Smirnoff de Domino

« Je suis une petite bourgeoise effrayée par les horreurs du capitalisme et des partis communistes, je suis une maladie infantile, je suis une femme qui ne prend pas l'ascenseur, je suis un enfant qui a peur la nuit, je suis une usine où la vie est broyée, je suis une chienne apprivoisée qui ruse et qui ment, et vous me faites de la peine. »
-Monsieur et Madame Brooks…
Les parents entouraient l'adolescente face à la directrice…
-Le comportement de Miranda est extrêmement difficile à tenir…
…de la pension ou leur fille se trouvait.
-Donc vos diplômes sont merdiques.
La mère de Miranda soupira.
-Par tous les saints, Miranda chérie, qui t'a appris à parler comme ça !!
-Toi quand tu t'engueules avec papa.
-Ne te sers pas de nous comme alibi ! Grommela le père.
-Alors ne te sers pas de moi pour être ton plus gros problème et résous les tiens.
Les parents soupirèrent.
-Vous voyez elle est intenable…
-Oui, soupira Miranda, mes parents ne sont pas deux gros nuls qui auraient du faire autre chose de leur samedi soir que de concevoir une fille dont ils ne pouvaient pas s'occuper sur la banquette arrière d'une voiture…
-MIRANDA !
-Tu n'as pas été conçue sur une banquette arrière tu es née sur une banquette…
-Tu as raison papa, c'est tellement plus mignon…
-Mr Brooks, Mme Brooks… Je peux vous suggérer de très bonnes familles d'accueil…
-Ca va aller, madame la directrice, si je m'émancipe je pourrais m'occuper d'eux, pas besoin d'envoyer mes parents en famille d'accueil.
La mère sembla estomaquée.
-SALE PETITE INSOLENTE !! Dire que j'ai arrêté de travailler pour m'occuper de toi !
-Et heureusement que papa a arrêté en même temps…
-J'ai été viré !!
-Sans l'avoir dit à maman. Mais j'apprécie que vous ayez pu trouver assez d'argent pour me foutre et me garder ici. Un avortement c'aurait juste été 300 Pokédollars…
Les parents soupirèrent, désemparés.

-Zzzzzzz….
TOC !
Elle se releva brusquement. Il la regarda, inquiet.
-Ca…. Va ?
Miranda regarda Kenneth en hochant la tête.
-Du mal à dormir, comme d'habitude…
Il soupira.
-Tu passes trop de temps sur tes affaires…
-Ca ira Kenneth, je peux supporter.
-Non.
-Retourne à ton poste sinon l'autre mégère va te seriner… Soupira Miranda encore un peu flapi.
-Lui je l'emmerde si tu savais…
-Kenny…
-Allez. Reste concentrée.
-Je t'aime !
-Je t'aime aussi, tout pareil, lança Kenneth.
Kenneth repartit vers son bureau, mais il passa à la machine à café. Norbert était à côté, en train de prendre un café.
-Hm… Bonjour, Norbert. Vous allez bien ?
-Hm…
-C'était une question…
-Et rien ne m'oblige à vous répondre.
-Oh, très bien… Désolé que votre petit copain vous ait laissé tomber…
-Je vous emmerde, Heine.
-Moi de même. Excellente journée à vous.
Kenneth repartit vers son bureau. Il regarda qui il avait à voir ce matin. Il appuya sur l'interphone.
-Madame Paltier, vous m'envoyez le premier rendez-vous…
« Oui monsieur »
Un jeune homme hispanique entra.
-Ramon Gonzalez, c'est ça…
-Oui monsieur…
-Alors… Qu'est-ce qui t'as pris hier d'aller… uriner dans la plante verte qui se trouve devant le bureau de Mr le proviseur ?
-Je ne peux pas le dire, monsieur.
-Il y a quand même un fossé entre tagger une porte et… sortir son pénis dans un couloir administratif pour arroser une plante !
-Je suis désolé.
-Ecoute, je ne vais pas te demander d'aller t'excuser personnellement, ça me parait une punition trop dure pour un simple… Attentat. On dira que tu étais pressé et que tu ne savais pas ou aller faire pipi. Ok ?
-… Oui monsieur…
-Tu feras juste six heures de retenue par tranches de deux par jour.
-Bien…
-Tu peux y aller.
L'élève quitta la salle, surpris. Une autre élève entra.
-Hannah Moore… Vous êtes ici à cause de l'incident du réfectoire… D'après ce que j'ai sous les yeux, vous auriez… mordu un surveillant.
-Il m'a engueulée alors que j'étais la victime dans cette histoire. Mon voisin de table me faisait du pied, je lui ai crié d'arrêter et ce crétin de surveillant m'a demandé d'arrêter à mon tour.
-C'était une méprise dans ce cas là, pourquoi ne lui as-tu pas tout simplement expliqué ?
-Il m'a attrapée par la hanche pour me déplacer.
-Oh… C'est le surveillant à la peau grasse…
-Exactement ! Celui avec les auréoles sous les bras !!
-Et qui sent le bouc…
-Voilà !
-Bon… Ca va pour cette fois mais… La prochaine fois, frappe l'entrejambe d'un bon coup de pied, ça suffira.
-Merci, m'sieur.
-Et je parlerais au surveillant.
-Merci !
Elle sortit, heureuse. Linus arriva.
-Des élèves qui sortent satisfaits du bureau du CPE… Ou est-on, à l'Île aux enfants ?!
-Si vous me comparez à Casimir je vous gifle, Linus…
-Hmph… Je vous comparerais surtout au chien qui sortait de la malle…
-Dans ce cas ce sera un coup de poing.
-Vous êtes tellement violent avec les adultes et si gentil avec les adolescents…
-Non, je suis violent avec les têtes de nœud.
-Ne dépassez pas les bornes.
-Et vous, sortez de mon bureau, vous n'avez rien à y faire hors trucs administratifs.
-Vous avez raison. Je vais aller sermonner Mlle Brooks qui doit encore dormir…
Linus sortit du bureau. Kenneth alluma l'interphone.
-Mr Vernet, activez l'alarme à incendie !
Ce qu'il fit. Dans le couloir, Linus poussa un rugissement : « TROUVEZ MOI LE PETIT SALIGAUD… »
Kenneth eut un sourire satisfait sur le visage.

Smirnoff sortit avec les assistants et les élèves.
-C'est un exercice ?! S'étonna Adam
-Le troisième du mois alors… Marmonna Smirnoff.
-Bizarrement au moment ou vous faisiez un cours sur « l'utilisation des objets, ou comment un Pokémon gère les cas d'urgence ». Que ferait un Pokémon lors d'une alarme incendie… Marmonna Adam
-Ils éclateraient les haut-parleurs, soupira Etienne. Vérifiez que tout le monde nous suit, la dernière chose dont j'ai besoin c'est de Linotte ou Nonosse sur le dos à cause d'un élève égaré.
Hannah arriva.
-Excusez-moi…
-Y'a pas de mal. Ca a été chez le CPE ?
-Ouais. J'ai jamais rencontré un administrateur aussi cool…
-Kenny adore son métier parce qu'il peut emmerder tout le monde avec ça. Soutenir des élèves c'est comme légiférer une armée libre pour lui. Il prend son pied en te disant « Bon, ok, t'as tué ce type, mais c'était de la légitime défense, en plus c'était juste un bébé… »
-Je vois le genre, en effet…
Elle se retira vers ses camarades. Daniel s'étonna.
-Vous parlez librement aux élèves…
-Non, j'ai personne à qui parler. Quand je me sens seul je fais un syndrome « Forrest Gump », je raconte ma vie à la première vieille qui passe sur mon banc.
La classe et toutes les autres classes descendirent les marches.

-Un syndicaliste en colère ?
Linda hocha la tête.
-Il lui en voulait vraiment… Au point qu'il l'a mis plus bas que terre, aussi bien physiquement que psychologiquement… Ses objets personnels y sont passés. La police a récupéré son badge Choc heureusement…
Kenneth acquiesça.
-Oui… Il a du se donner tant de mal pour l'avoir… Je suis content que tu n'aies rien…
-Moi ça va… Mais pauvre Etienne…
-Je sais… Mais je suis sur qu'il va s'en sortir. Les médecins y travaillent. Je m'occuperais de l'appartement d'Etienne en son absence. Et toi, pense à te reposer !
Linda hocha la tête. Kenneth la serra contre lui.
-J'ai eu si peur de vous perdre tous les deux…
Linda pleura sur son épaule.

Kenneth était assis dans le couloir devant la chambre d'Etienne. Il tombait de sommeil. Miranda lui ramena un café.
-Tu devrais aller dormir, Miranda…
-J'ai dormi toute la journée… En plus je ne peux même pas jouer les victimes, j'étais en sécurité… J'aurais dû crier pour me faire repérer, au moins je pourrais me plaindre.
Kenneth se serra contre elle.
-Je suis si heureux que tu ailles bien…
-C'était pas une super journée. On a tous eu peur.
-Si tu étais morte, je… je sais pas ce que j'aurais fait…
-Oh ta gueule… Voilà que tu vas penser à la mort toutes les deux secondes… Franchement, Kenny, tais-toi. J'ai envie de penser à tout sauf à la mort.
-Je sais… Pardon.
-En plus ton copain vient de sortir du bloc…
-Ouais… J'ai vraiment eu peur pour lui aussi…
-Tu sais c'est quoi sa nouvelle lubie ? Que je suis avec toi pour l'argent.
-Ah tiens… Il se met à penser comme ma mère à propos de lui… Nous ferait-il un petit transfert ?!
-Ca m'a embarrassée. Maintenant je me pose des questions sur les cadeaux que tu m'as faits…
Kenneth soupira.
-Quel enfoiré… Il sait en plus que je suis indisposé avec l'argent… Et surtout que j'ai souhaité mille fois de ne jamais naître riche…
-C'est pas grave… Excepté que je trouve vraiment que c'est un sale type.
Kenneth hocha la tête.
-Tu as le droit de penser ça, c'est ton droit.
-Je ne te blâme pas d'être son ami… Mais bon sang qu'il a pu m'énerver avec ça….
-Je suis désolé.
-Tu as l'air préoccupé…
-Non ça va… Ca va très bien.
-Je ne t'empêche pas de le voir…
-Je vais bien, je t'assure…
Il se saisit de son portable.
-Oui…
-T'es dans un hôpital… Remarqua Miranda
-Oui… O… QUOI ???
Il se leva brusquement de sa chaise.
-C'est pas… Attends, papa !
Miranda s'étonna.

Le lendemain, ils étaient partis pour Hoenn.
-Alors toi tu laisses ton pote pour aller rejoindre ta famille ? Je t'adore, t'es tellement un enfoiré…
Kenneth soupira.
-Ma mère va peut-être aller en taule… Crois-moi je préfèrerais être avec Etienne.
-Je vais rencontrer tes parents…
-Hors de question.
-Pourquoi ?!
-Tu as détesté Etienne, eh bah tu vas maudire mes parents…
-A ce point ?
-Etienne ne faisait que prétendre que tu étais avec moi pour l'argent. Mes parents vont chercher la preuve formelle avec des analyses ADN.
-Si j'avais su que ton entourage était aussi galère…
-Je suis vraiment désolé…
-…J'aurais engagé des tueurs à gage.
Kenneth regarda Miranda qui souriait. Il se mit à sourire aussi.

Une fois les classes remontées, Etienne et sa classe étaient restés dans les jardins.
-Monsieur… S'étonna Adam.
-J'ai envie de voir à quoi on peut s'en tenir avec vous niveau combat.
-Nous ?! S'étonna Daniel.
-Pas vous ! Je sais qu'Adam se démerde et que toi tu assures à fond les ballons…
-Nan même pas vrai… S'étonna Adam.
-Si si c'est vrai… Acquiesça Daniel
-Chers élèves ! J'espère que vous avez vos Pokéballs !
Les élèves se regardèrent, surpris.
-Super ! Bon, terrain d'entrainement !
-M'sieur, vous devez avoir une réservation ! S'écria Daniel
-Laisse, Dan… Il s'en tape…
-Ah… Oh… Bon…

-Donc… Premier combat, mademoiselle Moore contre Adam.
-J'aime bien ton look ! Sourit Adam.
-… Et moi j'aime pas qu'on l'aime, mon look…
Karen regarda ses copines.
-Elle devrait sauter sur l'occasion, il n'a pas vomi en lui parlant !
Ricanements. Hannah soupira.
-Commencez !
-Migalos, Go !
-Riri, Go !
Adam sortit un Cacturne. Hannah hocha la tête.
-Ca j'aime bien…
-Il est cool hein ?
-Non, ça j'aime bien parce que les Pokémon Plante et Ténèbres se font laminer par le type Insecte.
Adam s'étonna. Daniel se frappa le front.
-Sécrétion !
Migalos envoya un fil sur la jambe de Cacturne, s'appuya dessus et sauta sur la tête du Pokémon.
-Maintenant, Piqure !
Migalos attrapa la tête de Cacturne, le mordit au sommet du crâne et le projeta vers le grillage.
-Woh !
Cacturne se retrouva à terre au fond de la cage. Adam soupira.
-T'as pas de chance avec ces cages, Adam… Marmonna Daniel.
-Oh toi, hein…
-Ok… Qui d'autre va passer à la casserole… J'ai bien envie d'opposer nos chefs de cliques. Dylan, Karen…
-J'veux pas.
Etienne regarda Dylan, surpris.
-N'importe qui mais pas elle. Je veux pas l'affronter.
Karen sourit.
-Je comprends. C'est dur de voir la défaite arriver tel un train…
Etienne regarda Dylan, intrigué.
-Je veux une justification qui n'emploie aucune grossièreté misogyne… Marmonna Etienne.
-Je n'ai pas envie de me battre contre elle. C'est tout. Si ça ne vous convient pas, je n'ai aucune justification valable à vous offrir.
-Contre quelqu'un d'autre alors… Marmonna le prof.
-Hmph… Non. Pas d'humeur à me battre aujourd'hui. Désolé.
Les autres commencèrent à bavarder. Etienne hocha la tête.
-Je comprends… Samuel…
Sammy s'avança.
-Vous aurez l'honneur d'affronter Paméla.
-Bwoooh…
-Hmph…
-Eh bien Paméla, votre popularité est à la hauteur de votre chevelure…
-Magnifique ?
-Artificielle !
Ricanements. Shahrukh approcha de Dylan.
-Tout va bien ?
-Ca va.
-Le prof va avoir des doutes… Ce matin tu avais…
-Je vais bien, rétorqua le musicien.
Juliette le regarda, inquiète à son tour.
-Ca va je vous assure ! Rassura Dylan.
-Ok, le choc des cultures : Pedro-les-jambes-poilues…
-Respectez le bermuda quoi…
-Contre Paméla-si-je-ne-suis-pas-belle-je-préfère-mourir !
-Si vous avez une meuf, sa vie doit être un enfer ! Soupira Karen.
-Je plains également ta meuf… Prêts ?
-Lombre, pète-lui la tête !
Le Pokémon sombrero sortit de sa Pokéball. Karen ricana.
-Hahaha ! C'est trop facile. Persian, Go !
Le chat se met face au Pokémon Eau/Plante.
-Persian, Aeropique !
Le Pokémon effectua un salto arrière et fonça vers Lombre.
-Oh-ho… Ca c'est intéressant…
-Pistolet à O !
Lombre parvint à arrêter la charge de Persian.
-Tranch'herbe !
Le Pokémon se contenta de repousser le chat ennemi. Karen soupira.
-Ca m'ennuie tout ça… Reflet !
Les Persian se multiplièrent.
-Attaque Tranche !!
Les chats se précipitèrent sur Lombre qui fut frappé de toutes parts. Le Pokémon s'écroula sans demander son reste.
-Et là je demande : Mais mon pauvre Sammy, que vous est t-il passé par la tête ? Je sais que c'est un chat mais Scoubidou pouvait peut-être le battre, vous avez à peine essayé !
-Boh… Euh…
-Mon cours n'améliorera pas vos capacités de dresseur, il ne fait que vous donner une ligne directrice. Comment ça se passe en sport ?
-J'aime pas le sport… Soupira l'adolescent.
-Pourtant l'entretien physique du dresseur est une nécessité, tout comme celle du Pokémon. Regardez Daniel, sa spécialité c'est la force brute. Et il est bien charpenté. Moi je suis juste un grand dadais mais j'assure parce que j'ai le mental qui compense. C'est une affaire d'équilibre.
-Vous venez de me traiter de crétin ?! S'étonna Daniel
-Non, de gros crétin balaise sans cervelle.
-Hm… Suis-je bête…
-Bref Sammy, je m'inquiète un peu pour vous. En revanche, Paméla vous m'avez… agréablement surpris.
-Y'a que vous qui êtes surpris…
-Et la prétention vous étouffe… Bon… Daniel, sur le terrain.
Daniel s'avança.
-Contre… Ludicolo.
-Ludovic…
-Plus vous me le rappellerez plus je vous surnommerais bêtement.
-Hmph…
Daniel prit une Pokéball puis sortit Phyllali. Ludovic soupira, l'air énervé et sortit un Machopeur.
-Joli match en perspective… Il est en cours d'entrainement ?
Daniel hocha la tête.
-C'est un Evoli de l'élevage Shepherd, un Foxtaillie entrainé spécialement pour l'évolution en Phyllali, fruit d'une portée favorable de deux Evolitions de haute lignée.
Les autres élèves s'étonnèrent ou sifflèrent de stupeur. Smirnoff sourit.
-Vous avez travaillé à la pension au sud de cette ville…
-Les gérants sont l'oncle et la tante de mon père.
-Oh… Ce sont des amis à moi, des gens très bien. (Se tournant vers les élèves) Vous voyez, ce Phyllali est ce qui se fait de mieux en matière de Pokémon plante. Ludovic, bonne chance…
-Phyllali, Balle Graine !
L'attaque se dirigea vers Machopeur.
-Poing-Karaté !!
Machopeur donna une série de rapides coups de poings, juste devant lui, à la manière d'un entrainement type Art Martial. Ce faisant, il écrasa les graines.
-Ca c'est le fruit d'un entrainement avec des balles de tennis… Marmonna Smirnoff.
-Il s'est entrainé à arrêter les projectiles avec un lanceur de balle automatique… Acquiesça Adam.
-Corps perdu !
Machopeur se mit à courir, esquivant les balles et sautant sur Phyllali.
-Vive Attaque !!
Phyllali esquiva par le dessous. Machopeur s'écrasa sur son ancien emplacement.
-Direct Toxik !
Machopeur raidit ses doigts qui se chargèrent de poison, puis il fonça vers Phyllali. Daniel soupira.
-Queue de Fer !
Se servant de sa queue comme d'une épée d'acier, Phyllali détourna la main empoisonnée et frappa violemment Machopeur au visage.
-Ouch…
-Maintenant, Phyllali ! Tranch'herbe !!
Le Pokémon agita la queue et envoya des feuilles coupantes. Machopeur fut repoussé et s'écroula. Ludovic soupira, furieux.
-C'était pas mal, Ludovic… Bonnes capacités sous-jacentes… Je vois de bonnes choses, et je comprends enfin pourquoi vous êtes ici…
Daniel s'étonna.
-C'était très bien aussi, Danny…
-Non, ça m'étonne que vous ayez vu un truc pareil, pour moi c'était un match classique…
-Ludovic Aimson, c'est la première fois que vous venez à l'école, n'est-ce pas ?
Les autres élèves s'étonnèrent de la déduction du professeur.
-Quoi, moi ? Non ! J'ai déjà... fait toutes mes classes !
-Avec les parents, oui… Mais en matière de dressage, vous êtes ce qu'on appelle un Autodidacte. Vous avez tout appris tout seul, vous n'usez pas de techniques conventionnelles apprises à l'école, ce qui explique que malgré votre fort caractère, vous n'ayez pas fait évoluer votre Machopeur alors que c'est très facile au demeurant. Vous ne savez pas, n'est-ce pas ? Comment Machopeur évolue t-il en Mackogneur ?
Ludovic sembla chercher.
-Euh… Niveau quarante… Euh… deux ?
Smirnoff hocha la tête.
-Retournez avec les autres. On s'occupera de votre cas plus tard.
-Vous ne devriez pas le signaler ?! S'étonna Adam.
-Désolé. Ca m'intéresse trop pour ça.
-Alors juste parce que ça vous intéresse vous allez garder un élève qui n'a jamais été en cours…
-Oui. Un ado qui a développé ses propres techniques c'est ce qu'il y a de plus intéressant pour un stratège. Match suivant, la revanche d'Adam dans la cage maudite… Contre Taj Mahal.
-C'est Shahrukh ! Grommela l'Indien.
-Mais tu t'es reconnu tout seul. Tu vois c'est pratique en fait.
-Hmph…
Adam se plaça face à l'élève.
-C'est parti !
-Muffin, go !
Ursaring apparut.
-Toujours aussi cool…
Shahrukh soupira.
-Parasect, go !
Smirnoff hocha la tête.
-Parents pharmaciens ?
-Apothicaires.
-Hm-hmm…
-Ursaring !! Tranche !!
Le Pokémon ours fonça droit sur l'insecte. Soudain Ursaring s'écroula.
-Ca je m'en doutais…
-Plaie-Croix !
Parasect s'apprêta à attaquer l'adversaire assoupi qui se releva, endormi.
-Qu…
-MANIA !!
Ursaring frappa Parasect qui se retrouva à terre, immobile et assommé.
-Je… Je…
-Jeune homme issu du sous-continent indien, vous avez commis une erreur gravissime. Vous pensez surement tous ici que Cran fonctionne avec du poison, une brûlure ou la paralysie… Mais ça fonctionne avec n'importe quoi, même du gel. Et cet Ursaring maîtrisait à première vue le combo Repos/Blabla Dodo, très intéressante au demeurant pour ce type de Pokémon. Et vous avez commis l'erreur d'endormir Ursaring. C'est bête. En même temps avec Parasect vous ne pouviez pas faire autre chose…
Soudain, les regards d'Adam et de Daniel se mortifièrent. Les élèves se raidirent.
-On passe au petit match suivant…
-Miranda des Lucha Libre contre Hulk « Smirnoff » Hogan… s'écria une voix féminine
Etienne se tourna brusquement vers Miranda.
-Ciel ! Vous voyez tous une sardine géante se diriger vers moi, l'air furax ?
-Vous n'avez pas le droit d'organiser un tournoi dehors sans autorisation ! Linus va vous incendier !
-Vous n'avez qu'à ne rien lui dire !
-Je ne peux pas, il va être au courant d'ici peu, Norbert va être mis au courant des présences de professeurs et…
Smirnoff soupira.
-Je vois… On continue.
Miranda leva les yeux au ciel.

-Ouah… Jolie maison…
Kenneth se tourna vers Miranda.
-Ne dis pas ça devant eux !
-C'est pour ça que je le dis avant, je le pense !
Kenneth frappa. Sa mère lui ouvrit.
-Kenny ! Ooooh !
-M… MAMAN ?!
-Entre mon chou !
Kenneth entra. Hildegarde manqua de fermer la porte sur Miranda.
-Maman !!
-Oh… Excusez-moi j'ai cru que vous étiez…
-Ne vous tracassez pas à trouver un qualificatif, madame. Je suis une amie de votre fils.
-Oh…
-Maman, Papa m'a dit que tu étais au commissariat !!
Hermann était assis sur le canapé, la main sur le front.
-Mais tu crois vraiment que ta mère serait gardée dans un commissariat miteux ? Non… J'ai été libérée provisoirement pour préparer ma défense. Maintenant que l'omerta sur le système éducatif a été levée, une affaire de biens sociaux me revient en pleine figure.
-Une affaire ?
-Mais maintenant que tu es là, tu vas pouvoir utiliser tes nombreux contacts dans l'administration pour me sortir de là !
-Maman, quel genre d'affaire ?!
-Oh un petit financement de rien du tout…
Miranda s'assit sur un fauteuil.
-Mademoiselle, excusez-moi, c'est un Louis XVI…
-MAMAN !
-Madame, excusez-moi, j'ai mal aux fesses…
-Kenneth, qui est cette femme infecte ?!
Kenneth regarda sa mère, le visage ulcéré.
-Papa m'appelle, en larmes, en me disant que tu vas aller en PRISON, et… Et quand j'arrive tu te permets d'insulter la femme que j'aime ?!
-Kenny…
-Laisse, Miranda… Tu vas me dire exactement ce que tu as fait ou alors je me tire et tu ne me revois plus.
-Kenneth Léonard Heine, je ne t'ai pas élevé comme ça !!
-…
-J'ai… Donné un pot de vin… A une association.
-D'accord… Ca se règle facilement, tu n'as qu'a te faire porter coupable, à justifier avec des notes de frais, faire passer ça en mécénat…
-COUPABLE ??? Sais-tu combien d'investisseurs je vais perdre ?!
Kenneth regarda sa mère.
-L'argent, toujours l'argent… Le plus marrant c'est que ton argent, cette fois, il va t'envoyer en taule.
-Kenny… Madame Heine, ce que votre fils essaie de vous expliquer, c'est que…
-Est-ce que cette bague est un cadeau que tu lui as offert ?!
Miranda regarda ses mains.
-Quoi… Non…
-Kenny, tu entretiens cette femme ?!
Kenneth secoua la tête, prit Miranda par la main et sortit.
-Kenneth, ça va, c'est rien…
Ils arrivèrent près de la voiture.
-Non, ça suffit ! Je sais même pas pourquoi je suis revenu…
Il se mit à pleurer.
-Je suis désolé…
-Ton argent ce n'est pas toi, Kenneth, tu… Tu vaux mieux que ça.
-Mais elle… Elle me rebalance tout…
-Je sais…
Elle pleura aussi, le choc d'avoir été rudoyée. Ils se serrèrent dans leurs bras.
-Kenneth…
Hermann Heine arriva.
-Mademoiselle, je tiens à m'excuser pour le comportement inqualifiable de ma femme…
-Ca va…
Elle essuya ses larmes.
-Kenny, ta mère ne t'a pas tout dit…
-Comme souvent, mais…
-Les policiers sont au courant pour la prise d'otages, grâce à la fuite…
Kenneth hocha la tête, sachant pertinemment qu'il en était à l'origine.
-Et ta mère aurait une complicité financière avec les syndicats.
Miranda regarda Kenneth qui tombait des nues.
-Maman…
-Et elle comptait sur toi pour…
-Elle peut, papa.
Kenneth hocha la tête.
-Elle peut compter sur moi.

-La nouvelle est tombée ce matin ! Hildegarde Heine, des compagnies Heine, s'est fait arrêter pour complicité financière dans l'affaire de la prise d'otages de Bourg Geon !
-NON !! LACHEZ MOI AVEC VOS SALES PATTES… KENNETH ! Kenneth mon fils…
Le regard de Kenneth était particulièrement froid.
-Kenneth, je t'en supplie !
-A cause de toi et de ta faim d'argent, mon meilleur ami a failli mourir.
Hildegarde s'étonna.
-Je ne te le pardonnerais jamais.
Miranda tenait le bras de Kenneth.
-C'est cette mijaurée qui t'a perverti, Kenneth ! Elle t'a mise contre moi ! Elle n'en veut qu'à notre argent Kenneth !!
Kenneth baissa la tête.
-Ca va aller ?
-Je viens d'envoyer ma mère en prison…
-Tu as fait ce qui te semblait juste…
-On part. Je ne veux pas rester une minute de plus…
-Attends, Kenneth !
-Quoi…
Il était au bord des larmes.
-On… On pourra revenir passer les fêtes avec ton père ? Il va se sentir seul, tu es sa seule famille…
Kenneth baissa la tête, embarrassé.
-Je…
-Kenny, je sais ce que c'est que d'avoir des parents merdiques, tu as la chance d'avoir un père convenable, j'ai vécu sans mes parents et crois-moi tu ne veux pas ça. On reviendra le voir ?
Kenneth hocha la tête.
-Ouais… Viens, on va déjà le soutenir.

-Etienne ! Sors de cette cage tout de suite !
Miranda regarda Kenneth qui était au dehors pendant que deux élèves s'affrontaient.
-Il ne veut pas sortir…
-Linus est sur le coup, il arrive !
-Han la tuile et pour finir c'est moi qui vais me faire engueuler… Smirnoff, vous sortez avec vos élèves…
-Etienne, tu sais que tu n'as pas le droit ! C'est une provocation ridicule, même pour toi !
Smirnoff soupira.
-Bon, on arrête les enfants. Papa et Maman ont dit qu'on arrêtait, alors…
Les élèves sortent de la cage. Kenneth vint voir Etienne.
-Tu… Tu nous fais quoi, là ?
-Rien… J'ai pas assez de place dans mon amphi pour organiser des combats… Linus le sait, mais…
-Etienne, Etienne, je sais que tu te moques des règles et de l'ordre établi, ainsi que des lois de la nature, mais tu n'es pas au dessus de ça ! Et surtout, non, dans tes pas il ne pousse point de fleurs roses !
-Ca va… Je voulais voir comment ils se battaient c'est tout…
-T'es sur que t'as pas plutôt voulu faire chier Linus ?
Etienne vit arriver Linus suivi de Norbert.
-Linotte et Nonosse, quand on parle du loup et de Lassie, Chien fidèle…
-SMIRNOFF, je vais vous étrangler !!
Etienne se mit à courir vers les élèves. Linus le vit passer devant lui.
-P… PARDON ???
-Etienne… Marmonna Kenneth en se tenant la tête.
Miranda pencha la tête sur le côté. Elle s'avança vers l'attroupement ou Smirnoff s'engouffrait.
-Adam !
-Ecartez-vous ! cria Daniel
Linus, Norbert, Kenneth et Miranda s'approchèrent. Adam et Etienne étaient autour de Dylan, à terre.
-Epaule démise ! cria Adam après un rapide examen.
Juliette, Shahrukh et « Motel » regardèrent leur ami à moitié inconscient. Etienne les regarda.
-Vous étiez au courant…
Juliette hocha plus ou moins la tête.
-Je contacte l'infirmerie… S'écria Kenneth.
-Non ! Cria Juliette. Ne prévenez personne ! S'il vous plait…
-Ne prévenir personne ? Savez-vous ou nous sommes, mademoiselle ?! Tonna Linus.
-Au troisième Reich, et Adolf ferait mieux de la fermer… Marmonna Etienne en palpant le front de l'adolescent.
Linus se tourna vers Etienne.
-Pardon ?! Que venez-vous de dire ?!
Daniel saisit le bras de Dylan qu'il garda tendu. Adam regarda Daniel.
-A trois ! Un !
Daniel remit le bras de Dylan en place avant le décompte. L'adolescent convulsa et cria. Miranda détourna les yeux face au bruit, et Norbert frissonna.
-Voilà… Ca va ?! demanda Adam.
-Ouais… Ouais…
Etienne l'aida à se relever. Juliette soutint son camarade.
-Tu vas à l'infirmerie. Tu dis à l'infirmière qu'il a… glissé, et fait une mauvaise chute, elle lui donnera un bête antidouleur et rien ne sera inscrit au registre.
-Ok !
-Si vous voulez rentrer vous avez mon autorisation.
-D'accord monsieur ! S'écria Juliette.
-Smirnoff, vous avez dépassé les bornes ! Cette fois je vous VIRE ! Norbert !
Norbert ne bougea pas d'un pouce.
-Norbert, venez lui notifier son ordre de licenciement !!!
Le fils de diplomate secoua la tête. Kenneth s'étonna.
-Je refuse, monsieur.
-Je vois, c'est une mutinerie…
-Je dirais plutôt que c'est un acte sensé. Mais je refuse de prendre parti dans cette histoire.
-Norbert, vous savez ce que je pourrais vous faire ?
Norbert soupira et partit de manière désintéressée sous les yeux effarés de Smirnoff, Kenneth et Miranda. Linus regarda Etienne.
-Nous en reparlerons !!
-Si ça vous chante…
Etienne se releva. Kenneth s'avança vers lui.
-Tu m'avais pas menti… Ce type est bien ton pote…
Etienne hocha la tête.
-Ca m'étonne autant que toi pour le coup, à vrai dire…

-Vous QUOI ?
Etienne hocha la tête.
-Je vous fais mes excuses. Ne faites pas retomber cela sur Mr Finsbury. J'ai voulu vous titiller. Ca ne se reproduira plus.
Linus hocha la tête.
-Content de vous l'entendre dire.
-Pour ce qui est de l'élève, je…
-Je me moque de l'élève. Ca n'est pas le fond du problème. Le fond du problème c'est que vous passez plus de temps à me provoquer qu'à vous occuper d'eux.
-… Pas du…
-Ecoutez, je peux comprendre que je n'ai pas vraiment l'adhésion de tout le monde ici… Je sais qu'on parle de moi partout dans les couloirs. Seulement… Je ne cherche pas à être aimé ou détesté. Je fais mon travail. C'est tout. J'ai pris l'habitude d'être détesté, c'est devenu… Une routine.
Smirnoff regarda le proviseur, étonné.
-Ca ne me fait rien, vos acrobaties pour m'énerver. Sur le coup ça m'énerve, mais qu'est-ce que vous en tirerez au final ?
Etienne hocha la tête.
-Je… Sais pas. Ca m'amuse, peut-être…
-Peut-être… Avant, vous faisiez ça parce que vous étiez malheureux. Je pouvais comprendre. Je connaissais votre cas, donc je ne pouvais pas vous en blâmer… Mais maintenant que tout est plus ou moins résolu dans votre vie, quel est l'intérêt ?
Etienne resta assez intrigué par cette leçon de morale.
-A fort, fort bientôt, Etienne, je l'espère.
-Hm… A plus…

Norbert se tenait devant la fenêtre à côté de la machine à café. Kenneth vint le rejoindre.
-Vous allez bien ?
Norbert soupira.
-Oui. Ca va.
-Vous voulez en parler ?
Norbert inspira.
-Linus m'a… Monté un plan pour que les professeurs me prennent en grippe.
-Je vois…
-Mais rien de grave, ça passera… Comment vous avez deviné que j'étais homosexuel ?
Kenneth soupira.
-Quand j'étais ado, les gens de ma classe on fait un pari pour savoir si je l'étais. La plus haute mise est montée à 1500 Pokédollars !
Norbert éclata de rire.
-J'ai été obligé de leur prouver le contraire en restant une heure dans une boîte de strip-tease féminin sans m'endormir… Donc je vois un peu le profil.
-J'aurais du essayer aussi, ça m'aurait évité des ennuis…
-Ne vous en faites pas je ne le dirais à personne. Surtout pas à Linus.
-Oh, il lui suffirait de peu de choses…
-Tout le monde cache des choses, vous savez… Je suis sous le coup d'une enquête administrative.
Norbert regarda Kenneth, étonné.
-Mes meilleurs amis et la femme que j'aime l'ignorent… J'ai fait quelque chose que je n'aurais peut-être pas dû faire et ma vie va partir en morceaux. Je dois faire face seul, sinon je vais entrainer du monde dans ma chute.
Norbert hocha la tête.
-Je suis désolé pour vous.
Kenneth hocha la tête.
-Ca ira. J'ai vécu pire.
Ils restèrent silencieux un moment.
-Etienne tient à vous.
Norbert regarda Kenneth, surpris.
-Je ne pense pas qu'il vous déteste. Il ne se comporte pas avec vous comme avec les autres.
-Vous croyez ?
-Allez lui parler, ça arrangera peut-être les choses.
Kenneth s'en retourna vers son bureau. Norbert sourit et regarda dehors.