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Matt's Story... de anarkia56600



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Informations

» Auteur : anarkia56600 - Voir le profil
» Créé le 04/12/2010 à 13:09
» Dernière mise à jour le 09/12/2010 à 19:12

» Mots-clés :   Aventure   Région inventée

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(Chapitre 1) L'échec et Matt.
-Réveilles-toi bon sang !

En mode gueule de bois, je m'éveillais, difficilement. La lumière violente, entrée tel un fauve bondissant sur sa proie, m'aveuglait d'une rare intensité. Enfin, rare… C'est ce qui m'arrivait chaque matin quand mon réveil avait décidé, lui aussi, de dormir quelques minutes de plus. J'avais le blanc des yeux qui virait au rouge écarlate.

Je rabattais la couette de mon lit sur mon visage, en essayant de replonger mes mirettes dans l'obscurité. De courte durée. A force de faire des soirées, ce n'était pas étonnant que les lendemains ne soient pas aussi roses que ça… Ayant eu dix-huit ans il y a quelques jours, il fallait fêter l'évènement avec la famille. Mais aussi avec des amis, où les soirées ne duraient pas qu'un seul couché de soleil. Comme je faisais partie d'un groupe de musique en tant que bassiste, mes amis sont en grande partie des musiciens. Mais on avait tous aussi un autre sujet en commun : la passion pour les Pokémon. Pour nous encore, c'était un rêve, on n'en pouvait en avoir. Ce n'était pas parce que nos parents étaient indociles à cette idée, mais, depuis quelques mois, la Loi interdisait l'obtention d'un Pokémon pour un mineur. Et il fallait aussi passer un examen d'études qui certifiait que l'on était en toute parfaite légalité.

Maintenant on avait tous dix-huit ans. Et le grand jour était arrivé. Ou peut-être pas…

Deux mains chaudes et fermes me secouaient pour tenter de me sortir de mon état semi-comateux. La gueule de bois, je vous l'ai dit !

-Il faut te le dire en quelle langue ? Tu vas être en retard pour les résultats de ton examen de fin d'études ! Dépêche-toi ! cria la voix au milieu de ma chambre.

Ma mère, Ambre, gesticulait dans la salle, lançant des vêtements sur ma paillasse, pour rattraper le temps perdu. Ambre, avec ses yeux bleus très clairs, avait l'air inquiète. Elle portait une longue robe rouge, qu'elle sort pour les grandes occasions. Les mariages, d'accord, ce sont des évènements importants, mais un résultat d'examen… Peu importe ! Elle enleva ses chaussures à talons aiguilles, pour pouvoir courir dans la maison le plus vite possible sans trébucher.

Je me releva, sur mon lit, me gratta la tête et ouvra lentement les yeux en demandant :

-Quelle heure est-il ?

-Huit heures et demie ! Le temps que tu prennes ton petit-déjeuner, que tu t'habilles et qu'on arrive, il ne sera pas loin de neuf heures et on risque de ne pas être à l'heure. Et tu sais très bien ce qu'il arrive si tu arrives en retard…

Bien sûr que oui, je le savais ! En effet, si on arrivait en retard, ne serait-ce que cinq minutes. Dans mon école, la Moltres' School, ou, appelée par les étudiants, la Sulfu', nom donné en hommage pour l'oiseau de feu, Sulfura. La Sulfu' est réputée d'être un établissement privé très prisé. Mais elle est aussi connue pour sa sévérité et pour son fort taux de réussite à l'examen, avec un niveau beaucoup plus élevé que dans les deux autres écoles de la région, la Zapdos' School et l'Articuno's School, ou dans le jargot, l'Elec' ou l'Arti'.

J'enfilai en un éclair mon futal, un t-shirt et une veste large pour être à l'aise, tout en ayant une tenue assez correcte. Question d'image, au cas où je tombe aux rattrapages ou, au pire, que je suis recalé. Je gobais deux ou trois barres de chocolats tout en allant dans la salle de bain pour me coiffer, puis, me brosser les dents.

Ambre et moi, on devait accompagner Babeth, Juliette et Arthur, le père des deux filles. Une vingtaine de minutes après de m'être levé, nous courions tous les cinq en direction de la Sulfu'. On arrivait à point nommé, juste à la fermeture des portes. Maintenant, on ne pouvait qu'en sortir. La seule différence et la seule inconnue est si on quittait ce lycée avec, ou non, une Pokéball à la ceinture, ainsi que quelques matériels, plus ou moins importants. Une Pokéball qui renfermait un Pokémon, au choix à l'intérieur de l'école. Les premiers arrivés n'étaient pas forcément les premiers servis : l'école avait organisé un tirage au sort. La chance avait fait que, Juliette et moi avions les deux premiers sélectionnés. Babeth, la petite sœur de Juliette, avait encore une année d'études, plus basée sur la théorie que sur la pratique. Malheureusement, elle devait attendre à l'extérieur du bâtiment. Seul un parent et l'étudiant étaient autorisés à pénétrer dans l'école. Soucis protocolaire. Moi, j'en pense plutôt que c'est pour éviter le trop plein de joie dans les couloirs de cette école bien triste en ennuyante, malgré la couleur chatoyante qu'elle émane.

Mais Babeth n'en avait pas à s'en faire pour sa grande sœur. Juliette avait terminé en tête de l'examen blanc. C'est une brillante étudiante, intelligente, à l'écoute des autres et j'avais la chance d'être son ami d'enfance. Je ne lui trouvais aucun défaut, si ce n'est son goût assez spécial pour certains Pokémon. J'aurai du mal à choisir, comme compagnon, un Fantominus ou un Ecremeuh. Mais j'accepte ses goûts et ses couleurs. Pour les résultats, elle portait un ensemble assez masculin : cravate rouge, à la couleur de l'école, chemise d'un blanc impeccable et un jean bleu marine. Il n'y a pas à dire, pour elle, la question de l'image était un cran au-dessus de la mienne.

Entre les grillages et la porte du lycée, je me faisais un petit pronostic dans ma tête. Puis, sentant le stress monté à chaque pas, je devenais de plus en plus pessimiste. En effet, j'avais de quoi avoir peur : l'examen blanc n'avait pas été bon pour moi. Mais, avec la seule motivation de vouloir sortir de l'école et de réaliser mes rêves, je me mettais sérieusement au travail, à bosser comme un scientifique. Les résultats, au cours de l'année, s'amélioraient mais je n'étais pas satisfait pour autant. J'avais donc peur de m'être complètement raté sur les sujets, comme sur les mentalités des différents types de Pokémon selon leur milieu. Mais je craignais aussi de ne pas être à la hauteur dans le domaine pratique. Peu importe, le mal est fait et il est trop tard pour revenir en arrière.

Arthur, Ambre, Juliette et moi entrions dans l'école. Rien n'avait changé depuis les deux semaines de correction et de délibérations, sauf un petit bureau qui se trouvait au beau milieu du hall d'entrée. Derrière le plan de travail était assis un petit bonhomme chauve, au nez en forme de patate, une moustache grisonnante bien garnie et une petite paire de lunettes ronde. Nous nous approchions du bureau. Le vieil homme était en train de lire un magazine scientifique, avec pour première de couverture un Brouhabam. Arthur entama la discussion :

-Excusez-moi, Monsieur, bonjour, je viens pour les résultats d'examen de ma fille, Juliette Sparrow.

-Bien le bonjour Monsieur Sparrow, je lisais justement un de vos brillants articles concernant les ultrasons des Nosférapti. Très intéressant ! Mais revenons à nos Wattouat ! Sparrow… Ah ! Voici ! Numéro 0001. Porte A15, deuxième étage, s'il vous plaît.

-Merci, Monsieur, pour les compliments et l'information, répondit Arthur, avec un sourire gêné.

Arthur Sparrow était un journaliste doublé d'un scientifique. Il était aussi réputé par la qualité de ses articles et pour ses recherches qui amélioraient la vie de nombreuses citadins et de dresseurs.

Ma mère s'approcha du secrétaire et s'éclaircit la voix :

-Que puis-je pour vous, Madame ? demanda le vieux monsieur.

-Je viens avec mon fils pour les résultats, moi aussi.

Arthur et Juliette attendaient plus loin, en espérant que nous allions les rejoindre.

-Votre nom s'il vous plaît ? me demanda l'homme à la moustache.

-Matt… Sonne ! Matt Sonne, Monsieur.

-Sonne, Sonne, Sonne… Hummm… Ah ! Voici ! Sonne, numéro 0002, Porte A15, deuxième étage, comme la jeune demoiselle avant vous.

-Merci bien, Monsieur, répondîmes ma mère et moi-même.

-Je vous en prie, Monsieur et Madame, ajouta le binoclard.

La courtoisie était de mise dans cette école. A mon goût, un peu trop, et cela m'agaçait pas mal. Ca empêche les gens de lier des relations ou, moins affectif, que l'ambiance soit moins lourde. Mais ce n'est pas le jour de se plaindre de ce genre de chose. J'ai d'autres chats à fouetter !

Moi, Juliette et les parents montèrent les escaliers pour se rendre à cette fameuse porte A15, d'habitude réservée aux enseignants. Le stress me regagna et j'avais du mal à cacher mes émotions.

-Matt, ça va ? me demanda Juliette, avec ses yeux noisette absolument magnifiques.

-Oui, ne t'inquiètes pas, c'est juste le stress qui commence à arriver. Mais ne t'inquiètes pas. Dans cinq minutes, tout sera terminé et j'irai beaucoup mieux.

Ces foutues cinq minutes, elles étaient interminables. Atroces même. Arrivés au deuxième étage, petit surprise. Ce n'était pas un enseignant qui venait nous chercher, mais un Queulorior. Il nous fit un signe de la main et nous le suivions juste derrière. Je ne sais pas pourquoi on avait embauché un Queulorior pour faire le sale boulot de guide, car tous les élèves savaient où se trouvait la porte A15. Cette fameuse salle ou les sanctions étaient reines. Mais aujourd'hui, les diplômes et les rattrapages avaient pris le pouvoir, pour seulement une journée dans l'année.

Enfin. Nous sommes enfin devant la salle A15. Le Queulorior frappa, avec un rythme assez spécial, comme un mot de passe pour pouvoir entrer. On entendit une voix derrière la porte jaune canari. Le Queulorior ouvra la porte, fit entrer Juliette, mais pas moi. Chacun son tour. Ce que je comprenais, je n'avais pas envie de la voir en train de sourire en apprenant qu'elle a eu son diplôme avec la meilleure moyenne de l'établissement. Quelques minutes passèrent. Cinq, dix, vingt, je ne sais même pas. Puis, Juliette ressortie, l'air ravie. Il n'y avait pas de doute. Diplôme, mention, sourires et accolades de son père, les yeux mouillés par l'émotion.

Le Queulorior me fit un nouveau signe, pour me faire rentrer dans la salle. J'étais au bord de la panique. Des sueurs froides dans le dos, lunettes de travers et légèrement embués. J'avais l'impression que j'assistais à ma propre mise à mort. Pourtant, on était loin du compte… C'était juste un examen. Je pourrais le repasser l'année prochaine, avec plus de chances de l'obtenir. Les profs comprendraient cela, avec tous les efforts que j'ai fourni depuis l'examen blanc. Mais j'avais peur de rester seul, sans Juliette.

Ambre et moi pénétrions dans la célèbre salle A15. Je ne faisais pas attention à la décoration, à l'odeur, au tapis sur lequel je marchais. J'étais, en quelque sorte, tétanisé par la peur de l'échec. Ma mère me prenait par le bras pour me calmer, ce qui me faisait un bien fou. J'expirais très lentement.

En face, deux personnes : c'étaient elles qui allaient choisir le sort que me réservait ma vie.