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Fierté paternelle. de Piikachu



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Informations

» Auteur : Piikachu - Voir le profil
» Créé le 30/12/2009 à 16:22
» Dernière mise à jour le 30/12/2009 à 16:22

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Chapitre 7 : Une blessure qui s'enfonce.
Il lui restait une patte avant, et deux pattes arrière. Son œil gauche avait été griffé, je m'en étais aperçu parce que mon père avait une énorme éraflure qui lui transperçait l'œil. Son visage était taché de sang, ainsi que son ventre, qui avait été presqu'ouvert en deux.

Ses plaies recrachaient du sang à n'en plus finir, il pouvait à peine respirer correctement. Mon doyen haletait, et vomissait du liquide carmin de temps à autre. Il lui manquait un bout d'oreille, et sur son ventre, du sang coulait. Il avait été salement touché par cet oiseau de malheur.

Après avoir longuement reluqué les énormes blessures qui zébraient son corps , je m'assis en face de lui, lui avouant :

« Excuse-moi papa. J'ai fait n'importe quoi, et cela m'a rappelé à quel point tu as été un père parfait pour moi : tu m'as protégé jusqu'au bout ! Est-ce que tu te souviens ce jour où les petits chiots gris nous ont attaqués ? Et bien, tu as été jusqu'à venir te battre contre cette horde pour me sauver, racontai-je.
- C'est normal… Un fils se doit d'être défendu par son père… rétorqua-t-il.
- Papa ! Alors tu parles ! Je croyais que tu ne parlais plus !
- C'est une longue histoire… avoua mon père. »

Emerveillé, je fixais les doux yeux rouges de mon père avec un regard attendrit.

« Vois-tu, reprit-il difficilement, tu es mon fils. »

Je ne comprenais pas pourquoi père et fils avaient énormément d'importance pour mon père. Je lui posai donc la question :

« On est de la même famille, c'est pour ça ? demandai-je.
- Et plus encore… Nous avons le même sang… Et mon travail est de m'occuper de toi jusqu'à ma dernière heure…
- Mais ce n'est pas maintenant que tu vas mourir ! Pas vrai ?! »

Il détourna son regard. Je baissai les yeux. Qu'allait-il me répondre ? « Oui, je vais mourir » ? Ou alors quelque chose comme « je vais résister jusqu'à mon effondrement » ? Ou bien, j'imaginais qu'il ne me répondrait pas.

« Je ne sais pas. » admit mon doyen.

Je relevai les yeux. Comment ça il ne savait pas ? C'était impossible ! Pour moi, mon père savait tout…

« A vrai dire… J'aurai voulu te répondre quelque chose de plus concret… se désola-t-il.
- Je me disais bien…
- Mais je ne sais pas quoi dire. Tout ce que je sais, c'est que je vais te raconter quelque chose d'important…
- Qu'est-ce que c'est ?! criai-je.
- Sois patient… »

Mon père leva les yeux au ciel. Moi, je continuai à le fixer sans fin. Il reprit alors :

« Je ne sais pas quand je te le dirai… Mais je te le dirai… »

Il prit une légère inspiration, et me regarda, l'air sérieux :

« Quand le moment sera venu.
- Et c'est quand que le moment sera venu ? demandai-je.
- Lorsque tu apprendras à réfléchir et à répondre à ta question… répondit-il.
- Je le saurai quand ? »

Il s'arrêta. Moi, je ne disais aucun mot. Je réfléchis quelques secondes… S'il veut que je réponde à sa question, mais si je ne peux pas y répondre…

« Quand le moment sera venu... »

Exactement ! J'avais tout compris ! Lorsque je saisirai le sens de ma question, je pourrai alors y répondre… Mais tout ça, je ne sais quand. Peut-être fallait-il que je m'entraîne…

A cet instant, mon père lâcha un cri étouffé. Il toussa, toussa et toussa encore… Puis il commença à cracher du sang, comme la première fois que je le vis. Je m'allongeai contre sa belle fourrure bien chaude, pour profiter peut-être de ses instants. Il m'interpela :

« C'est tout ce que… Tu trouves à faire ? »

Je me relevai brusquement : il avait raison. Je devais construire un petit abri pour mon père, lui apporter ce qu'il fallait, soigner ses blessures… Lui expliquant toutes les choses à faire, il approuva d'un sourire gentil, mais avec des yeux fatigués. Je devais revenir au plus vite, pour éviter qu'il ne s'endorme - peut-être à jamais.

Je commençai à m'enfoncer dans la forêt dense. Je chuchotai, tétanisé :

« On dirait des ombres bizarres… J'ai peur… »

Mais soudain, je revis le visage ensanglanté et épuisé de mon père. Je repensai aussi à ses yeux remplis de tristesse et de douleur, puis à ses maintes et maintes blessures éparpillées sur son corps, ainsi que ses pattes et sa tête. Je voulais faire payer ce monstre qui lui avait fait ça. Cet oiseau allait bientôt le regretter…

Je me remis en route. J'avais toujours en tête cette horrible image de mon père avec une patte en moins. Elle me fit réfléchir, et je compris alors qu'il fallait que j'aide le plus possible mon père. Je n'avais pas le choix, il ne fallait pas que je perde l'être qui était ma seule famille…

« Merci Papa… Je vais faire de mon mieux ! » criai-je.

Je ne savais combien de temps je cherchai, mais j'avais trouvé beaucoup de grosses branches d'arbres tombées, une multitude de feuillages pour pouvoir faire un bon abri solide et aussi dénicher une bonne quantité de baies. Je portais tout ce poids sur mes épaules, depuis presque le début. Peu importe mon fardeau, mon seul but était de sauver à tout prix mon père.

« J'arrive Papa ! Et je te ramène plein de bonnes choses pour toi ! » lançai-je à moi-même, pour me donner un soupçon de courage.

Dans la clairière, j'accourrai. Je n'y trouvai rien. Aucune ombre, aucunes traces… Il devait aller s'être désaltéré. Mais il ne pouvait pourtant pas bouger… Enfin, si, mais… peu. Je m'approchai de l'endroit où mon père avait été couché, agonisant de douleur et de souffrances. Il y avait juste du sang. Seulement du sang. Aucun indice qui me permettait de savoir où mon père était passé.

J'étais seul. Tout seul.

Soudain, je poussai un cri perçant. Un hurlement qui fit fuir des oiseaux et trembler la terre.

« Pourquoi tu ne m'as pas attendu ?! Pourquoi Papa ? Pourquoi ?! »