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Le Caninos éveillé de evoli(e)-princess



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Informations

» Auteur : evoli(e)-princess - Voir le profil
» Créé le 03/11/2009 à 21:14
» Dernière mise à jour le 17/08/2010 à 20:25

» Mots-clés :   Aventure   Romance

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4- Une Flamme qui s'échauffe
Le soleil se levait. Les rayons percèrent les lourdes tentures et je m'éveillai pathétiquement. Mes pattes encore engourdies, je sortis de ma fissure et me dirigeai vers la porte de la chambre. Encore fermée ! Je retournai donc vers les rideaux pour observer mon environnement. Je m'approchai lentement : Lovie' dormait sur le rebord de la fenêtre. Je levai mes antérieurs et appuyai ma truffe sur la vitre froide. Une buée se forma lentement. Je clignai des paupières, bercée par le bruit de la respiration omniprésente dans la chambre. Tout le monde dormait.

L'habitation possédait un grand jardin. Celui-ci avait un vert si éclatant, si tendre, si clair que mes yeux piquaient. La pelouse contrastait avec les arbres, où les feuilles sombres s'agitaient sous la caresse du vent. Le soleil était au ras du sol blanc-rouge... Pourquoi le sol derrière les arbres était-il vert, puis blanc nuancé de rouge par-ci par-là ? Je l'ignore. Mais... Les bosses avec des vitres, ça devait être ça "des maisons". On distinguait des ballons qui survolaient "les maisons", portant des messages blanc neige. Je saurai ce que c'est bientôt, à la première opportunité qui me sera permise de visiter cet endroit.

J'atterris sur mes coussinets dans le souci de ne pas réveiller qui que ce fut. Je m'arrêtai sous la poignée, puis sautai avant d'enclencher la mécanique me permettant de sortir de cet endroit. Une fois sur le seuil, je jetai un dernier coup d'œil sur la pièce avant de sortir, Shirô sommeillant près de la taille de Willia. Je laissai la porte entrouverte afin de pouvoir faire des allers-retours si l'envie me venait, puis me mis à sentir méticuleusement les odeurs qui pénétraient dans mes narines tout en recherchant la salle d'entraînement. Je la trouvai finalement au deuxième étage au bout du couloir.

La salle était vide, aucun être ne semblait éveillé hormis les domestiques de la maison et leur partenaire chimérique. J'allai donc visiter ma nouvelle demeure avec curiosité.

Chaque pièce était spacieuse et abondait en richesses culturelles. Dans l'une d'elle je découvris un abécédaire de langue humaine et pris plaisir à apprendre les caractères, puis imiter les sonorités de l'ingénieux système mis en place ; chaque fois que l'on touchait une lettre, une voix mélodieuse venue de nulle part prononçait la "lettre". Plus tard, j'essayai vainement de produire les mêmes sons, mais la ressemblance était vraiment éloignée...

Deux heures après le lever du soleil, j'avais visité la totalité du manoir (hormis la chambre du barbu) et je connaissais les lettres de l'alphabet humain, plus quelques mots.

Quand je fis demi-tour pour grignoter quelques friandises, je rencontrai des amis de Luxray qui se présentèrent et je filai à la salle d'entraînement où Luxray s'apprêtait à rentrer. Je le saluai courtoisement avant de pénétrer dans la pièce, regorgeant de pokémon différents, progressant tous ensemble.

- Miss Caninos, je te propose de tester tes capacités dans un combat contre mon fils Luxio. Après cela, je te trouverai un professeur, expliqua le puissant chef électrique avant de me désigner un jeune lionceau avec une pilosité moins importante que son géniteur. Cependant, de très légers filaments électriques se déplaçaient autour de son corps bleu marine. Il me regardait de ses yeux dorés avec défiance et ennui. Son étoile rougeoyait.
- Bien sir Luxray, quand et où allons-nous battre ? questionnai-je.
- Dehors, dans le jardin, fit mon nouvel adversaire.
- Allons-y les enfants !

Impatients, moi et le Luxio nous précipitâmes dehors malgré les remontrances de son paternel. Une fois à l'extérieur, nous nous plaçâmes de chaque côté du terrain quand sir Luxray fut arrivé et nous déclara le feu vert. Face à face, les yeux plongés dans ceux de l'autre. Nous tournâmes, décrivant des cercles, préparant notre offensive, respirant profondément à chaque souffle, recherchant le point faible de l'autre. Rien ne semblait déterminer l'issue du combat.

Il était réellement plus expérimenté et plus fort que moi. Je me préparai donc à esquiver. Je repliai mes pattes tout en continuant à tourner. J'attendais un signal, une erreur pour l'attaquer et ne pas lui laisser la moindre chance durant l'instant où j'aurai cette faveur. Il me fallait une victoire, quitte à attendre et esquiver le temps qui sera nécessaire.

Le signal que je guettais fut donné quand il trébucha et s'affala à terre, les yeux fermés pour supporter l'habituelle douleur d'une chute. Je m'élançai aussitôt, sans attendre la fin de sa chute, profitant de son erreur et le mordis au sang, les crocs enflammés. Une étincelle bleutée parcourut mon corps de long en large, redressant mon poil, tandis que je me débattais, affaiblissant fortement le lionceau qui se mit à gémir.

Je fis un grand bond en arrière alors qu'il s'apprêtait à me mordre. J'esquivai donc sans trop de difficulté sa mâchouille et lui envoyai un jet enflammé, réveillant ma Flamme Intérieure.

Luxio se reprit assez vite pour esquiver le jet de chaleur et me renvoyer des étincelles bleutées. Ma fourrure se hérissa et mes muscles refusèrent de bouger après avoir reçu le courant électrique qui me brûlait, me piquait jusqu'à pratiquement intolérance. Seulement ma tête pouvait pivoter, aussi je grimaçais de la douleur qui me réveillait vraiment, qui me rendit lucide.

J'envoyai donc un torrent de flammèches vertes autour de moi ,à défaut de flammes violettes continues. Le jeune félin s'écarta violemment et se réfugia un peu plus loin, hors de portée, en mouvement. Je me mis à réfléchir... Dès que les braises cesseraient de produire de la chaleur, mon adversaire pourrait m'achever...

Si je suis une Pokémon de type feu, il doit y avoir une astuce... Je lançai une nouvelle série de flammèches à très haute température, puis me recouvris de flammes rouges. Elles épousaient parfaitement les formes de mon corps et continuaient de brûler sur mon épiderme sans provoquer de dommages. Nous ne faisions qu'Un, moi et les flammes, les flammes et moi.

Peu à peu, je me sentais vivre en harmonie avec ma Flamme Intérieure : elle croissait, ne rencontrait plus de barrières, Libre de se mouvoir dans l'infini. Je me transformais progressivement en canidé de flammes, je répandais une chaleur intense autour de moi. J'étais Flamme, si frêle qu'un coup de vent, un peu de terre, une goutte d'eau, le vide, ou n'importe quel adversaire pouvait éteindre avec malice, pouvait tuer et faire disparaître.

Je sortis de ma protection de flammes, sans rien ressentir à par une force nouvelle des flammes qui croissait ma puissance, et je fis face au félin électrique, moi le canidé de feu, violet, jaune, rouge, bleu, vert... Flamme irisée qui pouvait le battre. Je m'assis et le regardai. Puis lançai un jet de flammèches qu'il ne pouvait éviter et qui le mirent au tapis quand elles s'agglutinèrent autour de lui. J'avais gagné inexorablement. Notre doyen s'approcha et nous félicita tout en rechargeant d'énergie le lionceau dépité.

- Jeune Caninos, reprends ta forme de terre pour commencer, car la température est vraiment trop haute.
- Euh... Cette forme m'est venue d'instinct... Je... Non... Comment puis-je... Reprendre ma forme originelle ? balbutiai-je
- Ceci est ta forme originelle. Ta forme de terre ne peut-être reprise que lorsque tu auras calmé ta Flamme Corporelle.
- Bien...
Je m'efforçai de calmer ma Flamme Intérieure, puis visualisai et retrouvai ma chère fourrure de Caninos.
- Voilà qui est mieux. Je pense donc, d'après ce que j'ai vu, que tu as un grand potentiel qui n'est pas stoppé par l'expérience pour l'instant. Tu es pleines de ressources jeune flamme, et tu t'entraîneras avec... Simiabraz, car apparemment, l'endurance et la maîtrise de ta défense ne sont pas importante chez toi. Suis-moi. Quant à toi, Luctor...
- Oui père ? gémit-il.
- Sache que malgré ton expérience, tu m'as montré de nouveau ta maladresse. Mais soit heureux d'avoir affronté une telle petite qui n'en est qu'à son deuxième combat apparemment...
- Bien père, je m'entraînerai encore plus avec professeur Raichu.
- Bien, file rejoindre ton autre professeur, maintenant, maître Simiabraz...

Nous parcourûmes les couloirs menant à sir Simiabraz, tandis que je restais étonnée par le fait qu'il lisait en moi, comment savait-il que je n'avais fait qu'un combat auparavant ? Le lion m'ouvrit la porte sur une salle de combat personnelle. Je découvris des parcours de gymnastique de haut niveau.

Au centre, on pouvait voir un petit terrain de combat entouré d'outils d'entraînement : marionnettes pivotantes, cerceaux de tous types, ballons, katanas, morceaux en tout genre, épée de toutes formes... Sur le côté, il y avait un lit sur lequel un vieux singe ronflait. Le lion me fit faire demi-tour et me fit patienter sur le seuil de la porte qu'il avait soigneusement refermée. Je ne pus m'empêcher de coller mon oreille contre la porte afin d'écouter la conversation.

- Photies, réveille-toi bon sang !
- OUACK ! Lucéo ! Toi ici ? Je ne pense pas que nous ayons de combat en ce moment ou Arthie n'a plus de voyage à faire... Un match ? Un défi peut-être à notre dresseur !?
- Calme-toi vieux bougre ! Je t'amène une élève qui a besoin d'entraînement.
- Humpf, la dernière fois que tu m'as amené un élève, il ne savait même pas se tenir sur ses pattes ! J'espère qu'il sait au moins parler celui-là !
- Elle est là, MISS CANINOS ! Veuillez entrer !

Je poussai la porte du bout de mon museau et foulai le sol de mon nouveau professeur. Celui-ci se tenait courbé devant une poutre de gymnastique, à deux mètres de son lit. Il me dévisagea de la pointe de l'oreille à ma queue. Avant de s'approcher de moi, il me fit exécuter des attaques que j'avais dû mal à discerner. Il me donnait l'effet de celles-ci.

J'appris que je connaissais "Flammèche" "Lance-Flamme" avec le peu d'expérience que j'avais, "Crocs Feu", comme je m'en doutais un peu, mais aussi "Mâchouille", "Roue de Feu" et "Danseflamme". Il congédia sir Luxray et me fit travailler jusqu'à ce que Lovie' nous rejoigne à midi pour manger et rassurer Willia.

* * *

Après le repas, je retournai auprès de mon professeur qui me fit franchir les parcours de gym' en me chronométrant, puis m'apprit l'esquive, mais surtout la défense. Je faisais 58 secondes sur le parcours un. J'aurai la possibilité de faire le deuxième dès que j'atteindrai 45 secondes. Pour travailler l'attaque "hâte", je devais esquiver des morceaux plus où moins lourds envoyés de plus en plus rapidement par Simiabraz et je devais enchaîner avant même d'avoir repris mon souffle ou repris ma place initiale.

Nous stoppâmes une heure après la nuit tombée. Trop épuisée, je rejoins directement mon antre pour m'écrouler, épuisée, affamée et assoiffée. Je m'endormis immédiatement et me réveillai trois heures et demi avant l'aube, l'estomac criant famine et la gorge desséchée. Je descendis aux cuisines et lapai un bol d'eau et des morceaux de poulet rôti.

C'était du rose désossé, tendre et moelleux, légèrement salé, fondant sous la dent. Il me restait deux bonnes heures avant de rejoindre mon professeur et trois heures avant l'aube. Je retournai dans la pièce de l'alphabet pour continuer à apprendre le langage humain.

Une demi-heure avant de rejoindre mon professeur, je m'échauffai auprès de la porte de Simiabraz puis le rejoins, prête et dispo'. Simiabraz me reçut en maugréant et me dit qu'à l'avenir, j'aurai cours à l'aube mais pas avant. Il m'ordonna de m'acclimater au premier parcours avant de chercher son petit-déjeuner comme il revenait une heure plus tard.

Je maîtrisai parfaitement le premier quand je fis une fois le second. Simiabraz ne revenant pas, je m'y adossai sans trop de mal. Je le franchis sans problème au bout d'un quart d'heure. Il restait encore deux parcours et voilà une vingtaine de minutes que Photies était parti. Je maîtrisai les quatre parcours et Simiabraz ne revenait toujours pas, quarante minutes...

J'entrepris une exploration de la pièce. Une vingtaine de minutes plus tard, Simiabraz revint et me trouva à l'opposé de mon champ de travail. Il exigea que je fasse le premier parcours et me chronométra : 15 secondes. Il m'ordonna de faire le second, je le fis en 20 secondes. Je fis également le troisième et le dernier en 30 secondes chacun.

Fier de moi, Simiabraz me fit pratiquer de l'esquive tout le reste de l'après-midi en me lançant des bâtons les yeux ouverts pour commencer, puis fermés, pour apprendre à écouter précisément grâce à mon ouïe développé comme chez tous les Caninos. En début de soirée, je connaissais "hâte" et savais à peu près l'utiliser.

À la fin, je m'entraînais à combiner "Hâte" avec l'agilité sur les parcours. Le soir, j'étais éreintée et allais me coucher après avoir pu discuter un peu avec les compagnons de Willia. Ils me félicitèrent d'avoir pris l'initiative de progresser mais m'attristèrent pour le restant de la nuit en m'apprenant que Shirô était passé entre les mains de Alexis, mais qu'il progressait vite avec Altaria, une excellente professeur pour les débutants.

Je m'endormis tristement ce soir-là, pensant avec nostalgie à mon premier ami auquel je n'avais pas pu dire ne serai-ce qu'au revoir.

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