Rébellion de Alabama

Feunard s'avança vers Florizarre, le bol de lait en équilibre sur son dos. Elle posa le récipient près de la gueule du centenaire. Même après qu'il eut fini d'aspirer le breuvage, Feunard resta auprès de son tuteur. Celui-ci, au bout d'un certain temps, l'interrogea :

-Ton âme est troublée, jeune Feunard, quel est donc le dilemme qui sépare en deux ton esprit fragile ?
-Maître, pourquoi... vous ne tuez pas vous-même Dracaufeu, si vous connaissez son point faible ?
Florizarre ne répondit pas. Quand il prit enfin la parole :
-Eh bien, sache que même si je connais l'un des points faibles de mon élève, le destin ne m'a pas doté de l'arme pour frapper. De plus, étant Doyen et donc gardien des jeunes âmes de cette île, je ne peux prendre parti dans ce conflit d'intérêt.
-Mais... vous avez bien accueilli les rebelles ! Dit Feunard.
-Je n'avais pas le droit de leur refuser cet accès. Le Sanctuaire ne m'apparient pas, c'est moi qui appartient au Sanctuaire.

Dépitée, Feunard s'en alla.


Galopa courait toujours, harassée, quand elle aperçut la falaise-îlot à l'horizon. Tout en souriant, elle ralentit l'allure. Ses multiples points de côté la firent trop souffrir et elle s'écroula alors, réalisant à quelle point elle avait trop demandé à son corps.
Elle se traîna péniblement vers le QG des rebelles.


Drattak rentra, triomphant, dans l'enceinte de la salle du Conseil. Il alla rapidement à sa place et attendit que Dracaufeu arrive.
Il n'eut pas à attendre longtemps : le roi apparut par la porte qui lui était réservée, dans le fond, peu après, et demanda à tous de s'assoir. Il commença la séance en félicitant Drattak, et en rendant hommage à la mémoire de Jungko et Lucario. Drattak avait du mal à dissimuler son sourire qui lui arrivait aux oreilles ; néanmoins s'il se concentrait sur Kaimorse qui affichait aussi un air plutôt joyeux, il y arrivait. Mais pourquoi ce lourdaud souriait-il comme cela ? N'avait-il pas compris ?

-... l'assaut de Jungkcity, ou Abyssa, est-il prêt ? Questionna Dracaufeu.

Drattak comprit que c'était à lui que son mentor s'adressait.

-Oui, dit-il, la plupart des soldats sont en poste.
-Dans les rapports que me font les Représentants et vos subordonnés, il semble qu'il y ait dix fois plus de soldats à Abyssa qu'à Jungkcity, pourquoi cela ?

Drattak s'éclaircit la gorge avant de s'expliquer :

-En fait nous sommes pratiquement sûr que les rebelles attaqueront Abyssa et non Jungkcity.

Le Pokémon Dragon ne pouvait pas décemment déclarer qu'il tenait cette information d'Ectoplasma sans être soupçonné. Dracaufeu hocha lentement la tête.


Dès la fin de la réunion, Kaimorse se dirigea vers ses appartements sous la surveillance de ses nombreux gardes du corps qui l'avaient attendu cachés dans la salle adjacente à celle du Conseil. Il s'enferma dans la pièce principale, gardée par plusieurs soldats. Là l'attendait Jungko, entouré d'un Alakazam et du Gardevoir de Ros'ville, couché sur une litière, et toujours aussi mal en point. Le général crachait sans cesse son sang, se plaignait fréquemment de multiples douleurs, et avait d'innombrables cicatrices.
Apercevant Kaimorse du seul œil qui lui restait, Jungko essaya de parler distinctement :

-Alors ?

Kaimorse le regarda.

-Drattak jubile et il ne s'en cache pas. Il n'a sans doute pas appris que tu n'étais pas mort.

Jungko toussa.

-Tant mieux. Et Lucario ?
Kaimorse se mordit la lèvre inférieure.

-Aucune trace. Les Agents que j'ai envoyé à Ros'ville n'ont rien trouvé.

Jungko grogna. Kaimorse ne voulait pas, tant que Jungko n'était pas complètement rétabli, avouer à son ami qu'il était persuadé que Lucario était mort. Il soupira.

-Et... toi ? Drattak ?
-J'ai doublé ma garde rapprochée, ça devrait aller.

A vrai dire, Kaimorse était terrorisé. Mais il préférait ne rien laisser paraître.

-Jungko, je me demande toujours comment tu as fait pour résister à l'attaque de Grolem !
-Hmm... Tunnel. C'est une attaque que nous avions apprise ensemble, et il l'avait oublié.
-Mais ? Vous aviez cinq ans ! Théoriquement, si tu ne t'en étais jamais servi, tu aurais du...
-Oui, je sais, je connais la règle ! Deux ans au mieux ! Mais sur le coup, je... J'ai réussi à me souvenir de... enfin...

Kaimorse haussa les sourcils.

-Ca, c'est intéressant...

On frappa à la porte. Kaimorse sursauta.

-Vite ! Comme on avait dit !

Alakazam et Gardevoir firent léviter Jungko jusqu'à la pièce à côté où ils se barricadèrent. Les deux gardes du corps de Kaimorse, un Chimpenfeu et un Colossinge, se placèrent devant lui, en garde.

-Entrez ! Dit Kaimorse, qui faisait tout pour qu'on ne remarque pas sa voix tremblante.

La porte s'ouvrit sur Tengalice, le chef des soldats pour l'expédition de Ros'ville, maintenant complice de Kaimorse. Il était suivi d'un Volcaropod très vieux et horriblement lent.

-Voila, le professeur Volcaropod LCII, dit Tengalice, comme vous me l'avez demandé !

Kaimorse souffla.

-Merci.

Il fit un signe de tête à ses gardes du corps, qui allèrent faire sortir les deux gardes-malades et le mourant.
Volcaropod s'avança vers Jungko et se pencha sur le général.

-Hum... Effectivement, vous ne m'aviez pas menti sur l'étendue de la blessure... Néanmoins, je vais être capable de soigner cela... Mais...
-Mais ? S'enquit Kaimorse.
-... Sachez bien, que je suis le seul à Pokéisland, à avoir une connaissance suffisante de l'art du Soin pour ce genre de sévices. Alors je peux réclamer quelque chose en contrepartie.

Kaimorse s'étonna.

-Qu'est-ce que vous voulez ?

Volcaropod regarda droit dans les yeux le général.

-Je veux que vous désarmiez la ville de Jungkcity.

Le Pokémon Glace et Eau était de plus en plus surpris.

-... désarmiez... ?
-Je veux que vous retiriez jusqu'au moindre soldat tout juste sorti de sa ferme de cette ville. Et ce dès aujourd'hui.

Kaimorse était ébahi. Plusieurs voix se firent entendre dans sa tête.
« les rebelles s'apprêtent à prendre une grande ville du sud de l'île. »
« Quelle ville projettent-ils d'attaquer ? »
«  Eux-mêmes ne le savent pas encore »
« la plupart des soldats sont en poste. »
« nous sommes pratiquement sûr que les rebelles attaqueront Abyssa et non Jungkcity. »
Pourquoi le professeur voulait qu'ils désarment Abyssa ?
La lumière se fit. Les rebelles les avaient conduits sur une fausse piste !

-Professeur, vous êtes un rebelle ?

Volcaropod le regarda d'un air malicieux.

-Si vous surenchérissez, je réclame le titre de Héros de la Nation, une pension et une villa à Paletta.

Kaimorse était partagé. D'un côté, il comprenait que les rebelles les avaient menés en bateau, et ce n'était pas très agréable d'apprendre qu'on s'était fait berné ainsi ! Mais d'un autre côté, il ne pouvait pas laisser Jungko mourir, ou c'était Drattak qui gagnerait !

-Kaimorse ?

C'était Jungko qui avait parlé, à la surprise générale.

-Oui ?
-Accepte.

Encore une fois, chacun s'ébaubit. Les gardes du corps et les gardes-malade étaient enivrés d'être embarqué dans une telle aventure. Ca amusait beaucoup moins Kaimorse.

-Mais !!?
-Accepte. J'ai une idée, accepte.

Peu convaincu, Kaimorse accepta quand même. Il dit à Volcaropod :

-C'est bon, j'en toucherais mot au Conseil !

Volcaropod secoua la tête.

-Je veux des promesses, maintenant ! Je sais que le prochain Conseil ne se déroulera que demain, alors allez voir Dracaufeu !

Kaimorse savait qu'il ne pourrait, en aucun cas, parler à Dracaufeu. Ce privilège était réservé à trois Pokémon – Jungko, Grolem et Drattak. Deux étaient morts, ou supposés morts, et le dernier...

-Je vais aller voir Drattak, dit Kaimorse, résolu.

Il y avait neuf chances sur dix pour qu'il essaie de le tuer. Kaimorse déglutit.


Altaria était montée en haut de la falaise-île du sanctuaire et regardait avec angoisse au loin. Roucarnage venait de se lancer à la recherche du groupe de Grolem qui aurait déjà du être revenu. A ses côtés, Arcanin semblait préoccupé. Feunard, curieuse, s'était joint à eux, tandis que Voltali, en retrait, observait d'un œil presque ennuyé toute cette fébrilité. Quelques rebelles désireux de connaître la fin de l'histoire était également présents.

-Franchement, Altaria, j'ai bien peur que Grolem ait échoué... énonça Arcanin.

Altaria ne répondit pas. Déjà, elle apercevait au loin Roucarnage qui revenait.

-Déjà ? S'étonna un des soldats.

Il n'y avait que quelques minutes que Roucarnage était parti. Les Pokémon qui se tenaient là étaient juste restés pour dire au revoir et bonne chance, et s'étaient apprêtés à partir. Seulement, Roucarnage serait là dans quelques secondes maintenant. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Voltali se rapprocha d'Altaria et d'Arcanin.

-Je crois que c'est Galopa qu'elle tient dans ses serres... dit-elle.

Roucarnage se posa au sol, déposant par la même occasion une Galopa dans un piteux état. Tous accoururent vers elles.

-Je l'ai trouvé ainsi à quelques lieux seulement de la ferme la plus proche, expliqua Roucarnage. Aucune trace des deux autres !

Altaria s'approcha et usa de Regénération pour apaiser les douleurs de Galopa. Sa robe redevint miraculeusement propre et ses plaies cicatrisées ; cependant elle semblait toujours aussi mal en point.

-Oh, dit Voltali, vous deviez avoir un bon professeur de guérison...
-Le professeur Volcaropod ! Répondit Altaria. S'adressant à Galopa : Que s'est-il passé ? Où est Grolem ?

Galopa marqua un temps et commença à raconter, non sans chagrin, la trahison de Sabelette, la mort de Rapasdepic, la poursuite à travers la ville, comment elle s'était retrouvée face à Drattak et Jungko, où elle avait vu le cadavre de Porygon-Z, et enfin comment Grolem s'était sacrifié pour la rébellion.
Quand elle eut fini son récit, personne ne dit rien, jusqu'à ce que Arcanin ne prenne la parole.

-Camarades, quand vous attaquerez la ville de Jungkcity, battez-vous avec la même ardeur qui a animé Grolem jusqu'à sa mort ! Souvenez-vous, de ce général, qui à mon appel a rejoint notre mouvement, qui n'a hésité une seule seconde à donner sa vie, à renoncer à sa vie, pour que vive, enfin dans ce pays, la justice, la démocratie, et la liberté !

Une clameur s'éleva de la foule.

-Ainsi ont péri, les trois lieutenants de Dracaufeu, les trois légendes de Pokéisland, Grolem, Jungko et Drattak ! Désormais, rien pas même le roi ne saura arrêter dans son élan, la rébellion ! Que Jungkcity tremble, que Paletta tremble, devant la puissance phénoménale de notre mouvement !!

La foule était galvanisée. Un seul Pokémon semblait un peu moins joyeux : Altaria avait discuté ce matin avec Volcaropod avec la boule de cristal, et savait pertinemment que Drattak et Jungko n'était pas morts...


-En fait, je pourrais parfaitement refuser, et attendre que Jungko se remettent naturellement de ses blessures !

Kaimorse, dans une de ses pièces réservées, renégociait son contrat avec Volcaropod. Ce dernier soupira.

-Je vous le déconseille. Après mon analyse détaillée, j'ai découvert une lésion très profonde et extrêmement grave, qui si elle n'est pas traitée dans les jours qui viennent amènera sans doute aucun le général Jungko vers une mort certaine, douloureuse et atroce.

Kaimorse grogna. Volcaropod souffla silencieusement. Ca, c'était du bluff. Mais il devait absolument obtenir la démantèlement de la milice de Jungkcity. Même s'il n'avait guère l'expérience de ce genre de choses, Volcaropod sentait qu'il était toujours en position de force dans la négociation. Bon, il fallait accélérer les choses !

-Et c'est sans compter les multiples fractures, les déformations osseuses que...
-Oui, bon d'accord !

Kaimorse était à point.

-Je vais aller voir Drattak immédiatement.
-Sage décision, dit Volcaropod en souriant.

Kaimorse alla chercher ses gardes du corps.

-Vous comptez vous présenter avec... ?
-Non, évidemment. Je vais essayer de les cacher dans un coin de la pièce...

Volcaropod leva les yeux au ciel. Complètement parano !


-Le général Kaimorse demande à vous voir. D'après lui, c'est urgent.

Drattak s'étonna. C'était Kaimorse qui tenait à le voir ?

-Dîtes-lui que je l'attends.
-Eh bien... Il a insisté sur le fait que c'est vous qui deviez vous déplacer. Dans l'antichambre.

Drattak se demandait vraiment ce qui lui prenait. Néanmoins il se dirigea vers l'antichambre, où tout tremblant, Kaimorse l'attendait, dégoulinant plus qu'à son habitude.

-Oui ?
-Euh... je... nous...

Drattak fit un pas vers le général. Ce dernier recula.

-Nan !
-... ?
-Je... je crois que j'ai attrapé le Pokévirus...
-Mais c'est très profitable !
-Euh... je veux dire, j'ai attrapé une grippe, rien de grave mais je ne voudrais contaminer personne, alors ne vous approchez pas trop...

Drattak fit un pas en arrière.

-Voila... merci... Donc, je disais... que mes... mes espions Magicarpe...

Drattak fronça les sourcils. Mes espions Magicarpe ? Qu'est-ce qu'il lui disait là ? Etait-ce des menaces, codées ?

-Nous avons la... la... preuve concrète que... que... les rebelles attaqueront bel et bien Abyssa, et que par conséquence, il était inutile de lever une milice à Jungkcity, et... et... c'est tout...

Drattak s'étonna. Tout ça pour ça !? Kaimorse s'en alla aussi rapidement qu'il le put.
Au moins, Drattak aurait une raison d'amener les régiments de Jungkcity à Abyssa.


Kaimorse enfonça la porte au grand galop, suivi de ses deux gardes du corps. Volcaropod l'attendait d'un air ennuyé.

-Alors ? Demanda-t-il au Pokémon Eau et Glace qui regardait sans arrêt derrière lui, et suait.
-C'est bon, c'est bon.

Il prit une grande inspiration.

-Vous allez pouvoir soigner Jungko ?

Volcaropod sourit.

-C'est comme si c'était fait.


Lucario bataillait contre Dracaufeu et Drattak à la fois. Il était devenu un vrai géant, et il écrasait un à un les soldats qui défendaient leurs dirigeants. Après avoir mis en sang toute l'armée, il se retrouva au coeur de la capitale. Il était revenu à sa taille normale et escaladait vaillamment l'immense Palais de Laggron, où en haut, Jungko le toisait de haut. Tout à coup, le Pokémon Plante se mit à hurler. Et tout d'un coup, Lucario se trouva aspiré par la bouche du général. Tout autour de lui devint rouge, puis noir, puis jaune. Devant lui, Dracolosse avançait, la main tendue vers le Pokémon Acier et Combat. Lucario marcha vers lui.
Alors que leurs pattes s'effleuraient, Lucario se sentit alors stoppé. Il resta figé un instant, puis tout d'un coup Dracolosse disparut, le jaune laissa place au noir. Lucario se retrouva seul.
Et là, le noir s'en alla à son tour, révélant une salle commune, typique du Palais de Paletta. Devant lui se tenait Ectoplasma, avec un Zigzaton apeuré.

-Dracolosse est mort il y a maintenant sept ans.

Lucario ne comprenait pas ce qu'il se passait.

-Dès lors, on a tôt fait d'accuser Dracaufeu de l'avoir tué pour prendre le pouvoir, car effectivement, cet événement marque le début de la montée du régime vers l'autocratie. Mais après une minutieuse enquête, je me suis vite rendu compte qu'un seul Pokémon était bel et bien responsable de la mort, par poison.

Lucario fronçait les sourcils.

-Car il s'agit bien de poison qui a été retrouvé sur les lieux du crimes, comme le témoigne Zigzaton LIX, à côté de moi, qui a fait « le ménage » après cela, à la demande du meurtrier.
Le Zigzaton resta immobile, fixant un point imaginaire de l'horizon.

-Et un seul Pokémon dans le Palais s'y connait assez pour utiliser du poison, en l'occurrence de Roserade.

Lucario commençait à comprendre.

-Jungko !

Lucario tomba en arrière et recommença ses rêves psychédéliques.


Ectoplasma put arrêter son Hypnose. Devant lui, Lucario, étendu par terre, se mouvait dans un paysage inconnu. A ses côtés, un Zigzaton plutôt ennuyé.

-Et voilà, dit-il. La thérapie par Hypnose avec lavage de cerveau, par le professeur Volcaropod. Demain Lucario sera lancé aux trousses de Jungko.

Le Zigzaton se changea soudainement en... Métamorph !

-Merci d'avoir fait le Zigzaton, Métamorph, dit Ectoplasma.
-Pas de quoi.


-Donc voilà...

Volcaropod s'affairait autour de Jungko dans une salle sombre.

-Maintenant que j'ai pansé les plaies les plus superficielles, je vais pouvoir pratiquer la guérison des plus profondes sévices... Je vais utiliser la méthode de thérapie par Hypnose que j'aie inventée.

Kaimorse commençait sérieusement à ronfler.

-Fermez les yeux...

C'est le moment que choisit Kaimorse pour regarder Volcaropod droit dans les yeux, étant donné qu'il n'avait pas écouté.
Il commença lui aussi à rêver. Au départ en train de patiner dans un endroit inconnu, il se retrouva ensuite aux côtés de Jungko qui était couvert de sang. Puis Jungko disparut ; c'était maintenant Drattak qui le toisait, le regard plein de morgue, du haut d'une statue de Dracaufeu. Puis il sauta de la statue, tomba vers le général et le décor changea à nouveau, faisant se changer Drattak en un cadavre de Lucario suspendu dans les airs.
Quand Kaimorse reprit ses esprits, il était complètement sonné.
Volcaropod le regardait, les sourcils froncés.

-Je vous avais dit de fermer les yeux !
-Gné... sûrement oui...
-Voila... maintenant que j'aie fini, je retourne à Jungkcity...
-Vous habitez à Jungkcity ?
-Bien sûr.
-Quand est-ce que se réveillera Jungko ?
-Mais... il est déjà réveillé !

Kaimorse se retourna. Jungko reprenait petit à petit ses esprits.

-Ah, oui, dé...

Volcaropod n'était déjà plus là. Kaimorse s'avança vers Jungko.

-Et maintenant ? Comment on dénonce Volcaropod et à qui surtout ?
-On ne peut pas le dénoncer.

Kaimorse s'étonna.

-Mais... ?
-Dans le rêve qu'il m'a fait faire, il m'a prévenu qu'il avait placé dans mon corps un morceau de fer hautement inflammable que même un Magby mourant pourrait allumer. Donc on oublie, ou alors il faut le rattraper avant. Quant à moi... J'attends la prise de Jungkcity pour faire mon grand retour !
J'ai une idée en tête !

Kaimorse ne comprenait pas. Jungko vit son air décontenancé et le rassura :

-Tu vas voir, tu vas voir...

Il affichait un sourire béat. Kaimorse se demanda s'il avait vraiment quitté son rêve.