Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Eyden [One Shot] de Dara pew la



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Dara pew la - Voir le profil
» Créé le 12/04/2010 à 17:12
» Dernière mise à jour le 03/07/2012 à 15:38

» Mots-clés :   Drame   One-shot   Présence d'armes

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Eyden

Noël, cette fête féérique, joyeuse, où l'on mange jusqu'au matin, et surtout la neige, que serait Noël sans la neige ? Cette chose blanche qui fond au moindre contact de la peau ou de la chaleur et qui vous fait frissonner quand vous essayez de la manger. J'étais là, assise, au bord du village, tout le monde était au centre du village pour manger, danser, rigoler et ouvrir les cadeaux. Et moi ? Je suis seule.
Eyden, la fille sans visage.
J'étais rejetée de tous. Juste parce que je ne montrais pas mes émotions. Selon eux, je serais maudite. Petite, j'aurais eu la désagréable visite d'un Pokémon Cauchemar. Il m'aurait volé mes émotions et mon véritable visage, à eux de penser ce qu'ils veulent, je m'en contre fou, je suis très bien comme ça.
Sur ce petit banc de granite gris humide et froid, je regardais le ciel noir jais remplie de petites lumières scintillantes. J'avais mal, mal de ne rien sentir.

« Eyden? »

Je me retournai rapidement, c'était Ted, le jeune prodige du village. Je l'ignorai. J'entendis ces pas dans la neige, il s'approchait, merde.

« Pourquoi es-tu ici ? me questionna-t-il.
- Fiche le camp de là. » fis-je froidement.

Je fermis les yeux et une larme coula sur mes joues. Elle fit un petit bruit quand elle tomba sur la neige.

« Tu pleures ? »

Je ne le répondis pas. Juste ça présence me donnais l'agréable envie de le frapper...

« Non. » mentis-je.

Il s'approcha encore plus de moi et décida de s'assoir sur le petit banc de marbre gris. Il me regarda un court instant puis me dit:

« Tu ne veux pas venir avec nous?
- Vous, commençais-je, vous êtes les personnes qui m'avais rejeté dès ma plus petite enfance et tu veux que je vous rejoignent maintenant ? Pour Noël ?!

Le ton commençait à monter. Je m'énervais assez rapidement. Ce n'était pas de la colère, c'était autre chose. Je ne considère pas la colère comme une émotion, mais plutôt comme un comportement.

« Allons, calme-toi...
- Non! le coupais-je, maintenant, retourne voir tes petits camarades et laisse-moi tranquille! »

Il baissa la tête. Tant mieux si je l'ai frustré! Soudain, j'entendis des feux d'artifice, puis des cris. Pas des cris de terreur, juste des cris de réprimendations, c'est tout. J'entendis Ted pousser un soupir.

« Il faut toujours qu'ils en fassent trop...
- Toi aussi. » lui répondis-je.

Je le sentit une nouvelle fois me regarder, il me fusilla du regard, oui, je le sentais.

« Je me daigne de venir te voir pour que tu viennes nous rejoindre et toi, tu m'agresses comme si je voulais t'attaquer ! Sérieusement Eyden, tu me gonfle ! trancha-t-il, mécontent.
- Alors pourquoi es-tu venue me voir ?! »

Silence. Je m'étais levée brusquement sans m'en apercevoir. Je le regardai et lui aussi. Il avait l'air apeuré de ma réaction, je ne voulais pas le voir... Qu'il parte! Encore un silence. Je me re-asseyai, par terre, sur le sol enneigé et glacé. Le village était encore plus animé, bientôt les douze coups de minuit et il ne restera plus que six jours avant de passer en 1986. Cette fête ne sert strictement à rien! A part pour m'embêter...


« Tu savais que "Eyden" en ancienne langue signifiait "Vie"?
- Qu'est-ce que ça peut me faire? tranchais-je.
- Tu pourrais être au moins contente de cette signification. Mon prénom signifie "Chasseur".
- Et alors ? »

Il ne répondit pas, cela devait l'agacer, enfin, j'espère.

« Minuit moins vingt.
- Hein? fis-je en regardant le sol gelé.
- C'est bientôt l'heure. »

Je grinçais des dents. Il n'avait pas besoin de me le rappeler.

« Ba, si c'est bientôt l'heure, tu peux t'en aller, tu vas louper les festivités!
- Tu t'inquiètes pour moi? »

Je rigolai. Un énorme fou rire resta coincé au fin fond de ma gorge, quelle naïveté !

« C'est juste que je ne peux plus te supporter et que si tu ne pars pas d'ici tout de suite, tu risques de le regretter, Monsieur le "Chasseur"! »

Il ne me répondit pas. Et voilà! Ted va bientôt repartir à l'intérieure du village et me laisser tranquille.

« Plus que dix minutes !!! » cria une voix joyeuse et impatiente.

Je me retournai pour fixer Ted et il regarda d'où venait la voix. Je suis sûre et certaine qu'il était impatient de les rejoindre et qu'il restait avec moi pour me pourrir la seule soirée où je pouvais être totalement seule.

« Avec un peu de chance, "L'Oiseau de Glace" fera son apparition, dit-il enthousiasment.
- Tu crois ? »

Ted me regarda avec de drôle de yeux, je baissai la tête rapidement. Pourquoi ai-je répondue si subitement ? Il faut dire aussi que je suis une grande passionnée des Légendes. Surtout celle de "L'Oiseau de Glace". On raconte qu'un simple battement de ses ailes provoquerait de la neige. Il était apparemment doté d'ailes faite de givre, d'un sublime plumage et d'une longue et majestueuse queue.

« C'est la première phrase simple et sans agressivité que tu sors depuis le début.
- La ferme... bredouillais-je.
- Quoi?
- Tais-toi ! »

Il ne peut pas partir rejoindre ces choses qu'il lui sert d'amis ?!

« Une minuteeeee!! » fit une nouvelle fois la voix.

Le compte-à-rebours avait commencé. Je décidai enfin à me lever quand Ted me prit le bras.

« Ne bouge pas. »

Avant même de pouvoir lui répondre, il m'attira dans ces bras.

« Lâche-moi ! »

Il ne me répondit pas et il ne me lâcha pas. Le compte-à-rebours avait atteint trente secondes.

« T'es bouché ?!... »

Il venait de mettre sa main sur ma bouche.

« Ne parles plus, c'est à moi de parler maintenant. »

Il disait toutes ces phrases froidement maintenant. Il devenait fou ? Plus que quinze secondes.

« Eyden. Je t'aimais bien tu sais? Mais au plus profond de moi-même, je ressens une véritable haine à ton égard. Tu me répugnes, aucune personne comme toi ne devrais vivre dans ce monde, personne ! Maintenant... »

Il sortit de sa sacoche de cuire un revolver. Il le pointa sur ma poitrine. Même avec ma veste et mon pull en dessous, je sentais l'arme froide se collait à ma peau.

« Cinq, quatre, trois, deux, un... » dit-il et...

Il tira.
Une fois, deux fois, trois fois... Puis douze fois. Le bruit de ses tirs fut couvert par le son du clocher. Je tombai à terre, je sentie un liquide visqueux chaud se répandre sur ma peau. Il me regarda, un regard livide. Il sourit puis dis:

« Retourne en enfer... »

Il partit. J'agonisais en silence sur le sol glacé de mon village. Je voulais regarder les étoiles une dernière fois, mais une chose passa à travers les petites lumières du ciel. Un oiseau. D'un magnifique plumage bleu. Il traversa doucement le ciel avec une telle grâce! Il neigea enfin, comme le disait la Légende, c'était beau. Et cette danse aérienne me donna le sourire, une chose que je ne connaissais pas jusqu'à présent. Je pleurai une dernière fois avant de sombrer dans un sommeil horriblement glacé. Ma dernière vision de ce monde est ma main sur la neige, sur une neige d'un beau rouge cerise...