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Féli-Cité, Acte II de Dribiou



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Informations

» Auteur : Dribiou - Voir le profil
» Créé le 16/07/2025 à 18:42
» Dernière mise à jour le 22/07/2025 à 18:54

» Mots-clés :   Famille   Sinnoh

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Chapitre 1 : Un projet controversé
"Tu parles d'un réaménagement urbain, tout ce qu'ils changent, c'est l'emplacement de lampadaires, l'école des dresseurs et la Global Trade Station que plus personne ne visite. Féli-Cité est une ville qui se meurt, on le sait toi et moi. Tout ce qu'ils font pour essayer de sauver la ville, c'est détruire des bâtiments, sans aucun plan par la suite. La seule chose de prévu lorsque nos travaux seront finis, c'est le spectacle de M. Mimes sur les décombres. Avec une ville au cœur aussi glacé, autant faire appel à leur variante régionale de Galar.
- Vous ne pensez pas qu'ils vont faire quelque chose à la place de ces deux bâtiments et qu'ils veulent seulement en faire une surprise ?
- T'as déjà entendu parler d'un bâtiment surprise ? Mince quoi, on est censé être dans une ville moderne, le berceau de la télé, avec des gratte-ciels vertigineux, mais depuis que Volucité nous a sucré la place avec son développement rapide, on est plus rien sur la planète. Même Floraville doit probablement accueillir plus de touristes qu'ici.
- Vous avez entendu parler du plan de réaménagement d'Illumis, à Kalos ?
- Arrête de me vouvoyer mec. Je suis pas si vieux que ça pour le mériter. Comment tu veux que je sois passé à côté de cette info ? On est à Féli-Cité, LA ville de l'information, avec Doublonville.
- Vous... Pardon, tu ne penses pas que le timing entre l'annonce du réaménagement de Féli-Cité juste après le succès de celui d'Illumis est une coïncidence j'espère.
- Je te trouve insultant d'un seul coup. D'ailleurs, pourquoi tu me poses toutes ces questions, t'es qui au juste ? Un journaliste ?
- Euh, non, juste un habitant curieux par rapport aux travaux.
- J'y crois pas. T'es un journaliste. T'as une tête de journaliste. Pourquoi tu veux pas le dire ?
- Parce que je ne le suis pas. Excusez-moi, je dois y aller."

Mariel n'allait pas lui dire qu'il était le fils de son patron, le fameux fils qui ne sortait jamais, que personne n'avait jamais rencontré, qui préfèrait rester dans l'appartement familial avec son Marill de compagnie attrapé par sa mère, le fameux fils qui, de par sa discrétion, alimentait toutes les rumeurs, les convoitises et j'en passe. Mariel savait qu'il n'était pas apprécié en ville, mais au moins, il avait l'avantage d'avoir grandi depuis les dernières photos prises de lui, il y a dix ans. Maintenant, à l'approche de ses dix-neuf ans, il rêvait de changements et d'en être l'acteur. Et ce projet de réaménagement urbain lancé par ses parents en était l'occasion parfaite.

Il ne souhaitait pas saboter leur entreprise. Au contraire, il voulait l'intégrer. Seul son grand frère avait été choisi. Et lorsqu'il avait demandé à rejoindre l'année dernière, son père lui avait répondu sèchement qu'aucune place vacante n'était disponible pour lui pour le moment. Ce qu'il s'apprêtait à faire était son dernier ressort pour réintégrer le cercle familial, d'être enfin accepté.

Depuis la dernière dispute avec sa famille, l'une des plus violentes parmi les si nombreuses ayant déjà eu lieu par le passé, Mariel séjournait dans un appartement miteux en bordure de la ville, lorgnant quasiment sur la route 218.

De son étage, la vue sur Joliberges lui était obstruée par une multitude d'arbres. Il pouvait seulement distinguer le pont lorsqu'il se soulevait pour laisser la navette maritime. Sinon, il n'y avait rien d'autre. Pas même une fenêtre donnant sur Féli-Cité. Celles qui auraient pu étaient barricadées par des planches de bois clouées au cadran suite au fracas provoqué par un ballon du temps du précédent locataire.
La voisine d'en face, malvoyante, continuait de raconter qu'il s'agissait d'un Baudrive qui aurait été propulsé à grande vitesse contre le carreau. C'était une journée de grand vent, mais tout le monde savait qu'un Baudrive n'aurait fait que s'écraser contre la surface sans causer une seule égratinure. Il serait peut-être même passé au travers de par son type Spectre à vrai dire.

Mais peu importe, Mariel habitait ici depuis une semaine maintenant. Il ne faisait que fuir sa famille et ses problèmes, il ne cherchait pas le grand luxe. Il en avait même marre. La seule chose qu'il reprochait à cet endroit était sa solitude. Aucun voisin n'était venu lui souhaiter la bienvenue, et il n'avait pas prit son Marill avec lui. Il n'avait personne à qui parler. Mais peu importe, encore une fois. La discussion qu'il venait d'avoir avec cet ouvrier lui avait donné un but qu'il voyait désormais comme totalement faisable. Il aménagerait Féli-Cité en toute discrétion, pendant la nuit, après les travaux. Mais pour ça, il allait avoir besoin d'aide.

Le jour suivant, après une nuit à ruminer, trop accaparé et excité par ses plans pour s'endormir convenablement, il se leva, avala un petit déjeuner rapidement et prit la direction de la Global Trade Station qui vivait son dernier jour. Les grues étaient déjà là, attendant que la clé s'insère dans leur contact et fasse tournoyer la boule de destruction contre la structure vieillisante.

Plus personne ne venait ici depuis quelques mois. L'affluence avait déjà ralenti lorsque les technologies d'échange de Pokémon avaient évoluées, permettant les transactions depuis n'importe où. Mariel aurait pu procédé ainsi, mais dans sa fuite du foyer familial, il n'avait pas prit son Motismart et comme l'appareil appartenait légalement à ses parents, il avait été ordonné au disposotif de rester à la maison, de ne pas suivre le jeune homme, pensant qu'il ne pourrait s'en passer aussi longtemps. Ils étaient plutôt naïfs. Encore une preuve qu'ils ne connaissaient pas leur propre enfant.

Mariel se faufila à l'intérieur via une porte de service à l'arrière de la GTS. L'endroit était désert. Le vent s'engouffrait par les vitres retirées avant la destruction et recouvertes par des bâches mal accrochées.

Comme il le savait, les machines d'échange étaient encore présentes. Leur retrait était prévu plus tard dans la journée. Il ne devait pas traîner. Il contacta un vieil ami, ou plutôt une connaissance. Raph, comme il préférait être appelé (à l'époque en tout cas) était le fils de l'équivalent de son père dans la région de Kanto. Sa compagnie s'était occupé de la construction du bâtiment de Carmin-sur-Mer, celui qui avait scandalisé la population par la lenteur de sa construction. L'entreprise avait ensuite tâché de se reprendre, avec l'aide de celle des parents de Mariel. C'est ainsi qu'ils s'étaient rencontrés. Tous les deux âgés de neuf ans, Mariel et Raph avaient tout de suite sympathisés. Puis lorsque Mariel dut retourner à Sinnoh, ils avaient gardé contact jusqu'à progressivement se perdre de vue, leur dernier message datant d'il y a cinq ans.

Il n'avait aucune idée de ce qu'il était devenu. Mais qui ne tente rien n'a rien. Et par chance, il se souvenait de son numéro.