Altaïr et Lesath. de illapa

CHAPITRE 10 : REVE.

Dès qu'il vit l'absol, Lesath se précipita vers son ami, et lui sauta au cou.
-Altaïïïïr ! Je savais bien que tu reviendrais !
L'intéressé ne put cacher sa surprise.
-Quoi ? Tu m'attendais ? Comment tu pouvais savoir que je reviendrais ?
-On est ami, non ?
-C'est vite dit.
Lesath était vraiment enthousiaste.
-T'es revenu me sauver !
-T'es en danger ?
-Non.
L'absol soupira. Ce togetic était vraiment exaspérant.
-Je suis juste revenu parce que j'ai fait une mauvaise rencontre en chemin.
-Ah. Donc j'ai de la chance que tu sois revenu, c'est ça ?
-Absolument.
-Heureusement que je suis un porte bonheur, hein ?
Altaïr regarda le petit pokémon et déclara avec conviction :
-Va mourir.
-Oh aller ! Donc tu peux pas rentrer chez toi ?
-Si. Je vais me planquer et attendre là qu'ils soient en ville pour avoir le champs libre.
Lesath scruta les prés environnants.
-Mais tous les champs sont libres !
Altaïr lança un regard mauvais au porte bonheur.
-Vas vraiment mourir.
-Aller, viens à la maison. Tu partiras demain !
Vu les circonstances, l'absol accepta.

Le pokémon sombre renifla le sol. La piste menait à un cul de sac. Il s'assit et réfléchit. Son odorat n'était pas très bon. Mais il le retrouverait. Son dresseur avait été compréhensif et l'avait laissé partir seul. Il le retrouverait.
Un bruit d'aile lui fit lever la tête. Un cornèbre se posa sur une poubelle.
- Coco cornèbre Cornichon pour servir !
-Quoi ?
-Nouveau en ville, n'est ce pas ?
-En quelque sorte.
-Je suis de l'escouade des Coco cornèbres ! Cornichon, à votre service !
-Ah.
Il y eut un instant de silence gêné.
-Bref. Vous cherchez quelque chose ? Nous sommes là ! Besoin d'un renseignement ? Nous sommes encore là ! Nous ne demandons en échange que d'autres renseignements ! Intéressé par nos services ?
-Heu… En fait je cherche quelqu'un. Un absol au nom d'Altaïr. Mon fils.
-Ah, lui… Suivez moi, je vous prie.

Le lendemain, lorsque Altaïr se réveilla, il était seul. Lesath revint une heure après. Il lui tendit une baie Fraive, et déclara tout fier :
-J'ai une idée pour te faire quitter la ville ! En plus tu m'as toujours dit que tu voulais voler ! Alors tu peux quitter la ville en volant !
-Quoi ? Et comment je ferais ça ? Les cornèbres galèrent pour me porter. Et j'ai le vertige.
-Mais non !
-Si, j'ai le vertige. Et c'est pas pratique. On a déjà testé.
-Ce que je voulais dire, c'est pas avec des cornèbres ! Avec un dracaufeu !
-Pardon ?
Altaïr n'en croyait pas ses oreilles. Voler sur un dracaufeu ? Mais lequel d'entre eux accepteraient de faire ça ?
-Viens voir dehors !
Toujours enthousiaste , Lesath tira Altaïr dehors.
-Pas par ma corne ! Aie ! Lesath ! Doucement ! J'ai même pas fini ma baie ! hé Tu ent… oh !
Un dracaufeu attendait là, impressionnant. En voyant l'absol il sourit franchement, ce qui dévoila toutes ses dents. Altaïr recula d'un pas. Se faire croquer pas ces dents là devait être du genre fatal.
-Alors c'est toi que je dois emmener dans la montagne ? Bien !
-Le… Lesath ? Tu peux m'expliquer ?
-Oh, Ed Asich a une dette envers moi depuis que je lui ai trouvé une CT dont il avait besoin.
Il va te ramener à la maison !
-Tout à fait. Préviens moi quand tu es prêt, petit.
Altaïr n'en croyait pas ses oreilles. Ah, juste une chose…
-Je suis pas si petit ! C'est toi qui es trop grand ! Heu…je suis prêt à partir. Le plus tôt sera le mieux.
-Altaïr !

Au coin de la rue, un noctali était apparu. Même faiblement, ses anneaux luisaient en plein jour. Ce qui signifiait qu'il était vraiment balèze.
Deux cornèbres se posèrent sur un reste de poutre.
-Coco cornèbre Cornemuse !
-Coco cornèbre Cornet !
-Nous y voilà ! A votre service, m'sieur Anterès!
Puis ils repartirent. Le pokémon noir courut vers Altaïr et lui mis un petit coup de museau affectueux.
-Altaïr, j'aimerais vraiment qu'on parle. Laisses moi te raconter comment j'ai rencontré Ymir ! Et mes aventures !
-Traître !
-Altaïr, sois raisonnable…
Être raisonnable ? Il l'avait trahi ! Il avait osé s'allier avec un de ces affreux humain ! Son propre père faisait du copinage avec ceux qui le lapidaient, ses ennemis naturels, et c'était à lui d'être raisonnable ? Même pas en rêve !
-Trésor, combien de fois j'ai rêvé que tu sois avec moi, à vivre toutes ces choses fantastiques ! A t'émerveiller devant le mont Argent, à batifoler dans la neige du lac Savoir, à plonger dans les vagues de Nénucrique, courir dans le grand parc Safari de Parmanie… T'aurais vu le volcan de Cramois'île, ta p'tite truffe en serait pas revenue ! Et encore je ne te raconte pas comme le monde est vaste !
-Papa, je veux pas aller à l'aventure, je suis très bien là où je suis.
-On a même vu un leviator rouge une fois !
Altaïr regarda son père d'un air désolé.
-Ah. Cool. Il y a deux mois, Maître Artikodin est venu rendre visite à la feunarde shiny qui dirige le village. On a eu la visite du Seigneur Darkrai l'an dernier. On a aussi vu Maitresse Suicune une fois. Mais je suis sûr que ton leviator devait être très impressionnant.
Anterès s'assit et répliqua d'un ton patient.
-Trésor ce que je veux dire, c'est que tu ne devrais pas être aussi étroit d'esprit.
-C'est toujours mieux que d'être un sale traître. Ed Asich ? On peut y aller s'il te plaît ?

Docilement, le dracaufeu se baissa et Altaïr lui sauta sur le dos, s'accrochant comme il pouvait pour ne pas griffer le pokémon volant. Celui ci battit des ailes, et d'un grand mouvement vers le haut, s'envola.
-Altaïr !
L'absol vit le noctali en contrebas. Il était visiblement bouleversé. Et à côté de lui, Lesath qui avait eu la décence de ne pas mettre son grain de sel dans la conversation, paraissait tout aussi chagriné.
-Visite le monde ! Fais toi des amis, trésor !
-Altaïr ! M'oublie pas ! Reviens me sauver de ma solitude de temps en temps !

Puis le sol s'éloigna et le dracaufeu le porta en direction des montagnes. Et pour la première fois de sa vie, Altaïr volait.
Il volait vraiment, pour de vrai.
Ce n'était pas comme avec les cornèbres, qui l'avaient traîné dans le ciel et où il avait passé le voyage les yeux fermé de terreur.
C'était un vrai vol.
Là il avait un appui solide, de la place pour ne pas risquer de tomber.
Il avait vraiment le sentiment de voler...
Et tout autant le vertige que la dernière fois qu'il s'était retrouvé en l'air.
Comme à son habitude, il se mit à trembler.
Et passa tout le temps que dura le trajet ainsi.
Et en fin d'après midi, le dragon de feu posa le pokémon terrifié non loin de son village. Enfin.

Il avait galèré pour rentrer. Tous vinrent l'accueillir et lui souhaiter la bienvenue. Puis il alla faire son rapport à la feunarde Agena.

Il était enfin rentré ! Et plus jamais, jamais il ne mettrait les pattes dans cet univers de cinglés. Et il n'essayerait plus jamais de voler. Ca avait été une expérience aussi intéressante que terrifiante.

Trois jours plus tard, alors qu'il savourait les rayons de soleil matinaux sur sa feuille géante préférée, une petite chose blanche et joyeuse lui sauta dessus.
-Altaïïïr !
L'absol était abasourdi.
-Lesath ? Qu'est ce que tu fais là ?
-J'viens habiter ici ! J'vais découvrir la nature avec toi comme ça ! La feunarde Agena a dit oui ! J'veux pas être tout seul, j'veux rester avec toi ! Ed Asich m'a aidé a porter mes affaires, j'me suis installé juste à côté de ta caverne!
Le pokémon porte malheur n'avait pas tout compris à ce que racontait l'autre, mais il répondit dans un soupir d'ironie:
-Merci de me demander mon avis…
Le pokémon porte bonheur se coucha tout contre lui.
-Oh aller ! J'te porterais bonheur comme à moi-même !
Et le regarda d'un air de… de… togetic battu.
-M'abandonnes pas !
Altaïr savait que s'il refusait, il finirait par craquer. De tout façon, Lesath n'était pas du genre à s'encombrer de réponses négatives. Il n'avait pas tenu à ramener un souvenir de la ville mais… bah, qui vivra verra. Et il prouverais à son traître de père qu'il pouvait aussi avoir des amis, voir des choses curieuses, du style un togetic complètement allumé, et qu'il n'était pas si étroit d'esprit qu'on voulait bien le croire.

Rêve. Suite d'images se présentant dans le sommeil. Idée chimérique poursuivie dans le but de réussir.
Rêve. Dès lors qu'on le réalise, il meurt.