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Smirnoff de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 04/08/2008 à 10:10
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:09

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

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030 - La vie est peut-être formidable
« Vernis qui craque, Asphyxie… Pied dans la Tombe. »

Aime…
Haine….
Haine….
Haine…. Aime…
Haine….
Et…Haine… Aime…

-Etienne non je t'en prie !!! Ne m'abandonne pas, pitié… Je t'aime aussi… Etienne…
-Excusez-moi…
-Tu vas t'en sortir, tiens le coup !! Je t'aime si fort mon pauvre Etienne…
-Eh-oh !
-Pardonne-moi d'avoir été aussi méchante avec toi parfois…
CLIC-CLIC…. PAN !!

Dehors, Kenneth grinça des dents. Il serrait Clarissa contre lui, alors qu'elle était tout comme lui apeurée.

Simple tir de sommation, en l'air, pour rien. Mais la peur fut réelle. « Ca fait plus de bruit que dans les films », se dit Richard.
Nathalie était mortifiée.
Toute sa vie elle avait éprouvé une fascination pour le gore, le violent, le grand-guignolesque.
Mais là, voir un homme se faire shooter en direct, en vrai, ça lui mettait les boules. Elle ne bougerait pas d'ici et tant pis si le gars derrière mate sous sa jupe.
Linda regarda vers Ryan.
-Qui êtes-vous, madame ?
-Moi, je… Je suis… Une belle idiote.
-Belle j'ai vu… Idiote, pour se précipiter sur un type sur lequel on vient de tirer alors que le fusil a encore… Des munitions… C'est du suicide.
-Vous pouvez bien me tuer, je m'en contre-fiche.
Nathalie et Richard regardèrent leur prof, Linda Trautmann, en train d'essayer de sauver l'homme qu'elle aimait. Elle sortit son miroir de poche et le cassa. Elle découpa le pull d'Etienne avec les fragments et libéra son torse. La blessure n'était pas jolie.
-Je dois… Fermer la plaie…
-Hors de question que je vous laisse le sauver. Je veux qu'il crève.
Elle retira le pull d'Etienne et le garda à côté d'elle. Elle le retourna sur le ventre.
-La balle a traversé… J'espère que rien d'important n'est touché… Oh… et si il a une hémorragie interne !
-Vous écoutez ce que je vous dis ? Laissez-le mourir !
-Jamais ! Vous devrez me tuer pour que je le laisse.
-Facile…
-Ryan…
Il se retourna vers son frère, agacé.
-Tu gâches le jeu, Marcus !
-Y'a pas de jeu. Ne te trompe pas de cible. Tu n'as rien après cette femme.
-C'est sa chérie ! S'il survit mais qu'elle meurt, il sera malheureux comme une pierre pour le restant de ses jours.
Linda fronça les sourcils.
-Ah bravo, quel courage, Mr le Syndicaliste !
-Je vous demande pardon ? Vous parlez comme ça au mec qui tient le fusil dans cette pièce ?!
-Tenir le fusil comme vous dites ne fait pas de vous un Dieu !
Ryan s'étonna.
-Je n'ai pas peur de la mort, Mr Price. J'ai vécu pire que la mort. J'ai vécu au bord d'une route pendant 10 ans, moi, monsieur ! J'ai failli en venir à me nourrir de ce que les gens jettent, moi, monsieur ! Si vous voulez jouer à qui a eu la pire vie, faites attention j'ai un FULL aux as et aux rois et je mise gros à chaque partie !
Elle retourna à la blessure sans un regard pour Ryan et paniqua.
-Je n'y connais rien… Si seulement j'avais fait médecine !
-Désinfectez !
Ryan chercha la voix. C'est Richard qui guidait Linda.
-Les tissus frappés… Se remettront d'eux même… Pour l'heure vous devez désinfecter la plaie afin d'éviter l'infection !
-Ok….
-J'ai autorisé quelqu'un à parler ? demanda Ryan.
Richard regarda fixement Ryan.
-Vous avez dit « Pas bouger », pas « Pas parler »… En plus y'a des otages qui papotent. Et vos Pokémon communiquent aussi.
-Tu veux mourir, toi ?
-Non.
-Non qu'il me répond… Tsss…
-Vous me laissez la guider ?
-Tais-toi.
Nathalie soupira.
-Elle va se mettre à chialer si on l'aide pas. Elle va vite vous faire chier.
-La ferme…
-C'est une chouineuse et elle est têtue comme une mule…
-Boucle-la, gros tas.
-Moi c'que j'en dis…
Ryan regarda la grosse fille à lunettes qui le fixait. Ces deux étranges gamins le firent soupirer de lassitude.
-Le petit va l'aider. Toi, la grosse, t'es trop vilaine.
-Et surtout j'ai aucune envie de bouger, vous me faites trop peur.
Ryan la regarda, se demandant si son ton était moqueur ou sérieux. Richard se leva et se dirigea très calmement vers Linda et Smirnoff. Ryan s'étonna de sa démarche de blanc-bec alors que le gosse venait quand même de lui tenir tête.
-Ok, écoutez Linda…
-Hm…
-La balle l'a traversé, il a eu beaucoup de chance.
-Quoi… ?
- Si une munition traverse la personne visée, elle n'aura pas cédé toute son énergie à la cible et donc n'aura délivré qu'une partie de son potentiel de dégâts. Le plus embêtant c'est si la balle à touché une autre personne après avoir traversé, ou si elle est restée à l'intérieur… Là ça peut être très grave… Vous comprenez ?
-Ou… Oui !
-Vous l'avez retourné sur le ventre c'est très bien : Il faut désinfecter par là ou c'est entré, et recoudre d'abord par là, parce que c'est la plaie la plus importante…
Richard s'approcha de la plaie, ce qui fit frémir Linda.
-J'vois pas à travers. Bon signe.
-Vraiment ?
-Ca commence à se refermer on dirait. Vous avez du désinfectant ?
Elle sortit de l'alcool à 90 % et une bouteille d'eau minérale.
-Super : Mélangez l'alcool à l'eau, ça va faire un super désinfectant !
-C'est vrai ?!
-Mais tout ne sera pas résolu pour autant… Vous avez de quoi coudre ?
-Dans mon sac oui…
-Béni soit l'inventeur du sac des femmes… Vous vous sentez de le recoudre ?
-Pourquoi, tu ne…
-Je ne sais pas coudre, Linda. Je suis un garçon !
-Oh mon Dieu… Je le ferais…
-Coudre les deux côtés de la plaie, évidemment…
-Bon sang… Je le ferais ! Ne t'en fais pas.
Richard vérifia le pouls.
-Le cœur est Ok… Il est résistant… Mais inconscient, le choc surement. Tant mieux, même dilué, l'alcool l'aurait fait hurler. Allez-y !
Linda inspira et commença à désinfecter la blessure devant un Ryan indifférent et froid, comme devant un épisode de série médicale rasoir ou on comprend la moitié des termes voire rien du tout.
Linda regarda le visage d'Etienne, inconscient. Les larmes revinrent.

Linda, 7 ans.
Elle était sale et en guenilles. Loin de la caravane, elle observait des Medhyena qui cherchaient à manger.
-Lily…
Elle se retourna. Son père l'appelait pour le repas. Elle se dirigea vers la caravane, sous un pont près du périphérique.
Linda s'assit à table. Sa mère, la mine triste mais déterminée, et ses deux sœurs, ainée et cadette, se trouvaient également autour. La plus grande a 17 ans, c'est Sophie-Laure. Elle était mature et travaillait déjà dans un fast-food. L'autre, Camille, avait 4 ans. La fillette était très discrète voire parfois absente mentalement, comme si par réflexe elle avait compris qu'il fallait s'évader.
Les parents de Linda, Jean-Bernard et Rose-Marie (Ils disaient souvent s'être mariés pour voir la tête du prêtre qui énumèrerait la série de noms composés), n'avaient pas fait exprès d'être pauvres. Jean-Bernard Trautmann était chef de rayon dans un grand magasin. Rose-Marie était couturière. Problèmes immobiliers, expulsion, retard de paiements avaient eu raison d'eux. Mais le père sentait qu'il pouvait remonter la pente. Linda en tout cas avait assez d'espoir pour ses deux parents réunis. Elle voulait qu'ils s'en sortent et elle savait qu'ils s'en sortiraient.
Un jour son père lui trouva une robe neuve dans une décharge. Sans lui dire exactement d'où elle venait, il la lui offrit. Cette robe, elle ne la mit que pour l'école. Quand elle arriva à l'école, Linda essaya de cacher sa pauvreté. Mais certaines filles avaient remarqué que ses cheveux étaient parfois sales. D'autres semblaient lui trouver une odeur étrange. Des soupçons s'alimentaient sur ses ongles et ses chaussures.
Il n'y a qu'une personne qui l'avait regardée normalement jusqu'alors et c'était son père. Linda vouait en son père une confiance aveugle. Elle l'aurait suivi n'importe où. Son père avait pourtant toujours ressenti une culpabilité terrible à faire vivre ses filles comme ça. Et un jour… Il tomba malade.
A partir de ce moment là, elle commença à perdre l'espoir. Cet espoir qui la maintenait en vie commençait à la quitter.
Dès lors elle commença à s'isoler des autres. Sa mère et ses sœurs la sentaient partir, glisser vers la solitude la plus retranchée. Et comme elle faisait de moins en moins attention, elle se fit suivre par un gamin de l'école qui découvrit le secret qu'elle ne voulait que personne ne découvre

-Eh !
-…Salut… Tu es…
-Moi c'est Jasper. Jasper Colin.
-Ah oui… Tu es dans ma classe…
-Ouais… T'habites où toi déjà ?
-…Dans le quartier nord.
-C'est pas vrai je sais ou t'habites en vrai ! T'es une clocharde !
-C'est pas vrai !
-Si même que tu te laves pas t'es toute crasseuse !
-Si j'me lave !!
-De toute façon, t'es qu'une pauvresse ! Je t'ai suivie en rentrant, tu habites une caravane.
-M…
Elle baissa la tête, honteuse. Le méchant garçon partit. Etienne avait vu la scène de loin. Il se rendit à son buisson. Le Chrysacier commençait à s'agiter. Il s'en saisit vite. Les bras chargés, il se dirigea vers les marches. Il posa le Pokémon au sol. La fillette releva la tête.
-T'es qui ? Qu'est-ce que tu me veux ?
-Chuuut ! Regarde !
La blondinette se pencha. Le Chrysacier gonfla, la poche s'éventra et laissa apparaître un magnifique Papilusion.
-Haaaan...
-Il... Il est beau hein ?
Le Papilusion se posa sur la tête de Linda. Elle regarda Etienne en souriant, mais il repartit
-Attends... Qui es-tu ?
-Euh... Etienne. Smirnoff.
-Ah... Tu es celui qui répond tout le temps en classe...
-Oui voilà... Tu avais l'air triste alors...
-Merci.
Etienne hocha la tête et retourna auprès de Kenneth. Linda regarda l'animal qui semblait lui sourire.

-Eh les gars !
Les autres garçons avaient investi une cage dans la récré. Les garçons semblaient empilés les uns sur les autres.
-Devinez ce que j'ai découvert sur Linda Trautmann…
Le fil de la Sécrétion d'un Papilusion atteignit son pantalon…
-Eh bah en fait…
Le pantalon se retrouva en bas des genoux de Jasper et tout le monde aperçut sa culotte.
-BWAAAAHAHAHAHA !
-JASPER T'ES TROP FORT !
-OUAHAHA !
-Mais… Mais c'est quoi… Qu'est-ce que…
-EN SLIP JASPER !!! HAHAHA !
-TROP FORT !
-IL EST EN SLIP-HEU ! IL EST EN SLIP-HEU !
Etienne et Linda ricanèrent dans le buisson ou ils s'étaient installés plus loin.
-C'était une super idée, Etienne.
-C'était un peu méchant, mais bon…
Linda embrassa la joue de son petit sauveur.
-…
Linda sourit.
-Tu es un garçon très gentil.

Etienne avait décidé de raccompagner Linda jusque chez elle bien qu'elle ait eu quelques réticences.
-Tu es sur que tu veux voir ça ?
-Ca ne me gêne pas…
-Moi ça me gêne.
-Mais si ça te gêne tout le temps ça ne cessera jamais de te gêner.
-Tu es si bizarre, Etienne. Les autres garçons n'oseraient même pas venir par ici.
En arrivant vers la caravane, Linda vit que son père était sorti, sur une chaise.
-P… PAPA !
Auparavant il pouvait à peine se lever depuis sa maladie.
La jeune fille courut dans les bras de son père, accompagnée par Papilusion. Etienne resta à l'écart.
-Papa !!
-Ca va mieux, ma grande. C'est… Un Pokémon ?
-Oui… C'est mon nouvel ami Etienne qui me l'a offert.
-Etienne…
Le père regarda le gamin timide qui était resté à l'écart. Linda lui fit signe de venir. Etienne s'avança, timide.
-Papa je te présente Etienne Smirnoff.
-Hm… Ca tombe bien, j'en ai jamais bu.
Etienne sourit.
-Qu'est-ce qu'il y a ? Ne t'inquiète pas, on a une vie très propre. Personne ne trafique rien ici…
-Papa… Etienne est un peu timide c'est tout.
-Oui… Je… Je suis désolé, c'est pas que…
-Je comprends. Ca fait forcément bizarre…
-Oui… Pardon de… Vous regarder bizarrement.
-Ca ne fait rien. Je préfère que tu t'en excuses plutôt que tu ne le fasses sans rien dire.
-J'ai été heureux de vous rencontrer. Linda, à demain.
-A demain, Etienne !
Il s'en retourna chez lui.
-Il est bien gentil ton copain…
-Oh oui, très gentil…

Quand il se fut assez éloigné, Etienne resta une bonne demi-heure sur le trottoir face au terrain vague près du périphérique à pleurer. Il n'avait jamais vu autant de misère concentrée en un seul endroit.

Environ deux ans plus tard, Linda vint toquer chez Etienne. Il ouvrit rapidement.
-L…Linda ! Ca doit bien faire deux semaines qu'on ne t'a pas vue à l'école !!
Il la serra dans ses bras.
-Il nous est arrivés quelque chose d'incroyable, à moi et à ma famille !
-Ah ?!

Ils marchèrent dans les rues de Mérouville.
-Ca a commencé par une nouvelle très triste : La mère de ma maman est morte !
-Oh… Désolé…
-Et puis après bizarrement… Tout le monde était heureux ! Parce que Grand-Mère a laissé un héritage. Ce qui fait que…
Ils arrivèrent devant une maison. Etienne écarquilla les yeux.
-Tu as…
-Eh oui !
Il lui sauta au cou, fou de bonheur pour elle. Elle était heureuse aussi.
-On fête quelque chose ?!
Le père de Linda arriva, heureux, avec des vêtements très propres.
-Mr Trautmann, je suis heureux pour vous !
-Et attends de voir qu'on l'attache à la voiture, ça va faire jaser tout le quartier !
Etienne et Linda ricanèrent avec le père.
-Linda, ta mère a besoin de toi dans la cuisine.
-Oui papa ! A tout à l'heure, Etienne !
-Oui…
Le père de Linda resta à côté d'Etienne.
-Tu trouves que j'aurais dû en acheter une plus grande ?
-Hein ? Euh… Non ! Non, c'est bien comme ça…
-C'est ce que je me suis dit aussi. J'avais de quoi en acheter une dix fois plus grande. Mais ca faisait treize ans, treize longues années que je vivais dans la fange avec ma pauvre femme dont j'ai eu peur cent fois qu'elle me quitte, et mes trois filles dont j'ai longtemps redouté la rancune.
Etienne regarda Jean-Bernard Trautmann qui était ému.
-On peut tout perdre d'un moment à l'autre. J'ai décidé de laisser de l'argent de côté. De rester modeste, de garder mon travail aussi. Tout peut partir en un instant, Etienne. La vie peut filer entre nos doigts... Mais parallèlement, l'espoir fait vivre. L'espoir c'est notre corde de secours à tous.
Etienne hocha la tête.
-Mais j'y pense… On ne t'a jamais invité à diner !
-Ah, euh… Non…
-Viens voir, mon grand. Je vais te faire visiter !


Jennifer faisait des massages cardiaques à Linus qui avait du mal à trouver son air.
-Moi qui n'ai jamais été douée en médecine…
Elle vérifia son front et son pouls. Chaotique.
-Réveillez-vous ! J'veux pas voir de macchabées aujourd'hui !! Pas aujourd'hui !!
-P…r…Quoi ?!
-Parce qu'aujourd'hui j'ai réalisé quelque chose !!
Elle continua à soutenir Linus dans sa respiration.
-Tu…es une…Heuuuuh… Brave fille…
-M'en tape de votre compassion à deux balles ! Je suis amoureuse, moi !
-De moi ?...
-Pas de vous, crétin ! J'aime un garçon dont je n'avais pas réalisé jusqu'à maintenant que je tenais tant à lui !!
-Quiii….Haeuuuh… Heuuu ?
-Il s'appelle Adam ! Et… Et c'est un sale mioche, une grande gueule, un… Un hypocrite et un lèche-botte, et il se moque des gens qui ne sont pas parfaits… Mais je l'aime énormément ! C'est un gentil garçon… Même si c'est aussi un gros con !
-Heuuuh… Huerh…
-Oh non !! Non ! Mais comment on soigne un truc pareil sans inhalateur !!!
-Heuuuuuuu…G…
-Ah non ! Pas les « G-g-g » ! C'est insupportable !
-Gggg…Graaaa…
-En plus le seul cadeau qu'il m'ait jamais offert c'est cette boîte de bonbons à la c…
Elle regarda la boîte de bonbons à l'Eucalyptus qu'Adam lui avait donné. Sur la boîte, un sigle rigolo disait :
« Dégage les bronches et aide à la respiration !! »
Elle ouvrit la boîte et frotta les bonbons autour du nez de Linus. Elle lui en fit sucer quelques uns.
-C'est bon pour ce que vous avez ! Allez ! Rassurez-vous c'est… Suisse ! Evidemment… Respirez profondément maintenant… Régulièrement ! Inspirez… Expirez !
-Aeuuh… Ca… Ca va…Hhhh…
-Linus…?
-Ca va mieux… Jeune fille…h…. Vous… M'avez sauvé…
-Ouaouh… C'était digne d'Urgences ou Docteur House !
-Pas vraiment mais… Vous avez fait ce que vous pouviez…
-…enfoiré va !

Linda coupa le dernier fil avec ses ciseaux. Elle avait tout comme Richard les mains couvertes de sang. Ils pansèrent la plaie cicatrisée avec des Kleenex humides. Elle s'épongea le front.
-Il va mieux…
-Non pas encore, s'écria Richard. Il est tombé et a une blessure au front.
-Ou ça…
Richard fit baisser sa tête à Linda.
-Hein ?
-Linda, on peut s'en sortir.
-Comment ça ?
-Je sens un truc pas net avec le type derrière Ryan…
-Marcus ?
-Ouais… Il n'a pas bougé, et surtout… Il a dit en revenant qu'il n'y avait personne…
-Et ?
-Et c'est pas vrai, y'a Jennifer qui est là bas, peut-être même avec Adam, et surtout c'est une infirmerie improvisée.
-Maintenant que tu le dis… Eh on aurait pu emmener Etienne là bas !
-Ryan ne nous aurait pas laissé…
-Oui… Mais maintenant que tu le dis, une collègue à nous, Miranda, n'est pas là non plus…
-Donc Marcus ne suit pas à la lettre le plan de Ryan…
-Ils sont frères, non ?
-Hmm…
Ryan s'impatienta.
-C'est long pour une simple bosse…
Linda se releva.
-Oh oui… Désolés ! Dites-moi, Ryan, Marcus est bien… Votre frère ?
Ryan pencha la tête.
-Oui… Pourquoi cette question ?
-Pourquoi il vous aide pour cette prise d'otages ?
-Et pourquoi vous voulez savoir ça ?!
-Je… M'intéresse à vous.
-Hmm… Il a le savoir-faire militaire. Et c'est mon grand frère, il a intérêt à m'aider.
-En fait ce n'est pas tant ça qui m'intéresse… C'est surtout… Pourquoi impliquer votre famille dans cet acte… Si vous avez tenu, vous personnellement, à améliorer la réputation de votre famille ?
Linda était épuisée, le visage ravagé par les larmes, et elle était nerveusement brisée, mais elle tenait le coup, pour ne pas lâcher Richard et Nathalie qui observaient la scène, calmement.
-Bonne question. Question qui mériterait que je vous plombe la tête…
Linda déglutit.
-Mais en fait…
-Bonjour !
Ryan se leva et tendit son fusil. Marcus tendit sa mitraillette. Linda se retourna, surprise vers…
Sherman, les mains en l'air, qui était apparu par une ouverture au fond de l'accueil.
-T'ES QUI ??? TU VIENS D'OU !
-Du calme ! Je suis Sherman Cumberdale ! Bonjour.
-Sherman…
-Salut Linda. Messieurs…
Ryan se tourna vers son frère.
-Enfoiré !! Tu devais vérifier toutes les pièces !
-C'est ce que j'ai fait !!
-J'étais caché ! Dans un placard. J'étais dans les cuisines des employés.
Ryan regarda Sherman.
-Mais je vous reconnais… Vous êtes bien… Ryan Price ? Le chef du Syndicat ?
Ryan s'étonna.
-C'est moi en effet… Etonnant que vous me connaissiez si bien…
-En fait une amie m'a parlé de vous… Mel… Melinda…
-Melinda Lange ?
-C'est ça ! Melinda Lange ! Elle s'est syndiquée en même temps que moi, et elle m'a parlé de vous. De votre courage !
-Merci… J'ai fait ce que j'ai pu.
-Je suis syndiqué aussi, vous voyez ! Vous voulez voir ma carte ?
-Oh… Euh, oui !
Gardant une main en l'air, il sortit sa carte. Ryan sourit.
-Ah… En effet…
Sherman regarda Linda et Richard autour d'Etienne, sur le dos, blessé.
-Oh… Vous avez tiré sur Etienne… Enfin quelqu'un a osé !
Ryan sourit et hocha la tête.
-Il l'avait bien mérité…
-Vous n'êtes pas le premier à le dire…
-En…Enfoiré, va…
Linda écarquilla les yeux de surprise.
-ETIENNE ! Tu es vivant !!!
-Bah ouais… Chu solide…
Ryan soupira.
-Va falloir que je lui tire à nouveau dessus… Dur.
-On peut discuter, Mr Price ?
-Pourquoi vous voulez discuter ?
-Oh, comme ça…
Sherman vit les appareils d'Etienne brisés aux pieds de Ryan. « Il a eu envie de détruire sa vie… ». Il aperçut également les Pokéballs entreposées.
-Venez-vous asseoir…
Sherman s'assit sur la chaise ou était précédemment Etienne. Linda porta la tête d'Etienne et l'embrassa.
-Etienne, j'ai eu tellement peur…
-Linda… Tu n'as rien ?
Linda s'étonna.
-Espèce d'abruti !! Tu viens de te prendre une balle !! Tu te souviens ?!
-Tu vas bien ?
-Oui crétin mais je me suis fait un sang d'encre !
-J'ai mal…
-On t'a soigné en catastrophe…
Ryan et Sherman se firent face.
-De quoi voulez-vous parler ?
-… Vous avez créé les syndicats de professeurs à Hoenn, c'est ça ?
-Oui…
-Il y a combien de temps ?
-….Environ… 10 ans maintenant.
-D'où vous est venu l'idée ?
-Mon professeur préféré s'est fait licencier sur des accusations fausses. L'administration l'avait lâché et n'avait reçu aucun soutien. J'ai décidé que l'éducation au dressage ne serait plus un coupe-gorge pour les professeurs.
-C'est vrai que c'est dur…
-Votre administration est remplie de connards arrogants et supérieurs qui pratiquent l'obscurantisme à grande échelle ! Les parents ne savent presque rien de ce dans quoi leurs enfants s'engagent en partant en voyage itinérant !
-Je vous avoue que ça m'a beaucoup turlupiné aussi cette administration. C'est un danger public, je dirais. Vous vous rendez compte qu'on a même des lignes sécurisées en cas de problème, pour éviter que tout ne soit découvert par la presse et la famille ?
-Je sais, oui ! Ca me scandalise tout ça !! C'est pour arrêter cette machine folle que j'ai décidé de créer les syndicats afin de protéger les professeurs contre l'infamie de ces monstres d'administrateurs !! Il y a dix ans que nous fonctionnons, et nous avons des bases solides, et l'administration commence à avoir peur de nous !
« Il parle au présent… Il commence à perdre la raison… Il envisage peut-être aussi une échappée… »
-Ouais. Vous voyez, mon collègue, que vous venez de shooter…
Linda regarda Etienne puis regarda Sherman.
-Ouais… cette raclure…
-Il aurait bien eu besoin de vous…
-Ah oui ?
-Ouais. Il y a quelque temps, un de ses élèves a disparu… Dans la forêt.
-C'est regrettable…
-Cinq jours de recherche, et puis un jour on l'a retrouvé, mais trop tard, le nom d'Etienne Smirnoff était sali…
Linda regarda tristement son Etienne.
-S'il avait fait appel aux syndicats, nous aurions pu l'aider, mais il s'est entêté à nous ruiner la…
-Ca s'est passé il y a dix ans, en 1998.
Le regard de Ryan tiqua. Etienne plissa les yeux. Marcus pencha la tête. Linda ne comprenait pas ce blanc de la part de Ryan.
-Vous vous êtes fondés un mois plus tard.
Ryan agita la bouche dans un balbutiement muet.
-La police avait commencé à s'intéresser à vous, depuis quelques semaines avant Septembre, car elle s'était interrogée sur vos actions coup-de-poing dans les universités…
Linda comprit soudain, choquée.
-Oh…Mon…
Etienne regarda le plafond, complètement estomaqué par ce qu'il était en train d'entendre. Richard n'avait pas saisi.
-Vous voulez mon avis, Ryan ? Vous avez retenu le gamin de Smirnoff en otage pour faire tomber un brave enseignant. Tout le monde a été choqué par ce qui est arrivé à Etienne, d'abord parce que c'était grave, et surtout parce que c'était le meilleur de sa promotion et qu'un gars aussi doux et gentil ne pouvait décemment pas perdre un gosse aussi bêtement !
Les yeux de Ryan s'injectèrent de sang.
-Ce n'est pas… possible !!!!
-C'est très plausible au contraire.
Marcus grimaça.
-Ryan, c'est vrai ce qu'il…
-TAIS-TOI ! T…T… TAIS-TOI !!!
-Alors maintenant, expliquez-moi pourquoi vous en voulez à Etienne d'avoir détruit votre vie alors que c'est vous qui avez commencé, dans le seul but de servir vos intérêts ?
Ryan regarda Sherman.
-Tu veux savoir pourquoi ?
-Ca m'intéresse, en effet ?
-Bah voilà ta réponse…
Il braqua le fusil droit sur le cœur de Sherman.
-OH NON !!!! Cria Linda
Etienne observait, interdit…

PAN !!

Kenneth, Clarissa, Adam et Daniel étaient devant le centre. Le coup de feu les fit sursauter.
-Oh non…
Des cris succédèrent à l'intérieur. Les policiers se regardèrent.
-Ca tourne à la boucherie…
Kenneth regarda les policiers, les yeux froncés. Ras le bol de cette inaction imposée par le ministère.
-CE… C'EST TOUT CE QUE CA VOUS FAIT ???
-On n'a pas de contact avec les otages, on ne sait rien…
-ALORS NE DITES PAS QUE CA TOURNE A LA BOUCHERIE, SOMBRES TACHES !
-Kenneth !!! Cria Adam
-Arrêtez Mr Heine !! Souffla Daniel en écartant le CPE qui allait frapper les policiers
-Ca suffit… J'en ai assez entendu !!!
Il alla à sa voiture. Adam, Clarissa et Daniel le suivirent.
-Qu'est-ce que…
-Les enfants, vous ne le savez peut-être pas, je suis un grand collectionneur d'appareils radio, phonographes, mange-disques, vu que je suis passionné de rock, récent comme ancien.
-Et alors ? S'étonna Daniel
Il sortit un radio-émetteur.
-Allo ? Puis-je avoir le centre de presse de Poképolis ? C'est pour signaler une prise d'otages ! Vous n'avez pas à savoir qui c'est…
Les trois élèves se regardèrent, ne comprenant pas vraiment.

La chaise de Sherman retomba en arrière. Il s'effondra, raide mort, inanimé, la poitrine en sang.
-Ca t'apprendra à m'apprendre ce que je dois faire !
Linda tenta d'aller vers lui mais Richard la retint.
-C'est fini !! Restez-là !!
-Non… Non !! Il… Non…
Etienne était mortifié. Son pire ennemi venait de mettre à jour le complot dont lui avait fait l'objet. Et de mourir pour ça.
« Sherman… »
Linda se remit à pleurer.
-Ca ne devait pas se passer comme ça… Ca aurait dû être une journée normale… une belle journée…
Etienne se releva difficilement. Ryan rechargea son fusil, mais un autre bruit de chargeur se fit entendre. Ryan se retourna vers son frère.
-M….Marcus ?!
-Ryan… Tu as vraiment fait ça ? T'as enlevé un enfant juste pour susciter une panique en ta faveur ?!
-Il le fallait ! Je t'ai expliqué…
Etienne se leva. Linda le regarda, éberluée. Il la regarda.
-Aie une belle vie. Trouve un homme bien.
-Etienne ?!
-Aie beaucoup d'enfants… « Sa mort ne restera pas impunie… Adieu tout le monde… Mes élèves, je suis désolé… Kenny… Tous les autres… »
-Mais… Etienne…
Ryan fronça les sourcils.
-Moi j'avais besoin de faire ça ! Pour sentir que j'avais une utilité dans ce monde ! Tu comprends ?! Pour sentir que je pouvais aider…
-Tu veux comprendre quelque chose, toi ? J'ai fait couper des routes avant de venir.
Ryan regarda Marcus, éberlué. Linda, Richard et Nathalie semblèrent surpris.
-QU…. QUOI ???
-Pour éviter qu'il n'y ait trop de monde ici quand on attaquerait. J'ai demandé à mes gars de faire sauter les voies de communication principales pour éviter que trop d'enfants ne soient blessés.
-Mais… Je ne voulais pas blesser des enfants, juste zigouiller cet enfoiré !
-Ce que tu lui as fait à cet enfoiré, c'est bien pire que ce tout ce qu'il a pu te faire. Tu te rends compte que tu as enlevé un enfant ?! Tu as manipulé des gens, brisé la carrière d'un homme, utilisé la peur…
-Je ne voulais pas ressembler à PAPA !
Marcus cria plus fort :
-T'es en plein dedans, pauvre con ! Enlèvement, manipulation, peur, usage de la terreur à tes fins, dommages collatéraux ! Ca c'est la définition du TERRORISME !!
-Gnnnnn…
Ryan allait tirer sur Marcus, mais…
-PRICE…
Les frères se tournèrent vers Etienne, debout, entouré d'Erwan, son Capidextre.
-Un mouvement et…
Il désigna Simon, le Foretress, aux pieds de Ryan.
-Lui il explose.
-Ah ouais ? Noctunoir !!
-Simon, Destruction !…
Mais Foretress n'explosa pas : Y'avait comme une moiteur dans l'air. Etienne se couvrit et s'étonna. Ryan pointa son fusil mais il était déchargé. Marcus tenta de pousser son frère mais Noctunoir le repoussa.
Ryan sortit un revolver caché dans sa poche arrière. Deux balles fusèrent dans le ventre du prof qui fut repoussé en arrière sous les yeux de son premier Pokémon.
-ETIENNE !!!
-YIIIIII !!! Cria Nathalie en se cachant les yeux. Les autres otages hurlèrent également.
Ryan se tourna vers Linda, prêt à la tuer, lorsque soudain, Ryan fut frappé par une chaise pliée.
-ARGH !
Jennifer lâcha son « arme ».
-Ca c'est pour avoir tiré sur mon prof ! Berceuse !
Lippouti avait endormi les Pokémon de la pièce. Linda soupira de soulagement. Ryan entreprit de se jeter sur Jennifer mais un dernier tir l'arrêta en pleine épaule. Jennifer recula et tomba sur les fesses.
Marcus venait de tirer sur son frère.
-P… Pourquoi, Marcus ?!
-Parce que ce que tu as fait est mal. Tu as tué un homme. Je pensais que tes motifs étaient justes, mais en fait je me suis trompé… Notre lien fraternel m'a poussé à… Je croyais t'aider mais en fait je n'ai fait qu'aider un fou-furieux…
-M…Marcus…
Il tua son frère d'une balle de plus dans le cœur sous les yeux des otages, effarés qu'on en vienne à une extrémité pareille. Le grand militaire semblait lui-même choqué d'en être arrivé là. Il regarda Smirnoff, blessé presque mortellement, Sherman, mort, Linda, couverte de sang, Jennifer, exténuée, Richard, frissonnant et Nathalie qui se cachait les yeux, folle de terreur. Les autres otages étaient soit effrayés soit béats de stupeur.
-Ce faisant je me suis également trahi en tant que militaire servant mon pays… Je vous demande pardon à tous…
Il pointa son arme sur sa propre tête, ferma les yeux et appuya sur la gâchette pour en finir alors que tout le monde hurlait pour qu'il ne le fasse pas...



….



Après ça, les souvenirs de tout le monde étaient flous. Les Pokémon, vulgairement utilisés comme des armes, partirent d'eux-mêmes. Adam comprit mieux ce que disait Smirnoff à propos du cas de Blyth Gordon : Les Pokémon ne sont pas des armes et ils ne réfléchissent pas dans l'optique de tuer ou de faire le mal, juste de servir leurs abrutis de maîtres.
Clarissa et Daniel semblaient soulagés que tout soit fini. Tous attendaient que les otages fassent leur sortie après l'entrée des secours.
Etienne sortit les pieds devant, sur un brancard, avec un masque pour respirer et quelques bandages rapides. Blessé mais vivant. Adam se précipita vers lui, en larmes, fou d'inquiétude. Il criait, mais Jennifer vint le rassurer tout en suivant le brancard. Elle serra Adam contre elle alors qu'il était heureux de la revoir aussi. Etienne avait les yeux ouverts, et il regardait les gens, déplacé sur un lit à roulettes. Il voyait les gens de façon étrange, dans le feu de l'action. Des parents retrouvaient leurs enfants, des professeurs retrouvaient leurs élèves. Lui il sentait quelque chose qui s'accrochait à lui : Linda lui tenait la main, mais Etienne la lâcha, car il ne voulait pas trop qu'elle reste plus avec lui, elle devait déjà être assez commotionnée comme ça. Elle se retourna. Richard et Nathalie vinrent la serrer dans leurs bras. Nathalie fondit en larmes sous la pression retombant, mais Richard la rassura à son tour. Linda se releva, secouée. Les autres otages sortirent, Linus, les infirmières, les profs, les élèves… Elle aperçut Daniel et Clarissa qui cherchaient du regard. Elle baissa la tête, fermant les yeux douloureusement. Elle alla vers eux, s'agenouilla et commença à leur expliquer. Clarissa commença à hurler et à pleurer. Daniel secouait la tête, n'y croyant pas, ne voulant pas y croire. Linda pleura avec eux, les laissant pleurer sur elle. Kenneth s'avança. Il ne trouva personne pour lui dire si Miranda était vivante. Il paniqua.
Soudain, Kenneth vit les pompiers sortir une femme, debout, un peu secouée. Il écarquilla les yeux et se mit à pleurer. Il se jeta à son cou et l'embrassa de toutes ses forces, l'étreignit de tout son cœur et lui cria mille mots d'amour. Elle se sépara de lui et désigna Smirnoff. Kenneth secoua la tête et regarda Miranda qui hocha la sienne. Elle l'emmena en lui tenant la main. Kenneth regarda son ami droit dans les yeux, et Etienne ferma les siens et se mit à pleurer. Kenneth était fou de joie. Il regarda vers Linda et les élèves de Sherman. Un autre regard vers le centre lui fit comprendre qu'il y avait eu des morts… Et parmi eux… Il ferma les yeux, comprenant. Il s'avança vers les enfants et Linda. Il prit la petite Clarissa contre lui, retournant dans son rôle de CPE. Miranda prit Daniel avec elle et somma Linda de rejoindre Etienne qui avait besoin d'elle. Linda se précipita vers l'ambulance. Elle regarda Jennifer et la serra dans ses bras car elle lui avait sauvé la vie, et ne pouvait pas ne pas l'en remercier. Linda regarda ses élèves qui hochèrent la tête. Elle monta dans l'ambulance avec Etienne.
L'infirmière adressait les premiers soins. Etienne lança un regard vers dehors. Adam et Jennifer étaient émus, mais contents de le voir vivant. Richard et Nathalie l'observaient. Kenneth et Miranda tenaient les élèves de Sherman. Les portes se fermèrent et l'ambulance partit vers l'hôpital du Bourg Geon…