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Le Caninos éveillé de evoli(e)-princess



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Informations

» Auteur : evoli(e)-princess - Voir le profil
» Créé le 26/10/2009 à 18:45
» Dernière mise à jour le 17/08/2010 à 20:18

» Mots-clés :   Aventure   Romance

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2- La Flamme de l'éveil

Je me jetai violemment sur les barreaux, alors que maman perdait beaucoup de sang par la blessure qu'elle avait au cou. Le bipède jeta un oeil sur une petite boîte qu'il avait sorti de sa poche et parlait d'une voix bizarre, puis ricana sadiquement et aboya :

- Tu n'es qu'au niveau un, mais tu es prête pour être vendue. Allez hop ! En boutique !

Je chargeai de nouveau la grille métallique, mais je m'effondrai de douleur tandis que l'homme s'approchait de ma prison. Je tentai de mordre les barreaux, mais je me fis électriser. Il attrapa nonchalamment un support au-dessus de ma cage et me souleva. Je m'enflammai, ma fourrure grésilla et, malgré mon épaule droite endolorie, je fonçai sur le barreau, ce qui eut pour effet de blesser mon épaule gauche. Je lâchai une déflagration et ma litière prit feu avec la cage.

Maman s'écroula à terre, affaiblie. Shymée ne pouvait l'aider sans montrer sa présence clandestine. Poussée par la rage et l'inquiétude, j'arrachai un barreau avec mes crocs et je le lançai sur la bassine. Le récipient se renversa et maman se calma.

Tous les efforts que j'avais fournis m'avaient vidée de mes forces et je m'évanouis.

Je me réveillai sur de la paille et de la litière, comme dans la pièce avec maman. J'apercevais une lampe au-dessus de ma tête et d'autres Caninos qui gambadaient et jouaient joyeusement entre eux. L'un d'eux me flaira, curieux de mes blessures et de l'étincelle jaune sur mon museau.

Je le reniflai à mon tour et enregistrai son odeur : il sentait la viande et un Pokémon vol-normal. Il ne portait pas l'odeur de bipède. Je le laissai m'approcher avant de reposer ma tête sur mes pattes. Ils étaient tous plus puissants que moi, maîtrisant bien plus d'attaques que moi, je présume... Je me sentais inutile, comme un poids mort, car quel danger représentait un Pokémon nouveau-né sans expérience au combat ? Avec autant de résistance qu'un Chenipotte à moitié K.O. ? Aucun.

Je commençai donc par faire ami-ami avec le Caninos.

Il s'appelait Shirô, il avait une bonne expérience de combat, malgré un niveau de débutant, il se débrouillait bien en offensive . Il était étonné que je sois déjà que j'ai affronté le grahyena du maître et me demanda comment j'avais fait. Je l'ignorais... J'avais appris par maman Alna que les Pokémon aiment beaucoup juger par nombre de combats et les pokémon affrontés ainsi que les résultats pour comparer les stades ou les attaques qu'on devrait normalement connaître. Peut-être que ma puissance avait augmenté grâce au loup du bipède...

Je discutai longuement avec Shirô et finalement me liai d'amitié avec lui. Des gens passaient régulièrement. Parfois, je grognai quand l'un d'eux souhaitait me caresser. Je n'aimais pas les bipèdes et ma mère me manquait profondément. Heureusement, j'avais un ami. Nous baladant, Shirô me présenta à tous les autres chiots.

L'un d'eux, Dosie, était shiney avec une fourrure jaune invariable. Il était moins expérimenté que mon ami et avait déjà un bipède qui le prendrait. Cela m'intrigua. Qu'est-ce que c'était, cette histoire d'appartenir à quelqu'un ? L'eau, elle appartient à qui ? Et le feu ? La terre ? Dans le meilleur des cas, nous devenons compagnons, mais nous ne sommes pas un objet qui appartient à quelqu'un.

Agacée par cette histoire d'appartenance au bipède, je courus vers un angle et sautai vers l'extérieur. Je me heurtai à une surface invisible. Un M.Mime se pencha vers moi et me dit d'un air goguenard qu'aucun Pokémon ne pouvait passer à travers les murs qu'il avait créés avec ses camarades. Je restais donc bloquée ici. Furieuse, je retournai voir Shirô dans sa niche, voisine de la mienne. Il m'expliqua alors tout de ce qu'il se passait ici, dans l'animalerie Rocky'n. Un bipède barbu survint à la fin du discours de Shirô et m'interpela par un nom, inconnu dans ma mémoire:

- Shymi, viens par ici ma princesse, approche ! Allez, n'aie pas peur ma poupette ! s'écria t-il, d'un ton aimable.

En guise de réponse, je grognai et me mis en boule, Shirô me regardant avec amusement. Nullement découragé, il passa sa main à travers le mur-mime et l'approcha de ma truffe. Pour toute communication, je le mordis, la bouche enflammée. Il ne hurla pas, aucun signe de douleur. Offusquée, je lui crachai un jet de flamme avant de me coucher près de Shirô.

- Je suis bien désolé monsieur que cette bête vous ait blessé ! Vous la voulez quand même ?
- Oui, je me chargerai de l'éduquer de la meilleure manière qui soit, je pense.... Le chiot à côté d'elle est-il éduqué ?
- Shirô ? Bien sûr ! Mais il n'a pas de maître encore, vous voulez prendre les deux ?
- Oui... Ils feront moins de bêtises s'ils sont ensemble, c'est un mâle ?
- Oui, vous êtes connaisseur dites moi ! ajouta-t-il d'un air goguenard. Vous pourrez faire un élevage si le cœur vous en dit.
- Mon idée de départ était de faire un cadeau à ma fille pour ses quinze ans, mais faire un élevage n'est pas une mauvaise idée, elle pourra avoir son propre Pokémon dès maintenant ! Entre temps, j'aurai des œufs, n'est-ce pas ?
- Il vaudrait mieux faire évoluer la femelle sinon, vous n'aurez jamais d'œufs. Ils ne peuvent se reproduire qu'à partir de trois semaines... Il se trouve que j'ai quelques pierres feu à vendre... Cela vous intéresse-t-il ?
- Oui. Préparez moi Shymi, Shirô si j'ai compris, et deux pierres feu, je vous prie. Les Pokémon dans la même boîte et les pierres dans l'autre...

Ils discutèrent encore et je dévisageai Shirô. Entre nous, ce n'était que de l'amitié, pas plus ! J'étais une femelle et lui un mâle, mais jamais, je l'espérais, nous n'aurions de petits pour des humains. Il croisa mon regard et je secouais la tête pour ébouriffer mes poils. Nous avions compris ce que cet homme barbu voudrait de nous.

D'une même entente, nous décidâmes de ne pas nous laisser faire. Nous n'avions pas l'âge d'évoluer. Nous nous tînmes chaud malgré tout. Je n'osais imaginer ce que feraient ces sauvages d'humains et leur science, mais j'étais curieuse de voir à quoi ressemblait un humain plutôt jeune. Le Pokémon psy de tout à l'heure nous emprisonna dans une boule d'énergie et nous enferma dans une boîte percée pour respirer, mais bouchée par des murs psychiques.

Nous n'avions presque pas de place, Shirô et moi. Nous nous retrouvions dos à dos, tassés contre les murs. Le barbu nous regarda et grommela quelque peu, puis se retourna. Il donna des papiers au bipède à l'uniforme et nous souleva. Dans l'autre main se trouvaient les pierres.

Il sortit rapidement par la porte de verre et posa notre boîte à terre. Une balle bleue avec un filet noir sur le haut et le bas blanc apparut entre ses mains. Elle ressemblait à celle du bipède à l'uniforme et je grognai. Shirô se trémoussa dans mon dos. Nous avions des fourmis dans les pattes. Je retournai à mon poste d'observation et je vis un oiseau gris se baisser sous le barbu. Il avait une mèche rouge sur sa crête, lui cachant son œil droit. Des plumes blanches, marron et gris lui faisaient un beau plumage.

D'instinct, je pensai qu'il s'agissait d'une Etouraptor femelle, par son odeur de pokémon normal-vol et les caractéristiques dont les Caninos de l'animalerie se plaisaient à relater, grâce à eux je connaissais un bon nombre de pokémon avec leur détail, durant les heures creuses. Le poitrail gonflé de la femelle laissait voir qu'un œuf se préparait. Ce barbu me plaisait de moins en moins. Il se saisit notre cage et l'attacha à la serre droite du rapace et les pierres à la gauche.

Malgré notre poids important, cette immonde créature monta sur le pauvre volatile. Étendant ses ailes, la femelle décolla, lourde et lente. Elle monta rapidement et plana avant de piquer et battre des ailes. Nous étions déjà arrivés ! Je ne sentais plus mes pattes arrière sans parler de ma queue ! Shirô avait vomi durant le vol et la barrière s'était légèrement brisée. De mon côté, j'avais pris froid, ce qui me permit de ne pas sentir la croissance de mes crocs qui, chez les Caninos, pousse en une heure quelques jours après la naissance, s'accéléra durant le vol et me donnait une gueule impressionnante. Nous étions totalement confus et désorientés.

Profitant de cette faiblesse, le barbu se saisit de notre cage et courut vers la maison blanche au toit rouge qui se dressait devant nous. Shirô s'évanouit, affaibli par sa confusion. Moi je tins bon, malgré mes vertiges. Une jeune fille accourut sur le seuil et hurla de joie. Mes pauvres oreilles en pâtirent.

Elle avait une tresse dont un élastique rouge vif retenaient ses boucles brunes, le nez en trompette et de pétillants yeux noisette avec des reflets jaunes, crépitant de flammes et d'étincelles de malice. Elle portait un tee-shirt orné de Pokémon feu et un pantalon bordeaux. Ses chaussures étaient noir cendre et ses chaussettes rouge braise. Un Pyroli se tenait à ses pieds et un Héricendre sur son bandana rouge vermillon. Elle portait un bracelet noir comme mes rayures et celles de Shirô. Je fixai sa bouche courbe et surtout ses boucles d'oreilles... Des têtes de Caninos en plastique.

Le barbu nous porta jusqu'à un enclos et partit. Sa fille ouvrit notre cage et m'attrapa sous les pattes antérieures tout doucement dans le souci de mon confort. Elle me posa sur ses genoux sans que je réagisse, encore trop désorientée par le voyage, puis elle sortit Shirô. Elle le porta d'un bras et me prit dans l'autre, nous serrant très fort contre elle. J'appréciai l'amour qu'elle nous donnait, elle semblait une bipède différente, mais j'avais quand même peur.

Elle posa Shirô sur un coussin et me garda dans ses bras. Tout en me caressant, elle prit le paquet de pierres. Elle attrapa la première qu'elle plaça devant le coussin de mon ami et la seconde sous le mien. Elle veilla à ce qu'elles soient en évidence, puis me posa sur mon coussin. Je frissonnai à l'idée d'évoluer pour le barbu.

Je descendis du côté opposé à la pierre et m'assit devant une gamelle. J'avais terriblement faim depuis que j'avais été capturée. La fille, qui s'appelait Willia, me servit à manger. Elle s'assit dans ce qui se trouvait être son lit, et je compris que je n'étais pas dans un enclos mais dans sa chambre. Elle s'allongea, les jambes à l'extérieur, et soupira. Pyroli se roula en boule sur son oreiller et Héricendre se lova entre son bras droit et sa cage thoracique, la tête sur sa poitrine naissante, les yeux fermés.

Ne trouvant pas d'intérêt à ces Pokémon pour le moment, je ne savais pas comment revendiquer ma liberté face au fait que je n'appartenais à personne. Je montai sur le lit, posai mes pattes antérieures et ma tête sur son ventre, le dos sous son bras gauche et somnolai. J'allai la tester.

Quelques minutes après, Shirô me rejoignit et se lova contre sa tête, près de son cou. Je le laissai faire. Soudain, un bruit retentit. Le pokématos de la jeune fille sonnait. Elle répondit. Un adolescent apparut sur son visiophone et elle se leva, faisant basculer Héricendre de ses bras. J'entrouvris les yeux discrètement afin de mémoriser ce nouveau visage. Si je devais vivre chez les bipèdes, autant jouer le jeu et tester chacun d'eux.

Celui-ci avait la même allure que Willia, mais en plus masculin. Son air ombrageux et calme me plaisait. Pour les humains, ses traits étaient fins, avec une mâchoire assez carrée au-dessus de ses joues encore rondes. Ses sourcils arqués, espacés d'un creux, surmontaient un nez aquilin. La blondeur de ses cheveux, légèrement striés de mèches brunes et semblables à un champ de blé mûr en été, faisait ressortir ses yeux couleur lagon. Je ne voyais qu'un bout de sa veste en cuir noir, cachant légèrement son large tee-shirt bleu marine, mais je devinai bien qu'il avait un style dans les tons aquatiques assez sombre, qui devait plaire également à ma compagne.

Pas ma maîtresse. Il lança un regard amoureux en direction de l'adolescente qui ne remarqua rien. Elle posa une main sur ma tête et narra rapidement mon arrivée avec Shirô et ses projets d'éducation et d'entraînement. Je levai ma tête et la rabaissai : la porte s'ouvrait ...

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