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Epic Fail sur la capture de Celebi de Flageolaid



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» Auteur : Flageolaid - Voir le profil
» Créé le 02/01/2017 à 19:04
» Dernière mise à jour le 11/10/2017 à 21:26

» Mots-clés :   Présence de personnages du jeu vidéo   Science fiction

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Ch 16 : Malvarisation
Les yeux de Marie-Alice s’écarquillent de surprise. J’entends Beladonis qui s’agite dans la cellule voisine. Lividex, reprends-toi, tu n’as pas une minute à perdre !
Difficile de me ressaisir face à ce visage qui me rappelle tant Malva. Je voudrais me faire croire que je hais cette femme. Que je la hais pour m’avoir abandonné dans ma réalité et que je la hais pour n’être qu’une poupée insipide dans ce monde-ci.
En vérité, je suis mort de trouille à l’idée que mon doigt dérape pour une raison ou une autre et que le corps de l’héritière Valmont se colore en rouge dans un bruit de détonation répété à l’infini.
Lividex, tu es un immonde salopard égoïste et manipulateur. Ce sont ses mots, pas les tiens. Montre-t-en digne !

« Pas un mot ! Approche lentement sans faire de geste brusque !
- Lividex, où avez-vous trouvé cette arme ? interroge Beladonis.
- On en reparlera plus tard. Approche-toi plus près, miss Valmont !
- Mais j’ai peur, vous allez me tuer, halète l’aristocrate terrorisée.
- Pour le moment, vous êtes vivante, alors obéissez ! »

Marie-Alice avance d’un pas hésitant jusqu’à ma cellule. Quand elle est assez proche, je tends le bras à travers les barreaux et la saisis. Elle se débat à peine, je l’attire fermement à moi, la plaque contre la porte et braque le canon du pistolet contre sa tempe.

« A présent, vous pouvez hurler.
- Hurler ? Comment ? demande Marie-Alice d’une petite voix larmoyante.
- A plein poumon, hurlez le plus fort possible !
- Aaaaah !
- Sérieusement, vous appelez ça hurler ?! me fâché-je. Même un Voltorbe crie plus fort, pourtant un Voltorbe n’a pas de bouche !
- Je ne sais pas hurler…
- OK, Beladonis, poussez votre cri de fillette le plus sonore qui soit ! »

L’inspecteur ne se fait pas prier davantage et nous livre sa plus convaincante performance d’adolescente agressée par un tueur psychopathe dans un film d’horreur à petit budget.
Je pensais qu’une armada de sbires surgirait en dix secondes dans la pièce, mais non. Au bout de quatre minutes, nous décidons de refaire un essai. Beladonis donne de sa voix, toujours en vain. Je commence à avoir le bras engourdi à force de tenir Marie-Alice qui, en plus, a envie d’aller aux toilettes.
Au bout d’un troisième et déchirant hurlement surabusé, un sbire débarque enfin dans la prison, l’air hagard. Nous sommes obligés de lui expliquer que nous détenons une otage et que je vais bientôt la buter s’il ne nous délivre pas. Une fois ses deux neurones connectés, il accepte de nous faire sortir, non sans grommeler une ineptie sur un concours de beauté.
Libéré, je m’empresse de balancer le sbire en cellule tout en gardant Marie-Alice en joue. En tant qu’otage, elle va nous ouvrir plus d’une porte. A moins que ma détermination ne me fasse défaut.
Nous parcourons les couloirs vides du QG de la Team Glamour avec circonspection. Les lieux ont été décorés pour ressembler à l’intérieur du palais Chaydeuvre, ce qui nuit grandement à son aspect fonctionnel.
Quand j’y pense, les locaux de la Team Flare étaient moches ET peu pratiques, avec ses flèches qui donnent le tournis. Il y a de l’évolution. Ce doit être la touche féminine apportée par Elsa-Mina, la Madame Insolemment Lumineuse et Fringante.
Je récupère mes Pokémon et les quatre Masterballs dans une petite salle remplie d’affaires volées. Je suis ravi de voir que mes compagnons n’ont rien.
Nous ne rencontrons pour ainsi dire personne dans les couloirs. Il nous faut attendre d’arriver à proximité de la salle de repos des sbires pour en comprendre la raison. Profitant de l’absence des patrons, le petit personnel s’est installé tranquillou devant l’élection de Miss Univers, en direct d’Hoenn.
D’un simple coup d’œil, j’affirme que ce sera Miss Alola la gagnante. Alyxia est comme un fantasme, mais en mieux : elle est réelle !
Nous nous éloignons, prenons la première à gauche, puis la deuxième à droite, descendons les marches d’escalier et nous finissons par atteindre la sortie de cette installation gardée par deux sbires versant dans le comique à en juger par leur conversation :

« J’en ai une bonne, Maurice, quel bruit fait le pet d’un intellectuel de Kalos ?
- Proust ! Ouais, je la connais, elle est pas mal ! »

J’ignore ce qui est le plus choquant : des sbires cultivés ou Beladonis qui me demande de lui expliquer la blague. Bref, les larbins ne tiennent pas dix secondes en combat Pokémon face à Chewy et Trollface. Nous pouvons alors quitter les lieux.
Le QG de la Team Glamour est bâti au pied du Mont Couronné. Quand je dis pied, ce serait plutôt au niveau de genou, mais l’idée reste la même. Nous nous trouvons donc à l’ouest d’Unionpolis, au beau milieu d’un paysage fait de roches escarpées et d’une rivière qui serpente avant de s’effondrer plus bas en une assourdissante cascade.
Nous nous éloignons en direction du nord, il me semble. Nous éprouvons quelques difficultés à nous repérer en raison de l’obscurité nocturne. Quand nous estimons être assez loin de la planque Glamour, nous faisons enfin une pause.
Pour Marie-Alice, l’interrogatoire commence :

« Que faisiez au QG de la Team Glamour ? s’enquiert Beladonis.
- J’attendais que Père, Mère, et leurs amis rentrent de l’opéra. Je me sentais un peu barbouillée à la fin du souper, j’ai préféré rester là.
- Une minute ! Êtes-vous en train de nous dire que M. Valmont est lui aussi impliqué dans les méfaits de la Team Glamour ? s’étonne l’inspecteur.
- Les méfaits ? répète innocemment Marie-Alice. Point du tout, la Team Glamour est une organisation pacifiste œuvrant pour un monde meilleur. Tous les notables d’Illumis soutiennent le projet de M. Lysandre.
- Quel est ce projet ?
- Je n’en connais pas tous les détails, répond l’aristocrate.
- Ils vont faire une Hélio bis ! déclaré-je.
- Une ?
- Soumettre Dialga et Palkia pour récréer l’univers à leur image. Ils possèdent tout le matériel nécessaire sauf la Chaîne Rouge. Mais ils peuvent concevoir un équivalent grâce aux Orbes Adamant et Perlé. En gros, ils effaceront l’existence de toutes les personnes qu’ils considèrent comme indignes de vivre dans leur nouveau monde idéal. »

Effacer l’existence de quelqu’un, voilà un sujet qui m’évoque vaguement quelque chose…
Beladonis décide de regagner Unionpolis pour contacter la Police Internationale et réclamer un peu d’aide. Je lui donne l’adresse et la clé de ma chambre d’hôtel, ainsi que mon nom d’emprunt, Terry Gladio. Peu inspiré, je sais.
Pour ma part, je compte rester dans les montagnes avec Marie-Alice. Cette dernière ne parait guère emballée par l’idée de passer la nuit à la belle étoile avec un étranger.
Il s’agit pour moi de gagner du temps. Lysandre m’a révélé être sur le point de conclure. Lancera-t-il son plan tordu en sachant que la fille d’un de ses associés a disparu ?
Le silence de la nuit est brisé par l’écho de nos pas sur la roche. A présent que Beladonis est parti (il daubait sévèrement), l’air frais nocturne peut envahir nos narines et nous maintenir éveillés. Je m’abstiens d’engager la conversation avec mon otage, je n’ai rien à lui dire de toute façon. Je préfère refouler mes pensées contradictoires la concernant.

« Vous me détestez, n’est-ce pas ? finit-elle par dire.
- Tu dis ça à cause du pistolet ?
- Non, je le lis dans votre regard.
- Tu dois avoir raison. Je te hais.
- Pour quelle raison ? insiste-t-elle, alors que je n’ai vraiment pas envie d’en parler.
- Tu ne peux pas comprendre.
- Expliquez-moi quand même !
- D’accord. Je t’exècre parce que tu n’es pas Malva ! Tu lui ressembles, tu as le même nom qu’elle, mais tu n’es absolument pas Malva !
- Qui est Malva ?
- Malva, c’est… la meilleure version de toi, la plus forte, la plus pure, la plus brillante ! Et à cause d’une saloperie d’Hyperball que j’ai perdu lors d’un voyage dans le temps, je t’ai empêché de devenir Malva ! J’ai également nui à ma propre naissance, mais d’ici un mois, ce ne sera plus si important ! Tous les malheurs actuels sont en partie de ma responsabilité et la calamité la plus déplorable demeure évidemment ton absence totale de charisme ! Tu es l’insipidité incarnée, Marie-Alice Valmont !!! »

Je m’attends à la voir fondre en larmes, à fuir, à m’insulter… Je ne me rends pas compte que je lui attribue mon état d’esprit. Soyons honnête, de nous deux, le fou, c’est moi.

« Je vous crois, dit-elle.
- Pardon ?
- Quand vous dites que vous avez voyagé dans le temps, je vous crois.
- Forcément, pour te maintenir dans un tel état puéril, tes parents t’ont évité les affres du scepticisme scientifique !
- En réalité, je crois surtout qu’une chose anodine, comme votre Hyperball, peut bouleverser l’ordre du monde, explique Marie-Alice. J’ai vu tout mon univers se transformer par une chose insignifiante. Ce minuscule coup de poing lancé au visage de Père par ce détective Pokémon à peine plus grand qu’une peluche. Pour la première de ma vie, je voyais quelqu’un refuser l’autorité de Père. Ce dérisoire éclat de violence m’a fait sourire. Puis pleurer. J’ai compris que j’avais vécu toute mon existence sous la coupe d’un être opprimant faisant passer son égoïsme pour de l’amour.
- Incroyable ! Tout espoir n’est donc pas perdu. On peut encore te malvariser !
- Je ne veux pas me marier ! m’avoue alors l’aristocrate. Ce mariage arrangé n’arrange que mes parents.
- Tu dois te marier avec qui ?
- Lucian, à sa majorité. »

De qbweurl ?!?
Pardon, je me suis étouffé avec mon vomi. Marie-Alice et Lucian !?! Dix-sept d’ans d’écart, ce n’est pas si choquant quand le plus jeune des deux a la trentaine, mais là !
C’est un peu comme si Malva sortait avec Gladio ! Quelle horreur !!! De toute façon, Malva déteste les blonds. Cela vous donne une indication quant à mon apparence physique, car je ne me suis pas encore décrit et ne compte pas le faire.
Je suis égocentrique, pas narcissique.
Revenons à notre révélation choquante, quoiqu’un peu marrante, Marie-Alice est promise à Lucian !
La trentenaire me révèle ensuite qu’elle comptait s’enfuir et qu’elle a simulé la maladie pour ne pas accompagner ses parents à l’opéra. Si j’admire son esprit de rébellion au stade fœtal, il faut bien reconnaître qu’il s’agit là d’un comportement d’enfant.
Les adultes, comme moi, préfèrent l’affrontement à la fuite. La vraie Malva a confronté ses parents à l’âge de seize ans et a toujours su les maintenir loin de sa vie.
Je suggère donc à Marie-Alice de retourner avec moi au QG de la Team Glamour pour régler ses comptes avec sa famille. Elle hésite, marmonne des mots incompréhensibles en tripotant ses tresses de gamine, pose les yeux sur le pistolet que je pointe dans sa direction, simule des larmes, mais accepte tout de même ma proposition.
Il est toutefois trop tard pour se lancer à l’attaque. Nous trouvons une grotte où passer la nuit et nous nous y installons. L’aristocrate s’endort presque instantanément, alors que j’éprouve plus de mal à trouver le sommeil.
Je veux récupérer l’Orbe Adamant et capturer Dialga, dans ce cas pourquoi obliger Marie-Alice à me suivre ? Elle n’est même pas dresseuse…

Ou plutôt, elle n’est pas encore dresseuse. A mon réveil, j’aperçois en contrebas un cours d’eau où se désaltère un Ponyta. Un Pokémon de type Feu, voilà de quoi réveiller la Malva qui sommeille en Marie-Alice.
Je réveille l’intéressée et lui fait signe de me suivre sans un bruit. Arrivés à quelques pas du Pokémon Cheval Feu, je lui tends une Masterball. Malgré un lancer imprécis, la capsule mauve et blanche touche le flanc du Ponyta qui se métamorphose en une boule de lumière.

Nombre de Masterballs gaspillées depuis le début de l’aventure : 147.

Marie-Alice pousse un petit cri excité lorsque le déclic de verrouillage se fait entendre. Elle décide de surnommer son nouveau compagnon Cutie Flamme, avant de me remercier chaleureusement :

« Merci pour ce présent, c’est la première fois de ma vie que je capture un Pokémon ! Je vous promets de m’en occuper soigneusement.
- Tu as bien compris que ce Ponyta te servira à combattre, n’est-ce pas ?
- A combattre ?! s’indigne-t-elle. Hors de question, il risquerait de se blesser !
- Nous allons attaquer la Team Glamour, ce qui suppose l’usage de la violence.
- Oh non, je ne veux pas ! »

Marie-Alice se met alors à bouder comme si elle n’avait que le quart de son âge.
Je lui envoie mon pied dans le tibia. Par amour, Malva serait capable de bien pire ! L’aristocrate pleurniche un peu, mais je l’ignore. Je réfléchis déjà à la phase suivante.
Je sors Trollface qui me salue d’une grimace crispée. Grâce à Métronome, il réussit à utiliser Coupe Psycho sur la chevelure de Marie-Alice. Cette dernière se voit contrainte de dire adieu à ses tresses d’enfant trop sage. A la place, le Melodelfe lui taille un magnifique carré plongeant qui me laisse sans voix.
Ce garnement de Trollface m’avait caché ses talents de coiffeur visagiste. Quand je lui fais la remarque, il m’adresse une petite moue en haussant les épaules et les sourcils. Trop modeste ce Pokémon !

Après une demi-heure à déambuler en pleine montagne, nous arrivons enfin face au QG de la Team Glamour. Vu de l’extérieur, cela ressemble à un gros hangar ou à une usine quelconque.
Nos ventres grognent à l’unisson. Cela fait plus de douze heures que nous n’avons pas mangé.
J’attire Marie-Alice vers ma droite, lui indiquant deux sbires en vadrouille à l’extérieur de la base. Un homme et une femme. Nous nous approchons discrètement d’eux en vue d’user de la stratégie habituelle (coup au visage, ligotage), mais notre concerto ventral nous fait repérer.
Les sbires Glamour envoie un Marill et un Germignon à l’attaque, nous nous défendons avec Cutie Flamme et Chewy.
Le Marill se propulse en Aqua-Jet sur le Ponyta, heureusement, Chewy se place entre les deux et encaisse l’attaque. Cutie Flamme utilise Roue de Feu pour terrasser le dernier Pokémon en un coup.
Et je me jette dans la bataille, coup de pied dans la face au Marill, il rebondit contre son dresseur et l’assomme. Chewy se contente d’une petite baffe pour calmer le second sbire.
Je déshabille les deux malfrats, parce que Marie-Alice trouve que c’est dégoûtant, puis nous enfilons leurs uniformes.
Petit détail méga important, au même titre que le buste de la tenue des hommes est en plastique, la poitrine de l’uniforme féminin est “sublimée” par une couche de mousse épaisse de deux centimètres. C’est vraiment pathétique.

Nous entrons enfin dans le QG, vêtus comme deux laquais de la Team Glamour. Premier arrêt : la cantine !