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Calendrier de l'Avent 2017 de Corpus09



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Informations

» Auteur : Corpus09 - Voir le profil
» Créé le 04/12/2017 à 00:00
» Dernière mise à jour le 04/12/2017 à 00:00

» Mots-clés :   Fanfic collective   Song-fic

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Jour 4 : Je serai à la maison pour Noël, par Drayker
Allongé sous le voile bleu du ciel, le jeune homme sourit.

Le sable chaud le berce tranquillement, tandis qu’autour de lui, le joyeux carnaval continue. Le soleil darde sur lui ses rayons de bonheur, et les grands oiseaux chantent dans le ciel. Le désert l’enveloppe de sa chaleur, avec une affection toute maternelle.

Tout est bien.

Assis à côté de lui, son Reptincel respire calmement, tranquille et serein.

L’effervescence règne en cette veille de Noël, et tout autour d’eux, les humains se jouent à se jeter des cotillons dessus, tandis que les Pokémon les plus rapides se lancent dans des cavalcades effrénées en riant, trébuchant parfois dans le sable.

Le jeune homme et son Reptincel se sont bien amusés, eux aussi, mais la fête les a fatigués, alors ils se sont allongés ici pour regarder les feux d’artifice. Il fait encore jour, mais le spectacle est déjà grandiose.

Avant de partir, il a promis à sa mère qu’il serait de retour pour le repas de famille. Celui qu’ils font chaque année, le 25 au midi, depuis qu’il est tout petit. Et il y sera cette fois-ci aussi, pas de souci à se faire pour ça. Mais pour l’instant, là, il se repose, allongé et serein.

De toute façon, Maman sait bien qu’elle peut compter sur lui.

Tout est bien.

Quelqu’un lance une pochette surprise qui s’ouvre avec grand bruit non loin de lui, et une pluie de confettis scintillante jaillit. Chaque petit copeau de papier reflète le soleil en miroitant, arrachant un sourire au jeune homme. Tandis qu’il reprend son souffle petit à petit, il s’imagine chez lui, à déballer ses cadeaux, comme lorsqu’il était gamin. Son sourire s’élargit. C’était bien.

Puis il se ressaisit. Il a seize ans, l’âge de l’engagement. Ce genre de futilités ne devrait pas lui manquer. Pas vrai ?

L’ombre d’un grand oiseau passe au-dessus de lui, l’arrachant à ses pensées. Il regarde le ciel immaculé, chauffé à blanc par le soleil, comme s’il était fait de neige.

La neige.

Tout à coup, il se surprend à repenser au froid de son chez lui. Le givre sur les vitres de sa maison, les craquements du toit couvert de neige, le hurlement du vent glaçant la nuit, les séances de luge, aussi, avec Reptincel pour seul réconfort face au froid mordant. Ça n’a rien d’agréable en soi, au contraire, mais ça lui pique le cœur avec nostalgie. Le même genre de soulagement que l’on ressent lorsqu’on arrache un pansement.

Il se remet à divaguer. Le froid lui manque, il doit bien l’avouer. Dans ce désert, tout est trop différent de chez lui. Le sable chaud, le soleil cuisant, les rochers brûlants, le ciel qui vibre et se courbe la chaleur, les longues journées de marche sous le cagnard, tout ça ne lui a jamais plu, mais il ne s’est jamais plaint non plus.

Mais là, allongé à côté de Reptincel, épuisé par les réjouissances qui continuent autour d’eux, il donnerait cher pour un peu d’air frais, une simple brise.

Bizarrement, rien que le fait d’y penser fait diminuer la chaleur du désert, cette chape de plomb brûlant qui l’enveloppe et l’assomme. Sa respiration, haletante à cause de la fête, continue de ralentir, et son cœur se calme petit à petit. Il a l’impression de ne même plus entendre le crépitement de la flamme de son compagnon de toujours. Peut-être parce qu’elle s’est éteinte ? Le jeune homme est trop fatigué pour vérifier. Rien que de se coucher sur le flanc lui demande une énergie dont la fête l’a privé.

Il sait qu’il est loin de chez lui, mais ça ne le dérange pas, parce qu’il rentrera bientôt. Pour Noël, comme il l’a promis à Maman.

Tout est bien.

Tout autour d’eux, les fêtards continuent à se tirer des cotillons dessus en éclatant de rire. Ça et là, des têtes brûlées font éclater des pétards en s’esclaffant. Au-dessus d’eux, les grands oiseaux continuent de parcourir le ciel en cercles concentriques, lâchant parfois les cadeaux colorés captifs de leurs serres crispées.

Au bout d’une éternité ou deux, il parvient enfin à se retourner pour jeter un œil à son compagnon de toujours. La flamme de Reptincel ne brûle plus. Voilà pourquoi le désert paraît moins chaud, tout à coup.

Tout autour d’eux, les confettis continuent de pleuvoir joyeusement, tandis que les humains et les Pokémon fatigués de faire la fête s’allongent dans le sable chaud et se reposent à leur tour. Dans le ciel au-dessus de lui, les grands oiseaux célèbrent toujours les réjouissances en vrombissant. Leur lente mélodie métallique a toujours été la seule chose qui l’empêchait de s’endormir, mais cette fois, il sent que ses yeux se ferment malgré tout.

Le jeune homme frissonne. Il est en plein désert, mais il a plus froid que jamais, plus froid même que lors de ses escapades dans les montagnes.

Sous lui, le sable avide se gorge du rouge de Noël, toujours plus moelleux, toujours plus confortable, l’avalant petit à petit. Le jeune homme ferme les paupières, calme et serein, juste quelques minutes, pour reposer ses yeux.

Tout autour de lui, les joyeux cris de la fête, le bruit des pétards, des feux d’artifice et des bombes, tout ça s’éteint lentement et sûrement, comme la flamme de Reptincel. Il n’y a plus que le silence, maintenant.

Tout est bien.

Il sera à la maison pour Noël, ça oui. Comme il l’a promis.

Peut-être même qu’on l’expédiera dans une boîte, à la manière des cadeaux qu’il déballait quand il était petit.

[D’après I’ll be home for Christmas, de Frank Sinatra]