Balance de Lyros

Les immenses murs sombres ne laissant qu’un faible courant d’air passer dans la salle, l’étouffant nuage de poussière stagne au milieu du terrain. L’architecture ancienne et la trop faible quantité de gens réussissant l’exploit de se hisser ici, au pinacle du temple des combats de légende qu’était la Ligue de Kanto, n’aident pas à recevoir beaucoup de plaintes, même si le problème est évident lors de matchs Pokémon– à moins que les Maîtres précédents n’aient volontairement souhaité conserver ce défaut de conception pour les cliffhangers dramatiques.

Blue songe qu’il y remédiera dès la fin du match, ce qui ne saurait tarder : Tortank venant de lancer un ultime Hydrocanon à pleine puissance sur le Dracaufeu de Red, il est voué à gagner. Non, destiné à demeurer grand Maître de la Ligue, invaincu jusqu’à ses derniers jours, champion divin et éternel du combat Pokémon. C’était écrit, il en est certain.

Pourtant, quelque chose ne semble pas coller. Comme une sensation de malaise, qui paraît tout aussi déterminée que la poussière stationnaire à le prendre peu à peu à la gorge, l’étouffer sinueusement. D’abord, le doute. Pourquoi Tortank n’évacue pas la poussière de quelques puissants jets d’eau ? Puis le stress. Ne devrait-il pas au moins revenir vers lui ?

— Tortank !

Le silence répond à son appel. Fronçant les sourcils, il hésite sur la marche à suivre. Il est dangereux de s’avancer sur le terrain d’un match Pokémon, mais que diable se passe-t-il au milieu de cette brume agaçante ?

Soudain, un grondement sinistre, et un bruit de battement d’ailes. Dracaufeu est encore debout ? Les puissantes ailes du dragon dissipèrent grossièrement l’écran de poussière, et Blue plisse les yeux pour distinguer l’action, mais soudain tout semble s’arrêter.

Dracaufeu a réussi à majoritairement esquiver l’attaque, semblerait-il, puisque son corps ardent ne laisse s’échapper quelques volutes de vapeur que d’un côté de son corps, mais surtout…il a réussi à surprendre Tortank, dont il tient la gorge entre ses puissantes mâchoires. Tortank est fixe, alerte, prêt à réagir, mais Blue sent l’incertitude de son Pokémon de là où il est.
C’est très mauvais. Ce sont leurs deux derniers Pokémon, tous les autres ont peu à peu succombé au combat sans merci qu’ils se livrent depuis désormais plus d’une heure, et Blue commence à fatiguer d’être resté concentré avec intensité aussi longtemps.

Le dresseur aux cheveux châtain remarque alors qu’il peut désormais aussi voir Red, au fond.
Red le minable, Red la poker face, Red la mauviette. Red qui regarde tout le temps ses baskets, ou ses Pokémon. Mais Red qui actuellement le fixe, lui, Blue, à travers le terrain. Le temps se suspend, les secondes s’étirent, et le jeune Maître se rend compte qu’il peut entendre ses propres battements de cœur. La scène ressemble à un arrêt sur image, une photo sinistre, au fur et à mesure que l’issue semble de plus en plus évidente.

Un instant, Blue s’entend penser honnêtement qu’il a perdu. Que Dracaufeu est meilleur, que Red l’a mieux entraîné, qu’il l’a mérité. Après tout, ne l’avait-il pas toujours mérité ? Toutes ces fois où il était venu surprendre Red après un combat difficile, juste pour l’écraser ? Le retrouver à la sortie d’une route ardue, afin de laisser ses Pokémon en pleine forme déboiter les siens ? Les piques gratuites, la haine superficielle, la volonté de toujours le rabaisser, en bas, plus bas encore.
Mais Blue est ridiculement fier et n’a que onze ans, il n’a pas encore le recul nécessaire pour dominer son orgueil démesuré. Ainsi, il balaye ce faible sentiment d’honnêteté la seconde suivante, détourne son regard noisette de celui de Red et hurle aussi fort qu’il le peut avec sa voix d’enfant :

— TORTANK ! REPLI !

Mais c’est peine perdue, Blue voit les lèvres de Red s’agiter sans qu’il n’en entende le son, et Dracaufeu lance un Déflagration à bout portant. Tortank laisse échapper un cri déchirant qui lui glace le sang. L’attaque ne semble jamais s’arrêter, jusqu’à ce qu’enfin son Pokémon se fasse presque cracher au sol par Dracaufeu, s’étalant mollement au sol. KO.

— NOOON ! IMPOSSIBLE !

Mais il a beau se ruer sur Tortank, le combat est terminé : il le sait, il a perdu.
Blue, le plus jeune Maître de la Ligue de toute l’histoire de Kanto, vient de se faire déchoir de sa glorieuse renommée. A peine vainqueur qu’il devient perdant, et malgré lui, il ressent le besoin de voir le visage de Red. De voir ce à quoi ressemble muet Red après tout ça, puisqu’il est désormais Maître Red. Alors, il relève son visage déformé de dégoût vers son rival, et manque de se sentir défaillir devant la mine résignée de Red, qui regarde encore ses baskets.

▬ ▬ ▬
Un flash aux journal télévisé, et dans les heures suivantes une ville se faisait rayer de la carte.
Les habitants de Cramois’Île savaient depuis bien longtemps qu’ils habitaient un lieu à risque, alors quand le volcan s’est éveillé, l’évacuation s’est faite assez rapidement. Avec l’aide de Pokémon et des secours il n’y eut que très peu de victimes, mais durant toute l’opération, le Kanto entier tremblait, les yeux rivés sur les infos. Les bâtiments, les possessions, les souvenirs, en quelques jours tout s’était envolé en fumée sous la cendre et les coulées de lave. Les humains avaient cru pouvoir s’approprier les flancs sauvages d’un volcan, et la nature avait repris ses droits après un bref appel de phares via signaux de fumée.
Au final, tout n’est qu’une question de balance.

Depuis les quatre dernières années, Blue a trouvé le temps de devenir le Champion d’Arène le plus jeune de Kanto, enchaînant après son exploit de Maître, et il a beau avoir encore quinze ans, sa renommée n’a fait que continuer de s’ancrer dans le palmarès de la région. Elle commence même à s’étendre à Johto dit-on, et parfois on vient de loin pour l’affronter, ce qui ne manque de satisfaire son ego. Impliqué au sein de beaucoup d’évènements médiatiques, il remporte encore aujourd’hui la grande majorité de ses affrontements et parfait de jour en jour ses stratégies de combat avec son équipe.

Pourtant, depuis que l’éruption a eu lieu, il déserte occasionnellement l’arène, s’échappe des regards et disparaît quelques jours, avant de revenir l’air de rien. Personne ne sait ce qu’il ne fait ni où il va, car personne n’est proche de Blue.

Il a des groupies, des admirateurs, des habitués de l’arène, une journaliste même, qui semble avoir trouvé comme passe-temps favori de venir l’interviewer toutes les semaines. Mais lorsque l’arène est fermée et que Blue est sorti, personne ne sait où il est.

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Souffle de brise maritime, accompagné du crépitement de l’eau dans le sable et du crissement des pattes de Krabby s’enfuyant entre les rochers. Le chant du paysage côtier est à peine troublé par le rythme lent des pas du châtain qui y erre, les yeux dans le vague, suivant distraitement du regard l’ombre de Roucarnage qui se découpe parfois autour de lui dans le sable. Il l’a laissé s’amuser dans les courants aériens après être venu jusqu’ici sur son dos, sa présence dans le ciel ayant l’avantage de dissuader les Pokémon sauvages de s’approcher.

Le soleil brûle le paysage alentour et Blue commence à étouffer sous sa veste noire, qu’il finit par retirer et plier sous son bras avant de continuer à marcher. Qu’est-il venu faire ici ? Il vous répondrait sans hésitation qu’il fuit l’agitation de ses fans, qu’il prend une pause pour ré-inspirer sa flamme combative, que même les stars ont besoin de bronzer un peu…mais au fond, qu’en pense-t-il ? Blue fuit ses propres pensées, mais il est plus difficile qu’il ne l’imaginait d’échapper au questionnement incessant qui lui revient en tête depuis maintenant deux ans : où est Red.

Après sa nomination de Maître de la Ligue, Red s’est progressivement effacé, jusqu’à finalement disparaître sans laisser de traces. Le Maître avait disparu. Dans quel monde vivait-on ? La police avait beau avoir cherché toutes les villes et coins possibles, personne ne semblait savoir ce qu’il était advenu du petit brun à la casquette rouge. Sa mère était dans tous ses états, et continue d’elle-même encore aujourd’hui des recherches, à demander à chaque inconnu qu’elle croise si personne n’a vu de petit garçon muet à la coupe en pétard accompagné d’un Pikachu. Sans aucune nouvelle de sa part et son poste vacant, Peter est devenu quelques temps plus tard le nouveau Maître.

On l’avait proposé à Blue avant, ceci dit. Après tout il avait été possesseur du titre un peu plus d’une heure lui aussi, et s’était tant démarqué de par son âge et son talent au combat qu’il lui avait été demandé s’il souhaitait remonter de lui-même sur le trône. Il avait hésité, pour être honnête. Un moment, il avait envisagé de reprendre ce qui lui était dû, soit le titre de meilleur dresseur du monde…mais quelque chose l’avait dérangé dans le fond. Déjà, retourner au lieu de son ultime défaite ; peu inspirant, vraiment. Tortank garde encore aujourd’hui une cicatrice au cou depuis le combat au sommet contre Dracaufeu, et ce rappel de leur échec le mine déjà bien assez au quotidien. Mais à côté de ça…il n’y avait vu aucun mérite. Il s’était battu de toutes ses forces, avait créé l’équipe de rêve pour monter au sommet, il avait gagné sa place, mais là, y retourner sans écraser Red ? C’était comme retirer tout le prestige d’un trophée, obtenir la première place en restant les bras croisés, hors Blue n’est pas comme ça. Il est compétiteur dans l’âme, alors devenir Maître gratuitement ne l’avait simplement pas intéressé.

A la place, il a remporté toutes les qualifications pour devenir Champion d’Arène haut la main, et aujourd’hui s’occupe en aidant d’autres dresseurs à augmenter leur potentiel, dans l’éternelle quête de trouver quelqu’un de son niveau.
Car, honnêtement : seul Red reste à sa hauteur aujourd’hui. Aussi présomptueux qu’il puisse être, il se sait capable de vaincre n’importe quel autre dresseur de Kanto, peut-être pas du premier coup, mais juste le temps d’adapter sa stratégie à l’adversaire. N’importe quel autre, sauf Red. Hors, Red avait disparu.

La satisfaction de renverser systématiquement n’importe quel challenger perdait peu à peu sa saveur, et même les quelques dresseurs arrivant à battre son équipe d’arène et remportant son badge pour se frotter à la Ligue n’arrivent plus à l’émouvoir autant que les premiers– et ça ne fait que trois ans.

Si vous demandez à Blue ce qu’il fuit en venant dans les lieux les plus désolés et dévastés de Kanto, il vous répondra qu’il cherche son souffle au milieu de l’océan impétueux de sa célébrité. Mais si son orgueil se taisait un instant et qu’il assumait ses véritables pensées, il pourrait laisser échapper une étincelle de l’inquiétude qu’il ressent quant à la disparition de son rival, voir murmurer qu’en s’échappant dans recoins solitaires de ce monde il espère peut-être un jour lui retomber dessus.

Blue n’est proche de personne. Tout le monde le connaît, mais personne ne lui a inspiré la même combativité que Red, personne d’autre de son entourage d’enfance n’a vraiment gardé contact avec lui depuis son voyage initatique. C’est toujours quand on perd quelque chose qu’on se rend compte qu’on en apprécie la valeur, après tout.
Le jeune Champion serait purement incapable d’exprimer ce type de sentiments encore aujourd’hui, de la même manière qu’il avait passé son temps à rabaisser son rival durant tout leur voyage, alors qu’au fond…il ne l’avait jamais sincèrement détesté. C’était plus une sorte de réaction par défaut. Après tout, Red était vraiment ridicule. Malingre et inadapté socialement, il n’arrivait à communiquer qu’avec les Pokémon, au point de n’avoir que sa mère et son équipe dans sa vie…il lui a toujours évoqué de la pitié, un peu de dédain à la limite. Mais une chose que Blue ne peut lui retirer, c’est son talent indéniable à l’entraînement de ses Pokémon et ses stratégies de combat. Si Red n’était que son misérable voisin de pallier au Bourg-Palette, ça n’aurait pas eu le même impact sur sa vie qu’en étant actuellement officiellement son rival et le dresseur le plus puissant de Kanto…du moins, ce sont les raisons qu’il accepte d’assumer aujourd’hui.

Ses chaussures l’amènent finalement jusqu’au Centre Pokémon rebâti sur les restes de Cramois’Île, devant lequel il ne réagit qu’à moitié. Certains dresseurs aventureux venant encore se perdre dans les eaux des Îles Ecume ou des chenaux environnants, il a été décidé de replacer un Centre sur l’île, à la fois pour aider les dresseurs et garder une présence humaine en mémorial sur le volcan. A l’intérieur se trouve tout un autel dédié à la catastrophe, et certains font tout le chemin jusqu’ici pour commémorer.

Pourtant Blue a du mal à être touché par ce bâtiment. Trop épuré, trop propre, comme s’il avait magiquement survécu à la tragédie alors que tout le reste avait simplement disparu de la carte. Le visage neutre, il en fait distraitement le tour, surveillant du coin du regard Roucarnage se percher sur le toit, avant de grimper quelques marches d’un chemin tracé pour suivre le contour du volcan, et rester là, fixant le paysage exclusivement volcanique et marin.

D’un coup, il se sent misérable. En était-il vraiment là, à perdre du temps à shooter dans des cailloux sur un lieu catastrophique en ressassant sa rivalité perdue ? Il a emmerdé Red comme pas possible, et maintenant que ce dernier disparaît il se tape des sentiments de merde en échange– il était légitime de se demander si son harcèlement n’était pas en partie une cause de sa disparition…
On appelle ça le karma, et Blue en subit désormais le retour inattendu.
Après tout, tout n’est qu’une question de balance.

Il s’apprête à réellement shooter dans un caillou, quand des bruits de pas derrière lui attirent son attention. Reprenant contenance, il redresse le torse et toise le nouveau venu, qui semble hésiter à venir l’aborder. Sa tête ne lui dit rien, mais la présence d’un Typhlosion à ses côtés attise son intérêt.

A première vue, rien de surprenant chez le gamin– est-ce ironique d’appeler gamin un autre enfant à peine plus jeune que lui ? Très certainement, mais Blue n’est pas reconnu pour s’étouffer dans la modestie. Enfin, le brun à la casquette noire et jaune n’a pas l’air déterminé à prendre la parole en premier, alors Blue le case dans la catégorie des fans timides.

— T'es qui toi ? T'es un dresseur, ça se voit...moi c'est Blue.

Son vis-à-vis semble encore hésiter, alors le jeune Champion prend naturellement le lead de la conversation, par habitude.

— J'ai été Maître pendant un temps. Enfin, pendant quelques minutes. Juste avant que Red me batte...je le hais ce type...

Son sel aujourd’hui légendaire n’a plus rien de secret, et il n’hésite pas à basher Red chaque fois qu’il peut, par principe. Après tout, même dans les médias, il est connu comme son terrible rival.

— Bon tu veux quoi ? Tu veux t'battre ?

Enfin, chez l’autre une réaction autre qu’une incertaine dubitativité ; une lueur s’allume dans son regard, et ce n’est que là qu’il fait tilter Blue. Encore une fois il se retrouve à faire la discussion pour quelqu’un qui n’arrive pas à en placer une, encore une fois la conclusion est une demande de combat. Le grand Pokémon feu à ses côtés et la casquette achèvent de rendre le moral de Blue encore plus amer : ce gosse lui rappelle horriblement Red il y a trois ans. Et comme Red avant lui, Blue ne peut s’empêcher de briser ses espoirs aussi vite qu’il peut.

— Désolé, mais j'ai pas la tête à ça.

Egoïste, hautain comme d’habitude. Cependant, un peu plus cette fois-ci que toutes les autres, Blue est paradoxalement un peu plus honnête. Son équipe est prête, mais là dans l’instant, il n’est pas emballé à l’idée de se battre contre un mini-Red sur les restes de Cramois’Île. Les restes...Blue se détourne à nouveau vers la mer, et lâche malgré lui un soupir. Actuellement, malgré tout ce qu’il peut se dire, il ne se sent pas mieux que ce bout de caillou détruit au milieu de l’océan.

— Regarde autour de toi...un volcan explose, et une ville disparaît d'un coup. Faire du Poké Poké c'est bien joli mais on peut se faire balayer par une catastrophe naturelle à tout moment..

Au final, est-ce que Red n’est pas sa propre catastrophe naturelle ? A l’origine un petit remous de rien du tout, et lorsque que Blue s’y est le moins attendu, il s’est changé en ouragan emportant avec lui tous ses rêves de gloire. Tout ça pour en plus s’enfuir sans un mot, ni lui laisser la seule possibilité d’une revanche– quelle indignité.

— ...c'est comme ça. On y peut rien.

Même si, ironiquement, aussi terrible que ça puisse être, Red est probablement celui qui doit avoir subi une catastrophe ayant mené à sa disparition, dans cette histoire. Blue l’avait souvent surpris à esquiver les chemins battus pour s'aventurer dans la nature sauvage, quitte à s’engager dans des forêts douteuses ou arpenter des falaises dangereuses. Alors pourquoi au final, Blue a l’impression d’être celui tombé d’une falaise ?

Il entend Roucarnage s’envoler du toit du Centre Pokémon et venir se poser près d’eux en lâchant un cri, ce qui, étrangement, le sort un peu de ses niaiseries, comme un rappel à l’ordre.

Red est petit con indigne qui lui a volé sa victoire, l’a en plus empêché de venir la reprendre en s’enfuyant dans la nature, et le fait aujourd’hui se sentir comme le dernier des minables par le biais de cet horrible sentiment qu’est la culpabilité ; subitement, ce constat fait Blue se sentir d’un coup de nouveau déterminé à continuer de lui courir après afin de lui mettre la raclée qu’il mérite. C’est décidé, il parcourrait tout le Kanto s’il le fallait, afin de le retrouver et lui faire passer toute envie de disparaître à nouveau à grands coups d’Hydrocanon.

Mais ces bonnes résolutions nécessitent de commencer aujourd’hui par le fait d’arrêter de fuir ses responsabilités de Champion.

Il flatte l’encolure de Roucarnage, qui se baisse légèrement afin d’être à son niveau.

— Mais bon. J'suis quand même un dresseur. Et un balèze en plus. J'te l'avais dit, non ? Si tu cherches un bon combat, viens à l'Arène de Jadielle. Et ça sera ta p'tite fête.

Blue monte d’un mouvement souple sur le dos de son Pokémon, et jette un dernier regard au dresseur à la casquette.

— C’est quoi ton nom ?

Le jeune dresseur dont la tête un peu dépitée s’est de nouveau éclairée à l’entente de l’invitation dans son arène, semble enfin capable de lui répondre d’une voix déterminée :

— Gold.

Blue sourit, et indique à Roucarnage de s’envoler.

— Très bien Gold. J’t’attends avec mes Pokémon !