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Informations

» Auteur : Xabab - Voir le profil
» Créé le 14/12/2013 à 00:07
» Dernière mise à jour le 14/12/2013 à 00:07

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Chapitre 21 : Il faut partir
Helena avait fait les valises dès son réveil malgré les revendications de son mari. Depuis que sa fille leur avait parlé de Brume celle-ci n'avait qu'une seule idée en tête : quitter cette ville au plus vite. David était loin d'être d'accord et elle profitait du fait qu'il soit sous la douche afin de ranger ses dernières affaires.

Elle savait pertinemment qu'il ne sait toujours pas convaincu par sa décision lorsqu'il sortirait de la salle de bain mais elle s'en moquait. Helena était le genre de femme à lire son horoscope tous les matins, les mêmes que celles qui se ruaient acheter des tickets à gratter tous les matins de vendredi 13 et qui tremblaient en brisant un miroir, juste avant de fondre en larmes. Sa vie était un modèle et elle évitait tout ce qui pouvait lui faire du mal, allant jusqu'à considérer un mensonge comme étant une bonne chose tant qu'il cachait une vérité douloureuse.
Et ce qu'elle vivait depuis son arrivée dans cette ville était à l'opposé de son style de vie.

Un fantôme qui parlait à sa fille, la vision d'un enfer sous leurs pieds et puis ce cauchemar qu'elle avait fait durant la nuit… Son mari dormait à ce moment-là. Même si ce dernier n'avait rien vu et qu'il était persuadé qu'elle se faisait des idées, Helena ne pouvait ôter de la tête la vision des fantômes dansant sur les murs de la chambre.
Elle se dépêcha de ranger les dernières affaires et referma la valise. Dans la salle de bain l'eau s'arrêta de couler et elle commença à trembler à l'idée de devoir convaincre son mari.

Pour se calmer elle se posa au bout du lit après avoir rangé les valises devant la porte et attendit. La porte de la salle de bain ne mit pas longtemps avant de s'ouvrir et David se retrouva face à elle, l'air perplexe en voyant les préparatifs de sa femme.
Il soupira.
« Tu sais très bien qu'on ne peut pas partir comme ça, je te l'ai dit. »

Helena ne s'attendait pas à plus de la part de son mari et c'était bien cela le problème. Elle était incapable d'avoir un débat avec lui et ce dernier avait souvent raison avant même d'avoir exposé son avis.
Mais ce serait différent cette fois, elle en avait décidé ainsi après avoir vu les ombres durant la nuit. Sa peur la poussait à se battre pour quitter cette ville le plus rapidement possible et elle ne voulait pas que David l'en empêche.

« Tu as entendu Camille hier soir et tu sais aussi bien que moi qu'elle ne plaisantait pas, insista sa femme. Tu es le premier à dire que cette gamine ne ment jamais et tu refuses de quitter cet endroit. Ce jeu radio était étrange dès le début, on aurait dû se douter que c'était une erreur de prendre le prix.
– Je pense au contraire qu'on a fait le meilleur choix en acceptant.
– Tu es fou David, tu le sais et tu refuses de… »

Son mari leva la main et lui ordonna de se taire d'un air grave. Cela fait il fit le tour de la pièce en regardant dans chaque recoin comme s'il cherchait quelque chose. Sa femme n'intervint pas et le laissa faire sans comprendre le but de son manège. Lorsqu'il eut tiré les rideaux et vérifié que la porte soit bien fermée, David revint vers sa femme afin de reprendre la conversation.
« On va faire vite car je crains d'être écouté depuis hier soir, lança-t-il. Je sais parfaitement que Camille dit vrai et qu'on n'est pas en sécurité, je sais qu'on devrait partir mais on ne peut pas ; c'est impossible.
– Et pourquoi ? s'offusqua sa femme. »

David marqua une pause avant de continuer, craignant qu'elle ne trouve pas son explication valable et fasse une erreur en partant malgré ses revendications.
« Je pense qu'on ne peut pas partir comme ça. Tu as entendu la petite comme moi : on a été amené volontairement ici par ce jeu et je ne pense pas qu'on soit les seuls. Cette ville nous était inconnue, aucun de nos amis n'en avaient entendu parler et tout semble décalé depuis que nous sommes ici.
– Et tu voudrais que l'on réagisse comment ? demanda sa femme obsessionnellement.
– Qu'on reste et que l'on découvre la raison de notre présence ici.
– C'est du suicide… »

Il était d'accord avec elle mais préférait ne pas la contrarier et lui faire prendre confiance en ce qu'il disait.
« Tu dois comprendre qu'on risque plus en fuyant qu'en restant ici. Regarde les gens de cette ville, ils vivent normalement et n'ont pas l'air de se trouver juste au-dessus de l'Enfer.
– Donc d'après toi on devrait laisser tomber et se contenter de savoir pourquoi on est ici ? Tu te rends compte dans quelle situation tu mets Camille ? »

David baissa les yeux, le regard teinté de honte à l'idée de laisser sa famille dans cette ville. Au fond de lui il savait pertinemment qu'il ne pouvait pas faire autrement et sa femme devait s'en rendre compte elle aussi.
« Chérie nous devons mener l'enquête et sortir de ce pétrin. Il le faut pour notre fille mais aussi pour autre chose…
– Et quoi ?
– Je sens que nous avons une mission à accomplir ici et qu'on ne peut pas se permettre de partir sans la mener à son terme. J'ai vu les ombres cette nuit mais je ne voulais pas t'inquiéter en t'en parlant avant. »

Elle frissonna et il posa une main sur son épaule pour la réconforter ; elle laissa faire.
« Et tu en penses quoi ? demanda-t-elle en se tournant vers lui d'un regard triste, sachant qu'il venait de la convaincre. Elle allait le suivre dans ses plans et l'aider si possible, sans rien dire.
– Je pense qu'on devrait commencer par mener l'enquête dans l'hôtel. Cette ville n'existe pas en dehors de ses propres murs, j'ai fait mon enquête avant de partir. Je me pose une seule question : pourquoi un type ferait un hôtel dans une ville sans touriste et qui sont les clients que l'on croise depuis hier ? »