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Chef de Tribu [One-Shot] de MM-Blue



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Informations

» Auteur : MM-Blue - Voir le profil
» Créé le 25/06/2010 à 19:51
» Dernière mise à jour le 31/07/2012 à 14:53

» Mots-clés :   Cross over   Drame   One-shot

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Vengeance.
Campé sur une falaise, le vent ondulant dans son long pelage, Séto regardait au loin. Un silence de mort régnait dans la troupe. Tous avaient la tête baissée, museau contre terre.

*******
« Séto, qu'as-tu encore fait ? »

Les babines retroussées, les sourcils froncés, un imposant Arcanin se tenait devant le jeune Caninos.
Le jeunot baissa les yeux, les oreilles repliées.

« Voyons, Djaat, ce n'est qu'un enfant. Ne t'énerve pas comme ça. »

Cette douce voix presque reposante venait d'une magnifique Arcanin au pelage doré. Elle s'approcha doucement et l'Arcanin qui faisait face au Caninos leva les yeux au ciel.

« Tu es trop douce avec lui, Kéma ! Si tu continues à passer toutes ses bêtises, notre fils va mal tourner ! Tu as bien vu comment Black a tourné... »
« Oui je sais. Mais ce n'est pas une raison pour le sermonner de la sorte ! Il a seulement voulu chasser comme son père. »

Djaat grogna, se leva et tourna les talons. La douce Kéma s'approcha du jeune Caninos et dit:

« Tu as mis ton père très en colère. Il aurait pu avoir de gros ennuis à cause de tes bêtises, comprends-tu ? »

Le Caninos baissa la tête en signe d'affirmation.

« Bien. Donc maintenant tu dois savoir qu'il est interdit de chasser les Cerfrousses. »
« Mais pourquoi ? » Rétorqua le petit Pokémon.
« Eh bien, les Cerfrousses sont des pokémons très rares et qui peuvent être extrêmement dangereux pour un petit être comme toi. Leurs pouvoirs pourraient te rendre fou ou bien d'autres choses... »

Le petit Pokémon dégluti bruyamment, les yeux écarquillés, écoutant avec frayeur ce que lui racontait sa mère. Non loin de là, derrière un arbre, Djaat écoutait en souriant.

« Vas-y, FONCE ! »

Les feuilles et les vieilles branches qui jonchaient le sol s'envolaient au passage de la petite troupe. En tête, Séto. Coursés par un troupeau d'Ursaring, lui et ses amis couraient aussi vite qu'ils le pouvaient. Zigzaguant entre les arbres, la petite troupe de Caninos réussit tant bien que mal à semer ses poursuivants.

« On a réussi les amis ! »
« Ouaiiiiis ! »

Exténuée, la petite troupe décida de rentrer.

« Séto ! Dans quel pétrin t'es-tu encore fourré ! »

Chaque fois qu'il partait s'amuser dans la forêt, s'était pareil. En rentrant, son père l'attendait l'air furax. Et à chaque fois c'était Kéma qui venait prendre le relais. Un jour Séto, agacé par les incessants sermons de son père, demanda à sa mère :

« Pourquoi est-ce qu'il me crie toujours dessus ? On peut rien faire avec lui ! »

Sa mère sourit tendrement, inclinant sa tête.

« C'est à cause des hommes... »

Des hommes ? Séto n'en avait entendu parler que très vaguement. Tout ce qu'il savait, c'était que les hommes chassaient les proies que les Arcanins chassaient. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était que les hommes chassaient aussi les Arcanins. Séto eut du mal à comprendre se qu'essayait de lui expliquer sa mère : comment les hommes, qui chassent les mêmes choses qu'un Arcanin, pouvaient chasser un Arcanin ? C'était tout simplement grotesque aux yeux de Séto. Kéma lui expliqua que les hommes ne chassaient pas que pour se nourrir mais aussi pour s'enrichir.

Non, vraiment... Séto ne comprenait rien. Il abandonna d'ailleurs. Il ne voulait pas comprendre. Les hommes et tout ça, ça ne l'intéressaient pas. Ce qui l'intéressait, c'était Maïcha, une petite Caninos dont il était tombé éperdument amoureux. Pendant plusieurs semaines il lui fit la cour, sans grand résultat. Se refusant à demander conseil à son père, Séto persista. Djaat, qui gardait toujours un œil sur son fils, vit la détresse de celui-ci. Il décida alors de prendre les devants et amena Séto au bord de la rivière, afin de pouvoir lui parler.

« C'est ici que j'ai rencontré ta mère, pour la première fois. »

Il y avait de la douceur dans sa voix et Séto en fut presque étonné. C'était peut-être la première fois qu'il voyait son père aussi calme. Ils contemplaient les ondulations de l'eau, avant que Djaat ne reprenne la parole.

« Elle chassait le Raimoraid. Elle était agile et arrivait toujours à attraper sa proie. Et sa fourrure brillait de mille feux grâce aux reflets de l'eau. »
« Et toi, tu faisais quoi ? »
« Moi... Je la regardais. J'étais hypnotisé par sa beauté. Et puis finalement, elle s'est rendu compte que j'étais là et elle s'est enfui. »

Séto regarda son père, rieur. Il avait ainsi fait fuir sa mère, lors de leur première rencontre ! Il trouvait ça assez drôle, comme histoire.

« Je l'ai poursuivi, en l'appelant. Je ne voulais pas qu'elle s'imagine des choses. Alors j'ai couru. Et je n'ai pas fait attention au piège qui était placé sur ma route. Je suis tombé dedans comme un débutant ! »
« Un piège ? »
« Oui, il y en avait beaucoup, à l'époque. Nous avions appris à les éviter mais j'étais tellement obsédé par ta mère que je n'avais pas fait attention. Je me souviens encore de la douleur. Les pinces d'acier s'étaient refermé sur ma patte avant droite et je hurlais comme un damné ! Ta mère est alors arrivé, en riant. Elle m'a regardé longuement avec son grand sourire aux lèvres, alors que moi je luttais pour ne pas pleurer devant elle. Et finalement, elle m'a libéré. Et nous ne nous sommes plus jamais séparé. »
« Tu veux dire... Que maman t'a sauvé ?! »

Séto ne put s'empêcher d'éclater de rire. Jamais il n'aurait cru que son costaud de père avait été sauvé par sa mère ! Djaat riait, lui aussi. Même si au début, cette histoire avait mise à mal sa fierté, il avait finalement préféré en plaisanter qu'autre chose. C'était les aléas de la vie.

Ainsi, après avoir raconté cette anecdote des plus étonnantes, ils se mirent à marcher au bord du cours d'eau. Et il redonna confiance à Séto.

Alors qu'ils rentraient tranquillement tous les deux, des rugissements les interpellèrent. Entendant les cris de panique, Djaat s'élança à toute vitesse vers l'endroit d'où provenaient les rugissements, laissant Séto, seul. Celui-ci essaya de rattraper son père mais il n'avait pas la carrure pour courir aussi vite qu'un Arcanin.

Enfin arrivé, Séto découvrit avec effrois que le camp avait été saccagé. Sa mère accourut vers lui, l'attrapant par le cou.

« Lâche-moi ! Que s'est-il passé !? »

Kéma le lâcha et Séto retomba lourdement sur l'arrière-train.

« Ce sont les Akal, les Arcanins qui viennent du désert de l'ouest. Ils sont venu pour s'emparer de notre territoire ! »
« Et papa ? Et tous les autres ? Où sont-ils ?! »

Séto commença à paniquer. Il cherchait désespérément les autres membres du camp. Sa mère lui leva le visage et dit:

« Ne t'en fais pas. Ton père et les autres vont les repousser. »

Un rugissement retentit. C'était le rugissement de Djaat. Kéma eut un mouvement d'inquiétude mais essaya de se calmer, pour que son fils ne soit pas paniqué. Mais Séto l'était déjà. Il s'élança en suivant le rugissement, suivit de sa mère.

Un Arcanin décharné s'avançait vers Djaat, qui agonisait à terre.

« C'est fini, Djaat ! Tes terres m'appartiennent ! Et ta douce femelle aussi ! »

L'Arcanin squelettique se mit à rire aux éclats.

« Et tu penses que je vais te laisser faire, Black ? »

Djaat se releva d'un bond et de sa gueule jaillit un torrent de flammes qui prirent par surprise l'Arcanin efflanqué. Après avoir essuyé cette attaque de plein fouet, Black se jeta sur son adversaire, lui mordant le cou à pleine puissance. Djaat eut un rugissement de douleur et Séto ne put s'empêcher de crier.

Il courut vers Black et son père, remplit de colère et s'élança sur Black. Mais celui-ci le fit valser dans les airs d'un seul coup de griffe. Séto retomba lourdement au sol. Kéma rugit, pleine de colère et se jeta à son tour sur l'Arcanin hostile. Ce qui devait être un duel se termina en véritable carnage. Tous se jetèrent les uns sur les autres. Une vraie effusion de sang.

Séto reprit ses esprits peu après. Les rugissements étaient beaucoup plus fort. Ce n'était plus des rugissements de douleur mais de colère. Séto voulut se jeter dans la bataille mais autre chose attira son attention : un Arcanin du désert était en train de se s'en prendre aux petits Caninos sans défenses et dans le lot se trouvait Maïcha. Se sentant pousser des ailes, Séto attaqua l'Arcanin violemment, de plein fouet. Celui-ci riposta mais Séto s'accrocha. Il voulait montrer à sa bien-aimée à quel point il était fort. Non... Pas seulement à elle. À son père aussi. Il se battit de toutes ses forces si bien que...

Au bord de l'épuisement, ayant puisé toutes ses réserves, son corps se mit à briller d'une façon très étrange. Que se passait-il ? Il sentit une puissance nouvelle envahir son corps. Le feu qui brûlait en lui s'intensifia. Se relevant férocement, faisant voler la poussière du sol, son regard transperça l'Arcanin qui se tenait face à lui. Ce dernier semblait apeuré. Il faisait dos à un arbre qui l'empêchait d'aller plus loin.

Il regarda, affolé, les yeux cruels qui l'observaient : en face de lui se tenait désormais un majestueux Arcanin. Il n'eut même pas le temps de pousser un rugissement qu'une déferlante de flamme s'abattit sur lui. Séto s'approcha de ses amis en souriant. Ceux-ci le regardaient avec des yeux ronds comme des billes. Après avoir mis les Caninos en sécurité, il s'engagea dans la bataille. Au côté de ses congénères, il terrassait les envahisseurs. Il se sentait enfin utile.

Les Arcanins du désert s'enfuirent sous les rugissements des vainqueurs. Séto alla à la rencontre de son père qui s'était assit près d'un arbre pour reprendre des forces.

« Tu es bien mon fils, Séto. Tu feras un chef parfait plus tard, j'en suis sûr. »

Quatre ans après cet incident, Séto et les autres vivaient tranquillement dans leur forêt. Les anciens petits Caninos étaient maintenant devenu de grand et somptueux Arcanins. La petite bande de Caninos turbulents avait été dissoute. Séto aidait son père à gérer la tribu. Maïcha avait enfin répondu aux avances de Séto et ils filaient tous les deux le parfait amour. Djaat et Kéma allaient d'ailleurs bientôt être grands-parents. Maïcha mit bas d'un mignon petit Caninos qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à son père. Ils décidèrent de l'appeler Eternity car ce petit être les liait pour l'éternité.

« Tu n'as pas le choix... Je suis désolé. »

Djaat baissa les yeux. Chaque fois qu'il croisait le regard empli de tristesse de son fils, cela lui donnait des frissons.

« Pourquoi ? Pourquoi ne puis-je pas rester ici ? Si je pars, qui veillera sur la tribu après ta mort ? »
« Séto... Tu ne peux pas rester dans cette tribu. Tu dois commander ton propre clan. C'est comme ça depuis la nuit des temps... Et ne m'oblige pas à te bannir pour que tu partes ! »

Séto n'en revenait pas. Il se tourna vers sa mère qui était accompagné de Maïcha et d'Eternity.

« Maïcha restera ici. »
« Comment ça !? Mais c'est ma femme ! Je ne peux pas la laisser ici seule avec le petit ! »

Kéma fit un pas en avant : elle ne voulait pas que son fils unique s'en aille. Mais c'était la tradition, elle n'avait rien à redire là-dessus.

« Je veillerai sur elle et le petit. »

C'est tout ce qu'elle put dire. Maïcha semblait sangloter, le museau posé sur le front de son petit.

Une ombre marchait doucement vers l'horizon. Elle s'éloignait de plus en plus. Djaat, Kéma, Maïcha et Eternity observaient le triste spectacle sans un bruit. Le soleil rayonnait mais pourtant la terre sèche était devenue humide. Bientôt, la silhouette fut comme engloutit par l'astre de feu.

Quelques jours plus tard, lors d'une nuit sans lune, les arbres furent enduits d'un liquide rougeoyant qui coulait doucement sur leur écorce. Dans la pénombre de la nuit, on entendit alors un long rugissement de désespoir. Au milieu des corps inertes, une petite chose se tenait là, la face vers le ciel, les yeux remplis de larmes.

« Si je n'avais pas quitté la tribu, rien de tout ça ne se serait passé... »

Campé sur une falaise, le vent ondulant dans son long pelage, Séto regardait au loin. Un silence de mort régnait dans la troupe. Tous avaient la tête baissée, museau contre terre.

« Tu sais qui a fait ça ? »
« Les hommes... »

Le regard emplit de ténèbres, Séto rugit de toutes ses forces. Le soleil rayonnait mais pourtant la terre sèche était devenue humide. Il espérait surement que son cri avait atteint le paradis. Il se jeta du haut de la falaise. Il atterrit brusquement sur le sol faisant voler la poussière. Il se mit alors à courir droit devant lui. La poussière s'élevait à chacun de ses pas. Il fut bientôt rejoint par sa tribu, celle qu'il avait lui-même rassemblée. Des ombres se dirigeaient à pleine vitesse vers l'horizon. Elles s'éloignaient de plus en plus. Bientôt, les silhouettes furent comme engloutit par l'astre de feu.

« J'ai enfin compris tes craintes envers les hommes, père... Mais ne t'inquiète pas : ma vengeance sera terrible ! »