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Disparition de Suroh



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» Auteur : Suroh - Voir le profil
» Créé le 25/10/2019 à 23:31
» Dernière mise à jour le 25/10/2019 à 23:31

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Journaux
« Professeur, vous devez comprendre que votre rôle dans les évènement qui ont chamboulé la terre de Galar les dernières années a été essentiel. Si ce qui s’est passé a eu lieu de cette façon, c’est de votre faute. Si vous êtes ici devant moi, c’est de votre faute. Si vous avez perdu votre Shaofouine tant aimé, c’est de votre faute. Non, non, ne pleurez pas, c’est inutile. Et je vous conseille de rester assis là où vous êtes, il ne vous sera d’aucune utilité d’essayer de me faire quoi que ce soit, ce cher Persian y veillera, je vous l’assure.

Tout a commencé il y a quelques années. Comme vous vous en souvenez sûrement, notre organisation a dû réduire ses activités dans la région de Kanto à cause d’un certain nombre d’éléments perturbateurs. Ayant moi-même dû renoncer à mon poste de Champion du fait de la paranoïa des habitants de cette région, il a été compliqué pour ma Famille de trouver un nouveau refuge.

Nous avons cherché, nous avons vogué et j’ai personnellement agi pour que l’influence naturelle qui est la nôtre puisse se développer sainement dans le terreau fertile d’une région qui ne serait pas marquée par cette peur infâme caractéristique des habitants de Kanto.

Ainsi, après une tentative de restaurer la Team Rocket à Alola, j’ai compris que le monde n’était tout simplement pas prêt à accepter la puissance d’une Famille comme la mienne. J’ai donc décidé que je poursuivrais mon objectif civilisateur de protection des hommes et des Pokémon dans l’ombre et dans l’anonymat.

Pour cela, il m’a fallu dans un premier temps investir cette île inhabitée de Galar. Puisque la côte la plus proche est perpétuellement gelée et recouverte de glace et de neige, nous ne sommes jamais vraiment gênés ; et les quelques explorateurs trop téméraires ne reviennent jamais chez eux. Il en va de la survie de notre base ici.

Nous nous sommes donc installés, nous avons donc investi les lieux de cet immense duplex, sans que personne n’en sache rien. Les habitants de Galar sont un peu arriérés, ils entament à peine leur révolution industrielle, alors notre équipement surpasse de loin le leur. Notre terrain d’opération est vaste et nous ne rencontrons aucune résistance.

Tu comprends donc que le seul problème auquel nous faisons face, ce sont les autres nations. Unys, Kalos et même Alola… Leurs armées respectives pourraient entraver nos agissements ; et puis ici les Forces de Police Internationales n’ont aucune marge de manœuvre, et aucun pied-à-terre. Nous sommes tranquilles ici, alors il fallait que l’on soit sûrs que nous puissions le rester à jamais.

Tu ne comprends pas ton rôle là-dedans ? Ah ah, mon bon Samuel, tu ne tardes pas à entrer en scène.

Oui, car évidemment Galar s’ouvrait doucement au commerce, des navires reliaient la région à d’autres pays, et, le temps que notre base ici soit complètement construite, Galar entretenait déjà des relations plutôt importantes avec le reste du monde.

Alors j’ai réfléchi, nuit et jour, pendant sept jours. Les six premiers, j’ai réfléchi intensément, mettant au point jour après jour chaque étape de mon plan, ne me reposant que le septième. Et depuis, je mets tout en œuvre pour que celui-ci se réalise. Tu as mis des bâtons dans mes roues, je le reconnais, mais rien de plus. On ne peut pas arrêter un génie comme le mien.

Le seul moyen d’empêcher autant de personnes de se détourner d’un pays aussi vaste que celui de Galar, c’est la peur. Je devais leur faire peur, fondamentalement peur, pour qu’eux-mêmes pensent que c’est leur raison qui les pousse à agir comme je le veux.

Tu ne vois pas ? Ces histoires de morts, Samuel, voilà la pièce maîtresse de mon jeu. Les médias débattent à tout bout de champ pour savoir qui du climat de certains lieux ou bien des ondes qui permettent le Dynamax et le Gigamax dans cette région a provoqué ces décès… Mais ils n’ont rien vu !

Ou plutôt, ils ont vu ce que j’ai voulu qu’ils voient. Tout cela n’est que pure mise en scène, si ce sont des Pokémon méga-évolués qui meurent, c’est parce que je l’ai voulu. S’ils ont été tués dans des zones particulières, c’est parce que je l’ai voulu.

Oh, lapsus révélateur… Oui, « tués », car c’est moi qui suis à l’origine de chacune de ces morts. Et, crois-le ou non, tu m’y as grandement aidé.

Car il me fallait un moyen de tuer des Pokémon qui fasse passer cette mort pour naturelle, de sorte que personne ne pense sérieusement qu’il aient été assassinés. Pas de balle dans la tête, pas de meurtre à l’arme blanche, non, le moyen le plus approprié était naturellement le poison. Un poison mortel mais indolore, et qui puisse être administré facilement.

Hélas, à l’époque, ce poison n’existait pas, et pour cause ! Il fallait un nouveau poison, un poison inconnu qui ne puisse agir que sur des Pokémon méga-évolués. Il me fallait donc l’aide d’une personne ayant un savoir encyclopédique sur tous les Pokémon, sur leur anatomie, les lieux dans lesquels ils vivent, leur biochimie…

Oh, oui, j’avais bien pensé à vous, mais c’était impossible que vous nous aidiez. L’idée, quoique stupide — comment un scientifique tel que vous pourrait accepter d’aider des « criminels » tels que nous ? —, m’avait tout de même l’air séduisante. Et puis, vous êtes et vous restez l’homme le plus cultivé à ce sujet, alors vous avoir avec nous pouvait être un atout indéniable.

Alors, à la fois par défi et parce que vous pourriez nous être précieux, j’ai mis en œuvre des moyens pour que vous travailliez pour nous.

Vous nous avez facilité la tâche, je dois dire. Vous faisiez une tournée à travers toutes les contrées que vous n’aviez jamais visitées ; c’est donc à Unys que vous êtes apparemment tombé sous le charme de ce Shaofouine auquel vous vous étiez instantanément attaché. Ne pleurez pas, Samuel, non, ne pleurez pas. Comment je le sais ? Parce que je sais tout, Samuel. Tout. Et sur ce point vous savez que je dis la vérité, n’est-ce pas ? Vous pouvez le ressentir.

Vous faisiez donc une tournée internationale, si je puis dire. Vos pas vous menèrent donc naturellement ici, à Galar, car cette région particulièrement à l’écart intriguait votre curiosité de scientifique. Peut-être peut-on imputer à la « crise de la cinquantaine » votre soudain désir de voyage. Je pourrais presque comprendre ce désir de voyage.

Toujours est-il que vous êtes débarqué ici, à Galar, et que j’avais naturellement tout prévu. J’avais besoin de ce poison avant de pouvoir mettre à exécution mon plan ; il me tardait donc que vous travailliez pour moi.

Tout a été bref, tout a été réalisé avec brio par mes hommes. Le premier soir que vous avez passé ici, on vous a enlevé, vous et vos Pokémon et votre Shaofouine. Je vous ai fait enfermer dans cette cellule du sous-sol, et je suis venu en personne vous expliquer la situation : soit vous nous aidiez, soit nous tuions votre si précieux Shaofouine. Votre réponse, certainement contre votre gré, m’a naturellement ravi.

Vous nous avez donc aidé à mettre au point ce poison, et je dois admettre que j’en ai tiré une bonne satisfaction personnelle : j’avais réussi à vous faire travailler pour moi.

Avec ce poison, tout est allé assez vite, car mes hommes sont des dresseurs d’élite et des agents d’exception. Ils se sont occupés de verser le poison dans la nourriture de quelques Pokémon choisis avec soin, dans des circonstances que j’avais déterminées avec minutie, de sorte que les médias s’emballent et que le monde entier parle de ces meurtres.

Ah ! Cette mondialisation m’a bien servi, c’est elle qui s’est occupée de répandre dans tous les journaux du monde la nouvelle de ces morts. Cette même mondialisation allait s’autodétruire, et ce, grâce à mon génie.

Il m’a suffi d’entretenir ce flot de peur, de suggérer aux journalistes des articles qui ont poussé tout un chacun, partout dans le monde, à penser « Oui mais, si je vais à Galar, est-ce que je ne risquerais pas la vie de mon Pokémon ? »

Le monde a donc voulu agir, eh bien, quelle mascarade. Il y a eu cette réunion d’il y a quelques jours. Ah ! Quelle bande d’hypocrites : ils ont refusé ma présence car ils voulaient s’entretenir entre grandes puissances, sans que des éléments perturbateurs ne gênent les délibérations.

Tout ça pour quoi ? Pour que Cynthia et tous les autres renvoient Tarak face à ses problèmes intérieurs, sous couvert de réflexions mielleuses et dénuées de sincérité. Les argumentaires des pseudo-scientifiques qui avaient été conviés étaient eux-mêmes erronés et dénués d’intérêt, tout sonnait faux, tout était faux. Tous voulaient se rassurer, car ils sont dans l’ignorance. Ils ne savent rien, et cet inconnu leur fait peur. Ils tremblent de peur et certains n’en ont même pas conscience ; à part Tarak, peut-être. Mais il est seul, isolé…

Toujours est-il que toi, tu m’as posé quelques problèmes. Comme je m’y attendais, tu as essayé de trouver des moyens de t’échapper de mon emprise. Je suis un homme prudent ; tu étais naturellement surveillé en permanence, où que tu sois, quoi que tu fasses et où que tu ailles.

Mais tu m’as eu. Je le reconnais avec humilité, en intégrant ton esprit brillant dans mes opérations, je prenais le risque que tu échappes à mon contrôle, et tu as réussi.

Je crois que c’est cet amour violent, cet amour presque indécent, qui t’a poussé à braver mon autorité et à mettre tes propres jours en danger.

Il y a quelques mois de cela, alors que tu travaillais sur ce poison dans ta cellule, tu as réussi à contacter Tarak. Ça m’intrigue, je voudrais savoir comment tu t’y es pris, car j’avais tout fait pour que ça n’arrive pas, mais tu as quand même réussi. Et mes sbires ont beau être expérimentés, eux aussi font des erreurs… Cette amnésie, Samuel, je ne l’avais pas prévue non plus.

Tu as donc réussi à contacter Tarak. Au bout de quelques jours, je l’ai appris et, comme tu t’en doutes, j’ai de suite réfléchi au meilleur moyen d’arrêter cet échange, de t’empêcher de communiquer avec le monde extérieur. Mais tu m’as pris de vitesse !

Je ne sais pas comment tu as réussi à être aussi efficace, c’est peut-être grâce à ce Tarak, les habitants de Galar, bien qu’arriérés, avaient réussi à tromper ma vigilance. Toujours est-il que le soir-même, tu n’étais plus ici.

J’ai tout fait pour te retrouver, Samuel, et mon influence est assez grande pour que ça soit rapide. J’ai cependant été surpris d’apprendre que tu étais en route pour la ville de Shrimp.

Ça m’a d’autant plus surpris que c’est là-bas que j’avais fait enfermer Shaofouine. Oh, non, reste donc assis, je t’ai dit ! Tu as couru à travers la ville comme un fou, mais mes hommes t’ont rattrapé. On n’échappe pas à mon emprise, Samuel. On ne m’échappe pas. Tout le monde finit toujours par devoir me rendre des comptes.

Mes hommes t’ont retrouvé alors que tu essayais de rejoindre le navire où était ton Shaofouine. Un bon coup sur la tête t’a mis hors d’état de nuire, mais mes hommes ont été mis en déroute par Tarak.

Je ne sais cependant pas pourquoi il t’a laissé là, à croupir sous la pluie pendant toute la nuit. Drôle d’homme, je devrai m’occuper de régler son compte un jour ou l’autre… »

* * *
Giovanni ne put aller plus en avant dans son explication.

Un rayonnement multicolore jaillit de l’une des poches du Professeur Chen, qui était dévasté par ces révélations. Ce faisceau de lumière se projeta contre la baie vitrée et la pulvérisa dans un nuage d’éclats de verre.

C’est alors qu’un méga-Dracaufeu X pénétra dans l’enceinte du bâtiment dans un torrent de flammes pour le moins spectaculaire. Le Persian de Giovanni réagit au quart de tour et se jeta sur le dragon pour tenter de le mettre K.O., mais une Dracogriffe projeta le pauvre félin contre un mur. Il s’effondra, inanimé.

Giovanni blêmit et ordonna à ses hommes de venir l’aider. Il fut cependant trop lent, oui, comme la dernière fois… Toujours trop lent.

Tarak descendit de son méga-Dracaufeu, vint près du Professeur, et sortit de sa poche le brassard sur lequel était cousu la méga-gemme qui était la sienne. Puis, devant l’air interloqué du Professeur, il s’expliqua :

« Un Pokémon capable de méga-évoluer comme Dracaufeu peut sentir la gemme avec laquelle il a l’habitude d’entrer en résonance. »

Tarak prit alors le Professeur avec lui, l’aida à monter sur le dos du Dracaufeu avec lui, puis s’envola au-delà des flots de Galar.