Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Gemini Soul T.1 - Dans l'Ombre du Futur de Caelys



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Caelys - Voir le profil
» Créé le 13/05/2015 à 15:57
» Dernière mise à jour le 26/07/2017 à 23:04

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre I - Trahison
Depuis plus de sept siècles, le Temps s'était arrêté sur Tero Nova, planète où humains, animaux et pokémons vivent - pour la plupart - en harmonie. Ses habitants avaient mit longtemps avant de réussir à s'acclimater à ce monde mort, hostile et obscur que leurs avait laissé l'arrêt du Temps.
Vous devriez être nombreux en ce moment, à vous demander « Mais comment arrivent-ils à bouger si le temps s'est arrêté ? ». Eh bien, la réponse était relativement simple : seul le temps de Tero Nova s'était stoppé. Celui de ses habitants, en revanche, avaient continuer à s'écouler. Et puisque nous parlons d'eux, penchons-nous sur un en particulier.

Nayati se préparait rapidement, il ne tenait pas à manquer ne serait-ce qu'une minute du cours d'aujourd'hui. Cette notion du temps avait, certes, perdu tout son sens maintenant que le temps s'était figé dans une fraction de seconde mais pour ce jeune arcko de sept ans et quelques mois, le temps s'écoulait normalement.
Il noua son bandeau noir autour de son épaule gauche, cachant ainsi l'hideuse marque de naissance qui s'y trouvait, prit son sac, fourra à l'intérieur divers cahiers bien remplis, sa plume-feuille et tendit la main pour saisir sa fiole d'encre de Baie Oran posée sur son bureau de bois. Il s'aperçut cependant qu'elle était vide, il l'avait fini hier.

Effrayé à l'idée d'être en retard, Nayati descendit les escaliers quatre par quatre, manqua de bousculer sa mère dans le hall, et fila droit vers la serre de son père, située derrière leur maison. Le petit gecko espérait qu'il avait récolté des Baies Oran récemment, cela lui éviterait de perdre du temps en achetant une fiole d'encre à trente pokés la pièce sur la Grand-Place du village, Bourg-Rouage.

- Papa, l'appela l'arcko en pénétrant dans la serre, j'ai plus d'encre !

Le jungko, jusqu'à là occupé à chouchouter ses plants de baies, leva la tête, un sourire dessiné sur ses lèvres.

- Heureusement que l'un de nous deux est organisé dans ce cas, le taquina Nosh, les yeux rieurs.

- Je suis organisé ! Je n'ai juste pas fait attention au contenu de ma fiole, c'est tout !

L'enfant pokémon avait gonflé ses joues à la manière d'un tarpaud et avait croisé les bras d'un air boudeur. Le pokémon jungle laissa échapper un petit rire, ce qui lui valut un regard blasé de son fils.

- Le cours d'aujourd'hui doit être passionnant pour que tu sois aussi pressé, lâcha Nosh après s'être calmé.

- Passionnant est le juste mot pour définir ce cours, oui. Dame Kara va nous expliquer comment était Tero Nova avant, pourquoi elle est devenu comme ça et qui l'a rendu comme ça !

Le sourire de l'adulte s'effaça à ces mots tandis que ses yeux s'assombrirent mais Nayati ne le remarqua pas, plongé dans ses rêveries.
Car oui, le petit arcko rêvait de rejoindre les rangs du Seigneur Dialga. D'abord parce que sa famille l'a servit depuis des générations, puis parce qu'il sera enfin respecté à sa juste valeur et surtout, il pourra défendre ses proches de ces fous qui cherchent à tous les tuer !

- ...Bon ! Viens là, Nayati, je vais te montrer comment faire pour avoir de l'encre, dit Nosh, le tirant de ses pensées.

- Mais euuh... Je n'aime pas tes trucs de guérisseur, je préfère mes leçons de combat avec maman.

- Tu dis ça maintenant mais tu verras... un jour, tu me remercieras.

- J'aimerai bien voir ça ! répliqua le petit reptile d'un sourire narquois.

Néanmoins, Nayati franchit les quelques pas qui le séparait de son père et s'assit docilement face à lui, attendant ses instructions. Celui-ci le dévisagea pendant un bref instant, comme s'il cherchait à le sonder du regard. L'arcko gigota, mal à l'aise.
Nosh parut s'en rendre compte car il détourna les yeux aussitôt et secoua la tête. Des lianes grimpantes lui apportèrent un presse-baie et un entonnoir, sous le regard admiratif de son fils.

- Trop cool ! Je peux faire ça moi aussi ? s'écria ce dernier, des étoiles dans les yeux.

- Bien sûr, confirma le jungko, amusé. Il suffirait que je te l'enseigne mais je doute que tu aie la patience nécessaire. En plus, c'est un truc de guérisseur.

- Dommage... J'aurais bien aimé intégrer ça à mon style de combat. Mais ce n'est pas grave, je trouverai quelque chose aussi cool que tes pouvoirs de guérisseur !
Le père et le fils échangèrent un sourire, l'air complice.

Puis, sous les directives de Nosh, Nayati pressa quelques Baies Oran avec le presse-baie et versa ensuite le jus dans sa fiole grâce à l'entonnoir. Content, l'arcko remercia son père avant de retourner dans sa chambre chercher son sac pour finalement filer à l'académie, seul lieu de Bourg-Rouage où l'on étudiait.
Sa classe était relativement petite car elle n'était composée que de cinq élèves, lui comprit, pour un professeur : Dame Kara, une momartik. Mais tant mieux, pensait l'enfant, elle était plus accessible.

D'ailleurs, deux de ses camarades n'étaient pas encore arrivés. Deux pokémons qui ne venait que rarement parce qu'ils trouvaient qu'étudié, c'était nul. Et puisqu'ils étaient du genre à perturber les cours lorsqu'ils s'ennuyaient, c'était mieux comme ça.
Kara l'invita, d'un geste de la main, à entrer. Nayati, resté jusqu'à là sur le seuil de la pièce, courut s'installer à son pupitre. S'armant de sa plume-feuille et d'un cahier vierge, l'arcko se tenait prêt à retranscrire la moindre parole de la momartik. Celle-ci, voyant que ses élèves étaient pendus à ses lèvres, entama son cours.
- Il y a bien longtemps, commença t-elle, lorsque la Paralysie Temporelle Planétaire n'avait encore pas englobé notre monde dans les ténèbres et que le temps s'écoulait, cette région fut cachée des yeux des humains grâce à Palkia, Maître de l'Espace. Lui et son frère Dialga, nous ont tenu à l'écart des humains pour notre propre bien car voyez-vous, les enfants, cette espèce n'apportait que mort et désolation sur les autres pokémons demeurant à leurs cotés. Et... oui, Eagle ?
Nayati leva la tête de son cahier pour fixé le jeune furaiglon, agacé. Ne pouvait-il pas se contenter d'écouter ?

- Les pokémons qui vivent avec les humains... ils parlent ?

- Eagle..., soupira une évolie, contrariée. Tu ne suis pas les cours ou quoi ? Dame Kara nous a expliqué qu'à leur contact, nos frères pokémons avaient perdu leur capacité à parler. Ils ne sont guère plus que domestiques à leurs yeux, à l'instar des animaux sans cervelle dont ils se nourrissent.

- Je vois que tu as bien retenu notre précédente leçon, Ava, remarqua la momartik qui semblait sourire, au ton de sa voix. C'est très bien.

L'arcko fusilla ses camarades du regard, c'était lui qui devait être remarqué en étant le plus obéissant et studieux que possible afin d'être choisit parmi les Partisans du Seigneur Dialga, pas eux ! Mais il n'allait pas se laisser faire, c'était hors de question !

- Donc Caelestis, Concordia, Irispera, Harenam et Aquae sont les seuls continents de Tero Nova où les pokémons parlent et n'ont jamais eu à souffrir de la proximité des humains. Ça nous a bien réussit d'ailleurs, vu le nombre d'années de paix que nous avons eu comparé à eux. Mais il y a une chose que je ne comprends pas, Dame Kara...

- Qu'est-ce donc, Nayati ?

- Pourquoi les fait-on venir ici, à la Cour des Condamnés ? On pourrait les laissés s'entretuer, non ? Ils le méritent, après tout.

Le piaillement choqué de l'oiseau ne parvinrent à atteindre l'arcko, de même que le regard intrigué de la petite renarde. Son attention était rivée sur la pokémon spectre, guettant sa réaction. Celle-ci plissa légèrement les yeux, fixant intensément son jeune élève, devinant aisément son raisonnement.

- Que veux-tu dire par là ? l'interrogea t-elle, l'invitant à développer sa pensée.

Un sourire victorieux se dessina sur le visage du gecko, il savait qu'elle le testait.

- Vous avez dit, il y a de cela une semaine, que les humains avaient commit un crime si grave que même Arceus le Tout-Puissant ne pourrait leur pardonner. Et la chose la plus grave qui soit jamais arrivé, c'est la destruction de la Tour du Temps. Donc, j'en ai conclut qu'ils en étaient responsables.

La momartik se retint de rire, cet arcko était, décidément, le meilleur élève qu'elle est eue depuis ses débuts dans l'enseignement !

- Tout juste, Nayati, ce sont bel et bien les humains qui ont provoqués la PTP. Cependant, Caelestis et Tempora étaient cachés à cette époque, donc non visible pour eux. Ils n'auraient pu accomplir cela seuls.

Comprenant où elle voulait en venir, Nayati échangea un regard avec Ava. La même expression d'horreur qu'il abordait recouvrait sa figure. Eagle, lui, semblait tout simplement perdu. Il y avait de quoi en même temps. Un dieu avait aidés les humains à commettre ce méfait !

- Ce n'est pas possible..., gémit l'évolie, la respiration saccagée, en proie à la panique. Ils sont sensés être incorruptibles...

- Arceus est incorruptible, rétorqua le pokémon plante, pas ses fils ! Et parmi eux, seul Giratina est capable d'une telle abomination.

- Tu as encore vu juste, Nayati ! le complimenta Kara. Giratina le Maître des Dimensions et Aiyanna la traitresse, sa complice, ont aidés les humains. Détruire la tour fut pour eux un jeu d'enfant car le seul et unique domaine où ils excellent.

Bien que ce ne fût pas visible, l'arcko pâlit. Le nom d'Aiyanna ne lui était pas inconnu, bien au contraire ! C'était une célébie shiny - donc rose - travaillant au service du Seigneur Dialga, une déesse mineure du panthéon, une voyageuse intemporelle, qui apparaissait souvent dans les récits que son père lui racontait avant de s'endormir. Jamais cependant, il n'avait parlé d'elle comme une traitresse, plutôt comme une amie de longue date. Et cela le chiffonnait beaucoup...
Nayati n'eut pas le temps d'y songer davantage : Kara reprenait le cours là où elle l'avait laissé. Trempant rapidement sa plume-feuille dans sa fiole pour la réapprovisionnée en encre, retranscrivant de nouveau chaque paroles de la momartik.
Quelques heures plus tard, à la fin du cours, l'arcko prit le chemin du retour en sifflotant joyeusement, certain de sa future admission au sein de l'armée du Seigneur Dialga.

A ce moment là, jamais il n'aurait pu se douter que ce qu'il verra scellerait son destin... pour le meilleur comme pour le pire.

***
Nosh regardait par la fenêtre de la cuisine, jetant un œil au sentier menant à Bourg-Rouage d'où son fils ne devrait pas tarder à revenir. Il était nerveux et il avait une bonne raison de l'être.
Il baissa les yeux sur le petit humain qui dormait paisiblement dans ses bras, inconscient de ce qu'il se tramait autour de lui. Cacher et héberger un humain chez soi était déjà un crime grave, passible de mort, mais rejoindre les rebelles Luxen...

Un frisson glacé parcourra le dos du pokémon jungle, il n'osait même pas imaginer ce que leur ferait subir Dialga s'il les attrapait, lui et sa compagne. Celle-ci posa sa main sur l'épaule et la lui pressa doucement pour attirer son attention.

- Nous devons partir maintenant, lui conseilla la femelle jungko, tant qu'il est encore temps.

- Lune..., commença Nosh en se tournant vers elle. Je sais ce que tu penses de notre fils, qu'il est conditionné selon les concepts de Dialga et que nous l'avons perdu depuis longtemps, ce qui est probablement vrai mais... Nayati est et sera toujours notre enfant quelques soient les actes qu'il commettra. Nous n'avons pas le droit de l'abandonner sans un mot !

Lune soupira. Elle comprenait le sentiment de son compagnon car elle-même ressentait cette sensation d'abandon qui l'oppressait. Seulement, elle avait vu l'arcko changé au fil des ans, jusqu'à ne plus reconnaître leur propre fils. D'un adorable et gentil arcko, Nayati s'était transformé en un fanatique ne jurant et vivant plus que par les lois de leur Maitre devenu fou par bien des égards.

- ...Ça vaudra peut-être mieux, au moins il ne nous verrait comme des traîtres. Et puis, il sera en de bonnes mains, ajouta t-elle en souriant tristement.
Nosh hocha la tête, reportant à nouveau son attention sur le nourrisson. Dire qu'ils cédaient - peut-être - leur fils à la bête primal pour élever cet humain, un soit disant sauveur du monde...

- Trop tard, déclara la voix télépathique du deoxys resté en retrait. Il est là.

Les deux jungkos échangèrent un regard emplis de crainte et d'appréhension, avant de se tourner vers l'entrée de la cuisine. Effectivement, Nayati se tenait sur le seuil de la pièce, l'air décomposé et livide.
Nosh voulut s'approcher, pour lui expliquer ce qu'il se passait mais fut pétrifié par le regard que lui jeta l'arcko. Un mélange de dégout, de mépris, de haine et d'horreur.

- Ne m'approchez pas, siffla dangereusement le petit gecko, perfides pokémons !

Si Lune s'était attendue à ce genre de réactions, ce n'était pas le cas de son compagnon qui fut profondément blessé et choqué par le comportement de leur fils.

- Vous êtes choqués, infâmes félons ? continua t-il d'une voix doucereuse. C'est pourtant moi qui devrais être choqué ! Je découvre que ceux qui m'ont servit de parents durant sept ans ne sont rien de plus que des hérétiques, des sales traitres de la pire espèce ! Et vous avez renié votre dieu pour quoi ?! Pour cette larve humaine, cette... créature que vous avez sûrement fait évadé de la Cour des Condamnés?! cracha Nayati en montrant le bébé dormant toujours dans les bras de son père.

- Fils..., tenta de s'expliquer ce dernier avant d'être coupé par Nayati.

- JE NE SUIS PAS VOTRE FILS, TRAÎTRES ! hurla l'enfant à s'en briser les cordes vocales, alertant ainsi tous les pokémons de Bourg-Rouage. ET PUIS DE TOUTE FAÇON, JE N'AI PAS BESOIN DE VOTRE AMOUR, CELUI DU SEIGNEUR DIALGA ME SUFFIRA !

Par dessus les cris de l'arcko, des milliers de pas résonnait non loin tel le tonnerre fracassant. Il s'agissait d'une armée, comprit Nosh. Celle de Dialga.
Tandis que l'humain commençant à s'agiter dans son sommeil, le jungko lança à ses deux compères un regard entendu. Il était temps de partir. Aussitôt, le deoxys traversa la pièce et posa ses mains sur leurs épaules de jungkos. Tous trois disparurent soudainement, laissant flottés derrière eux l'ultime phrase d'excuse d'un père à son fils.

- Je suis désolé, Nayati... infiniment désolé...