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» Auteur : Serekai - Voir le profil
» Créé le 02/07/2021 à 00:59
» Dernière mise à jour le 02/07/2021 à 00:59

» Mots-clés :   Aventure   Présence de personnages du jeu vidéo   Sinnoh

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Chapitre 34 : Lutte contre la championne
Après avoir quitté Beladonis, je me dirigeai finalement vers l’arène. C’était un simple dojo d’entraînement, sur lequel une plaque avait été vissée et qui indiquait que le lieu était devenu le siège de l’arène. La plaque de métal cuivré jurait beaucoup avec l’esthétique du bâtiment, beaucoup plus traditionaliste.

L’intérieur était à l’image que je me faisais d’un dojo. L’arène était un terrain d’entraînement ou plusieurs combats s’exerçaient physiquement, soit en échangeant des coups, soit en s’échauffant en frappant des sacs de sable. L’odeur de sueur et de musc était prégnante, incrustée jusque dans les tatamis. De nombreux combattants étaient en plein entraînement, frappant des sacs ou soulevant de la fonte, tandis qu’un homme en tenue de catch était visiblement en pleine discussion avec un visage familier.

- Bonjour Lucas, saluais-je le bel assistant aux cheveux qui semblaient s’être éclaircis depuis notre dernière rencontre.

- Bonjour Mme Noyer, me dit-il avec son ton réservé, qui me rappelait son caractère posé et cartésien.

- Vous ne m’aviez pas dit que vous connaissiez une des challengers ? s’intéressa alors l’homme au large pectoraux et aux épaules bien développées.

L’homme masqué se tourna vers moi, posant les mains sur les hanches.

- Sur le ring, pareil a un loup de mer, les flots on façonné mon âme guerrière. C’est moi, Lovis le Teigneux ! La déferlante hurlante, prête a tous vous submerger !

Il dégageait une aura de confiance et ses muscles n’étaient pas uniquement là pour l’esthétisme. Il était imposant et je me sentis intimidée par cette masse de puissance et de charisme.

- Vous … vous me connaissez ? Je ne pensais pas être si connue.

- Bien sûr que je vous connais ! Outre vos compétences en concours, mon ami Lucas m’a raconté quelques histoires, notamment à propos de données que vous avez obtenues en étudiant les combats de Racaillou.

- C’est vraiment un plaisir, Monsieur, le saluais-je avec une main tendue. Vous êtes aussi venu pour défier la championne ?

- Défier Méli ? rit-il en chassant cette idée d'un revers de la main. Non, je venais juste faire un petit entraînement avec ma collègue. Elle est jeune, mais déjà très douée.

- C’est dommage que tu ne sois pas venue plus tôt, ajouta Lucas. Tu aurais apprécié de voir la précision de la championne, avec ses coups rapides et secs. Ce combat était renversant !

Rapides et secs, songeais-je. Cela signifie que ses pokémon sont très rapides. Les miens sont tous des Ecremeuh, sauf peut-être Fernando. Si mon hypothèse était bonne, je vais devoir encaisser et riposter. Il ne faudra pas gâcher ces opportunités, car les coups que mes pokémon prendront ne seront certainement pas bénins.

J’avançai vers la championne, qui était vêtue d’un kimono blanc avec une ceinture. Elle attendait, les jambes légèrement écartées.

- Dresseuse, dit-elle d'un ton qui claqua comme un fouet. Tu viens pour le badge.

Clair et direct, sans fioritures.

- Avant de commencer, tu dois passer mon épreuve. Nous utiliserons trois pokémon chacune. Tu as droit à trois bonus durant le combat, que ce soit un objet ou même un pokémon supplémentaire.

- Comment je gagne ces bonus ?

- C’est simple. Tu dois me vaincre à trois épreuves. Tu ne les connaîtras pas en avance. Une dresseuse doit savoir faire face à l’imprévu et s’adapter.

Après que j'eus accepté, elle se tourna vers un casier. Elle ouvrit un des placards métalliques et me donna un kimono bien plié.

- Va te changer, ordonna t-elle en montrant une petite cabine d’essayage. Et ôte tes chaussures avant de monter sur le tatami.

Je me dirigeai vers la pièce, retirant mon pantalon et mon haut, enfilant le kimono en me délestant de tout le reste. Mes chaussettes effleurèrent le sol stratifié. C’était vraiment étrange d’être si légèrement vêtue, juste en sous vêtements sous cette tenue qui laissait à l’aise, bien qu’elle était un peu épaisse.

Je retournai voir Mélina, qui se frotta distraitement la joue. Un coquard était visible autour de son œil droit et son nez portait un pansement.

- Tu es prête ? Epreuve une, lutte. La première a mettre l’autre au sol trois fois gagne. En garde.

- Mais … je n’y connais rien en lutte !

- Dommage, coupa t-elle en ayant absolument aucun remords dans sa voix. Un corps sain est essentiel.

Sur ce, elle se dirigea vers moi et agrippa mon kimono, tout en balayant ma jambe. Son geste était assuré et me déséquilibra brusquement, me faisant tomber au sol.

- Un. Relève-toi.

- Eh, mais c’est pas du jeu, tu es avantagée !

- Comme on peut tous l’être dans diverses situations. Tu te relèves ou tu veux un mouchoir ?

Piquée au vif, je me relevai et la chargeai immédiatement. Melina se pencha sur le côté et me laissa glisser au dessus de son épaule. Mon plaquage raté m’amena à m’écraser au sol et avant que je ne puisse me relever, elle posa son pied entre mes deux épaules.

- Deux, compta t-elle.

Je me relevai, énervée de cet humiliant mouvement. Cette fois-ci, j’allais essayer de l’attraper pour lui refaire le même coup.

J’agrippai son kimono pour tenter de la faire chuter, mais elle était fermement appuyée sur ses jambes. En effet, elles étaient légèrement écartées et Melina semblait s’équilibrer aisément.

Je tentai de crocheter sa jambe, mais elle évita d'un léger saut et se replaça, à peine déstabilisée. Je concentrai ma force pour la pousser, mais ce fut une erreur. L’athlète abandonna alors toute résistance, ce qui fit que je fus emportée par mon poids et tombai lamentablement au sol.

- Perdu.

C’est sur ce mot qu’elle mit fin au combat.

- Bien. Tu choisis la seconde épreuve : Sumo, tir à l’arc ou course.

Comme je n’étais pas douée dans la lutte et que je n’avais pas de force dans les bras, je choisis la course.

- C’est un 1500 mètres à faire en moins de 10 minutes, alors il va falloir gérer ton endurance. Une dresseuse en plein voyage devrait pouvoir gagner sans problème.

Je hochai la tête, alors que la piste faisait le tour des installations du dojo, longeant le mur. A son signal, je me mis à courir, utilisant mon rythme. Il ne fallait pas foncer à toute vitesse, surtout si c’était pour s’essouffler. Je courus à bonne vitesse, mes mois de voyages m’avaient rodée et j’étais en bonne condition physique. Il n’y avait rien de bien difficile. Les tours s’enchaînèrent et je sentis à peine mes poumons chauffer. Ce n’était pas difficile, je pus même accélérer pour gagner du temps. A côté de moi, Mélina enchaîna les tours à sa propre vitesse.

Au final, ce ne fut pas si difficile. Après seulement huit minutes, j’eus fini.

- Terminé, conclus-je en regardant la championne.

- Bien, tu as gagné un bonus. Tu pourras le choisir le moment venu. Maintenant, il est temps pour débuter la troisième épreuve.

Sur ce, elle bondit sur le tatami et fouilla dans le placard métallique, en sortant deux paires de gants.

- Boxe ! sourit-elle. Trois rounds.

Elle m’expliqua les règles rapidement, avec un sourire léger. Elle avait vraiment envie de se défouler et de combattre.

- Pourquoi vouloir un tel combat ?

- Parce qu’il est hors de question que nos pokémon soient les seuls à prendre des coups. De plus, ça apprend aux dresseurs à être responsables. S’ils partagent la même expérience que leurs pokémon, ils apprennent l’empathie. Le meilleur moyen, c’est par le combat, en prenant les mêmes coups.

Elle leva les poings, se mettant en place.

Je déglutis, tremblante sur mes cuisses. Je ne savais pas ou elle allait frapper et dès qu’elle frappa du poing droit, je reculai en levant un bras.

- Passable, jugea la championne.

Elle me porta un violent coup dans le ventre, me coupant le souffle quelques instants. J’eus le réflexe stupide de baisser mes mains et elle l’avait anticipé.

Le gant de Mélina heurta ma joue gauche. Ce fut un violent choc qui fit craquer ma nuque, alors que tout mon corps basculait sur le coté.

Je levai une jambe pour essayer de reprendre l’équilibre, mais Mélina me fit tomber à terre par un autre coup dans l’épaule.

Je heurtai lourdement le sol, encore sous le choc. Jamais je n’avais pris autant de coups de toute ma vie de jeune fille dorlotée et choyée.

- T’as pas pris assez de coups dans la vie. Relève-toi.

- Je suis pas maso au point de m’exposer volontairement, maugréais-je, acide.

Je me relevai, tentant immédiatement de frapper Mélina au ventre, avant même qu’elle ne se replace. La combattante contracta les pectoraux et serra les dents, tandis que mon coup déforma ses viscères.

- T’es de ce genre. Merci pour l'information.

La championne enchaîna plusieurs coups de pied et deux uppercuts. Si je bloquai le premier coup, le second fut si violent qu’il brisa ma garde et fendit mon arcade sourcilière.

Je la frappai au niveau du menton, lui portant un crochet de la gauche, avant de viser la poitrine, tentant de la distraire au maximum. Cependant, mes assauts ne m’épargnaient pas et je pris aussi quelques coups, dont un en plein dans la gorge qui me coupa le souffle.

Etranglée, je m’écroulai à terre, les poumons brûlants en ayant l’impression d’étouffer.

- Relève-toi et continue de lutter. On a encore un round.

Je haletai, la respiration sifflante, comme une vieille chambre à air dégonflée.

- Ca t’excite de me casser la gueule ? m’énervais-je, toussant à cause de ma trachée douloureuse.

- Je prends mon rôle au sérieux. Je me dois de faire passer ce message.

Je reculai pour éviter son prochain coup, avant de me ruer sur elle, la matraquant sauvagement. Je n’étais pas un putain de putching ball ! Je n’allais pas rester comme une victime et juste encaisser.

Sans souci pour mon intégrité, je me déchaînais, la vision troublée. C’était comme si durant quelques longues secondes, un filtre rouge était passé devant ma vision et qu’une bouffée de violence avait parcouru toutes mes veines.

Un rugissement animal monta de ma gorge, alors que je poursuivis mon attaque, frappant sans réfléchir mon ennemie, avant qu’un de mes coups ne heurte son coude et brisa sa garde. Une fois son bras écarté, je pus marteler son menton et ses pommettes.

Melina recula, assommée par le déluge de coups. Elle finit par tomber au sol et chercha a échapper à ma sauvagerie. Avec l’arrêt de mon assaut, l’adrénaline se dissipa et me laissa pantelante.

Lorsque je cessai mon attaque, Melina roula sur le côté, pour essayer de se relever. Elle inspira profondément, se redressant rapidement avant d’échapper à un de mes coups.

Melina se couvrit le visage, avant de frapper mon menton.

Le choc me repoussa et je chus misérablement sur les fesses, sonnée.

- Je pense que … c’est une victoire pour moi, haleta la championne.

Je me relevai lentement, titubant sur mes jambes lourdes.

- Maintenant que nous avons pu nous défouler, il est temps de passer au combat.

Nous défouler. Elle avait osé employer ce terme ? C’était plutôt un tabassage en règle et non une saine compétition sportive !

La championne se plaça de son côté, prête. Elle avait ce regard déterminé, malgré les bleus qui défiguraient la moitié de son visage.

L’arbitre donna l’ordre de lancer le premier pokémon. Amazonas fit son apparition, face à Machopeur. Pour l’instant, rien de très nouveau.

- Euh … Amazonas ... comme d’habitude…

J’étais encore un peu sonnée et Amazonas agit immédiatement en projetant une vague de feuilles acérées. Machopeur grogna, sa peau entaillée par la volée de chlorophylle. Le combattant avança et tenta de soulever la tortue pour le projeter à terre. Les puissants muscles du culturiste soulevèrent l’imposante masse de Boskara. Avec difficulté, Machopeur réussit à porter plus de cent kilos à bout de bras. Ses muscles tremblaient et une fine pellicule de sueur commença à se dessiner, alors qu’il tentait de lever la tortue.

Le moment ou les muscles se contractaient était la période la plus propice. Il fallait agir avant que Machopeur ne puisse soulever la masse et se redresser.

- Mords ! annonçais-je en ne précisant rien.

Par instinct, Amazonas mordit l’un des biceps qui était à sa portée. Son bec entailla le muscle contracté, tranchant de nombreuses fibres musculaires.

Machopeur grogna de douleur, son membre ne pouvant plus porter Amazonas. Le combattant ploya et laissa tomber mon pokémon au sol. Machopeur plaça sa main sur la plaie et sa dresseuse le rappela bien vite.

- Trop simple. Allons … on va voir si ton pokémon peut gérer un autre type de force.

Une lueur blanche plus tard, un petit Meditikka apparut. Il était d’une petite taille, mais ne devait pas être à sous estimer.

Amazonas le chargea pour le plaquer, mais son ennemi l’esquiva en lévitant. Il flottait en l’air, hors de portée.

- Tranche Herbe, ordonnais-je en calmant un tremblement.

La rafale de feuilles se dirigea vers l’ennemi, mais fut arrêtée par une étrange énergie mauve qui figea les feuilles dans le ciel. Lorsqu’il libéra son énergie, les feuilles tombèrent négligemment au sol, comme un triste jour d’automne.

J’essayai une autre tactique, tentant de plaquer l’ennemi. Malheureusement, le Meditikka chargea une fois de plus cette énergie. Cette fois-ci, il entoura Amazonas, qui se retrouva soulevé à quelques centimètres du sol. Mon placide compagnon se mit à s’agiter et à grogner.

- Calme-toi ! criais-je sans succès, puisqu’il fut négligemment balancé en arrière, s’écrasant dans un coin de l’arène.

Amazonas se releva, furieux de s’être fait malmener de la sorte.

- Tranche Herbe et Plaquage !

Obéissant, mon pokémon projeta sa volée, tout en poursuivant sa course. La rafale végétale fut une fois de plus bloquée par le pouvoir psychique de Meditikka. Cependant, lorsque Amazonas ne fut plus qu’à quelques mètres, l’ennemi libéra les feuilles et esquiva en sautant sur la droite.

Mon pokémon grogna et gratta le sol, agacé d'avoir raté sa cible. Immédiatement, il fut de nouveau soulevé par le pokémon ennemi.

Une idée me vint en tête. Apparemment, lorsque Meditikka avait été attaqué, il n’avait pas pu arrêter les feuilles en même temps que la charge de mon pokémon.

- Relance Tranch Herbe et sature !

Amazonas flottait encore, lévitant à quelques centimètres du sol. Il projeta plusieurs vagues de feuilles vers son ennemi, qui se fit sauvagement fouetter et entailler par la vague de chlorophylle.

Meditikka se retrouva projeté en arrière, balayé par l’attaque. Il s’effondra, libérant mon pokémon. Le gros reptile s’écrasa sans aucune grâce, avant de se jeter sur son ennemi encore au sol.

Melina rappela son pokémon vaincu. Elle referma son kimono, ses pieds martelant le tatami.

- Très bien. Je pense que tu as largement le niveau pour affronter Stanislas ! Je te souhaiterais bien bonne chance, mais je préfère que le vainqueur se détermine juste par le talent.

Un étrange canidé couvert d’une splendide fourrure bleutée se tenait debout sur ses membres postérieurs, calme et serein. Son aura qui se dégageait était celle d’un être fier et confiant en ses aptitudes.

Je rappelai Amazonas. Je ne savais pas ce que ce pokémon valait, mais il exsudait la confiance.

- Planck, à toi.

Le petit aérolithe métallique flotta, émettant ce petit bourdonnement caractéristique. Sur un geste de ma main droite, il généra une petite série de flashs et d’éclats qui faisaient vibrer l’air. Les petites ondes tiraient sur l’ultraviolet, fendant la distance entre eux.

Le Lucario évita immédiatement les craquelures qui fendaient l’air, à mesure que les attaques d’énergie s’approchaient de lui. Ses pattes frappaient les rafales invisibles avec précision, contrant les petites billes de lumière qui émanaient des petits organes soutenant le corps hexaédrique.

L'artiste martial prit appui sur ses orteils, fléchissant ses puissants muscles pour fendre l’air. Lucario enchaîna trois coups de paume précis, heurtant la surface du disque de métal en produisant trois notes sourdes,

Mon pauvre pokémon tenta de gagner en altitude, pour projeter une rafale supplémentaire, mais le valeureux combattant bondit pour tourbillonner sur lui-même, avant que son pied ne porte un coup supplémentaire à mon pokémon. Planck tourbillonna pathétiquement en l’air, l’aura mauve autour de lui étant estompée après ce dernier coup.

Je rappelai mon pauvre pokémon, avant de constater que le bouton poussoir avait viré au gris. Mon regard s’écarquilla, alors que mes doigts tremblèrent autour de l’orbe.

Non ... Non ! Pas encore !

Mes doigts tremblèrent, alors que des flashs se dessinèrent devant moi, avant d'être brisés par la voix de la championne.

- Réagis. Si tu abandonnes, cela signifiera que ce sacrifice sera vain.

Elle marqua un point, les mots crus parvinrent à me sortir de mon état de torpeur. C’était la troisième perte, mais je n’arrivais pas à me détacher de cette idée. Mon esprit était embrumé, mais je ne savais pas qui choisir.

- Euh … Myrtille ? appelais-je en laissant la belle créature au pelage ardent émerger au milieu d’un petit nuage de cendres grises.

Myrtille aboya, s’entourant d’un voile de chaleur qui tordit l’atmosphère. La chaleur fit comme bouillir mon sang et balaya les froides griffes du regret.

- Vas-y ! Brûle-le ! Bute-le ! hurlais-je en laissant ma colère parler depuis mes tripes.

Myrtille cracha un long jet de flammes sur le Lucario, qui se protégea avec une aura bleutée. Les flammes explosèrent au contact, brûlant partiellement la fourrure de ce pokémon.

Lucario bondit sur le coté, se servant du mur latéral pour prendre appui, avant de plonger avec le poing en avant. Myrtille n’esquiva que de justesse, alors que la pointe osseuse de son bras entailla la joue.

- Non, reste loin d’elle ! paniquais-je en faisant des mouvements erratiques. Myrtille ! haletais-je, saute ! Reste en mouvement et brûle-le !

Pyroli cracha une nouvelle rafale, tandis que Lucario se protégea tant bien que mal, encaissant le feu.

Stanislas chargea, prêt à plaquer sa paume contre le visage de Pyroli, mais Myrtille utilisa son énergie pour lancer une très vive attaque, brisant la garde de son ennemi.

Myrtille sauta et plongea, sentant la paume qui l’effleura à grande vitesse au dessus de l’oreille gauche. La friction de l’air érafla son poil, alors que le pokémon feu se trouvait juste sous le ventre du valeureux combattant.

Avant même que je donne un ordre, Myrtille cracha une rafale de flammes à bout portant. La rafale ignée percuta Lucario de plein fouet, qui poussa un aboiement de douleur. Le pokémon roula sur le côté et fut rappelé par sa dresseuse.

Melina avait toujours une expression calme et posée, bien qu’on pouvait voir un frémissement dans son bras. Sa mâchoire était crispée, alors qu’elle avançait.

- Bien, je suppose que tu as gagné le badge Pavé. Je te présente aussi mes félicitations.

J’étais aussi énervée qu’elle. Je m'en foutais de ses félicitations. Planck était mort à cause d'elle. Mon coeur était serré, j’avais perdu un bon pokémon et un compagnon agréable … bien que silencieux. Je voulais juste pulvériser cette championne.

Je me retins de lui mettre mon poing dans son nez. Elle me donna le badge et une somme d’argent.

- Si tu veux te battre, on peut le faire. Nous sommes déjà en kimono.

Immédiatement, je la chargeai, tête en avant pour la plaquer au sol. Je la poussai violemment, avant de la frapper du poing. J’avais envie de l’éclater, de lui faire ravaler son expression.

Elle se protégea, avant de me donner un coup de coude dans la gorge. Le choc me percuta le cartilage, m’étranglant. Ma respiration fut coupée et je sentis l’air qui ne venait plus dans mes poumons.

Je restai au sol, prostrée, alors que les larmes me venaient aux yeux. Je haletai, sifflant pathétiquement, alors qu’elle se redressait. J’étais juste allongée sur le sol de l’arène, le regard embué de larmes.

Je mis quelques minutes pour me reprendre, ressemblant à une poupée désarticulée. J’étais absolument pathétique, alors que la championne me regardais.

- Tu vois ? Malgré ta victoire, tu as perdu face à moi. Je pourrais être plus dure encore et … te prendre ce que je voulais.

Elle se baissa et prit une des pokéballs à ma ceinture.

- Si tu veux récupérer ceci, tu vas devoir faire quelque chose pour moi.

- C’est du vol … me plaignis-je en me redressant.

- C’est ta dernière leçon. Ta colère a des conséquences. Tu vas soulever tous les tatamis et les aligner contre le mur. Ensuite, tu passes le balai et du laves la salle en entier. Ca devrait te prendre deux bonnes heures.

Elle me regarda travailler à nettoyer toute sa salle de sport et à laver les sols. Cet effort s’ajouta à tous les efforts que j’avais déjà du endurer. C’est en nage et ruisselante de sueur que je pus finalement partir de son arène.

Seule, en kimono et puant la sueur, je quittai les lieux avec ma précieuse pokéball en main.

Je me retournai à peine, un regard meurtrier et éreinté, face à la championne qui restait calme, avant de retourner à l’intérieur.