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Dénouer les langues de Dragondegivre



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Informations

» Auteur : Dragondegivre - Voir le profil
» Créé le 19/01/2010 à 16:27
» Dernière mise à jour le 11/08/2010 à 22:50

» Mots-clés :   Humour   Région inventée

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Edith
La sortie de l'hôpital s'était déroulée sans accroc. Marc était passé inaperçu en sortant, avec son chariot à linge, par la porte automatique principale de l'établissement. Sans doute grâce à l'intervention inopinée d'un certain Patrick qui, cul à l'air, s'était évertué à rendre hommage aux chanteurs de la Macarena. Les infirmières, dont les goûts musicaux dépassaient de loin les espérances de quiconque, n'avaient guère apprécié. Surtout pas la dame de l'accueil qui, du haut de son double mètre, avait dû traîner son quintal hors de son bureau pour chasser le satyre. Marc pensa cependant, en voyant la scène depuis les vitres de la porte, que ce devait être la première et la dernière fois que la grosse Michèle voyait un postérieur masculin autrement que pour administrer une piqûre ou un suppositoire. Il en fut heureux pour elle mais évita d'imaginer plus en détail les manifestations physiques du bonheur qu'elle devait éprouver.

Marc renversa le chariot sur le trottoir d'une ruelle adjacente au boulevard de l'hôpital. Excelangue boula parmi les draps et, hébété, regarda autour de lui. Lorsque son regard bovin croisa celui, excédé, de son dresseur, le pokemon exécuta une danse de la joie fort peu esthétique. Il ne s'arrêta que lorsque Marc tourna les talons pour s'engouffrer dans l'artère au bout de la ruelle.

Le pokemon derrière lui à distance respectable, l'homme entra dans le premier fripier venu. Dans sa présente tenue – une blouse de médecin sur un pyjama d'hôpital et des chaussons – il ne serait pas du tout crédible pour combattre le crime, ni pour quoi que ce soit d'autre. Or, Marc se refusait de voir la Team Rocket se moquer de lui. Déjà qu'avec Excelangue, son capital « charisme héroïque » avait chuté…

« Bonjour madame ! » scanda Marc à la vendeuse.

La femme se faisait les ongles derrière le comptoir, la boutique étant vide. Elle lui jeta un « bonjour » affligé sans même le regarder. Puis elle réalisa que c'était sans doute l'unique client de la journée et lui demanda ce qu'il voulait.

« Je sors d'intervention, mentit Marc, il me faudrait de quoi m'habiller convenablement. »

La vendeuse le toisa sans vergogne.

« Vous vous foutez de moi ? grogna-t-elle, vous vous êtes échappé d'un hôpital ou quoi ?

- Ecoutez… Edith, lut Marc sur l'étiquette épinglée sur la poitrine de la femme, je ne cherche pas la guerre. Je veux juste des vêtements.

- J'appelle la police, menaça Edith en empoignant son téléphone portable.

- Non. »

La main de Marc se posa doucement sur celle de la vendeuse puis lui arracha avec violence le téléphone. Il jeta un regard derrière lui. Excelangue mangeait des petites culottes trois rayons plus loin.

« Ecoutez, dit Marc, je ne vous veux aucun mal. Je suis en mission, et je ne peux pas y aller comme ça.

- Dégagez de ma boutique, cracha la femme.

- Donnez-moi des vêtements. »

La femme s'apprêtait à crier, mais Marc la bâillonna d'une main sans s'en rendre compte.

« Ecoutez, dit-il dans son oreille, vous voyez le pokemon là-bas ? »

Les yeux paniqués d'Edith cherchèrent une présence suspecte dans la boutique. Elle hocha négativement la tête.

« Mais si, insista Marc, le truc gros et rose avec un string sur la tête ! »

La vendeuse cligna plusieurs fois des paupières puis finit par opiner du chef. Marc parut satisfait.

« Bien. Si vous ne me donnez pas de vêtements, je lui demande de vous lécher de haut en bas et de bas en haut. »

Cette idée aurait plu à n'importe quel adepte de hentai, mais Edith ne semblait pas du genre à apprécier les tentacules et les membres disproportionnés. Elle paniqua dans l'étreinte de Marc.

« Je peux vous assurer que sa bave colle terriblement. »

A la vérité, Marc n'en savait guère rien. Mais il n'avait pas l'intention de vérifier.

« Vous me laissez prendre des vêtements ? »

La tête de la vendeuse signifia un « oui » effrayé.

« Sans crier ? »

Edith approuva. Marc la lâcha prudemment, s'attendant à ce qu'elle fuit. Elle n'en fit rien et resta là, plantée comme une souche. L'homme lui sourit tristement puis il alla se servir dans le rayon Homme. Il s'habilla d'un costume bas de gamme marron et enfila des baskets blanches. Puis il fit signe à Excelangue de sortir et le suivit.

« Merci beaucoup madame, dit-il obligeamment, je reviendrai.

- C'est ça, grogna Edith. »

Quand Marc fut hors de vue, elle attrapa son téléphone portable tombé à terra parmi des chaussettes et contacta la police. Pendant qu'on la faisait patienter, elle grommela :

« Pervers… »

Marc se mit à courir, Excelangue sur les talons. A n'en pas douter, la vendeuse avait déjà appelé la police. Certes, le temps qu'elle arrive sur place, il aurait pu faire un barbecue ou construire un igloo avec des morceaux de sucre, mais il estima qu'il devait se dépêcher, pour la forme au moins. De toute manière, le centre commercial n'était pas si loin que ça…