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Inaccessible de kamui shiro



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Informations

» Auteur : kamui shiro - Voir le profil
» Créé le 12/06/2005 à 11:20
» Dernière mise à jour le 12/06/2005 à 11:20

» Mots-clés :   Absence de combats   Absence de poké balls   Présence de transformations ou de change   Suspense

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Crépuscule
« Mewtwo, Mewtwo... est-ce que tu m'entends... ? Mewtwo... je t'en supplie, écoute ma voix... je suis sûre que tu peux la percevoir... même dans ton état... ! »
Il ne me répond pas, il ne réagit pas. Le grand chat gris, imperturbable, repose paisiblement dans le grand cylindre, toujours noyé dans l'étrange produit verdâtre.
Il m'interpelle toujours autant, ce mystérieux grand chat. Alors qu'on dit de lui qu'il est le plus dangereux des pokemons vivant sur cette planète, le plus cruel, le plus fort, j'ai vraiment le sentiment qu'il n'est rien de si extraordinaire. Au contraire, il me fait penser à un gros bébé qui hiberne paisiblement, à l'attente de son réveil.
Son réveil. Il attend que quelqu'un le réveille. Et ensuite… ? – Ensuite je m'en fiche –
Ensuite, on verra bien. Je suis aussi imperturbable que lui, maintenant. J'ai décidé de le sortir de là, et c'est tout. Seulement, pour le délivrer, il faudrait que je détruise cette cage, que je la casse.
Il y aurait sûrement un moyen moins brutal de le faire avec l'ordinateur, mais je ne m'y connais plus en rien, maintenant que je me suis retrouvée.
Je pose ma main sur la grande cage en verre où le grand monstre somnole. Je ressens quelques vibrations.
Là où j'ai posé ma main, des bulles se sont formées à l'intérieur de la cellule de cristal, puis, elles ont disparu, comme si le monstre les avait absorbées. J'appuie ma deuxième main sur le verre, il se passe la même chose. Finalement, je tente de déplacer la prison d'eau, en pressant dessus à l'aide de mon corps et de mes deux mains. Mais elle ne bouge pas. Cependant, j'ai entendu quelque chose craquer, au bas de l'appareil. Pour en être sûre, j'essaye à nouveau de décaler le cylindre de verre en appuyant dessus. En effet, quelque chose grince. Je pense qu'il doit y avoir une fissure sur le support qui retient le solide aquarium rond.
Je me baisse, et observe ce support. C'est une sorte de caisse en métal noir où est posé, solidement immobilisé, le cylindre. C'est bizarre, car je n'y vois rien de particulier. Il n'y a aucune fissure ou trace d'usure.
Je le tâtonne d'une main furtive, que j'ai tôt d'enlever, car celle-ci se reçoit une grosse décharge électrique. « Aie ! »
Ça me fait mal. Je me suis brûlé la main. C'est bizarre, il ne me semblait pas que cette caisse noire était parcourue d'électricité, avant.
Mais là n'est pas le problème. Je dois briser cette installation au plus vite. Je me relève alors et m'appuie à nouveau sur l'engin. Cette fois-ci, je ne peux m'empêcher de hurler de douleur. Une nouvelle décharge, bien supérieure à la précédente, m'éjecte violemment au sol, tout en m'offrant une âpre douleur.
Pendant quelques secondes, le temps que je réalise que je suis encore vivante, je reste couchée par-terre, larmoyante. « Qu'est-ce qu'il se passe... Pourquoi je ne peux pas toucher l'appareil ? Y aurait-il un faux contact ? »
Quand, enfin, la douleur s'estompe assez pour me permettre de me mouvoir, je m'assieds, toujours en face de la prison de verre. Je réfléchis. Par quel moyen pourrais-je détruire cette machine ? Je pense à Dracaufeu. Lui, il pourrait la détruire d'un coup de patte, ou de queue, voir même en crachant du feu dessus, seulement, depuis que Mewtwo a retrouvé sa taille normale, il n'ose même plus s'en approcher. Quand il traverse le jardin, il l'évite en passant à cinq, voir six mètres de lui. Ce serait du sadisme de ma part de lui ordonner de le libérer.
Je trouve que le comportement qu'a Dracaufeu à l'égard du grand chat est vraiment étrange. Alors qu'il le regardait d'une incroyable tendresse quand il était encore dans son état d'embryon, maintenant, il en a presque peur. Je ne peux pas expliquer ce changement.
Toutefois, j'ai l'impression d'être la seule qui voit les choses différemment. J'ai l'impression d'être la seule qui voit Mewtwo comme un être raisonnable. Un être raisonnable, c'est peut-être un grand mot, mais j'ai vraiment l'impression qu'il est quelqu'un de bien. C'est un sentiment étrange qui est en moi. Plus l'ont critique une personne, plus j'ai l'impression qu'elle doit souffrir atrocement, donc j'en conclus que c'est quelqu'un de bien. C'est peut-être un peu rapide, comme réflexion, mais là, il s'agit d'un pokemon, et non d'un humain, et je n'ai alors pas à douter de ma théorie. Et de plus, quand je l'observe, c'est comme si... quand je l'observe... ça me fait ressentir...
La simple pensée de le regarder me donne l'envie de le faire. Il est vrai que depuis que je me suis reçue la décharge, je ne l'ai même pas dévisagé. Je m'étais simplement assise sur le sol pour réfléchir. « De toute façon, il continue sûrement de dormir paisiblement, sans ce soucier de tout ce que je fais pour lui... » pensé-je.
Je relève lentement ma tête pour contempler l'animal. Je relève lentement ma tête et m'offre une vision directe sur le monstre. Mon sang se glace. Subitement, mon cœur commence à battre de plus en plus vite.
Je reste figée. Je n'y crois pas.
Je n'y crois pas. J'ai presque envie de ne pas y croire tant je suis surprise :
Il me regarde ! Cette bête féroce me regarde ! Ses yeux sont ouverts ! Ses grands et profonds yeux bleus. Il me regarde. Son regard est froid, son regard est dur. Mais c'est moi qu'il regarde. Ils sont beaux. Ses yeux sont beaux. Il me regarde.
C'est incroyable. Son regard est magnifique.
Ce n'est plus le mignon regard bleu envoûtant du petit matou blanc, c'est un regard glacé, méprisant.
Et perdu, aussi.
Mais il est gracieux, son regard. Il est étrange. Il est dur, vraiment très dur, mais étrange. Il aussi doux que glacial. C'est tout un mélange. Il a tout pour me faire peur. Tout pour me donner l'envie de fuir, tout pour me donner l'envie de crier.
Mais non. Je ne crierai pas, je ne fuirai pas, je n'aurai pas peur. Parce que je sens, dans ce regard, je sens, malgré la haine et la froideur qui s'en dégage, je sens de la tristesse.
Une infime tristesse, un désespoir insignifiant.
Mais cela suffit à me rassurer.
Le monstre me regarde. Il s'est réveillé. Le liquide aura pu endormir ses membres, mais il n'aura pas touché à ses yeux. Ses magnifiques yeux.
Et moi, je suis par-terre, en face de lui, mon regard figé dans le sien, et je ne peux me résoudre à bouger.
Je suis tellement bien, en ce moment. Je suis tellement bien, à le regarder...
Je ressens un sentiment apaisant. Un sentiment qui fait que je ne veux pas cesser de le regarder.
–Un sentiment indescriptible–
Mais lui... depuis combien de temps m'observait-il ? Quand s'est-il réveillé ? A t-il vu ce que j'ai fait pour lui ?
–Ce que j'ai fait pour lui-
Qu'est-ce que j'ai fait pour lui ?
Je n'ai rien fait. Je l'ai seulement réveillé. Je n'ai même pas réussi à le libérer.
« Je dois lui prouver que je veux le sortir de là. Il le faut, sinon, il va me haïr » C'est ce que je me suis dit jusqu'à maintenant. Et je ne compte pas le nier. Je dois le libérer. Il le faut !
Cette phrase me redonne la force, la force de faire face à ce sentiment qui me hante.
Ce sentiment d'amour.
Je me lève, et me contrains à ne plus voir les yeux de Mewtwo. Le grand chat gris, par le fait que j'ai fui son regard, s'étonne. Il n'a pas bougé, mais j'ai constaté qu'il a frissonné à cet instant ; à l'instant ou j'ai quitté son regard.
Je ferme les yeux. Je m'appuie contre la paroi de verre, encore une fois. Il n'y a plus de courant qui la parcourt, ou alors, je ne m'en rends pas compte. Soudain, j'ai la sensation qu'une puissance m'envahi. C'est une puissance qui n'est pas mienne, et je crois bien que...
Je pousse le cylindre rempli d'eau qui se détache du support comme si j'arrachais la feuille d'un livre, et il bascule sur l'herbe verte, puis se brise en mille morceaux. L'étrange liquide vert qu'il contient se répand dans la terre, n'offrant alors au monstre qu'un amas de débris pour nouveau lit.
Un lit inconfortable pour moi et lui.
Pour moi et lui.
Cela car je suis couchée sur le grand chat. Je suis couchée sur son ventre, et ma tête se trouve à coté de la sienne.
Je suis tombée en même temps que lui quand la prison d'eau a basculé. Je suis tombée sur lui. C'est étrange, car j'avais plutôt l'impression que j'allais m'affaler sur les morceaux tranchants de cristal, quand j'étais en train de chuter.
J'ai peut-être de la chance, beaucoup de chance. Ou alors...
Ou alors...
Je n'ai même plus la force de penser. Je suis épuisée. Je n'ai même plus la possibilité de voir si le monstre est toujours réveillé.
Ce qui s'est passé, avant, m'a exténuée. J'ai l'impression de m'être vidée de ma force. Je suis fatiguée, je crois bien que je vais m'endormir.
Je crois que je vais m'endormir sur Mewtwo.
Ça ne me gêne pas. Il est chaud. C'est confortable et agréable d'être sur lui.
Je me sens apaisée. Ce sentiment ne veut plus me quitter.

Ce sentiment indescriptible, cette sensation incontrôlable.
Je croirais presque que je l'aime,
Mais non. C'est autre chose.