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Inaccessible de kamui shiro



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» Auteur : kamui shiro - Voir le profil
» Créé le 10/06/2005 à 20:39
» Dernière mise à jour le 10/06/2005 à 20:39

» Mots-clés :   Absence de combats   Absence de poké balls   Présence de transformations ou de change   Suspense

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Aurore
Dracaufeu est couché sur le dos, couché sur ses grandes ailes oranges et robustes. Dès qu'il me voit arriver, il se réveille à l'instant. Il se relève, botte le sol de ses grosses pattes et me dévisage d'un regard froid, offensé.
Vexé que j'ais mis autant de temps à venir, il me tourne le dos. Pourtant, je me rends bien compte qu'il n'est pas réellement fâché. Il me taquine. Il sait parfaitement que ça va me gêner si je crois qu'il est contrarié. Je n'aime pas le voir contrarié. Il le sait. Seulement, moi aussi je sais ce qu'il sait.
Cela, je pourrais le lui dire. Lui faire comprendre que je sais qu'il fait semblant d'être déçu, je pourrais le faire. Mais cela ne serait pas drôle. Ensuite, je ne saurai plus si il est vraiment vexé ou pas.
Si ça l'amuse de me taquiner, alors, je vais jouer le jeu. Je m'approche de lui à petits pas.
« Dracaufeu... » dis-je d'un ton exagérément doux.
Il me répond par un grognement. J'insiste.
« Je suis désolée... je me sentais bizarre, aujourd'hui... J'avais envie de tout revoir... J'ai fais un petit détour en passant auprès de l'étang... »
J'ai l'impression qu'il ne m'écoute pas. Mais je continue.
« Je... euh... je m'excuse.. tu veux bien me montrer ce que tu as trouvé... ? » Rétorqué-je, enthousiasmée.
Cette phrase le fait réagir, heureusement. Je suis soulagée, j'ai failli croire qu'il était vraiment fâché.
Finalement, je me fais toujours avoir à son jeu.
Dracaufeu se retourne, me considère rapidement et son regard s'arrête sur moi. Il me paraît étonné. Subitement, il profère un rugissement amusé, sans que je comprenne pourquoi. Je crois qu'il rigole de mes habits.
Je fais de même. C'est pas drôle s'il est le seul à rire.
Ensuite, seulement, je regarde mes vêtements. Je m'exclame. Ils sont sales –autant mon jeans que mon pull- et semblent être passés dans une broyeuse. Dommage, je l'aimais bien, mon pantalon bleu, ainsi que mon pull blanc. C'est étrange qu'ils soient en lambeaux, je persiste à croire que j'ai raté un épisode ou que j'ai oublié quelque chose. Ça m'ennuie. Il faudra que je retourne dans des centres-commerciaux pour m'en racheter. Ces endroits pleins d'humains. Ça m'ennuie vraiment.
Et je me perds dans des pensées, à nouveau. Mon dragon rouge semble épuisé. Il semble épuisé que tout et n'importe quoi soit prétexte pour que je m'évade. Je m'évade dans de longues réflexions pour la moindre chose qui attire mon attention. Je suis un peu tête en l'air. J'ai la tête dans les nuages. Je l'ai aussi dans la lune.
C'est ce qu'on me dit. Enfin, je ne porte pas plus mal ainsi.
Dracaufeu s'impatiente à nouveau. Finalement, il s'éloigne de moi, il s'éloigne un peu de l'endroit ou je suis.
Il est fâché ? – non.
Il revient rapidement. Il revient après avoir ramassé quelque chose sur le sol, quelque chose emmitouflée dans des feuilles, quelque chose de gros. De gros et blanc. Quelque chose qui fait à peu près la taille de ma tête.
Qu'est - ce que c'est ?
– C'est un monstre. – C'est un bébé monstre.
Une voix résonne dans ma tête. C'est étrange. C'est comme si, comme si j'avais déjà vécu cet instant.
J'ai déjà vu mon dragon revenir avec Cette Chose.
Qu'est - ce que c'est ?
- C'est un Pokemon. -
Comment le sais- je ? D'ici, je ne vois qu'une masse blanche, une masse ressemblant à un ballon blanc. Comment puis- je savoir que c'est un Pokemon ?
Je dois avoir une bonne intuition. Mais comment puis-je en être si sûre ? Je suis folle ?
J'ai un peu peur. J'ai un peu peur. Dracaufeu revient. Il porte « ce monstre ».
Soudainement, mon cœur se met à battre violemment. Soudainement, il se met à me taper la poitrine.
J'ai peur. Pourquoi j'ai peur ? De quoi j'ai peur ? Ce sentiment qui m'envahi, je ne l'ai jamais connu. J'ai envie de pleurer, je suis horriblement triste, j'ai horriblement peur, qu'est-ce qu'il se passe ?!
« Ne t'approche pas, Dracaufeu ! Ne viens pas, je ne dois pas le voir ! » Pourquoi je ne dois pas ?
Pourquoi ? Pourquoi...
Je sens que je me calme. Je me calme petit à petit. Je suis à genoux par terre. Mais tout est blanc autour de moi, je me sens mal.
– calme-toi, jeune fille, fais moi confiance –
Une voix m'apaise. Je suis entrain de retrouver mes esprits, je retrouve ma sérénité, il faut que je me ressaisisse.
Où est Dracaufeu ? – il revient –
Je vois qu'il porte quelque chose de bizarre. Qu'est-ce que c'est ?
Je n'en sais rien. Je cours vers lui, cette chose qu'il transporte m'intrigue. En me voyant arriver, il s'arrête. Il pose son regard sur ce qu'il transporte. Il regarde Cette Chose avec beaucoup de tendresse. Ça m'étonne de sa part.
Je m'approche de lui. Je suis surprise. Ce qu'il étreint, on dirait...
–c'est un monstre–
Cette phrase résonne encore dans ma tête. J'ai à nouveau un saut de conscience. J'ai l'impression d'avoir peur. Il y a quelque chose que je ne comprends pas.
Heureusement, Dracaufeu m'interrompt en pleine réflexion. J'aurais peut-être commencé à avoir vraiment peur s'il ne l'avait pas fait.
Il me montre l'étrange chose qu'il transporte. Qu'est-ce que c'est ?
C'est tout blanc. C'est tout mignon. Cela fait sûrement partie de la race des pokemon. Ça ne ressemble pas à grand chose, mis à part un petit matou. C'est une petite boule blanche, une petite boule avec quatre pattes blanches.
Ça a aussi une petite tête ronde et blanche, une petite tête de chat, une petite queue de chat, deux oreilles de chat blanches, un museau blanc et... et...
Deux yeux immensément bleus.
Il me regarde.
Le chat blanc s'est retourné, il a soulevé lentement ses paupières blanches, et comme s'il avait perçu ma présence depuis toujours, il me regarde, moi, il fait fondre son regard à l'intérieur du mien.
Il continue. Ce petit amas de chair blanche prématuré, il ne cesse de me dévisager. Il me regarde de ses deux yeux bleus, de ses yeux bleus plus profond et plus bleus que la mer, plus bleus et plus mystérieux que le ciel, il me regarde et m'envahit d'un sentiment étrange.
Un sentiment étrange. Un sentiment très étrange.
Un sentiment qui ressemble à de la nostalgie.
Décidément, je me serais fait toute la gamme des émotions, aujourd'hui.
Remarquant que le jeune monstre blanc semble sous mon charme, Dracaufeu me le tend. Par son regard, je comprends qu'il souhaite que je le transporte à mon tour.
Son regard me dit : « Il sera heureux s'il se fait porter par toi, je pense »
Je reconnais qu'il m'enchante aussi, ce jeune monstre blanc. Ses yeux sont si mystérieux. Ils dégagent un je-ne-sais-quoi insolite. Délicatement, je le saisis, et délicatement, je le pose contre ma poitrine.

Au moment où nos deux corps sont entrés en contact, j'ai ressenti quelque chose d'extraordinaire.
A ce moment là, je n'ai ressenti ni la peur, ni la tristesse, ni la joie, ni la haine, ni l'amour.
C'était quelque chose de bien plus différent.
Quelque chose d'indescriptible.

Cependant, quelques heures après la découverte du monstre blanc, il y a aussi une voix qui n'a pas cessé de résonner dans ma tête.
Elle m'a dit de construire un appareil étrange.
Elle m'a dit d'y placer un liquide étrange.
Elle m'a dit d'y submerger l'étrange monstre blanc.
Je l'ai fait, mais j'ai hésité.
J'ai longuement hésité. –je ne sais pas pourquoi j'ai hésité-
Je suis restée longtemps sans bouger, et finalement, j'ai oublié.
J'ai oublié que j'hésitais.
J'ai placé divers tuyaux sur le monstre aux yeux bleus, et je l'ai noyé dans cette eau verdâtre.
Mais ce n'était pas moi.
Ce n'était pas moi qui ai installé cette affreuse machine dans mon si beau jardin.
Ce n'était pas moi qui ai manié divers et divers données sur cet ordinateur si complexe.
Mais j'ai oublié. J'ai oublié que ce n'était pas moi.
Finalement, la personne qui n'était pas moi est devenue moi.
J'ai fini par devenir la personne qui ne me correspondait pas, en oubliant tout simplement le fait d'avoir changé. J'ai vécu ainsi pendant six mois.

J'ai suivi la croissance du monstre chaque jour. Je ne sais plus pourquoi, mais j'ai eu de la peine de le voir endormi là dedans, quelques fois.
Quelques fois, aussi, quand je transformais ces choses étranges sur mon ordinateur, j'ai regardé l'écran, et je me suis demandé ce que je faisais.
En l'instant d'une seconde, tous ces chiffres m'ont parus dénudés de sens. Et la seconde suivante, je reprenais le travail, mine de rien.
Un jour, le grand félin, dont la couleur du corps avait viré au gris, a réouvert les yeux, a réouvert ses profonds yeux bleus, malgré le liquide anesthésiant dans lequel il baignait.
Ce jour là, j'ai eu très peur. J'ai eu très peur, car je me suis réveillée, moi aussi.
Je me suis posé un tas de questions.
Un tas de questions sans réponses.
J'ai fini par m'évanouir. Le monstre s'est rendormi, lui aussi.
Heureusement, quand j'ai retrouvé mes esprits, j'ai récupéré un peu de ma mémoire. Je me suis souvenue de la plupart des choses que j'ai faites.

Maintenant que j'y repense, je crois que j'ai été manipulée... Mais par qui ?
Quel est ce nouveau monstre qui baigne, juste devant moi ?