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Les méandres de la mémoire de MissDibule



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» Auteur : MissDibule - Voir le profil
» Créé le 19/08/2025 à 15:23
» Dernière mise à jour le 10/09/2025 à 12:24

» Mots-clés :   Présence de personnages du jeu vidéo   Slice of life   Unys

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Chapitre 5 – Halo
Lucy fixait avec un mélange de curiosité et d'appréhension l’homme assis en face d'elle. Voilà presque une minute qu’ils étaient entrés dans la nacelle, et il n’avait toujours rien dit. Caché derrière sa casquette, il évitait même son regard. Peut-être était-il timide ? Embarrassée, elle entortilla une mèche de cheveux blonde autour de son doigt.

Finalement, elle décida que le silence gênant n’avait que trop duré et entama la conversation.

– Vous aussi, vous aimez le basket ?

Cette question la démangeait depuis qu’elle avait remarqué le logo d’une des plus grandes équipes de basket d’Unys sur la casquette du jeune homme : les Kungfouine de Méanville. Ce n’était pas son équipe préférée – elle était trop attachée à son équipe locale, les Gueriaigle de Volucité – mais elle faisait bien partie de son top 3. Elle crut voir l’homme esquisser un sourire en coin.

– Oh, oui. Un peu plus que ça, même.

Le regard de Lucy s’illumina. Elle avait enfin réussi à briser la glace avec son compagnon de nacelle au regard fuyant. En plus, ils partageaient la même passion !

– Je suis toujours si heureuse quand je rencontre d’autres fans de basket ! C’est vraiment le meilleur sport du monde ! Même si ça a bien changé, maintenant… C’est plus du tout pareil, avec des Pokémon…

Le sourire de son interlocuteur s’évanouit.

– Vous préférez le basket « normal » ?

On sentait un certain mépris dans ce dernier mot. Lucy se mit à réfléchir, mal à l’aise. Préférait-elle le basket classique, seulement avec des humains, au basket avec des Pokémon ? Elle passa en revue les moments phares de ses matchs favoris. Une révélation la frappa alors comme un ballon de basket en plein ventre.

– Je crois qu’avant, j’aurais bêtement répondu oui, sans réfléchir, parce qu’on s’imagine toujours que c’était mieux avant. Mais en fait, maintenant que j’y pense, les matchs avec des Pokémon sont bien plus intéressants. Avec eux, la rencontre devient plus imprévisible, et surtout, bien plus spectaculaire ! Mélanger les capacités Pokémon avec le basket, ça donne un spectacle incroyable. Finalement, je ne sais pas si je pourrais à nouveau regarder des matchs classiques, haha ! Donc bon, en fait, il faut croire que je suis dans la team « basket avec des Pokémon » !

Un sourire éclatant se dessina à nouveau sur le visage du jeune homme.

– Vraiment ? demanda-t-il, ému.

– Oui, vraiment, affirma Lucy avec sincérité.

L’homme releva alors la tête, révélant son visage à Lucy. Celle-ci poussa un hoquet de surprise.

– M-mais vous êtes… bégaya-t-elle.

– Jason, et vous ?

– Lu-Lucy…

– Eh bien, enchanté, Lucy ! Laissez-moi vous raconter mon histoire.

***
La peau brune de Jason ruisselait de sueur. Le soir d’automne, auréolé d’une brise fraîche, le fit frissonner. Mais même la tombée de la nuit ne pouvait éteindre son feu intérieur. Au contraire, elle l’attisait même. La nuit, il pouvait se donner à fond, sans peur d’être jugé, ni dérangé. Le jeune homme s’épongea le front et raffermit sa prise sur son ballon de basket.

Il fixa un instant le panier qui trônait à l’autre bout du terrain. Puis il ferma les yeux, et visualisa des adversaires imaginaires qui lui barraient la route. Chacun d’entre eux était un obstacle à éviter… ou à franchir. Jason rouvrit soudain les yeux et s’élança. Il dribbla son premier ennemi imaginaire, esquiva le second, et fonça jusqu’au panier. Dans un saut prodigieux, il effectua un dunk¹ parfait.

Il retomba lourdement sur le terrain, et alla récupérer le ballon qui s’égarait déjà vers les fourrés. Alors qu’il s’emparait de la balle, les buissons remuèrent doucement. Était-ce à cause du vent ? Jason secoua la tête. Il n’avait pas de temps de s’attarder sur des détails insignifiants. Il reprit son entraînement effréné, enchaînant les paniers de plus en plus vite.

Pourtant, malgré sa performance exemplaire, un trouble s’empara peu à peu de lui. Une faible sensation, qui grandit peu à peu jusqu’à le paralyser totalement. Oui, il en était certain : quelqu’un l’épiait dans l’ombre. Le jeune homme fronça les sourcils. Sur le terrain, comme dans la vie, rien ne lui échappait jamais. Un adversaire qui préparait un sale coup ? Il l’avait déjà en ligne de mire. Un paparazzi qui se cachait dans les fourrés ? Il l’avait déjà repéré.

Excédé qu’on l’espionne même en pleine nuit, Jason lança le ballon dans les fourrés pour faire déguerpir l’intrus. À ce moment, il se produisit quelque chose que même Jason n’aurait pas pu prévoir. Un éclair jaune et rouge surgit du buisson à la vitesse de l’éclair et s’empara du ballon sous ses yeux ébahis. Puis la petite créature se réceptionna sur le sol, imperturbable. Elle le fixait de ses petits yeux rouges, sourcils froncés.

Un Pokémon.

Un Pokémon venait de rattraper son tir ! Jason sourit, soulagé.

– Belle interception, p’tit gars, le félicita le basketteur en s’approchant de la créature. Tu veux bien me rendre mon ballon, maintenant ?

Mais le petit Pokémon ne l’entendait pas de cette oreille. Il se mit à dribbler – un Pokémon qui dribblait ? – et dépassa un Jason abasourdi. Le jeune basketteur, intrigué, regarda la petite créature remonter le terrain, avant d’enfin comprendre ce qu’elle cherchait à faire : elle voulait marquer un panier contre lui ! La mémoire musculaire de Jason le poussa à se précipiter à sa poursuite, avant de se rendre compte qu’il coursait un Pokémon ! Le ridicule de la situation le coupa net dans son élan.

Fasciné, il regarda le chapardeur foncer vers le panier. Comment une créature si petite, à peine trois ou quatre fois plus grande que le ballon, espérait-elle atteindre un panier fixé à trois mètres de hauteur ? Parvenu au pied du panier, le Pokémon se figea un quart de seconde, prit appui sur ses deux petites pattes…

Et décolla littéralement du sol.

Jason resta cloué sur place, sidéré. La petite créature continua de s’élever… jusqu’à atteindre l’arceau du panier, auquel elle s’accrocha. Elle projeta ensuite avec force le ballon dans le filet, et atterrit au sol dans une pose similaire à celle d’un maître d’arts martiaux.

– Incroyable… souffla le jeune basketteur.

Un Pokémon venait de marquer un panier juste sous ses yeux ! Sans même s’en rendre compte, Jason se mit à applaudir. Le Pokémon bomba le torse, très fier.

– Un Pokémon qui sait jouer au basket… Est-ce que tu aurais appris en m’observant ?

La créature hocha la tête avant de se précipiter sur le ballon, qu’elle cala à grand-peine sous sa petite patte. Elle désigna ensuite Jason du doigt, puis elle-même.

– Quoi, tu veux m’affronter ? T’es pas croyable… D’accord, mais je te préviens, je me défends plutôt bien !

Le Pokémon se mit à dribbler vers le panier mais Jason le rattrapa aisément – il courait bien plus vite. Cependant, au moment où le jeune homme s’apprêtait à récupérer la balle, son adversaire frappa un grand coup dedans. Une énorme vague d’énergie propulsa alors le ballon à toute allure… et l’envoya droit dans le panier situé à l’autre bout du terrain.

– Wow… s’extasia Jason, avant d’éclater de rire. Impressionnant… Mais ça, c’était ton panier. Tu viens de marquer contre ton camp, petit ! Il faut croire que tu connais pas si bien que ça les règles, finalement…

La créature poussa des petits cris mécontents en guise de désapprobation.

« N’empêche, ce tir était incroyable… Aucun basketteur peut faire un truc pareil. Il a dû se servir d’une capacité Pokémon. »

– Allez, je te taquine, le rassura Jason. Tu sais, c’est vraiment pas banal, ce que tu sais faire. T’en connais d’autres, des techniques stylées du même genre ?

Les petits yeux rouges du Pokémon s’illuminèrent, et il se mit aussitôt en mouvement. Il enchaîna les paniers à l’aide de diverses capacités, tel un basketteur professionnel – qui mesurerait moins d’un mètre. Jason le contemplait, subjugué. Il n’intervenait que pour complimenter son apprenti, ou bien pour jouer au mentor.

– Sympa, ton coup de pied circulaire, mais au basket, on a le droit d’utiliser que les mains !

Ils passèrent ainsi de longues heures à s’entraîner ensemble. Jason, qui avait pourtant passé sa vie avec un ballon dans les mains, avait l’impression de redécouvrir le basket. Voir son compagnon effectuer des sauts périlleux pour marquer des paniers tous plus spectaculaires les uns que les autres le stimulait plus que n’importe quel autre joueur humain, aussi talentueux qu’il soit.

Ainsi, alors que la nuit noire les enveloppait de ses ténèbres, les deux acolytes, éclairés par le halo des lampadaires alentour, s’affaissèrent sur le sol du terrain de basket, épuisés. Ils auraient voulu continuer des heures encore, mais leurs corps avaient atteint leurs limites.

– Pfiouuu, j’en peux plus ! Mais c’était vraiment cool ! T’es pas d’accord ?

– Kung… fouiiiine… approuva le Pokémon essoufflé.

– Kungfouine ? C’est comme ça que tu t’appelles ?

Le Pokémon hocha la tête, mais il ne semblait pas très satisfait.

« Peut-être qu’il veut un autre nom… »

Jason secoua la tête. Ce Kungfouine ne lui appartenait pas. Il pouvait très bien avoir déjà un dresseur. Et puis… il était basketteur, lui ! Même si ce petit bonhomme était attachant, et savait jouer au basket, il n’avait pas le temps de s’occuper d’un Pokémon.

Avec un pincement au cœur, Jason se releva.

– Bon, il est super tard… J’aurais pas dû veiller autant… Mais bon, on s’est bien amusé ! Qui sait, peut-être qu’on se recroisera un de ces jours ?

Kungfouine émit un petit cri, sans doute pour le retenir. Mais Jason continua à avancer, sans se retourner.

– Salut, petit gars ! lança le basketteur d’une voix enjouée.

Trop enjouée.

Cette nuit-là, Jason peina à s’endormir. Les images de la soirée lui revenaient sans cesse en mémoire. Pourquoi était-il parti sans Kungfouine ? Peut-être ne le reverrait-il jamais. Ni lui, ni ses impressionnantes cascades qui redéfinissaient le sens même du mot « basket-ball ». Il ne ressentirait plus jamais ce sentiment d’accomplissement. Finalement, il sombra dans un sommeil agité, hanté par l’impression d’avoir commis la plus grande erreur de sa vie.

*
Le lendemain matin, Jason fut réveillé à grands coups de gifles. Il se redressa en hurlant, les joues meurtries. Le coupable lui, exultait, un grand sourire sur le visage. Une petite créature jaune et rouge.

– Kungfouine !

Il en oublia instantanément la douleur.

Contrairement à lui, le petit Pokémon avait eu le courage de le retrouver.

Et Jason en était profondément heureux.

Les semaines suivantes, Jason et Kungfouine continuèrent à s’entraîner ensemble. Cette amitié naissante influença grandement l’humeur de Jason, un changement que ses coéquipiers ne manquèrent pas de remarquer.

– Dis donc, Jason, t’as la patate en ce moment ! s’exclama Michael, son meilleur ami et coéquipier, en passant le bras autour cou de Jason.

– Ouais, j’t’avais jamais vu sourire autant, renchérit Jordan, un autre membre des Frison de Méanville. Avoue… continua-t-il sur le ton de la confidence, tu t’es enfin une trouvé une copine, c’est ça ?

Jason leva les yeux au ciel. Mais il ne se départit pas pour autant de son sourire.

– Eh non, même pas ! le détrompa-t-il d’un air espiègle.

– C’est quoi qui te met de bonne humeur, si c’est pas une meuf, alors ? insista Jordan d’un ton suspicieux.

– Héhé… Si vous êtes sages, je vous le dirai bientôt !

– Quoi ? Mais je suis ton meilleur pote ! s’indigna Michael.

– Ouais, mais c’est une surprise ! rétorqua Jason. Donc pas de favoritisme !

Michael fit mine de bouder, tandis que les deux autres éclataient de rire. En réalité, Jason brûlait d’impatience à l’idée de présenter Kungfouine à son équipe. Dès ce soir, il irait demander une faveur à leur coach, et il espérait vraiment que celui-ci la lui accorderait. S’entraîner avec le petit Pokémon lui avait ouvert les yeux, et une idée folle avait germé dans son esprit.

Une idée révolutionnaire.

*
– Tu te rends compte, Hoop ? C’est le grand jour ! s’enthousiasma Jason.

Il avait craqué une semaine auparavant, et avait enfin trouvé un nom pour Kungfouine – ainsi qu’une Poké Ball. « Hoop » lui était apparu comme une évidence. Ce mot, qui signifiait « cerceau », faisait aussi référence au « alley oop », leur technique de basket préférée. Elle consistait à reprendre une passe en vol pour effectuer un slam dunk dans la foulée. Hoop lui-même avait immédiatement adoré son nouveau nom.

L’un comme l’autre débordaient d’énergie et de bonheur en cette matinée très spéciale. Aujourd’hui, les deux amis présentaient le fruit de leur labeur à l’équipe de Jason : les Frison de Méanville. Mais ce n’était pas tout. Si tout se passait comme l’espérait le jeune basketteur, cette journée marquerait le début d’un grand projet.

Un grand sourire aux lèvres, Jason fit glisser son sac de sport sur une épaule, tandis que Hoop sautait sur l’autre. Ensemble, ils quittèrent l’appartement de Jason et se mirent en route pour le Petit Terrain, plus au nord. Afin de passer inaperçu, le basketteur portait des lunettes de soleil et une casquette à l’effigie de son équipe. Mais la complicité entre Jason et Hoop attirait l’œil, tant ils semblaient heureux.

Une fois parvenu au Petit Terrain, Jason s’arrêta un instant. Il avait vu ce stade des milliers de fois, et pourtant… Ce jour-là, le stade l’impressionnait plus que de coutume. Les rayons de soleil percutaient les néons bleus du dôme, dans un contraste saisissant. L’entrée rose vif lui déchirait la rétine. Les arceaux métalliques de la structure semblaient prêts à s’abattre sur le jeune homme et son ami, minuscules en comparaison.

Pour la première fois depuis qu’il avait imaginé son projet, le trac noua l’estomac de Jason. Sentant le trouble de son camarade, Hoop lui tapota la joue, et poussa un petit cri rassurant. Jason releva la tête.

– Tu as raison. Tout va bien se passer. Merci, Hoop.

Puis le basketteur ouvrit son sac de sport.

– Tu devrais entrer là-dedans. Comme ça, l’effet de surprise sera vraiment réussi.

La petite fouine approuva, et sauta dans le sac, que Jason referma aussitôt – en prenant garde à ne pas remonter la fermeture éclair au maximum. Enfin, plus décidé que jamais, le jeune basketteur pénétra dans le Petit Terrain.

*
Présenter son ami et son projet à son équipe était bien plus intimidant que Jason ne l’aurait cru. Il avait l’habitude d’être au centre de l’attention. Mais lorsque c’était le cas, il était en plein maîtrise de ses moyens. Il savait exactement quoi faire.

Pas cette fois-ci.

Ses coéquipiers, assis dans les gradins, le fixaient d’un air intrigué, tout comme leur coach, Mr Karr. Ce dernier avait accepté de réunir l’équipe un dimanche, à la demande de Jason. Cependant, comme ses joueurs, il ignorait tout de la raison de cette rencontre. Il soupira : il était habitué aux caprices de stars, au point qu’il n’y faisait plus attention.

De son côté, Jason se tenait sur le terrain depuis de longues secondes déjà, et il n’avait toujours rien dit.

Il était tétanisé.

Il chercha du soutien auprès de Michael, qui lui adressa un grand sourire, ainsi qu’un pouce levé. Hoop aussi, dans le sac, poussa un petit cri joyeux. Ces encouragements motivèrent Jason, qui prit enfin son courage à deux mains.

– Euh… Salut, les gars ! Si je vous ai fait venir aujourd’hui, c’est parce que j’aimerais vous présenter quelqu’un !

Quelques murmures excités parcoururent l’assistance.

– Allez, c’est à toi d’entrer en scène ! s’exclama Jason.

À ces mots, Hoop émergea du sac dans un bond prodigieux, et atterrit sur le parquet lisse du terrain de basket dans sa pose préférée. Devant cette entrée fracassante, l’assistance se figea, ébahie.

– Je vous présente Hoop, mon partenaire ! Je m’entraîne avec lui depuis plusieurs semaines.

Après quelques secondes d’étonnement, les questions fusèrent.

– Ton… « partenaire » ?

– Tu « t’entraînes » avec lui ? Comment ça ?

– Sérieux, c’est un Pokémon qui t’a mis de si bonne humeur ?

Jason émit un petit rire, amusé.

– Et c’est pas tout… continua-t-il d’un ton mystérieux.

Il plongea alors sa main dans son sac, et en ressortit sa deuxième surprise : un ballon de basket unique, qu’il avait fait confectionner exprès pour cet événement. Au lieu d’arborer la couleur orange caractéristique des ballons de basket classiques, celui-ci, blanc et rouge, évoquait une Poké Ball.

Cette deuxième surprise plongea un peu plus l’équipe des Frison de Méanville dans la confusion. Mais sans laisser à ses camarades le temps de réagir, Jason, gonflé à bloc, enchaîna.

– Laissez-nous vous faire une petite démonstration !

Il croisa alors le regard de Hoop, qui hocha la tête, fin prêt. Jason lui lança aussitôt la balle, et le Pokémon se mit à dribbler, sous le regard sidéré du public. Jason sourit : ils réagissaient de la même façon que lui. Hoop fonça alors vers le panier situé au fond du terrain, et s’éleva dans les airs grâce à la capacité Rebond, avant de marquer, grâce à un dunk prodigieux.

Ensuite, Jason rattrapa le ballon projeté par Hoop grâce à Forte-Paume, et marqua un panier à trois points. L’enchaînement se poursuivit ainsi durant de longues minutes. Jason et Hoop faisaient preuve d’une coordination exemplaire, et conclurent leur démonstration sur leur coup favori : un alley oop parfait.

Après ce dernier panier, Jason récupéra son ballon Poké Ball et se retourna vers son équipe, impatient de voir leur réaction impressionnée. Mais lorsqu’il croisa leurs regards, il remarqua le trouble qui les habitait. Seul Michael esquissa un sourire avant de commencer à applaudir.

Personne ne l’imita. Tous les autres semblaient sonnés. Bientôt, les applaudissements s’évanouirent, remplacés par un silence retentissant. Intimidé, Hoop vint se blottir contre les jambes de son ami. Jason déglutit. Il n’avait personne derrière qui se cacher, lui…

– Euh… Vous en avez pensé quoi ? lança-t-il avec courage.

– C’était top ! Franchement, vous avez vraiment la classe, assura Michael.

Jason, sourit, rassuré. Il pouvait toujours compter sur son meilleur ami. Malheureusement, sa joie fut de courte durée.

– Nan, mais t’es pas sérieux, Mike ? s’écria Jordan, un soupçon de colère dans la voix.

– Si, pourquoi ? demanda Michael, sourcils froncés. T’as un problème ?

– Bien sûr que j’ai un problème ! C’est quoi le plan, Jason ? Tu nous trouves tellement nuls que tu nous as remplacés par cette bestiole ?

Jason accusa le coup.

– Je… Mais non, pas du tout…

Comment la situation avait-elle pu dégénérer aussi vite ? Tout ce qu’il souhaitait, c’était partager le bonheur de jouer avec son ami avec son équipe. Mais aussi présenter son idée révolutionnaire… qu’un autre de ses coéquipiers ne tarda pas à enterrer.

– J’avoue que c’était plutôt cool, intervint Mark, un autre membre de l’équipe. Mais franchement, Jason… Le basket, c’est fait pour les humains. Le sport, c’est un des rares domaines où les Pokémon sont laissés de côté. Et c’est très bien comme ça. Viens pas gâcher notre plaisir, vieux.

– Ouais, bien dit ! On va pas laisser une boule de poils nous voler notre place ! renchérit un autre.

– Mais… C’était justement mon idée, avoua Jason. Du basket avec les Pokémon ! Vous voyez pas le potentiel ? Avec les capacités Pokémon, on peut faire du basket un vrai spectacle !

– Ah oui ? Et tu trouves que le basket « normal », c’est pas un vrai spectacle, peut-être, Jason ?

Tout le monde se figea. Lentement, les têtes se tournèrent vers celui qui avait parlé : Mr Karr, le coach de l’équipe, dont tout le monde avait visiblement oublié la présence. Jason vira soudain au cramoisi.

– Coach ! Euh… Si, bien sûr… C’est pas ce que je voulais dire… bafouilla le jeune homme.

Les petits yeux de Mr Karr transpercèrent Jason de part en part. Si un regard pouvait tuer, le joueur serait déjà six pieds sous terre. Un silence de mort suivit cet échange.

– Jason, dans mon bureau. Les autres, vous avez quartier libre. Exécution !

*
La mort dans l’âme, Jason quitta le Petit Terrain. Il se rappela le moment où il avait franchi cette même porte, à peine une heure plus tôt. Son cœur alors gonflé d’espoir avait depuis éclaté comme un ballon de baudruche au contact d’une aiguille. Le jeune homme contempla d’un œil morne la Poké Ball de Hoop dans sa main.

Soudain, Jason sentit un bras se glisser autour de son cou.

Michael.

– Alors, comment ça s’est passé avec le coach ? demanda son ami avec inquiétude. Tu t’es pas fait trop engueuler, j’espère ?

Jason ricana.

– Oh, non.

Michael poussa un soupir de soulagement.

– Ah, ouf.

– Il m’a juste viré de l’équipe.

– Quoi ? Tu déconnes ?

Jason lui adressa un regard noir.

– Est-ce que j’ai l’air de déconner ?

– Non… Putain, c’est pas possible… Viré, comme ça ? Juste parce que t’as joué au basket avec ton Pokémon ? C’est du délire !

Jason haussa les épaules.

– Apparemment, je lui ai prouvé que je méritais pas ma place au sein de l’équipe et surtout, que j’avais pas l’étoffe d’un basketteur pro. Il a dit que passer mon temps à m’amuser avec mon Pokémon au lieu de m’entraîner « pour de vrai », c’était pas sérieux. Et que si j’étais pas content du basket actuel, j’avais qu’à créer ma propre équipe. Puis il m’a foutu dehors.

– Dur…

Un court silence s’ensuivit. Puis le visage de Michael s’illumina.

– Hé, mais c’est pas con, ça ! On n’a qu’à faire ça !

– Faire quoi ? demanda Jason, le sourcil levé.

Avec ses cheveux bruns en bataille et son sourire malicieux, Michael ressemblait à un savant fou.

– Créer notre propre équipe, quoi d’autre ?

*
Un peu plus tard, les deux amis s’étaient assis par terre dans le salon de Jason, autour de la table basse. Hoop se tenait à leurs côtés, intrigué.

– Mike, je sais pas comment te remercier… T’étais pas obligé de quitter l’équipe pour me suivre dans mon projet dingue…

– Te fous pas de moi. J’allais quand même pas rester dans cette équipe d’enfoirés. T’façon, j’y restais juste parce que t’étais là. Sans toi, je serais vite parti. En plus, avec deux bons joueurs en moins, ce connard de coach Karr va devoir se reposer sur les remplaçants, et c’est bien fait pour sa gueule !

– Merci, t’es un frère. Mais je t’avoue que je sais pas du tout comment on forme une équipe… Surtout avec des nouvelles règles, et tout…

– Ouais, moi non plus… avoua Michael en se grattant la tête. Déjà, faut qu’on ait une idée précise. Comment tu imagines le basket du futur ?

– Je pense qu’on peut rester sur du cinq contre cinq… proposa Jason. Mais on remplace deux joueurs humains par des Pokémon. Ça nous ferait qu’un joueur et un Pokémon à trouver.

– Ouais, c’est pas une mauvaise idée. Mais on peut pas non plus accepter n’importe quel Pokémon sur le terrain, par contre.

– Pourquoi ?

– Bah, imagine un mec ramène un Onix ! argumenta Mike. Le Poké rentre même pas sur le terrain !

– Ah ouais, pas faux. Et puis les type Vol aussi, ce serait de la triche, un peu. Tout ce qui vole en général, en fait.

– Ouais, aussi. Ou alors, on crée plusieurs catégories.

Les deux amis s’entreregardèrent, avant de s’affaler sur la table basse.

– C’est galère de fou, en fait, de créer un sport… se plaignit Jason.

– Ouais… Mais ça va le faire, on a de bonnes idées !

À cet instant, Hoop sauta sur la table et poussa un cri de guerre pour motiver les troupes, ce qui fit rire les deux amis.

– J’l’aime bien, ce petit gars. Tu l’as bien trouvé.

Jason sourit.

– C’est plutôt lui qui m’a trouvé.

*
Un silence religieux régnait dans le bureau de la présidente de la LBU, la Ligue de Basket-ball d’Unys. Jason et Michael venaient de finir leur présentation, fruit de semaines acharnées de travail. Aucune hésitation. Aucun bégaiement. Chaque mot venait étoffer leur argumentation, sans fioriture.

Helena Nadim, la présidente de la Ligue, une femme au chignon sérieux, dévisageait les deux amis derrière son bureau de verre. Elle examina ensuite avec attention la documentation que le duo lui avait transmis pour présenter leur projet.

– Vous avez créé une équipe de basket-ball qui mélange humains et Pokémon… dit-elle enfin d’un ton songeur, plus pour elle-même que pour ses interlocuteurs. Et vous semblez avoir longuement réfléchi aux règles de votre jeu. Vous avez même créé plusieurs catégories : Pokémon au sol, Pokémon volants… Et même une variante aquatique ? Vous ne manquez pas d’imagination, il faut le reconnaître.

– Oui euh, pour la variante aquatique, on n’est pas encore trop sûrs, glissa Jason, qui se sentit soudain un peu stupide. Mais on ne voulait omettre aucun détail.

– Oui, exactement, approuva Michael. On voulait d’abord proposer toutes nos idées, quitte à affiner après. On s’est vite rendu compte qu’on pouvait pas accepter n’importe quel Pokémon sur le terrain. On a donc trouvé cette règle qu’on vous a énoncée tout à l’heure…

– « Tout Pokémon membre d’une équipe se doit d’avoir une taille inférieure ou égale au plus grand des membres humains de la Ligue. », lut Nadim pour compléter. Oui, c’est plutôt cohérent, reconnut-elle.

– Tant mieux, répondit Mike, fébrile. Et si vous lisez les petits caractères, vous verrez qu’il y’a des règles spéciales pour les Pokémon serpentins, et que…

– Oui, j’ai vu, en effet, lui assura-t-elle avec un sourire froid.

– On a aussi pensé au poids des Pokémon, bien sûr, intervint à son tour Jason.

– Ah oui ? Pourtant, tout ce que vos documents stipule, c’est justement qu’il n’y a « aucune limite de poids imposée pour les Pokémon membres d’une équipe ».

– Oui, confirma Jason. C’est parce qu’on a réalisé que le poids n’était pas un facteur très important. Les petits Pokémon sont plus légers, donc plus agiles, mais leur petite taille reste handicapante pour marquer des paniers. À l’inverse, les grands Pokémon sont plus proches du panier, mais souvent plus lourds, donc ils se déplacent moins vite. Du coup, on s’est dit que les avantages et les inconvénients s’équilibraient plutôt bien.

– Hmm… Je vois, répondit Nadim en scrutant la documentation. Je comprends votre raisonnement, mais il est trop simpliste, en plus d’être imprécis.

Le visage des deux amis se décomposa.

– On ne base pas un règlement sportif sur du bon sens, poursuivit la présidente de la Ligue. Il faut envisager tous les cas de figure de façon méthodique, aussi improbables soient-ils. Même si votre raisonnement pouvait s’appliquer à 99% des cas – ce dont je doute fort – il y aurait tout de même 1% de cas hors normes. Et dans cette situation, il devient très inconfortable de savoir si les règles sont respectées ou non, car les règles en elles-mêmes ne sont pas exhaustives.

Jason fixa Michael d’un air désespéré. Il réalisait une fois de plus l’ampleur titanesque du projet dans lequel ils s’étaient embarqués. Et clairement, la présidente leur annonçait qu’ils n’étaient pas à la hauteur.

– Le monde est vaste et encore largement inexploré. Qui sait, il existe peut-être dans ce monde un Pokémon qui mesure à peine dix centimètres et pèse une tonne. Aussi ridicule que cela puisse paraître, il nous faut envisager toutes les possibilités. Autre exemple : vous ne prenez pas non plus en compte si le Pokémon est bipède ou quadrupède, ce qui a également son importance. Et ne parlons même pas des capacités Pokémon ! Un paramètre aussi important doit être étudié avec minutie, sinon, il risque d’il y avoir des blessés. Or, votre documentation mentionne presque exclusivement l’utilisation des capacités pour effectuer des coups spéciaux. La sécurité des participants et du public n’est pas assez mise en avant.

Plus Nadim parlait, plus elle confirmait le sentiment des deux jeunes amis : ils n’étaient que des amateurs à côté d’une professionnelle comme elle.

– C’est pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, que le règlement que vous avez inventé pour votre nouveau sport est indigent.

Les deux basketteurs s’affaissèrent sur leur siège, désemparés. La pilule était difficile à avaler. Nadim tassa l’épais feuillet sur son bureau, enleva ses lunettes, et but une gorgée d’eau. Personne ne parla pendant de longues secondes.

– Cependant… Je dois bien admettre que votre idée n’est pas totalement dénuée d’intérêt. Elle pourrait même redonner un vent de fraîcheur au basket-ball.

Les épaules se redressèrent de l’autre côté du bureau. Les têtes se relevèrent dans un mouvement d’espoir. Tout n’était pas perdu.

Nadim remit ses lunettes et fit pivoter son siège à roulettes vers le paysage urbain de Méanville, en plein réflexion. Elle repensa à sa carrière de joueuse. À son poste actuel, ronflant et confortable. À ses rêves d’antan. Depuis la baie vitrée de son bureau, elle aperçut les feuilles mortes des arbres, qui venaient choir dans les fontaines d’eau claire. Orange, rouges, brunes… Certaines étaient même encore vertes.

Quelques secondes plus tard, Nadim se retourna vers les deux jeunes hommes, animée d’une énergie nouvelle. Elle se leva et plaqua ses deux mains sur le bureau, ce qui fit sursauter son auditoire.

– Mr Lamarcus.

– O-oui ? fit Jason, surpris.

– Vous m’avez bien dit que votre coach, Mr Karr, vous avait mis à la porte après vous avoir vu jouer au basket avec votre Kungfouine, c’est bien ça ?

– Euh… Oui…

– Très bien. Dans ce cas, ma décision est prise.

– C’est vrai ? Déjà ? s’étonna Michael.

Les yeux verts d’Helena Nadim étincelaient derrière ses lunettes rouge vif.

– Je vous laisse un match. Montrez-moi ce que vaut votre équipe lors d’une rencontre amicale contre les Frison de Méanville. Remportez la victoire, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que le basket-ball avec des Pokémon devienne une réalité.

***
– Et la suite, vous la connaissez sûrement… conclut Jason.

– Si je la connais ? Évidemment ! C’est mon match préféré de tous les temps ! Vous avez assuré ! Les Frison de Méanville n’ont rien compris à ce qui leur est tombé dessus ! Maintenant que je sais comment ils vous ont traité, je suis encore plus contente qu’ils aient perdu, jubila Lucy.

– Haha, merci. Ces mauvais joueurs nous ont même accusé de triche… « Les capacités Pokémon, c’est pas du jeu ! ». Pourtant, ils savaient dès le départ quelles seraient les conditions. Grâce à Nadim, qui nous avait aidés à réécrire totalement les règles. Ensuite, eh bien… Les Kungfouine de Méanville sont devenus une équipe officielle, en hommage à Hoop. Et le basket avec des Pokémon est devenu de plus en plus populaire. La Ligue a même adopté mon ballon Poké Ball ! Tout ça grâce à Nadim.

– Quelle femme, cette Nadim ! s’exclama Lucy. Oh là là, dire que je discute avec Jason Lamarcus en personne ! Quelle chance j’ai ! Dites, euh…

– Oui ?

Les joues pâles de Lucy rosirent aussitôt.

– Je… Je peux avoir un autographe ?

Jason lâcha un petit rire et hocha la tête. Il se mit ensuite à fouiller dans son sac, mais il ne trouva qu’un gros feutre noir : pas de papier à l’horizon. Il réfléchit un instant, puis un sourire illumina son visage. Il enleva sa casquette, qu’il signa « Jason L. », et la tendit à une Lucy cramoisie.

– Oh, je, c’est… Pour moi ? Je ne peux pas… Oh, mais qu’est-ce que je raconte ? Bien sûr que j’accepte ! Merci beaucoup, Jason !

Les yeux bleus de Lucy pétillaient de joie.

– Avec plaisir. C’est toujours agréable de rencontrer des fans qui me soutiennent.

Devant le magnifique sourire de Lucy, Jason faillit ajouter quelque chose, mais il se ravisa. La jeune femme saisit la casquette avec précaution, comme si le moindre geste brusque risquait de faire éclater sa bulle de bonheur. Elle fixait Jason, le sourire aux lèvres. Elle semblait vouloir dire quelque chose. Finalement, pressée par la sonnerie de la Grande Roue – il ne leur restait que cinq minutes – la jeune femme se lança.

– Est-ce que… Est-ce que Hoop est avec vous ?

Jason sourit.

– Bien sûr. On ne se sépare jamais. Après tout, c’est mon meilleur ami. Avec Michael, bien sûr. Je ne pourrais pas vivre sans eux.

– Est-ce que je pourrais le voir ? demanda Lucy, pleine d’espoir. Je l’ai toujours trouvé troooop mignon ! Et si classe !

– J’aurais adoré… Mais on nous a interdit de sortir nos Pokémon dans la nacelle, sous peine de disqualification.

– Oh, zut, c’est vrai…

Le cœur de Jason se serra devant l’air déçu de Lucy. C’est vrai que la petite fouine était la coqueluche de tout le monde. Même sa grand-mère, qui répétait sans cesse à quel point elle détestait les Pokémon, l’avait adopté.

– Mais, euh… Je peux toujours te le présenter dehors, proposa-t-il en osant la familiarité.

– C’est vrai ? s’enquit Lucy, le regard brillant d’espoir.

– Mais oui, bien sûr.

Un silence s’ensuivit. Mal à l’aise, Jason sentit son pouls s’accélérer. Incapable de regarder Lucy dans les yeux plus longtemps, il se concentra sur le paysage qui défilait. Au loin, il voyait le Petit Terrain, le centre de son univers. Il semblait minuscule depuis la nacelle, perdu derrière le Grand Stade, plus impressionnant encore, et le vibrant Music-Hall.

La ville entière s’offrait à ses yeux. Toute sa vie, il n’avait toujours pensé qu’au basket. Puis il avait rencontré Hoop, qui lui avait montré le potentiel insoupçonné de ce sport qu’il pensait connaître par cœur. Un rêve avait alors émergé, et il avait eu la chance de le voir se concrétiser. Mais désormais, Jason réalisait tout ce qu'il y avait à découvrir.

Il lui restait tant de bonheur à vivre. Le basketteur glissa un regard en coin vers Lucy, qui rougissait toute seule dans son coin, les yeux rivés sur son nouveau trésor. Discuter avec la jeune femme lui procurait une agréable sensation. Il ne voulait pas que ce moment s’arrête. Puis il comprit. Ce moment ne s’arrêterait que s’il le décidait.

Mais pour que son bonheur fleurisse, il devait saisir sa chance.

Ainsi, Jason prit son courage à deux mains et brisa la glace.

– Euh, Lucy…

– O-oui ? demanda l’intéressée en relevant brusquement la tête, intimidée.

Jason prit une profonde inspiration, pour tenter en vain de calmer son cœur qui tambourinait dans sa poitrine. En cet instant, il avait totalement oublié la présence des caméras.

– Moi aussi, j’ai quelque chose à te demander…

– O-oui ? répéta-t-elle.

– Est-ce que… ça te dirait de boire un verre avec moi, tout à l’heure ?

Le signal sonore qui annonçait la fin des trente minutes se mêla au cri de surprise de Lucy.

Le tour de Grande Roue était terminé.

***
« Ces nouvelles versions du tennis et du basket, avec des Pokémon… Le sport évolue, comme les Pokémon ! »


¹Au basket, un (slam) dunk consiste à rentrer le ballon directement dans le panier en s’accrochant à l'arceau dans le même geste, à une ou à deux mains.