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Minuit, l'heure du cringe
de Nicéphore

                   



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[Texte] Texte-couleur numéro cinq
Qui a failli s'appeler "Texte-couleur numéro combien déjà ?". Ce qui est drôle, c'est qu'il a fallu un voyage scolaire à Marseille pour que je retrouve deux pages d'écriture par soir, malgré un carnet de voyage à tenir à un rythme infernal, des levers à six heures, des abbayes toute la journée et une chambre à huit dans une auberge de jeunesse. J'ai donc demandé à mes camarades de chambrée de me lancer une couleur, et comme deux d'entre elles se sont dévouées pour, respectivement, de l'orangé et du violet, je n'ai pas tranché et voilà. Pas grande fan du résultat, mais la productivité, c'est cool, même en recyclant des bougies sur des tables.

Je ne sais pas qui est le personnage, mais je trouverai bien !



Le crépuscule s’infiltre dans la minuscule pièce, avec un air du soir chargé de gaz et de moustiques. Les bestioles agaçantes, attirées par la seule chaleur, se déçoivent puis se contentent à l’intérieur de la simple flamme d’une bougie, verrouillée d’un bocal de verre.

Son orangé ne se diffuse que dans les alentours du bureau où on l’a posée avec soin : des boîtes rondes, des bouts d’épingles, beaucoup de pelures de gomme se partagent la faible lueur, et en dégagent de longues ombres. La petite scène n’est rythmée que par les frissons de la flamme. Quelques êtres piaillent au-dehors, et couvrent les pulsations lentes d’une calme présence humaine.

Autour du bout de feu, tout est d’ombres, dont les contours se dessinent flous dans la tête de l’habitante seule. Par habitude ou grâce au peu de lumière qu’il lui reste, elle visualise sans mal son environnement restreint. Blanc de jour, il lui apparaît maintenant d’un sombre strié de mauve, d’un violet-noir carré au niveau d’un des murs et de son étagère, une teinte plus haut dans le reste de l’espace, avec ces variantes de pourpre que seul l’œil fatigué de noir imagine dans l’obscurité. Ses repères restent néanmoins le halo clair au centre, et ce rectangle de bleu nuit dans le coin penché du plafond.

Assise à moitié en tailleur sur une petite chaise, elle pense à on ne sait quoi, les traits invisibles dans l’ombre. Elle fixe les lignes fausses qu’elle connaît, impossibles à distinguer dans une ambiance si trouble. Elle les voit, peu à peu, s’assombrir : le violet presque noir vire au noir tout à fait, les angles se peuplent d’ombres de plus en plus intenses.

Lorsque plus aucune couleur ne régulera son champ de perceptions, elle bougera sa chaise vers le bord de la pièce, s’y lèvera, agrippera de ses doigts le bord de la lucarne et baignera ses yeux dans les teintes évanouies du soir presque tombé. C’est elle qui infiltre crépuscule, le violet, dans sa chambre. Pour garder des couleurs à portée de paupières, elle recommencera autant de fois qu’il le faudra.

Mais quand la nuit noire sera là ?
Article ajouté le Samedi 16 Mars 2019 à 13h35 | |

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