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Smirnoff de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 03/08/2008 à 17:01
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:09

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

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029 - Dernier entretien
« Dedans, tout n'est que faille,
Ton cœur de cristal
Se brise au moindre éclat
De rire et de larmes.
Aux morts qu'importe l'été… »


-J'aime le Disco, tu aimes le Disco, lalalalala !
Kenneth était tranquillement en train de suivre les détours en écoutant les Scissors Sisters.
-And I don't feel like dancing nanananananana…. Nanananan No Dancing Today…
Kenneth arriva vers le centre Culturel. Il aperçut les voitures de police, l'attroupement. Il regarda l'inhalateur sur la banquette arrière, le bouquet de fleurs pour Miranda, les chocolats pour Linda et la cravate pour Etienne. Des petits cadeaux, pour célébrer trois mois d'amour et deux longues amitiés. Il était d'excellente humeur. Il regarda dans le rétroviseur son propre visage se décomposer. Il sortit de la voiture, tremblotant.
-Monsieur Heine !!
Adam lui fonça dessus. Il le regarda.
-Monsieur Heine !! C'est… C'est une prise d'otages !!
-Quoi ?!
Sherman arriva.
-Etienne, Linda, Jennifer et les loupiots de Linda sont dedans.
-M… Miranda…
Sherman baissa la tête.
-Aussi…
Kenneth secoua la tête, fou de terreur.
-C'est pas vrai… C'est pas…. Possible !!
-Ils ont attaqué à 13h30. Avec Adam on a vu quelques uns de leurs coéquipiers quitter le bâtiment vers 14h00. Ils ont utilisé des gens pour maîtriser les otages. Ils doivent avoir un moyen de tout contrôler.
-Mon… Meilleur ami, ma meilleure amie et la femme que j'aime… Sont… là dedans ?!
Adam regarda tristement Kenneth.
-Pourquoi… Que… qu'est-ce que j'ai fait pour ça !!
Adam regarda Kenneth, abattu, et se serra contre lui.
-Vous en faites pas, m'sieur… Ils vont s'en sortir. J'en suis sur.
-Kenneth, tu vois quel est le problème, n'est-ce pas ?
Il regarda Sherman.
-Etienne ne peut s'empêcher de balancer des saloperies… Miranda, de ce que j'en sais, pas loin d'être pareille, Linda est incapable de gérer une situation stressante sans exaspérer tout le monde avec son côté alarmiste. Nathalie Kane est insupportable pour le commun des mortels, Jennifer est un radis au niveau social et Richard est toqué.
Kenneth hocha la tête, les yeux fermés.
-Ils ne pouvaient pas se retrouver en pire situation. Il faut agir.
-Agir ?!
Kenneth regarda le centre. Des Smogogo flottaient dans le jardin du Centre, des Grotadmorv étaient collés à la maison. Des Ninjask étaient postés à des endroits stratégiques. Un Rhinastoc gardait l'entrée principale.
-Merde… Merde… C'est des pros ! Regardez… Mines flottantes avant l'entrée. Très puissantes ! Un Smogogo qui explose c'est… Un pâté de maison rasé ! Caméras de surveillance mobiles ! Le bruit d'un Ninjask faisant crisser ses élytres provoque le crissement des autres ! Gardien surpuissant à l'entrée ! Si ce truc vous tire un boulet dessus, au pire vous finissez en fauteuil ! Et surtout…
Il désigna les Grotadmorv.
-Ces trucs… Explosent aussi… Et libèrent un gaz en explosant… Très nocif…
-Calme-toi…
-Ils vont tous mourir…
-Mr Heine, non…
-Ils vont tous…
Sherman le gifla.
-La ferme, Kenneth ! Vous êtes un homme intelligent et sensé ! RESSAISISSEZ-VOUS !!
-Je peux pas…
Sherman aperçut un bus arrivant à l'arrêt.
-Quels cons… Mais quels cons !!
Il se précipita vers la police.
-Qui est le responsable ici ?!
-Qui êtes vous ?
-Je suis Sherman Cumberdale, j'étais dans ce bâtiment avant la prise d'otage !
-Vous avez donné un témoignage ?
-Oui, seulement vous n'avez pas coupé la circulation, ni informé les transports en commun, les gens, ni les médias !
-Oui, nous sommes mandatés par le ministère de l'éducation. Secret professionnel !
-Les ordures…
Sherman retourna auprès des autres, désormais accompagnés de Clarissa et Daniel. Il y avait des tas d'élèves impressionnés par le dispositif mis en place. Certains essayaient d'appeler leurs parents sans succès. Nombre de photos furent prises.
-Monsieur !!
-Que se passe t-il ? Demanda Daniel
-Prise d'otage. Jennifer est concernée.
-Oh non… Geignit Clarissa.
-Mr Smirnoff et Mlle Trautmann sont là dedans, avec Nathalie et Richard…
-Oh non… Marmonna Daniel.
-Il faut qu'on réagisse à la place de la police.
Kenneth soupira.
-Bien sur, Sherman ! Bougre d'andouille… Foncez à travers les mines, je me fais hélitreuiller sur le toit !
-On peut éviter les explosions.
Tout le monde regarda Sherman, surpris.
-On peut éviter les Ninjask.... On peut éviter le Rhinastoc sans problème… Un détail seul me reste à régler et un d'entre nous pourrait, je dis bien, pourrait, tenter une intrusion. Vous me suivez ?!
Kenneth, Daniel, Adam et Clarissa s'étonnèrent de la réactivité de Sherman.

Noctunoir, Maganon et Kabutops.
Ryan Price.
Voilà ce qui entourait désormais les otages à l'accueil. Ryan attendait Marcus.
-Une fois Marcus de retour, si quelqu'un connait Etienne Smirnoff, il aura intérêt à se dénoncer. Si personne ne le connaît… Tout le monde risque de mourir ! Ce serait tellement dommage… Je deviendrais un meurtrier de masse ! Et si j'arrive à en réchapper… Je me lancerais dans une carrière de tueur en série… J'aurais un mode opératoire et les policiers devront trouver les réponses... Cool, non ? Toi la grosse !
Il regardait Nathalie.
-Tu connais un Etienne Smirnoff ?!
Elle secoua la tête. Linda frissonna.

Marcus poussa la porte du gymnase. Il arma sa mitraillette. Jennifer releva la tête.
-Que…
Les infirmières se retournèrent, surprises. Il s'avança et les assomma de rapides coups de crosse d'arme. Les Leveinard, effrayés, reculèrent vers le fond de la grande pièce. Jennifer frissonna. Marcus croisa son regard.
-Non… Non…
Jennifer se mit à pleurer.
-Pitié…
Marcus ne dit rien et lâcha un Vacilys. Il sortit de la pièce sans un mot de plus. Linus dormait.
« Quel enfoiré ! J'aurais pu crever et lui il pionce !! »
Elle s'assit et commença à ramper vers les infirmières. Soudain, Vacilys dessina un cercle de Suc Digestif qui l'empêcha d'aller plus loin. Linus ronflait. Elle soupira et entreprit de le réveiller rien que pour l'embêter.

Marcus arriva de son pas nonchalant.
-Alors ?!
-Personne d'autre dans le bâtiment. Tout est vide.
En fait il avait repéré Jennifer et Linus. Et cette porte cassée en bas, dans les coulisses de la salle de conférence derrière laquelle il y avait…
-Bien… Scrutons notre public… Quelqu'un connaît Etienne Smirnoff ? Toi le morveux à lunettes avec ta meuf en surpoids !
Richard regarda Nathalie, tremblante.
-Oui ?
-Tu connais Etienne Smirnoff ?
-Non. Pas du tout.
-Tu mens… Je vois que tu mens… Tu as peut-être été son élève… Peut-être que tu es…
Linda allait se lever, excédée qu'il s'en prenne à ses élèves…
-C'EST MOI !
Ryan regarda Etienne qui s'était levé.
-Salut, Ryan.
-Toi… Oh toi…
-Je suis… Content de te voir.
-Si tu savais ce que j'aimerais te faire… A cet instant… Tu serais moins content.
-Je me doute, je me doute bien... Tu veux qu'on discute ? Je suis sur qu'on peut discuter au calme. Hein ?
-Non… Je veux te cribler de balles… Tu as gâché ma vie…
-Tout ce que je voulais c'était garder mon travail. La même chose que toi !
-Ferme-là.
Linda baissa la tête, pleurant presque.
-Viens t'asseoir sur cette chaise… Face à moi
-Ryan…
-Quoi, Marcus ?
-Tu n'as pas besoin de ton arme pour discuter avec lui.
-Marcus, tais-toi. Tais-toi…
Etienne s'assit.
-Ne faites pas de mal aux gens qui sont retenus ici.
-Tes élèves sont là ? Des élèves à toi ? Regarde, et dis-moi.
Etienne se retourna doucement. Il observa les gens.
-Quelle belle vue j'ai de ta nuque…
Le sang d'Etienne se glaça.
-Je pourrais te tuer… Tirer là entre les vertèbres…. Tu serais mort sur le coup, oui !
-Il n'y a aucun de mes élèves. Parole d'homme.
Ryan était effrayant. Il parlait lentement comme un psychopathe. Avec une voix inhabituellement sifflante. Les otages étaient tétanisés. Ryan posa son arme à côté de lui et regarda Etienne. Linda lançait un regard discret et triste vers les interlocuteurs. Les yeux verts du syndicaliste rencontrèrent ceux, noirs du professeur.

-Je… Je t'aime.
Il le regarda, semblant attendre une réponse. Mais en face, pas de réponse. Il baissa les yeux et sembla indécis.
-Je t'aime beaucoup… Je sais que… Je ne suis pas parfait… Nan ça c'est nul !
Etienne Smirnoff soupira devant son miroir, dans la salle de bains, avant de se brosser les dents. Il avait seize ans à l'époque.
-Linda… On est amis depuis très longtemps… Et je voulais que tu saches que… Que du plus profond de mon cœur, je…
Nouveau soupir exaspéré.
-Euh… Linda, tu es la fille de mes rêves. J'ai toujours su qu'un jour, toi et moi ça prendrait un autre sens, une autre direction, un jour… Je voudrais savoir si tu voulais qu'éventuellement on sorte ensemble, je sais pas… Au cinéma, ou alors je pourrais t'inviter à prendre un verre… Rhan c'est tellement artificiel… Linda…
Il prit un regard sérieux.
-Je n'ai rien à t'offrir. Je n'ai rien de plus à te donner que ce que tu connais déjà de moi. Mais je sais ou vont butiner les Charmillon, à l'arrivée du printemps. Je connais les déplacements des Rattata la nuit. Je sais ce que font les Pachirisu de l'arbre de ma voisine, si tu savais c'est très amusant. Ces choses simples, ces petits riens de la nature, eh bien, ce n'est pas grand-chose, mais si tu acceptais de sortir avec moi, Linda, je…
On toqua à la porte de la salle de bains.
« Etienne ! »
C'était Ian. Son beau-père.
« Tu peux libérer la salle de bains, oui ? Y'en a qui veulent se laver ! »
-Oui…Ian.

-Tu comptes bientôt le lui dire ?
Kenneth dormait sur le sol de la chambre d'Etienne, sur un petit matelas. Le Capidextre Erwan et le Corboss Warner dormaient respectivement sur le lit d'Etienne et sur un perchoir placé exprès sur un mur. Etienne hocha la tête.
-Ouais. Je voudrais bien essayer…
-Sa réponse sera positive.
-Mais elle est souvent entourée de ses amies…
-Tu as peur d'elles ?
-Un peu. Elles pourraient se moquer de moi…
-Mais non.
-Elles sont peut-être méchantes…
-Et démoniaques…J'ai entendu dire que Wanda Truce était sataniste !
-J'ai peur de la mettre dans une situation… Gênante.
-Etienne, ça crève les yeux qu'elle t'aime.
Etienne hocha la tête.
-Pourvu que tu aies raison mon Kenny… Pourvu…

Le lendemain, Etienne se dirigeait vers Linda, entourée de ses amies.
Il marchait lentement…


-Pourquoi ?
Etienne regarda Ryan qui venait de lui poser la question.
-Pourquoi tu m'as fait chuter ? Je ne t'ai jamais rien fait, moi. Je suis un honorable syndicaliste, je fais mon travail ! Mon père est un criminel qui n'a jamais été fier de moi… Mon frère par contre, il a toujours su… s'attirer les faveurs de papa !
-Ryan…
-MARCUS, MERDE ! C'est MA vengeance !
Etienne tressaillit.
-Alors explique-moi, Smirnoff… Pourquoi tu as voulu me faire tomber du syndicat ?
-Ecoute, Ryan…
Il déglutit.
-On n'est pas si différents de ça, tu sais.
-Ah oui ? On se ressemble ? Tu as une belle vie, toi. Un bel appartement de fonction à Doublonville. Un poste bien rémunéré. Peut-être même des amis et une femme qui t'aime.
-…. Peut-être…
-Et moi… J'habite un appartement miteux. Je suis payé au lance-pierre, et je fais des ménages dans les bureaux la nuit…
Il se mit à pleurer devant un Smirnoff déboussolé.
-Je n'ai plus d'amis depuis les évènements de Doublonville et de Rosalia… Vous m'avez fait passer pour un tocard ! Vous m'avez descendu en flammes auprès de mon administration ! De mes collègues !!!
-Je sais… Je te demande pardon.
-Ca suffit pas !!
-Attends. Tout à l'heure je t'ai dit qu'on n'était pas si différents que ça. Je veux t'expliquer pourquoi.
-Explique.
-Quand j'avais neuf ans et quelques… Mon père est mort. Il a explosé avec une mine sous les yeux de mon oncle qui en est ressorti très traumatisé. Il est mort alors que c'était mon premier jour à l'académie. Le dernier mot qu'il m'a dit c'est… « Je suis fier de toi, mon petit bonhomme. »
Linda regardait Etienne, émue.
-J'ai toujours voulu qu'il soit fier de moi, j'ai toujours voulu qu'il partage son savoir avec moi. J'ai toujours voulu être son digne fils. Ma mère s'est remariée quand j'avais 12 ans avec… Ian Grandier. Ian est un type bien sur le fond, mais le courant n'est jamais passé entre nous… le comble pour un électricien… et il passait son temps à m'humilier parce que je ne gagnais pas beaucoup d'argent… Ma carrière… J'ai toujours su que je voulais être prof. Je le suis vite devenu. Mais tout comme vous, il m'est arrivé une embrouille. Vous voyez. Ca arrive à tout le monde. Attention : Je ne dis pas que j'ai fait ce que je vous ai fait par esprit de revanche bête et méchante, et ce serait malpoli de ma part de me dédouaner ainsi du mal que je vous ai fait.
Ryan regardait fixement Etienne.
-Mais après que ma carrière ait été brisée… J'ai été capable de remonter la pente. Sans amis, sans rien. Même la fille que j'aime… M'avait abandonné. Elle n'a même pas pu m'embrasser le jour ou tout s'est décidé pour moi… Ah si vous la connaissiez… Ses yeux sont deux saphirs beaux comme les mers qui bordent l'Irlande, éclairées par le soleil matinal. Son visage est si doux et si fin, qu'on voudrait l'avoir contre soi et ne jamais s'en délester. Son corps… Elle est gracieuse et légère, avec ses beaux cheveux soyeux comme du coton… Elle-même est toute en douceur… Elle est jolie comme un cœur, et pourtant on la sent blessée par les regards et les mots, mais au fond c'est une femme d'une beauté singulière, profonde et claire. Cette femme là… Je n'ai jamais réussi à lui dire « Je t'aime ».
Linda pleurait dans sa robe, faisant semblant d'être endormie, veillant à ne faire aucun bruit.
-Si j'avais la foi du monde en cet instant… Je voudrais… prier pour son salut, car elle vivrait éternellement de la sorte, sans jamais connaître la douleur. Pour ce qui a été du travail ensuite, j'ai passé dix ans au placard. Vous voyez ce que je veux dire ? Du travail à vide quoi. Mais je tiens à vous dire que remonter la pente est possible ! Vous pouvez le faire, Ryan ! Vous êtes un mec intelligent. J'ai eu de belles joutes verbales avec vous, non ? Vous êtes un des premiers à m'avoir répondu comme ça. Lancez-vous dans la vente ! Vous avez du bagou ! Sortez d'ici, rendez les armes, je veillerais à ce qu'on ne vous charge pas trop – Après tout vous n'avez tué personne ! – et comme ça, ces gens là, qui n'ont rien fait, qui sont… Innocents… Ces gens là rentreront chez eux, et ce sera grâce à vous. Et ils se souviendront de vous comme d'un mec qui a eu une mauvaise passe… Mais qui va se reconstruire. Hein Ryan ?
Linda ne pouvait que saluer l'éloquence qu'Etienne mettait au service de sa survie et de leur survie à tous.
Ryan Price regarda Etienne Smirnoff en hochant la tête.

-Lève-toi, connard ! Allez !
Linus s'éveilla, la respiration haletante.
-Eh ?! Ca va ?!
-Je suis… Asthmatique… idiote !
-Vous avez le masque ! Vous pouvez respirer non ?
Il aspira l'oxygène.
-Plus… Beaucoup !
-C'est bien votre veine ! Mr Heine ne va pas venir ! Vous entendez ?
-Aucune… Compassion… Pour les… Malades ?!
-Pour rien du tout ! Pas de chance avec moi je suis un frigo ! On m'appelle Frigorella ! Et en plus vous avez de la chance : On est pris en otages. Un mec baraqué est venu et a déposé cet adorable Vacilys qui nous surveille ! Il était armé jusqu'aux dents. J'ignore comment vont les autres… Adam, Nat, Richard, tout ça… Ca devrait m'inquiéter mais non.
-Pourquoi vous… M'avez… Réveillé ?!
-C'est chiant de parler toute seule.
Linus regarda la gamine et leva les yeux en l'air.

-Compris ? Avec votre Chapignon, vous utilisez Spore pour endormir les Ninjask, une fois que le Tarpaud de Clarissa aura fini d'activer sa Moiteur pour arrêter les explosifs. Pendant ce temps là, je vais m'introduire par ce conduit qui mène aux cuisines.
Kenneth et Clarissa regardèrent Sherman.
-Vous ? Hors de question ! La femme que j'aime est là dedans, je veux la retrouver !!
-Kenneth vous êtes stressé…
-Monsieur…
-Ca va aller Clarissa. J'ai fait des études de criminologie, j'ai des amis qui travaillent dans le droit et qui adoraient me bassiner de leurs plaidoiries. Je peux essayer de les convaincre de relâcher des otages.
-C'est dangereux enfin… Et pourquoi vous iriez plutôt que moi ? Vous n'avez personne à l'intérieur !
-Justement, je n'ai personne à l'intérieur. Je serais moins sujet à du stress ou à de l'animosité. Vous, vous avez des gens qui comptent.
-Monsieur Cumberdale, non…
-Clarissa ne t'en fais pas pour moi. Va t'occuper de préparer Tarpaud.
Kenneth regarda Sherman et lui parla une fois la petite éloignée.
-Votre vraie raison ? Il y en a forcément une.
-…
-Sherman…
-C'est grâce à Smirnoff que j'ai arrêté de boire. Essayé du moins au début.
-Hein ?!
-Au début il me faisait pitié avec sa tête de victime. Et puis quand il y a eu l'affaire, j'ai remarqué un truc louche… Etienne est une victime, certes, un pauvre gars, certes, mais… Perdre un enfant dans une forêt ?! Lui ? Impossible ! Prolixe et tatillon comme il est, je ne pouvais pas y croire. J'ai essayé d'aller témoigner pour lui… Mais j'avais un casier, et contrairement à ce que je croyais la prescription n'a pas fonctionné.
-Vous vouliez témoigner pour Smirnoff ?!!!
-Ouais. Je sais, c'est difficilement croyable mais c'est vrai. Tu demanderas à Gloria, je l'ai saoulée avec ça pendant des semaines.
-Sherman…
-Ensuite quand il se moquait de moi je laissais passer. Je laissais passer parce que… Je voyais bien qu'il allait mal, et qu'il expulsait sa douleur. Je laissais glisser. Mais au fond je l'ai toujours admiré. Et j'ai arrêté l'alcool pour me prouver que j'étais au moins assez fort pour ça.
-Dire que Smirnoff vous en a fait baver… Ecoutez, par solidarité pour Etienne, je ne vous avais jamais vraiment apprécié…
-Kenny… Pas de compassion de dernière minute. Je vais revenir, et j'essaierais de faire sortir Mademoiselle Brooks, et peut-être Etienne.
-… Ok.
-Clarissa ! Tu es prête ?
-Quand les garçons donneront le signal, ce sera bon !
-Très bien. Parce que l'autre problème c'est de distraire la police…

-Vous êtes un type réglo, Smirnoff.
-Oh, je ne prétends pas être un grand diplomate…
-Vos biens… Je veux tous les objets que vous avez sur vous. Je veux vous dépouiller.
-… D'accord, très bien…
Linda s'étonna.
-Ce que vous avez sur vous, je veux le posséder.
-Très bien…
-Ce que vous avez de précieux, je veux vous en démunir.
Etienne enleva le collier qu'il avait autour du cou. Le badge Choc.
-Joli… Ca se vendra très cher.
Etienne blêmit.
« Pour lui ma vie n'est rien du tout. Il s'en fiche. »
Il sortit de ses poches ses dictaphones.
-Les fameux objets du démon… Marmonna Ryan. Vos instruments de soliloque… De monologues incessants et ridicules…
Puis son iPod, qu'il posa lentement sur la tablette à côté de lui.
-Oh…
Ryan s'en empara.
-Joli… Il y a une étiquette… « Kenny Junior »… Je vois… C'est… Mignon.
Ryan le jeta par terre et l'écrasa violemment du pied devant un Etienne médusé. Les coups de pompe brisèrent l'objet en mille morceaux. Il se retint de pleurer parce que c'était stupide de pleurer un iPod. Mais celui-là avait une telle valeur sentimentale à ses yeux. Il retint ses larmes comme il put.
« Le cadeau de Kenny… »
Il sortit son portefeuille.
« Le… cadeau… de Kenny… C'est le cadeau que Kenny m'a offert… Cet iPod… C'est son cadeau du pardon… Il me l'a déposé devant ma porte… Et à ce moment là… Je le détestais… »
Il sentait toute la douleur du monde remonter en lui. La peine immense.
« Je vais mourir ici sans avoir dit au revoir à mon ami Kenny… Que j'aime si fort… »
-Joli aussi… Il y a de l'argent ?
-Un… Un peu…
-Tu pleures ?
-N… Non…
Ryan se saisit des dictaphones et il les écrasa aussi sous ses chaussures, sous les yeux fermés d'Etienne. Il prit le badge Choc…
« Non, non, non pitié pas ça… »
…et le rangea dans sa poche
« Ouf !! »
Etienne fouilla ses poches et sortit un appareil photo numérique tout neuf.
-Ooooh… Qu'il est beau. Pourquoi tu as ça ? Tu es un homme de son, pas d'image…
-Euh…
-Réponds.
-Bah c'est pour…
-Tu pleures. J'en étais sur. Explique-moi tes larmes.
-Je…
Ryan frappa Etienne d'une violente gifle
-EXPLIQUE, MERDE !
Etienne resta figé, triste et endolori.
-Je voulais les… Les prendre en photo…
Il pleurait. Son visage était tordu par la douleur. La perte du précieux cadeau de son meilleur ami. C'était trop dur à supporter. Il l'avait depuis si longtemps… Il représentait tant de choses à ses yeux… Surtout maintenant…
-Ils… Mes élèves devaient recevoir leurs résultats aujourd'hui…
Ryan restait stoïque et froid face aux larmes d'Etienne.
-Je voulais garder un souvenir d'eux…
-Comme c'est bête et regrettable. Ils n'auront jamais leurs résultats et en plus… Ils vont perdre un professeur.
Ryan fit tomber l'appareil et il le massacra de ses chaussures avec la même violence inouïe.
-Pleurer pour de vulgaires objets, comme c'est pathétique…
-Je sais…
-Je parie que si je tuais un otage ça te ferait moins d'effet.
-Oui, surement.
-As-tu conscience d'être pitoyable ?
-Oui…
-Tu n'as rien d'autre sur toi ?
-Pas que je sache…
-A vrai dire, j'aimerais te mettre tout nu, te faire sortir, ridiculement nu, te faire agenouiller devant les gens dehors et t'étaler la cervelle sur le gazon vert et propre d'une balle bien placée en pleine tête. Ce serait grand.
Marcus observait sans sourciller.
-Mais ce serait peu jouissif et surtout après ça on me massacrerait.
Etienne restait stoïque.
-Tu sais pourquoi j'ai oublié ton discours très joli et très épique de tout à l'heure ?
Etienne secoua la tête, mutique, comme traumatisé. Les yeux rougis par les pleurs.
-Primo parce que… Je me moque éperdument de ta vie minable.
Etienne hocha la tête en se mordillant les lèvres, bien conscient de cela.
-Deuxio…

Quelques mois plus tôt, Etienne sortit en poussant un fauteuil.
-Ca me fait plaisir de t'avoir à la maison.
Le gamin brun dans le fauteuil sourit.
-Je suis…huh… Content de voir… Huh… Que tu vas bien… Huh… Etienne.
-Tu as l'air d'aller super bien aussi, Timothy.
-C'est…huh… Toujours aussi bien, ta ville…huh… Etienne.
-C'est pas super bien entretenu mais que veux-tu, c'est Mérouville.
-Huh… Et comment ….huh… va ta petite copine….
Etienne s'étonna.
-Quoi ?!
-Huh… Ta sœur m'a dit… Huh… Qu'il y avait une fille…huh… Qui t'intéressait…
-Estelle, cette bavarde…
-Ah ça oui…huh…Elle bavasse beaucoup ta sœur…
-Je sais pas trop si j'ai envie d'en parler avec toi, Timmy… Tu n'as vraiment pas envie de savoir quel gars timide je suis.
Timothy ricana.
-Toi…huh… Timide ?! On parle…huh… du même Etienne Smirnoff ? huh…
-Je suis timide ! C'est vrai. Il ne faut pas croire ce qui se dit… Je suis loin d'être un show man…
-Pour ça ok…uh… mais quand tu es face à tes Pokémon… Huh… Tu parles très bien
Etienne hocha la tête.
-Si seulement… Huh… Cette fille…huh… était un Pokémon…
Etienne semblait songeur.
-Ce serait…huh… Trop facile, hein ?....huh…
-Ouais…
-Si c'est …huh…Vraiment la fille…Huh…Que tu aimes…Huh… Ne t'étonne pas… Huh… Ce sera très dur pour toi…Huh
-Tu as raison, Timothy…
-Tu veux toujours…Huh…Me montrer ton Scarhino…Huh… Qui porte mon nom ?
-…Si tu veux toujours le voir…
-…Huh…Bien sur…Huh…Je veux voir à qui tu me compares…huh… en tant que Pokémon !
-Alors déjà il vole…
-Huh…Beau début !
Ils ricanèrent.


-Colhomard ! Bulles d'O !
-Ursaring ! Exploforce !
Les deux attaques s'entrechoquèrent. Les policiers étaient interloqués.
-Les enfants, euh… C'est pas le moment !
-T'es qu'un enfoiré ! D'où tu me dis que tu es amoureux de Jennifer ? Tu sais que c'est moi qui l'aime !
-On ne choisit pas ces choses là ! C'est venu… Comme ça tout seul ! Expliqua Adam
-Tu m'as volé la fille que j'aime, tu vas me le payer !! Cria Daniel.
Les policiers détournèrent leur attention du centre Culturel. Une fumée verdâtre entoura la toiture du centre. Les Ninjask cessèrent de bourdonner. Les Smogogo et les Grotadmorv semblaient humides et embarrassés.
-Adam Merridew, prépare-toi à subir ma colère !
-Ouais ! Pareil pour toi, Daniel Pentwell mon meilleur copain !
« J'espère que les policiers croient en cette mise en scène débile… » Songea Daniel
« C'est horrible j'ai l'impression de mimer un Shonen ! » Geignit Adam

-Linus ?! Linus ?!
La bouteille d'oxygène était vide. Jennifer l'agita : Plus rien. Elle tenta de le faire souffler dans le masque
-Merde…
Linus commença à suffoquer.
-Claquez pas !! Ne me claquez pas entre les pattes, putain !!

Etienne et Ryan se regardèrent.
-Deuxio je sais que c'est toi, l'enfoiré qui a provoqué l'inondation à Rosalia, en activant les détecteurs de fumée.
Linda porta ses mains à son visage. Etienne réalisa toute la portée de la mort qui allait très probablement être la sienne dans quelques instants.
-C'était pas contre vous…
-On m'en a accusé ! On me l'a reproché !! Mais j'étais parti depuis une bonne paire d'heures, moi ! Mais j'ai été incapable de le prouver !!! C'EST TA FAUTE CA, ENFOIRE !!!!
-Pardon…
-C'EST LA CHOSE LA PLUS VILE ET LA PLUS IMMONDE QUE N'IMPORTE QUI M'AI FAITE !!! SALAUD VA !!!
Il ramassa son fusil, le chargea et le pointa vers Etienne. Plainte des otages. Linda au bord de l'explosion. Elle ne veut pas voir ça.
-Ryan…
-Non, Marcus…
-J'ai fait ça pour être en paix avec ma conscience…
-Je m'en bats les couilles de tes excuses !
-J'avais aidé mes collègues, ça m'insupportait…
-Mais oui…
-Je regrettais, et je croyais que ça me rachèterais à mes yeux et aux vôtres, peut-être…
-Tu crois que je vais gober ça ?

Le lendemain, Etienne se dirigeait vers Linda, entourée de ses amies.
Il marchait lentement…

Repas en famille. Etienne avait huit ans. Il était souriant. Tout souriant.
Il passa le plat de pommes de terre à son père Erwan qui caressa les cheveux de son petit bonhomme.
Qui le passa à sa femme Coralie qui caressa le visage de son mari à la mine fatiguée mais toujours aussi beau qu'au premier jour.
Puis qui servit Estelle, qui passa le plat à Debra, joviale, qui servit Simon – mais pas trop, il a du ventre, tonton quand même…
Simon passa le plat au petit Kenneth, invité à la maison.
Puis à la petite Linda qui souriait à Etienne face à elle.
Elle lui passa le plat, qu'Etienne tient à bout de doigts…

…Mais il dévia sa trajectoire, pas encore prêt. Il soupira sur sa propre impossibilité d'aller vers elle.
« Linda… Je… »

Ils lâchèrent le plat, onirique, qui tomba sur le sol onirique de cette scène irréelle, mais dont Etienne rêvait, et qu'il voudrait pouvoir vivre un jour… Tellement…


-S'il vous plait… Croyez-moi… Je m'en veux ! Sincèrement !
Ryan soupira et cessa de braquer Etienne. Soulagement de Linda.
-Retournez avec les autres otages. On pourra discuter plus tard. Je vais réfléchir à votre sort. En bonne et due forme.
Etienne se leva, chancelant sur ses jambes. L'émotion avait été forte. Il s'en retourna vers Linda et les autres, tournant inconsciemment le dos aux deux preneurs d'otages. Il vit Linda, apeurée et en larmes. Il la rassura d'un faible sourire…

CLIC-CLIC….

Etienne s'immobilisa. Linda de même. Les autres otages crièrent



PAN !!



Kenneth sursauta de peur.
Clarissa cria

Sherman, dans les conduits, s'étonna

Adam et Daniel cessèrent tout.
-Qu'est-ce que…

Jennifer regarda, médusée, en direction de l'accueil.
-Oh non…

Miranda se réveilla.
-Un coup de feu ?!

Etienne regarda son épaule droite, qu'une balle avait traversée. Il saignait. Beaucoup. Cette douleur… Il resta debout un instant, et vit Linda, la bouche bée, les larmes dégoulinant sur ses joues, interdite et horrifiée.
Etienne eut juste le temps de pousser un ultime soupir :

-Je….Je t'aime…

Et il s'effondra, lourdement, sur le sol, à moitié inconscient.

-NOOOOOOOOOON !!!! NOOOON !
Linda se leva, poussa Noctunoir et se rendit auprès d'Etienne.
-Etienne !! Etienne, non !!
Ryan se retourna vers Marcus, l'air intrigué et incrédule, froid et cynique.
-C'est qui, elle ?