Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Journal d'un pseudo-fou de Vivinana



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Vivinana - Voir le profil
» Créé le 21/11/2010 à 00:20
» Dernière mise à jour le 27/12/2013 à 19:21

» Mots-clés :   Absence de combats   Absence de poké balls   Drame   Hoenn

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
PARTIE 1 : Article premier : La raison de là où je suis [*]
Je suis seul... Complètement seul... Tous sont contre moi ! Chacun me déteste ! La femme de ma vie, le fruit de mes entrailles : mon fils, ma fille ! Absolument tous les amis que j'avais. Je me sens plus seul que jamais... Ils m'ont fait ça à moi... Son mari. Leur père. Non, on ne me voit plus que comme un monstre. Je ne mérite rien de ce châtiment ! Je ne suis pas coupable de ces actes, je suis innocent ! Ils me croient pourtant tous fous, oui ils m'ont interné ! Tout seul avec ma conscience et ce journal, mon journal que je commence... Dire que cela ne serait jamais arrivé sans lui, sans ce monstre... Je ne sais pas ce qu'il est ni pourquoi il m'a fait ça, mais il l'a fait. Oui, il l'a fait. Il a ruiné ma vie.

Cela fait déjà trois jours que j'ai été interné à Nenucrique. Nous sommes le 21 octobre 2007 et je ne pense pas que je survivrai à tout ça. C'est trop pour moi, je ne sais pas quoi faire hormis pleurer... Oui, pleurer. Ce doux sentiment qu'est la tristesse me ronge de l'intérieur et je sais que mon calvaire ne fait que commencer. Et voici d'ailleurs par quoi il a commencé.

Je me réveillais comme chaque jour, j'embrassais ma femme comme chaque jour, je mangeais mon petit déjeuner comme chaque jour, je me lavais le corps et les dents comme chaque jour. Je finissais mon café, je partais tout en embrassant ma femme et mes enfants. Le bonheur et la simplicité de ma vie me comblaient et je ne demandais rien de ce qui allait m'arriver.

Je partais travailler, ayant dans ma valise de travail un agenda tout neuf qui aurait du me servir pour mes entretiens importants et autres faits importants. Il ne servira désormais que de confident, seul confident dans cette cellule, cette prison, dans laquelle je suis désormais emprisonné. Cet asile.

Je prenais ma voiture pour conduire comme chaque matin en semaine et par mégarde, une fois arrivé, je me garais sur la fameuse, la prestigieuse, la toute simple place de mon patron ; un gros bonhomme bien gras et sans âme. Bref, je n'avais pas vu sa pancarte officielle de réservation ou je ne sais quel nom cet objet porte. Je m'étais dit qu'on l'avait sûrement volé, mais ce n'est pas le plus important de l'histoire. De ce fait, je poursuivais ma journée tranquillement en montant les marches jusqu'à mon bureau. Si j'avais su, je serais resté chez moi, dans mon lit ! En effet, mon patron, cet abruti de gros tas ! Il arrivait avec sa voiture à toute vitesse comme à son habitude et forcément, il ne fit pas attention et bim, le choc. Ma belle voiture, littéralement défoncée par derrière. Après cet accident, il monta la marche jusqu'au cinquième étage. Oui, tout radin qu'il était, il n'y avait pas d'ascenseur dans cet immeuble. Essouflé, il hurlait alors : « Qui a garé sa petite voiture de pauvre sur MA place !? » en insistant bien sur le mot « ma ». Cela avait résonné dans les bureaux. Je regardais par la fenêtre pour me moquer du futur renvoyé ! Je perdis mon sourire en voyant de quelle voiture il s'agissait. Je n'eus d'autres choix que de me dénoncer, mon monde s'écroulait petit à petit. Il hurla sur moi un moi un moment avant de me virer comme un malpropre de la boite dans laquelle j'avais travaillée pendant maintenant huit ans...

Je rangeais mes affaires dans un carton et je m'apprêtais à quitter cet immeuble, la tristesse bien visible sur mon visage. La tristesse... Et la colère. Oui, il me regardait de cet air satisfait d'homme imbu de sa personne et sans cœur. Si j'avais pu faire un vœu ? Le voir mourir sur place comme la grosse merde qu'il était. Si j'avais su que je serais exaucé... Une masse gazeuse apparut près de lui, derrière lui. Le gaz se dissipa un peu et laissa apparaître un petit bonhomme avec de grands yeux d'un bleu intense, une petite corne sur la tête et comme une sorte de robe grisâtre sur le corps. Il arborait un sourire sadique. Cette créature s'approcha de mon patron, puis d'un coup rapide et précis planta sa corne dans son cou. Je criais m'élançais avec rapidité sur vers mon patron. Ca ne servait à rien, il était mort. Je ne le pleure pas. Dans un sens, ce jour-ci, un pourri avait quitté ce monde. La créature me regarda alors avec un regard toujours aussi... Inqualifiable tellement il m'inspire encore la crainte rien que d'y penser. J'entendis juste après une voix dans ma tête : « Tu désirais sa mort, j'ai fait ce qui me semblait juste et ai exaucé ton vœu, n'es-tu pas heureux ? Accessoirement, je me prénomme Polichombr ». Il me fit un clin d'oeil, je sentis un frisson et je m'évanouis.

A mon réveil, il y avait des agents de polices partout, des ambulanciers et surtout des menottes liant mes poignets. J'essayais de me libérer de ces liens mais rien n'y fit. Un des policiers vint à ma rencontre. Il me questionna sur de nombreux points : mes relations avec mon patron, la situation du jour et d'autres détails insignifiants. Je lui hurlais : « Je l'ai vu ! L'assassin : C'est un fantôme, un monstre, c'est Polichombr ! Il a une corne et il lui a poignardé le cou avec ! Je l'ai vu ! Je le jure, monsieur, je vous en prie, croyez-moi ! ». Il me regarda pendant cinq seconde et éclata d'un rire franc et bien prononcé. Il m'insulta de fou et répliqua par : « Tout montre votre culpabilité. Vous aviez un mobile, le moment pour le tuer, de nombreux témoins vous ont vu foncer sur lui, vous ont entendu hurler ! On a pas retrouvé l'arme mais tout ce que nous avons suffit à vous inculper ! Vous pourrirez en prison ! »

Après cet épisode, je fus traîné en procès pour homicide volontaire, mais mon argumentaire était vide de sens. J'eus tout de même le droit à une échappatoire, même si celle-ci n'est pas meilleure que la prison. L'internement. Même ma famille ne me croyait pas et m'abandonna à mon sort. Ils ne me crurent même pas quand je leur racontais... Mon village ne m'aida pas du tout et on me détesta. Aujourd'hui, on me déteste toujours et je suis le fumier qui a tué un patron qui n'avait rien fait. On le traitait comme une pauvre victime qui ne méritait pas son destin. Certes, il ne le méritait pas et même si j'ai souhaité l'espace de quelques secondes sa mort, je ne voulais pas tout ce qui est arrivé. Je ne suis pas responsable de sa mort... C'est Polichombr.

Maintenant, même les pleurs ne servent à rien, c'est trop tard, le jugement a été rendu, je suis un meurtrier et un fou. Ma vie est gâchée... J'ai tout perdu, j'aimerais tellement me venger de cette créature. Le revoir et en finir avec lui, montrer au monde que je ne suis pas coupable...

Pour la première page de ce journal qui je l'espère me servira à autre chose qu'à être confident, je vais me présenter tout de même : je suis Edward Forsaken. A l'heure actuelle, j'ai 35 ans. Je suis brun, mes yeux sont bleu-vert foncé. Je mesure un mètre soixante-quinze et je suis plutôt mince avec un léger ventre. C'est maigre comme description, mais ce ne sont que des détails.

Je pense que j'écrirai chaque jour, du moins, j'essaierai. Cette frustration, cette colère, cette indignation, tant de sentiments qui me décrivent actuellement. Mais le plus évident de tous est la solitude. J'ai perdu ma femme et mes enfants à qui elle a sûrement raconté des mensonges pour ne plus m'avoir dans leur vie. Je ne suis plus rien que ce fou qui a tué son patron dont on parle dans le journal de la région.

Autrement, cela fait trois jours que je suis ici et je n'ai pas revu Polichombr. Le seul fait notable est que des infirmières m'amènent des pilules avec mon repas, dégoûtant cela dit en passant. Je jette le tout dans les toilettes, je n'en ai pas besoin, je suis parfaitement sain d'esprit. Je ne suis pas fou et je ne le serai jamais.

J'espère sortir un jour et ce jour, je montrerai au monde qui je suis et qui je ne suis pas. Je leur montrerai que le fou, ce n'est pas moi, mais eux de ne pas m'avoir écouté.

Il est temps pour moi de dormir. Bonne nuit.

Edward Forsaken, 21 octobre 2007.