... et qu'il reste des témoins de ce miracle. Un miracle que notre maître -lui-même témoin-, s'apprête à faire revivre.

Plus Salomon parlait, et plus l'esprit de Jérémie se chargeait d'interrogations. A proprement parler, il nageait en pleine confusion. Fallait-il croire ou pas cet homme dont les propos étaient aberrants de prime abord ? Et qui était ce maître dont il parlait avec une telle révérence ? L'adolescent ne savait sur quel pied danser. Tout ce qui était fantastique le fascinait. Dans un second temps cela l'horrifiait également, et par conséquent il avait choisi de demeurer bassement terre à terre, d'être plus sceptique que jamais. Mais il ne pouvait parfois empêcher ses pensées de vagabonder. Et c'était exactement ce qu'il lui arrivait en l'instant. D'un côté il était tenaillé par la facette pragmatique de sa personnalité, d'un autre il était vaguement tenté par la facette rêveuse. Celle-ci invitait son esprit à errer sur les sentiers du fictif. Du coup, Jérémie en venait presque à supposer l'existence d'Arceus. Jusqu'où allait-il laisser dériver le flot de son imagination ?

- Voilà, nous arrivons, déclara Salomon en chassant Jérémie de sa rêverie.

Le jeune homme l'avait suivi sans même s'en rendre compte. De même, leur randonnée ne lui semblait avoir durée que l'espace de quelques instants, comme si tout était irréel...

Devant lui, l'entrée en forme d'arcade du Site Météore se dressait en le dominant largement. Telle une horrible bouche prête à tout engloutir dans ses profondeurs, elle paraissait guetter la venue de ses victimes.

- Je suppose que ton amie ne doit plus être bien loin, remarqua Salomon en s'engageant dans la caverne.

En y pénétrant à son tour, Jérémie songea que même des troglodytes n'oseraient pas en faire leur lieu de résidence... Dès les premiers instants, il fut baigné d'une étrange lueur filtrant par une ouverture du plafond. Hormis cela, tout était plongé dans une semi-obscurité des plus troublante et oppressante. Noirs et inquiétants, les reliefs tranchants comme des lames étaient présents aussi bien sur les parois que sur le sol. L'atmosphère était quant à elle silencieuse et pesante.

Bientôt, Jérémie se prit à regretter qu'il n'y ait pas le moindre bruit, même le plus infime. Réaliser que ce calme était un peu trop surnaturel pour être vrai l'angoissait. A présent, il pataugeait dans une mare de doute et de tension, prêt à sursauter à la moindre occasion. Allait-il enfin retrouver Mathilde ?

Une boule serra Jérémie au niveau de l'estomac. Il avait un autre curieux pressentiment. Celui que les choses ne se déroulaient pas bien pour ses amis. Quoi de plus détestable que cette sensation ? Peut-être bien celle de ne pas avoir fait les choses correctement en oubliant de surveiller Mathilde...

Salomon continuait de guider la marche de son pas paisible, apparemment indifférent au cadre sinistre auquel ils étaient confrontés. Des remparts escarpés épousaient la forme de hautes parois en sillonnant un peu partout. L'éventualité que des créatures y soient tapies dans l'attente d'une proie taraudait Jérémie sans qu'il puisse se rassurer. Et si elles décidaient brusquement de bondir de leur cachette pour les agresser sauvagement ?

- Tiens, je crois qu'il s'agit de ton amie, n'est-ce pas ? dit soudainement Salomon en pointant une silhouette lointaine du doigt.

Jérémie se tordit le cou, les sourcils froncés pour essayer de mieux voir. Il comprit alors que Salomon ne se trompait pas. La veste turquoise de Mathilde était discernable à des centaines de mètres. Pour peu qu'il puisse en juger, elle paraissait discuter avec quelqu'un...

L'adolescent se mit à courir à son encontre, sans se soucier de laisser Salomon en arrière. Au fur et à mesure qu'il approchait, son expression se renfrognait. Il ne voyait pas à qui son amie pouvait bien parler. D'autant plus qu'il paraissait invraisemblable qu'elle rencontre une connaissance dans un lieu si hostile.

A première vue, tous deux discutaient d'un air calme voire détendu. L'interlocuteur de Mathilde était de dos, mais on voyait nettement qu'il s'agissait d'un homme... Pourquoi ressentait-il une pointe de jalousie en les observant ? Après tout, son amie avait parfaitement le droit de parler à qui elle le souhaitait, rien ne l'en empêchait. Probablement était-ce dû au fait qu'il ait un peu tendance à surprotéger Mathilde. Cela faisait dix ans qu'ils se connaissaient, ce n'était donc pas si surprenant. Pour lui, elle était comme sa sœur... Alors pourquoi avait-il l'impression que ce n'était pas simplement cette raison qui le fâchait ?

- Tu ne me crois pas, c'est ça ?

La voix de l'homme dissimulait une amertume contenue et Jérémie accéléra le pas. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il avait rejoint Mathilde et son vis-à-vis. Il s'immobilisa près d'eux dans un long et bruyant dérapage.

- Mathilde ! haleta-t-il. Enfin, je te retrouve !

L'homme se retourna aussitôt et Jérémie, pourtant si soulagé à l'origine, durcit les traits. Non... ce n'était pas possible... Pas lui !

- Puis-je savoir qui a le culot de m'interrompre en pleine discussion avec ma fille ? dit-il d'un ton acerbe.

Deux rideaux de cheveux noirs encadraient son visage mince aux fascinants yeux verts... Bien que de taille et de gabarit moyens, il dégageait une sauvagerie inhabituelle et suscitait la crainte immédiatement. La mine presque arrogante, Tobias Dihyllis dévisagea Jérémie comme une tache de boue sur sa semelle.

- Qui es-tu ? aboya-t-il. Le petit ami de ma fille ou quoi ?

Premièrement excédé par l'attitude altière de Tobias, Jérémie nia fermement, le teint un peu rouge. Derrière Tobias, Mathilde était encore plus rouge et évoquait le soleil couchant.

- Non, c'est un ami d'enfance, expliqua celle-ci en tentant d'apaiser son père. Tu dois connaître son nom de famille, n'est-ce pas ? Il s'appelle Jérémie Marchal !

- Oui, cela m'évoque quelque chose, en effet, admit Tobias en grattant sa barbe naissante. Désolé, ajouta-t-il à l'adresse de Jérémie en se calmant. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas pu voir ma fille... Du coup je suis un peu sur les nerfs quand on m'interrompt dans notre discussion.

Bien qu'il soit vexé, Jérémie n'oubliait pas pour autant à qui il avait affaire. Comment Tobias pouvait-il se tenir ici et lui parler sur le ton de conversation ? On aurait dit qu'il se fichait plus ou moins de s'être évadé et d'être activement recherché. Tobias le croyait-il assez bête pour ignorer ses crimes et s'adresser à lui comme à un citoyen lambda ? Mais s'il était vraiment aussi dangereux qu'on le disait, Jérémie devrait faire preuve d'une extrême prudence...

- Mathilde, c'est vraiment ton père ? demanda le jeune homme, décontenancé.

L'adolescente, visiblement très gênée, approuva d'un hochement de tête imperceptible. Jérémie n'attendait que cela pour agir. Vif comme l'éclair, il courut vers Mathilde, l'empoigna fermement et l'écarta de Tobias, l'expression dure et rancunière. Son amie lui jeta un regard étonné et embué à la fois, mais elle ne se débattit pas pour autant. Au contraire, elle renforça son étreinte autour de son bras, le corps tremblant. Tobias resta quelque peu stupéfait, les yeux grands ouverts. Puis sa face s'étira en un étrange sourire.

- On dirait que tu ne me fais pas confiance... dit-il d'un ton désabusé. Puis-je savoir pourquoi ? Il ne me semble pas que nous nous soyons déjà croisés par le passé !

- C'est vrai, répondit Jérémie sur un ton sec.

Tobias tiqua, manifestement frustré par une réponse si simple. De nombreuses rides de colère creusèrent son visage tandis qu'il regardait sa fille avec un mélange de déception et de culpabilité.

- Écoute, tu ne comprendrais pas, assura-t-il à Jérémie en baissant la tête. C'est justement pour me rattraper d'une erreur passée envers Mathilde que je suis revenu... J'ai changé ! ajouta-t-il à l'attention de sa fille, l'air quelque peu dément. A présent, je ne suis plus le même, tu verras ! Je te promets de te rendre heureuse, comme j'aurais dû le faire auparavant ! Même si ta mère m'en veut encore, je suis certain qu'elle comprendrait ce geste et l'approuverait !

L'ambiance devint soudainement pesante. Jérémie dévisageait alternativement Mathilde et Tobias, incrédule. Il n'osait en croire ses oreilles. Cet homme affreux, qu'avait-il donc fait à sa fille ?

- Malgré toutes ces années, tu m'as reconnu immédiatement, poursuivit Tobias avec un ton chargé d'émotion. Cela prouve que tu ne m'as pas oublié...

- Comment aurais-je pu ? beugla Mathilde en manquant de briser le bras de Jérémie.

- Et cela veut dire que, malgré tout, tu gardes de l'affection pour ton vieux père, acheva Tobias sans prendre en compte les paroles de Mathilde. Je ne te demande pas de me pardonner, mais juste de me laisser une autre chance...

Cette fois-ci, il semblait que c'en était trop. Mathilde éclata en sanglots bruyants, des larmes coulant à flots sur ses joues et dans ses cheveux. Jérémie serra le poing. Il s'était pourtant promis... de ne plus la laisser pleurer !

- Parce que tu vas me dire que tu as laissé une chance à tes victimes, il y a dix ans ? bafouilla Mathilde entre deux larmes.

- Ma chérie, c'était différent... répondit Tobias d'une voix douce. Ce n'était pas moi, tu le sais bien. Il me contrôlait.

La main de Mathilde se porta instinctivement à son écharpe, qu'elle entortilla nerveusement. Ses yeux s'étaient brusquement agrandis. Jérémie n'en supportait pas davantage :

- Je ne sais pas quelles fautes tu as commises envers Mathilde, mais on va s'en aller, elle et moi !

Tobias soupira en se tenant le front, l'air passablement agacé. Il leva la main côté paume et la tendit vers les deux adolescents. Ses yeux avaient instantanément changé de couleur. Ils étaient à présent d'un noir d'encre, ce qui donnait à son propriétaire une mine cadavérique.

- Et moi qui pensait que tu devais être quelqu'un de bien, dit-il avec déception, le ton bien plus cassant que tout à l'heure. Quand je suis venu ici pour chercher ma fille, je me suis dit qu'elle devait être accompagnée et donc que nous pourrions convier un peu plus de monde par la même occasion... Mais je me demande maintenant si je devrais t'emmener... avec eux.

Et il claqua des doigts. Le bruit sec se répercuta longuement dans la caverne pendant que Jérémie scrutait les alentours, submergé par une vague d'interrogations. En fait, quelque chose le troublait. Tobias paraissait avoir deux faces bien distinctes. L'une était douce et aimable quand l'autre était haineuse et démoniaque. Et il n'arrivait pas à s'expliquer cet étrange phénomène...

Dans un craquement sourd, huit silhouettes se matérialisèrent derrière Tobias et firent sursauter Jérémie. Une série de gémissements attira son attention. Et aussitôt, son cœur lui parut exploser et tomber dans un gouffre : Cyril, Ratchet et Ariane, tous trois bâillonnés et ligotés, gisaient à terre comme de vulgaires sacs de pomme de terre abandonnés. Ils arboraient presque tous de nombreuses ecchymoses, sauf Cyril qui était inconscient. Les voir souffrants, ensanglantés et apeurés étira une nouvelle grimace à Jérémie. Leur expression lui indiquait combien ils étaient terrifiés en l'instant. Comment avaient-ils pu être réduits à rien, eux qui étaient pourtant si doués ? Et qui étaient leurs adversaires pour qu'ils soient angoissés à ce point ?

- Salomon, je crois bien que nous avons... un problème, déclara Tobias sur un ton doucereux. Disons un cas de résistance forcenée. Aurais-tu l'amabilité de t'en charger ? Moi-même, je n'en ai pas la moindre envie, ce ne serait pas drôle. Shino, occupe-toi de ma fille, veux-tu ?

Sans comprendre ce qu'il lui arrivait, Jérémie sentit une main à la poigne féroce lui arracher sa ceinture et donc ses PokéBall. Puis Mathilde poussa un hurlement et il la sentit s'éloigner lentement. Finalement, elle lui fut arrachée brutalement et il manqua de tomber.

Ulcéré, le jeune homme fit volte-face... Salomon le fixait en tenant sa ceinture, à quelques pas de lui seulement. Discret comme un courant d'air, il s'était faufilé derrière Jérémie et lui avait subtilisé ses PokéBall. L'adolescent n'en revenait pas. Plus loin encore, un Pokémon blanc et vert immobilisait Mathilde malgré les débattements furieux de celle-ci. Ses bras minces étaient pourvus de longues lames recourbées et effilées qui prolongeaient ses coudes. De même, une lame en forme de quart de cercle armait son crâne. Malgré une silhouette et un visage presque humains, il faisait vraiment froid dans le dos. En ajoutant à cela son regard, presque aussi aiguisé que ses lames, on se demandait s'il était possible de soutenir un contact visuel avec lui. L'intimidation était totale, sans aucun doute.

- Voici mon précieux et unique Pokémon, Shino ! expliqua Tobias avec fierté. Sans nul doute, il est un redoutable Gallame que je dresse depuis fort longtemps. Je crois bien que je ne serais parvenu à rien sans lui. Quant à Salomon, il est tout simplement un de mes hommes de main les plus précieux. Voici mon bras droit, cher Jérémie Marchal... Voyons voir si tu sais te défendre comme un vrai homme ! Salomon, apprends la modestie à ce gamin !

- Très bien maître, répondit le colosse sans sourciller.

D'un geste rapide et précis, il lança la ceinture à Tobias qui la rattrapa tout aussi précisément. Privé de ses Pokémon et seul contre tous, Jérémie voyait mal comment s'en sortir. De plus, il avait comme premier adversaire un véritable titan, une montagne de muscle imperturbable qui ne demandait qu'à l'écraser. Et à suggérer qu'il l'emporte miraculeusement, comment faire pour se débarrasser de tous les autres ?

Salomon fit craquer chacune de ses articulations et roula des muscles, visiblement prêt à en découdre. Déstabilisé, Jérémie prit son courage à deux mains et se positionna en garde, les sens en alerte. Il sentait les regards peser sur lui. Mais hors de question qu'il abandonne si facilement !

Ainsi, cet homme l'avait mené ici, tout droit dans les griffes de Tobias ? Très bien, dans ce cas il n'aurait que plus de raisons de le terrasser...

- Ce que le destin peut être étrange, déclara Salomon sur son ton inflexible. A la finalité, il semblerait... que nous ne croyions pas aux mêmes choses.

Pokémon #475