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» Auteur : Silver_lugia - Voir le profil
» Créé le 15/01/2010 à 18:07
» Dernière mise à jour le 20/02/2011 à 21:25

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Présence de poké-humains   Présence de transformations ou de change

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2 - La nouvelle
Margareth Hill marchait dans les rues étouffantes du centre-ville avec ses deux hybrides. Par chance pour celles-ci, la maîtresse n'avait pas trouvé de calèche, et s'était résolue à rentrer chez elle à pied. Il devait être environ quatorze heures, et le soleil tapait fort. Nalya avait l'impression que sa tête bourdonnait, et l'autre hybride ne semblait pas non plus au mieux de sa forme. Elle gardait constamment une main en visière devant ses yeux, éblouie par la lumière du soleil. Sa pâleur inquiétait Nalya. Elle mourrait d'envie de lui poser une foule de questions, de sympathiser avec elle, mais Margareth Hill n'aurait pas apprécié que ses deux esclaves conversent ainsi dans son dos. Elle aurait sans doute tiré sur les laisses pour les étrangler et les faire taire. Aussi Nalya ne parla-t-elle pas.
Les minutes passèrent. L'hybride posipi commençait à ralentir le rythme. Nalya remarqua qu'elle n'avait pas de chaussures, et qu'elle marchait pieds nus. Elle s'en brûlait probablement la plante à chaque pas qu'elle faisait. Sans ralentir, Nalya enleva une de ses chaussures trop petites et la tendit à l'hybride. Celle-ci sourit et l'enfila sur un de ses pieds. Elle semblait lui aller parfaitement. Il est vrai qu'elle était plus petite et menue que Nalya. L'hybride fouinette marcha donc en se brûlant un pied à chacun de ses pas. Elle s'efforçait de ne rien laisser transparaître et de pas grimacer. De temps en temps, cependant, elle ôtait la chaussure restante pour changer de pieds.
La chaleur du soleil lui donnait à présent un affreux mal de crâne. L'autre hybride, qui s'était habituée à la lumière du soleil, avait retiré sa main de ses yeux, et s'agrippait la tête, comme pour desserrer l'étau qui lui étouffait le cerveau. Margareth Hill, elle, portait un ravissant chapeau rose, avec des larges rebords. Nalya, en cet instant, aurait tout donné pour porter un pareil chapeau.
Elles arrivèrent enfin devant la demeure de Margareth Hill. C'était une maison de plain-pied, qui surplombait la rue d'un bon mètre. Quelques jolies marches en pierre donnaient l'accès à son petit jardin et à la porte d'entrée. Les trois femmes gravirent ces marches, puis Margareth Hill détacha les laisses de ses hybrides, ouvrit la porte, et poussa sans ménagement ses esclaves dans la maison. Il y faisait frais, et Nalya se sentit aussitôt bien. Son mal de crâne persistait, et une légère nausée s'y était ajoutée entre-temps, mais elle savait que ces maux étaient passagers et qu'ils ne se feraient plus ressentir le lendemain. Margareth Hill accrocha son chapeau au portemanteau, et lança à sa première esclave :

« Nalya, tu lui feras visiter la maison ! Vous logerez toutes les deux dans la chambre du fond. » ajouta-t-elle avant de disparaître au détour d'un couloir.

La chambre du fond ! Cette chambre n'était pas très belle, mais elle était plus grande que le placard qui abritait Nalya jusqu'à présent. Certes, elles seraient deux à y loger, mais la pièce serait tout de même plus confortable. Ne serait-ce que parce qu'elle possédait une grande fenêtre qui donnait sur le jardin. Nalya prit sa congénère par la main et s'élança dans la cuisine.

« Viens, lança-t-elle, je vais te faire visiter ! »

Elle lui montra d'abord le salon, première pièce à laquelle on accédait depuis l'entrée. Il était spacieux, et décoré dans des tons verts. Quatre grands fauteuils de cette couleur encerclaient une table basse, sur laquelle reposait un bouquet de fleurs dans un grand vase. Dans le mur de droite était creusée une porte qui menait à la cuisine. Un grand buffet contenant des assiettes, des tasses et de l'argenterie se trouvait collé au mur, juste à côté de cette porte. Une autre porte, à gauche, donnait sur la salle à manger. Dans le mur d'en face était encastrée une large fenêtre, par laquelle on voyait le jardin.

« Ici, annonça Nalya, c'est le salon. Seule Madame Hill et ses invités ont le droit de s'asseoir dans les grands fauteuils. Nous, on ne passe ici que pour se rendre de la cuisine à la salle à manger, et vice-versa. Je vais te montrer la cuisine. »

Elle entraîna l'hybride dans ladite pièce. Plus petite que le salon, celle-ci ne comportait pas de fenêtres, et était éclairée par les seuls néons qui étaient accrochés au plafond. Le sol et les murs étaient recouverts de carrelage. On y trouvait un grand four, un plan de travail, un réfrigérateur et un évier, au-dessus duquel se trouvaient quelques placards.

« La cuisine, donc. C'est là qu'on prépare les repas, mais aussi qu'on fait la vaisselle.
- Mais... Je ne sais pas cuisiner ! s'affola l'hybride.
- Ne t'inquiète pas, je t'apprendrai. Tu feras la vaisselle en attendant, d'accord ? »

La jeune hybride acquiesça.

« Bien ! Je vais te montrer la salle à manger maintenant. »

Nalya entraîna sa congénère - dont elle n'avait pas lâché la main - dans le salon, qu'elles traversèrent rapidement. Elles débouchèrent sur une pièce similaire au salon, mais plus étroite. Une grande table trônait en son centre, avec, posé dessus, un grand chandelier.

« Ici, c'est donc la salle à manger. C'est là que Madame Hill prend ses repas. Pas nous. Nous, on mange dans la cuisine. »

Les deux adolescentes retournèrent dans l'entrée, d'où partait un long couloir, là où avait précédemment disparu Margareth Hill. Il n'y avait aucune fenêtre, et il y faisait assez sombre. Les deux hybrides passèrent devant une petite porte à la peinture écaillée, que Nalya ouvrit.

« Ici, c'est ma chambre. Enfin, c'était ma chambre. On va loger dans celle du fond, maintenant. »

Nalya referma la porte et elles continuèrent leur progression dans le couloir.

« Cette porte donne sur la salle à manger, expliqua Nalya alors qu'elles passaient devant une seconde porte. Et celle-là, c'est la salle de bain. Ici, il y a la chambre de Madame Hill, et enfin... »

Les deux hybrides étaient parvenues au fond du couloir. Nalya ouvrit la dernière porte. Elle donnait sur une assez petite pièce. Le plancher, vieilli, semblait être un très bon moyen d'attraper des échardes. La peinture blanche des murs s'écaillait. Deux petits placards se faisaient face, de part et d'autre de la pièce, et une petite fenêtre venait orner le mur restant.

« ...il y a notre chambre. » termina Nalya.

Un matelas reposait déjà sur le sol. Sûrement celui de la nouvelle hybride.

« Installe-toi, je vais chercher mon matelas. » annonça Nalya.

Elle retourna dans son ancienne chambre pour y prendre ledit matelas. Elle eut beaucoup de mal à le faire passer par la porte mais, une fois qu'elle y fut parvenue, elle put sans mal l'amener dans sa nouvelle chambre. Elle rangea également ses quelques affaires dans l'une des armoires. Sa tâche était de faire visiter la maison à l'hybride posipi. Elle l'avait accomplie. Tant que Margareth Hill ne lui donnait pas de nouvel ordre, elle pouvait se reposer. Et faire connaissance avec sa congénère. Celle-ci s'était assise sur son matelas, les genoux repliés sous son menton. Nalya aurait aimé s'asseoir sur sa queue, mais elle préféra se mettre au même niveau que l'hybride et alla la rejoindre sur le matelas.

« Alors, comment tu t'appelles ?
- Laetitia, murmura timidement l'intéressée.
- Moi c'est Nalya. Tu as quel âge ?
- Trois mois. »

Trois mois ! Laetitia venait à peine d'achever sa croissance ! Sans doute avait-elle été placée à l'hybriderie aussitôt. Les hybrides avaient une croissance très rapide. Ils l'achevaient au bout de deux mois, avec l'apparence d'adolescents. Ils conservaient cette apparence tout le long de leur courte vie, qui durait une quinzaine d'années. Nalya avait six ans. Presque la moitié de sa vie, en somme. Elle ne put cacher son air horrifié lorsqu'elle apprit l'âge de sa compagne.

« Mais alors... tu es restée dans une cage pendant un mois ?
- Oui, acquiesça Laetitia.
- C'est pour ça que tu es aussi pâle... Ne t'inquiète pas, tu vas vite reprendre des couleurs, avec ce temps !
- Sûrement... »

Laetitia n'était pas très bavarde. Nalya avait peu l'occasion de parler, aussi parlait-elle ainsi avec tant d'enthousiasme. Mais Laetitia ne semblait pas ressentir ce besoin. Tant pis. C'était toujours un peu de conversation de plus. Les deux adolescentes avaient cessé de parler. Un silence gênant s'installa dans la pièce. Soudain, Laetitia ôta la chaussure de Nalya de son pied, et la tendit à sa propriétaire.

« Merci... » murmura-t-elle en souriant.

Nalya enleva sa propre chaussure et rangea la paire dans l'une des deux armoires. Puis Margareth Hill les appela : elles devaient préparer le repas.

Lorsque Nalya se réveilla, il faisait encore nuit. Laetitia était penchée au-dessus d'elle et la secouait, affolée.

« Nalya ! criait-elle. Nalya, réveille-toi ! Tu entends ces bruits ? »

L'hybride fouinette se redressa et tendit l'oreille. Il lui semblait entendre des voix. Des cris, plus précisément. Un enchaînement de claquement de fouet et de cris de douleur.

« Qu'est-ce que c'est que ça ? murmura Laetitia, vraisemblablement effrayée.
- Ça vient de chez Monsieur Brown, le voisin. Son hybride, Will, est un rebelle. Ce n'est pas rare qu'il se fasse battre. »

Nalya avait parlé de tout ça avec un ton détaché, sans aucune émotion. Elle voulait ainsi dédramatiser la situation, mais cela n'eut pas l'effet escompté, et les yeux de Laetitia s'agrandirent un peu plus de frayeur.

« Will est un des seuls amis que j'ai ici, expliqua Nalya. J'ai plusieurs fois tenté de le dissuader de... faire toutes ces choses, mais il n'en fait qu'à sa tête. Au fond, je suppose qu'il n'a pas si mal que ça.
- Quel genre de choses ?
- Je t'expliquerai demain ! » répliqua Nalya avant de reposer sa tête sur son matelas.

Laetitia resta silencieuse. On aurait pu croire qu'elle dormait, mais sa respiration n'était pas celle de quelqu'un d'assoupi. Non, Laetitia devait seulement être perdue dans ses pensées. Penser. C'était l'une des seuls droits que les hybrides possédaient encore, de nos jours.

« Dis, Nalya... finit par interroger Laetitia. Tous ces hybrides rebelles... Ils se battent pour leur liberté, pour avoir les mêmes droits que les humains. Tu en penses quoi, toi ?
- Hum... C'est vrai que notre vie n'est pas très agréable. Mais au fond, nous avons été créés pour servir les humains, non ? Je suppose c'est normal... Et toi ? ajouta-t-elle après un temps. Qu'est-ce que tu en penses ? »

Laetitia ne répondit pas. Au bout de plusieurs longues minutes de silence, sa respiration devient enfin celle, calme et lente, du sommeil. Nalya ne tarda pas non plus à s'endormir. Une longue journée l'attendait le lendemain.