Le syndrome de la page blanche (Concours fanfiction) de Chimera314

Lucien ouvrit le tiroir et après une rapide recherche il trouva ce qu'il était venu chercher, et sortit l'atlas de sa cachette.
Comme toute attente Anatole avait bien accueilli la nouvelle de son voyage.
«C'est sûrement la meilleur choses à faire pour toi. Tu as besoin de voir d'autres choses, d'autres paysages, au lieu de tourner en rond chez toi. Tu n'as pas idée du nombre de récit qui sont nés après un voyage.»
Il s'était ensuite lancé dans une longue énumération aussi détaillé qu'historique sur ce genre de récit. Tirade que Lucien n'avait écouté que d'une oreille.
«Le plus important c'est de garder l'esprit ouvert.» avais conclu l'agent. «Raconte l'histoire que ce que tu vas vivre, même si c'est une autre histoire que La toile pourpre de Migalos. N'aies pas peur de partir de zéro, ça peut faire peur mais c'est parfois la meilleur solution.»
Maintenant qu'il avait l'aval de son éditeur il ne lui restait plus qu'à trouver où aller.

Lucien n'avait jamais eu la fibre des voyages, il était clairement casanier. De fait il n'avait pas d'endroit où il voulait vraiment se rendre.
Il exclua d'office kalos puisqu'il y vivait. Il avait besoin de dépaysement pas de quelque chose de similaire à ce qu'il côtoyait tous les jours à Bastiques. Et puis aucune destination de son pays ne l'intéressait réellement.
Il se remémora brièvement les quelques destinations qui l'avaient vaguement intéressées par le passé. Il avait entendu du bien des séjours de camping dans le grand ouest sauvage d'Unys, mais la saison du camping ne démarrait pas avant plusieurs mois. Et hors de question d'attendre aussi longtemps.
Deux de ses amis lui avaient dit le plus grand bien de la forêt de Lumirinth et du village de Corrifey de Galar. L'endroit lui avait-on dit semblait sortir tout droit d'un conte de fée.
«Qu'en penses tu, Chacripan ? On va à Corrifey ?» demanda Lucien en se penchant sur le coté pour parler à son pokémon.
«Cripan.» lui répondit-il tout de go, en secouant légèrement la tête.
«Quoi, tu n'as pas envie parce qu'il y a plein de pokémon Fée la-bas, c'est ça ?» dit-il pour le taquiner.
Pour seul réponse le pokémon fronça les sourcils et le dévisagea avec tant d'animosité que Lucien se demanda si il ne s’agissait pas de l'attaque regard noir. Lucien retourna à ses recherches sous le regard acéré de Chacripan.
Paldea avait des arguments, et il y connaissait du monde, mais l'idée n'était pas de retrouver des amis mais de voir des choses nouvelles pour renouer avec sa créativité.
Kanto n'avait pas beaucoup d'attrait touristique, du moins aucun qui n'intéressait Lucien.
Sinnoh avait plusieurs lieus intéressants mais aucun ne sut vraiment convaincre l'écrivain.
«Depuis quand partir en vacances est devenu aussi compliqué ?» Soupira t-il.

Il repensa à son dernier séjour hors de Bastiques. C'était il y a presque trois ans quand il était allé à Roche-sur-Gliffe. Il s'y était rendu pour observer ses falaises de bords de mer, et son esthétique de bout du monde, frontière entre terre et mer. Il s'y était rendu pour faire des recherches pour une idée de roman : L'île de Boréas.
Ça devait être l'histoire d'un marin qui faisait naufrage sur l'île du mythique pokémon tornade. Lucien avait écrit plusieurs pages d'idées mais il avait mis ce roman de coté quand il avait décidé d'écrire Le Galopa au sabot de fer, son dernier roman, la biographie libre d'un des plus fameux duc de Bastiques du point de vue de son Galopa.
«Dit tu te souviens de cette idée de livre Chacripan ?» lança Lucien à son pokémon, qui bougea à peine une oreille, trop occupé qu'il était à sa toilette.
Malgré l'indifférence du pokémon il fouilla dans son bureau pour ressortir son carnet de notes consacré à L'île de Boréas. En le feuilletant il y trouva plusieurs pages de textes, d'idées, de morceaux de dialogues, mais aussi des photos de falaises rocheuses, de plages. Mais surtout il trouva un croquis de Boréas qu'il avait trouvé sur le pokéweb.
Celui-ci lui fit un profond effet. Lucien avait trouvé les pokémon dits légendaires fascinant à plus d'un titre. Au delà de leur force pure, c'était davantage l'impact qu'ils avaient eu sur le monde qui l’impressionnait.
Il aurait pu reprendre L'île de Boréas où il l'avait laissé, mais il se dit que c'était une mauvaise idée. Qui sait si il était capable de le mener à terme ? Il risquait de se retrouver autant bloqué qu'il ne l'était actuellement sur La toile pourpre de Migalos. Non il savait qu'il avait besoin de quelque chose de neuf pour surmonter sa panne d'écriture. Il avait besoin de ce voyage.
Mais l'idée de se pencher à un pokémon légendaire et à son folklore lui parut intéressante. Il ne lui restait plus qu'à choisir un pokémon légendaire en particulier.
Mais lequel ?
Aucun ne l'intéressait particulièrement. Si il avait choisi Boréas ce n'était pas par passion, mais parce qu'il représentait la force du vent et des tempêtes.

Lucien poussa un nouveau soupir, ce qui devais être un choix relaxant ne cessait de se compliquer de minutes en minutes. Les noms de lieux mythiques se bousculaient dans sa tête sans qu'aucun ne s'imposent comme un véritable choix.
De frustration il finit par abattre mollement sa tête sur son bureau. Il pivota la tête lorsqu'il remarqua quelque chose sur sa gauche. Ce n'était que la queue de Chacripan qui se dressait fièrement en l'air, le pokémon se dirigeait simplement vers la cuisine, sûrement pour aller boire un peu d'eau.
«Des fois je t'envie Chacripan. Tous tes choix sont si faciles à faire. Si seulement c'était aussi facile de me décider.» déclara Lucien sans même prendre la peine de se redresser.
Soudain une idée lui vint, pourquoi avait-il à faire UN choix ? Il pouvait tout aussi bien en faire plusieurs d'un coup.
Cette idée le libéra de la pression d'une potentiel erreur, et lui éclaircit les idées. Il parcourut les cartes, repéra des endroits plus dignes d’intérêt, puis il réfléchit à ce qu'il pouvait se permettre comme itinéraire, son budget n'étant pas illimité.
Il passa un moment à y réfléchir, jusqu'à ce que Chacripan finisse par bondir sur le bureau, manifestement intrigué par la soudaine concentration de son maître.
«Ça y est Chacripan, j'ai choisi.» lui dit-il sans cacher sa satisfaction.
Il prit son crayon et entoura trois villes : Cimetronelle, Konikoni et enfin Rosalia.