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[One-shot] Le vent souffle... de Silver_lugia



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Informations

» Auteur : Silver_lugia - Voir le profil
» Créé le 03/04/2008 à 18:42
» Dernière mise à jour le 30/03/2010 à 17:35

» Mots-clés :   Drame   One-shot   Présence de transformations ou de change

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Le vent souffle...
Le vent souffle... Il est glacial. J'ai froid. Le ciel est gris. Orageux.


Le noir... Je voulais casser le noir... Je l'ai fait. À la place, il y avait la grotte. Il y faisait chaud. Dehors, le vent soufflait, comme cette nuit. Derrière moi, il y avait des débris de coquilles. Mon oeuf. D'autre oeufs. Et d'autres débris de coquilles. Et d'autres pokémons, qui se ressemblaient tous. Qui me ressemblaient aussi. Il y en avait deux autres. Un petit air de ressemblance. Mais différents. Pourtant, je devais aller vers eux. Je le sentais. Je le savais. Je devais m'approcher. Les autres en faisaient autant. Derrière moi, du bruit. Les autres. Ils voulaient casser le noir, eux aussi. Puis nous étions tous là, tous les sept. Il y en avait une grise, au milieu de nous, marrons. Mes six frères et soeurs. Mes deux parents.


Le vent souffle...


J'ai grandi dans la grotte. Et je jouais dans la forêt. Trois filles, quatre garçons. Et Papa, Voltali. Et Maman, Pyroli. Nous étions une famille heureuse, et insouciante. Le bonheur... Je l'avais. Mais je ne l'ai plus, maintenant, c'est fini.


Il fait froid...


Et puis il y a eu ce jour.

« Oh, un voltali ! »

Nous étions tous là, à regarder Papa, impuissant. Des pokémons, très forts, se battaient contre Papa. J'avais déjà vu ça. Il s'en sortait toujours, Papa. Mais là non. Les pokémons étaient très rusés. Et ils se succédaient. Le bipède les commandait. Il ne faisait rien, mais les pokémons semblaient bien plus forts avec lui. Et Papa, on ne pouvait que l'encourager. Et puis enfin, le bipède a fait autre choses que de crier des ordres. Il a lancé l'objet. Un objet rond, blanc et rouge. Il a aspiré Papa. Mais il bougeait, Papa, dans l'objet rond. Il est ressorti, Papa. Mais le bipède a lancé un autre objet rond. Blanc et bleu.
Et Papa s'est encore fait aspirer. On regardait l'objet bouger. Papa est encore ressorti. Et le bipède a lancé le troisième objet. Le dernier. Jaune et noir. Et Papa bougeait, dedans, il bougeait. Mais cette fois-ci, il n'est pas ressorti. Le bipède a ramassé l'objet avec Papa dedans. Il a aspiré les cinq autres dans des objets similaires. Et il est parti. Avec Papa. Papa, le courageux voltali ! De ce jour, je détestais les bipèdes. Surtout pour ce qui a suivi.


Les feuilles de l'arbre au-dessus de moi tremblent...


Maman jugeait l'endroit trop dangereux pour vivre. Le soir tombé, elle nous fit sortir, à la lueur de la lune. La nuit était belle et fraîche. Et Maman nous emmena loin, très loin de la grotte.


Le vent souffle...


Nous arrivâmes à une petite clairière. Un grand rocher se trouvait au milieu. Cet endroit était paisible. Nous allâmes nous coucher sous un grand buisson, harassés. Et nous avons grandi là-bas.


Le vent souffle, de plus en plus fort...


J'étais grand, maintenant, je pouvais partir. Partir, où je voulais. Je sentais le goût de cette liberté nouvelle dans ma bouche. Et c'était loin de me déplaire. Je décidai de retourner à la grotte. Essayer de retrouver Papa. Les ambitions du jeune pokémon qui peut enfin prendre son envol. Sans me retourner, je rentrais chez moi. Étonnamment, je retrouvais mon chemin comme si je l'avais parcouru des centaines de fois. Cette odeur... Je la connaissais ! C'était la nôtre ! Au détour d'un chemin, j'aperçus la grotte. Rien. Pourquoi m'étais-je fait tant d'illusions. Papa n'allait pas réapparaître, comme ça, devant mes yeux, juste pour me faire plaisir ! Mes premières larmes. Mes premières VRAIES larmes. Pas pour un bobo, où pour une dispute. Mais parce que j'avais découvert la réalité. Des pas, derrière moi.

« Bonjour ! »

Je me retournai vivement. Une femelle bipède. Elle m'avait parlé dans son dialecte, espérant sans doute que je pouvais la comprendre.

« Je m'appelle Lya. J'aimerais être ton amie. »

Étrangement, je ressentais de la sympathie pour cette fille, et j'avais presque l'impression de la comprendre. Je m'approchai prudemment d'elle.

« Et toi, tu veux devenir mon ami ? »

En parlant, elle avait sorti cet objet rond qui avait capturé Papa. Je montrai les crocs.

« Tu as peur de ça ? C'est une pokéball. C'est pour que tu deviennes mon ami ! »

Je ne comprenais pas ce qu'elle disait, mais ses paroles m'apaisaient. Je voulais bien me laisser capturer.

« Allez, viens. »

Elle ouvrit la chose. Un rayon rouge en sortit. J'étais le rayon rouge. Puis j'étais de nouveau moi, à l'intérieur de la pokéball. Je me remémorai ses paroles. J'en comprenais maintenant tout le sens. Oui, Lya, je voulais bien devenir ton ami.


J'ai froid...


Elle m'a rendu heureux. J'étais bien, avec elle. Un jour, elle m'avait dit :

« Tu sais, Evoli, mon voeu le plus cher serait que tu évolues en mentali. Quand tu seras vraiment heureux avec moi, tu n'auras qu'à évoluer. »

Je ne connaissais pas toutes mes évolutions.


Le vent souffle...


Ce soir, quand le soleil s'était déjà couché, elle m'avait emmené faire une promenade. Je me sentais bien. Je voulais lui montrer. Je me remémorai ses paroles. Je sentais ma joie déborder. Elle sortait peu à peu de moi pour m'envelopper. Je me sentais vraiment bien. Elle, elle tremblait de tous ses membres. Une expression horrifiée sur son visage. Je ne comprenais pas. N'était-ce pas ce qu'elle voulait ?

« Non, pas la nuit... Parvint-elle à murmurer. Pas la nuit ! Tu m'entends ? PAS LA NUIT ! »

Mais il était déjà trop tard. Mes pattes, mon corps, mes oreilles. Je grandissais à vue d'oeil. J'étais devenu un Noctali.

« Les noctalis me font peur ! Tu me fais peur ! Tu pouvais évoluer en ce que tu voulais ! Mais pas en noctali ! »

Elle s'en alla en courant et en pleurant.

« Je ne peux plus te voir. Pardonne-moi, Noctali... »

Et elle me planta là, sous l'arbre.


Et maintenant, le vent souffle... Et je l'attends.



Dessin de Mimigoupix