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Féli-Cité, Acte II de Dribiou



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Informations

» Auteur : Dribiou - Voir le profil
» Créé le 22/07/2025 à 23:57
» Dernière mise à jour le 30/07/2025 à 18:16

» Mots-clés :   Famille   Sinnoh

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Chapitre 3 : Un tour à Floraville
A quatorze heures moins le quart, Mariel quitta son appartement miteux avec la Poké Ball de Mackogneur, laissant Queulorior hors de la sienne à vagabonder dans la pièce jusqu'à leur retour.

A peine arrivé sur la route 204, Mariel sortit Mackogneur. Il n'avait aucune envie de se battre contre des gamins sans surveillance bordant le chemin jusqu'à sa destination. S'il sortait un Pokémon de ce gabarit, il risquait moins de se faire importuner.

Et il eut raison, tout le monde s'écarta. Même les espèces sauvages peuplant les hautes herbes et la caverne laissaient le passage libre, préférant regarder ce spécimen à quatre bras qui leur semblait si puissant. Les Racaillou regardaient leurs deux bras de pierre, s'imaginant ce que serait leur vie s'ils en avaient autant. Peut-être qu'ils pourraient marcher et frapper en même temps.

Floraville, en voilà une ville qui portait bien son nom. Les fleurs jonchaient la superficie en ne laissant qu'un chemin en terre battue reliant les quelques bâtiments entre eux.

Il marqua une pause pour respirer à plein poumons l'air frais et pur de l'endroit. Mackogneur l'imita.

En se retournant, il vit Féli-Cité qui n'était qu'à un ou deux kilomètres de là. Il verrait bien la grande ville engloutir la route 204 pour se relier à Floraville et en faire un quartier. Le voilà qu'il pensait comme son père et sa mère. En s'en rendant compte, l'idée le dégoûta. La petite bourgade avait bien plus de charme en étant indépendante, détachée du raffut urbain.

Il prit la direction du fleuriste, son portefeuille bleu à l'effigie de Marill que sa mère lui avait offert en même temps que son Pokémon de compagnie. Il ne comprenait toujours pas ce geste, pourquoi offrir un portefeuille à un enfant de neuf ans qui ne sortait jamais. Peu importait, l'objet allait enfin lui servir.

Mackogneur resta à l'extérieur, préférant humer chaque fleur sous les yeux éberlués des passants.

Il salua les employés et parcourut les étalages floraux à la recherche d'un ensemble qui lui taperait dans l'oeil, qu'il verrait bien dans le rectangle de terre où l'Ecole se dressait. Mais rien ne lui plaisait. Il n'y avait que de simples fleurs, rouges, jaunes, bleues ou violettes. Il ne souhaitait pas faire une copie miniature de Floraville.

" Excusez-moi, c'est tout ce que vous avez en fleurs ? demanda Mariel à la jeune femme derrière le comptoir.
Qu'est-ce que vous cherchez ? Une idée plus précise en tête ?
Pas exactement. Au moins une fleur qui ne ressemble pas à celles qui se trouvent dehors.
On a peut-être quelque chose que vous aimeriez, mais elle n'est disponible qu'en un seul exemplaire. Il vous en fallait beaucoup ?
Une dizaine je dirais, pour commencer. Mais je suis curieux, je peux voir ?"

La fleuriste partit chercher dans sa réserve ce qu'elle appela une Gracidée. C'était un spécimen magnifique à six pétales roses qui se blanchissaient en approchant du pistil.

Mariel tomba sous le charme et l'acheta. Il en oublia de prendre plus de fleurs et repartit pour Féli-Cité.

Au même moment, à Safrania, Raph se faisait sévèrement réprimander par son père. Ce dernier avait fondu en larmes lorsqu'il apprit pour son Machopeur parti pour Sinnoh et qui reviendrait sous une autre forme.

Raph s'en voulait terriblement et ne savait quoi faire. Il fut chargé de le récupérer au plus vite. Alors, il appela le Motisma de Mariel qu'il avait noté dans un vieux carnet.

A sa surprise, l'appareil décrocha. Mais ce n'était pas Mariel au bout de la ligne. C'était sa mère, curieuse de savoir qui pouvait bien appeler son fils disparu depuis une semaine, lui qui n'était pas censé avoir d'amis.

Au son de sa voix, elle paraissait peu inquiète quant au sort de sa progéniture. Mais lorsqu'elle apprit pour son projet, son sang ne fit qu'un tour. Elle raccrocha au nez de Raph.

Le jeune homme était au bord de la crise d'angoisse. Tout ce qu'il faisait depuis ce matin ne lui apportait que des ennuis.

De retour chez lui, Mariel retrouva la pièce à vivre de son appartement bombardée de peinture sur les murs, le sol et le plafond. Queulorior se tenait au milieu, réfléchissant à la couleur à utiliser ensuite pour écrire une quinzième fois "THEATRE". Au moins, il était prêt pour ce soir.

Il n'eut pas le temps de s'inquiéter qu'on toqua à sa porte. Il pria Arceus pour que ce ne soit pas le propriétaire des lieux. Au final, il aurait peut-être préféré. Il s'agissait de ses parents.

Il avait oublié de faire rentrer Mackogneur dans sa Poké Ball en arrivant à Féli-Cité parce qu'il tenait la Gracidée et refusait de la céder, trop absorbé par sa beauté, et comme la ville n'était pas bien grande, il fut vite repéré par sa mère qui venait de recevoir l'appel de Raph. Afin de savoir où il s'était caché tout ce temps, ils le suivirent jusqu'à l'appartement.

La discussion qui s'ensuivit enterra le projet de Mariel. Il fut sommé de rentrer à la maison afin de s'occuper de ce pauvre Marill qui se languissait de lui. En guise de correction, le jeune homme fut interdit de sortir jusqu'à nouvel ordre.

A dix-neuf ans, Mariel trouvait toute cette situation incroyablement stupide. Il était sur le point de faire éclater sa rage mais le courage l'abandonna. Il se plia une fois de plus à leur autorité, en sachant très bien qu'aucun argument ne leur permettrait de voir sa vie du même point de vue que lui.

Il n'avait rien, aucune expérience qui lui permettrait de faire peser un certain poids dans la balance. Même la semaine passée dans cet appartement ne lui semblait pas suffisante.

Il abandonna ainsi Queulorior et Mackogneur, trop dépité pour penser à eux. Quant aux parents, ils ne souhaitaient encombrer leur lieu de vie de deux Pokémon de leur trempe. L'un était un colosse, l'autre un peintre amateur. Hors de question.