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Le sauvetage d'un professeur ou la quête de la tueuse qui se prenait pour un écrivain de louglaciale1



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Informations

» Auteur : louglaciale1 - Voir le profil
» Créé le 03/01/2017 à 22:35
» Dernière mise à jour le 03/01/2017 à 22:35

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Arc 2 chapitre 3
Julie passa toute la journée à distribuer des tracts avec la tête de Nikolaï et d’UC-010 à des passants et à scruter tous les visages qu’elle avait pu croiser. Hermès était resté en retrait, l’observant avec une inquiétude grandissante.

Il avait rassuré Alex et pris une attitude détachée mais au fond de lui, il était terrifié. Il avait toujours eu un don pour cerner les gens et il avait cerné Louglaciale dès le début. Elle n’était en rien une monstruosité. Elle était loin d’être un bon leader mais c’était quelqu’un de bien. Il avait été surpris d’apprendre que cette personne avait une sœur ou même une famille.

En voyant Julie, il avait été sous le charme. Elle n’avait pas le tempérament de sa sœur c’était une évidence mais ça lui avait plu, du moins au début. Julie avait un fort caractère mais elle semblait aussi avoir bon cœur. Mais il y avait eu cet incident au labo de la team L. La réaction que la jeune femme avait eu avait semblée naturelle au jeune homme. Une façon violente de prendre les choses mais chaque deuil était différent. Qui était-il pour juger ?
Sauf que ce deuil s’était mué en brûlante détermination. Cette détermination à vouloir nuire à celle qui portait le visage de Louise était effrayante. C’était comme si Julie existait pour détruire Louglaciale quoi qu’il pût lui en coûter.

Plus Hermès y réfléchissait, plus il réalisait son erreur en restant avec ce groupe, ou plutôt avec elle. Qu’est-ce qu’il aurait voulu s’enfuir, tout plaquer et revenir à une vie normale… Tout ce qu’il avait voulu, c’était un travail. Il s’était engagé envers Louglaciale, pas Julie. La seule chose qui le faisait rester, c’était l’espoir de revoir Louglaciale et de pouvoir encore retrouver un travail à ses côtés. Mais il voulait surtout savoir d’où venait la haine viscérale que pouvait ressentir la petite sœur pour la grande. Une telle intolérance n’était pas naturelle.




Louglaciale était de retour face aux portes. Elle se dirigea vers la porte en bois et l’ouvrit. Elle atterrit au milieu de son ancienne chambre, dans son ancienne maison. Une version d’elle plus jeune entra, serrant son sac de manière frénétique. Ses parents la suivaient de peu et la jeune fille eu tout juste le temps de balancer son sac sous son lit que son père la frappa au visage. Elle hoqueta de douleur et finit à terre. Mais son géniteur n’en avait pas terminé. Il la matraqua de coups alors qu’elle était à terre.

- Comment as-tu pu nous faire une chose pareille ? Hurla-t-il. Comment as-tu osé t’enfuir de ta propre maison ?

- Elle a cru pouvoir voyager, pouvoir admirer le monde, ricana sa mère d’un air mauvais. Comme si elle en était capable. Elle est tout juste capable de de penser par elle-même.

- Je partirais encore, murmura la fillette. Et je vivrais longtemps, tout en étant très loin de vous.

Sa mère éclata d’un rire strident qui vrilla les tympans de la femme qu’elle était devenue. Son géniteur regarda la fillette d’un regard inexpressif puis se tourna vers Louglaciale, l’adulte. Un sourire cruel se dessina sur ses lèvres.

- Tu resteras toujours ici, et peu importe tes rêves.

L’homme et la femme quittèrent alors la pièce, laissant la jeune fille pleurant seule dans la petite chambre qu’elle possédait.

Louglaciale s’en souvenait dans les moindres détails. Un lit délabré qui menaçait de se casser à n’importe quel poids trop lourd, un bureau minuscule sur lequel quelques feuilles de papiers et stylos traînaient, une petite armoire qui contenait des vêtements bons marché et une absence de radiateur qui donnait à la pièce une température inférieure à 18 degrés. C’était tout ce qu’elle avait pu obtenir malgré son statut d’aînée. Louglaciale pouvait encore sentir la trace de leurs coups sur sa chair et sur son esprit.

Ils avaient tout fait pour la briser et ils avaient bien failli réussir. Mais elle n’avait pas été seule. Elle ne l'était plus.

La jeune fille rampa jusqu’au lit et trouva son sac et ce qu’il renfermait. La Pokéball libéra son occupant qui découvrit un nouvel endroit avec curiosité. Mais quand il vit sa dresseuse, il poussa un cri d’horreur. La jeune fille faisait peur à voir en effet. Son visage était rouge de sang, elle était couverte de bleus et un de ses yeux était enflé.

Obscuro toucha avec délicatesse le visage de Louise, comme s’il craignait de lui faire encore plus de mal. Il souffrait rien qu’en la voyant.

Louise sourit et caressa la tête de son compagnon.

- Ça va aller Obscuro, murmura-t-elle. Il m’a fait bien pire. Et tu n’as pas à t’inquiéter. Un jour, toi et moi on sera libre, tous les deux.

- Sala, répondit-il à travers ses larmes.

Louglaciale vit que dans les yeux du Salamèche, il y avait, au-delà de la peur et de la tristesse, une étincelle de colère qui ne cessera de grandir avec le temps.



Ce fut sur cette image que la dresseuse retrouva le monde présent, les larmes aux yeux.

- Obscuro… murmura-t-elle.

- Qui ? Demanda Gladio.

- Mon premier Pokémon, répondit-elle. Celui qui m’a fait devenir dresseuse. Mon seul ami avant que je ne rencontre Alex. Nous étions inséparables, c’est lui qui m’a donné une raison de vivre. Il a été la corde qui m’a permis de m’accrocher au monde de la folie… ou du suicide.

- Et où est-il aujourd’hui ton Obscuro ?

- Je Je l’ignore… Il… Il est parti il y a longtemps et je ne l’ai plus jamais revu…

- Comment ça ?

- Je ne me souviens pas clairement.

- Alors il reviendra un jour auprès de toi tu peux compter là-dessus.

- Même après 24 années ?

- Peu importe le temps, votre lien est fort et il le restera encore longtemps si ce que tu m’as dit est vrai.

- J’espère que tu as raison, murmura la dresseuse en contemplant le ciel d’Alola d’un air songeur, plongé vers le passé.



Au sommet d’une montagne rocheuse, à proximité d’une grotte construite à l’aide de griffes puissantes, Obscuro méditait. C’était une technique qu’il avait hérité de sa dresseuse alors qu’il n’était qu’un petit Salamèche. Il l’utilisait encore aujourd’hui pour accroître sa sérénité ainsi que sa perception du monde.
Mais le pas lourd d’un intrus le tira de son voyage intérieur. Ses yeux rouge sang s’ouvrirent et croisèrent ceux d’un Galeking bien imprudent qui voulait, encore une fois, reconquérir sa montagne.

- Tu n’en as jamais assez apparemment, marmonna Obscuro.

- C’est ma montagne, pas la tienne, répliqua le Galeking. Tu as débarqué du jour au lendemain et tu as assouvi ta domination sur cet endroit. Je ne m’arrêterais que lorsque tu partiras.

Obscuro soupira avant de se mettre debout. Il déploya ses aile noires menaçantes et fit face à son adversaire.

Le petit Salamèche avait bien changé. Il avait quitté sa dresseuse sous la forme d’un Reptincel et était devenu un des plus fort de la région avant d’évoluer en un
Dracaufeu d’un noir d’encre et gigantesque. Il était presque deux fois plus grand qu’un Dracaufeu ordinaire.

Le Galeking n’attendit pas qu’Obscuro ne se lève. Il fonça directement sur lui avec une attaque Damoclès. Le Pokémon acier était presque sur son ennemi quand celui-ci s’envola rapidement avec un grand bond, le mettant hors d’atteinte.

Ça ne découragea pas le Galeking qui se mit à balancer des rochers sur le Dracaufeu noir qui les esquiva tous avec rapidité et aisance. Un simple Lance-flammes bien placé mit K.O le Pokémon agresseur.

Obscuro atterrit lourdement sur le sol et regarda son adversaire évanoui. Il soupira à nouveau et ajouta.

- Je pensais pouvoir trouver un endroit où je serais tranquille, on dirait que je me suis trompé une fois encore… Tu as tout gagné au final. Récupère ta montagne, elle ne me sert à rien si je ne peux trouver la tranquillité et racheter la faute que j’ai faite envers ma dresseuse.

Il battit de nouveau des ailes et s’envola loin de cette montagne. Il vola pendant plusieurs jours sans s’arrêter, comme l’errant qu’il était. Il devait trouver un lieu pour se recueillir, pour méditer sur son crime. Il l’avait fait par amour mais ça ne changeait rien à son acte. Il avait agi comme un véritable monstre, il s’était abaissé au niveau des parasites qui avaient torturé l’être auquel il tenait le plus au monde.

Au final, avec toutes ces années de réflexion, il sentait qu’il avait eu tort d’agir. Au final, c’était lui et sa dresseuse qui avaient payé pour ça : Obscuro n’était plus digne de cheminer aux côtés de sa partenaire. Une vie entière ne saurait le rendre de nouveau digne d’elle.

Ça ne lui faisait pas plaisir, loin de là mais c’était ainsi que les choses devaient se dérouler, quoi qu’il puisse penser ou vouloir.

Il finit par se poser sur une plage noire et volcanique pour se reposer un peu. Il veilla à ce que personne ne vienne le déranger et se remit à sa méditation interrompue. Il replongea au fin fond de lui-même, dans ses souvenirs et il se revit petit Salamèche, marchant avec Louise, humant tout ce qui pouvait passer à porter de ses narines. Jeune et curieux, voulant tout découvrir, timide et insouciant, voilà ce qu’il avait été.

Mais sa rêverie changea soudainement. Sa dresseuse cessa de sourire, de regarder la route et lui fit face. Pas à sa version jeune mais à lui, le dracaufeu noir.

- Tu me manques Obscuro.

La gorge du dragon se noua.

- Tu me manques aussi, répondit-il. Terriblement. J'aimerais tellement te serrer dans mes pattes, comme nous le faisions autrefois.

- J’ai besoin que tu reviennes à moi.

Des larmes commencèrent à couler sur son visage mais il secoua la tête.

- Je ne peux pas te revenir, pas après ce que je t’ai fait.

- Ton exil a assez duré, répliqua Louise d’un ton autoritaire, grave. Des choses graves vont arriver et si tu n’es pas à mes côtés je ne pourrais pas m’en sortir.
Obscuro se raidit. Protéger sa dresseuse de tout danger voilà ce qu’il avait promis. Elle l’avait protégé autrefois, maintenant, c’était à son tour. Et il lui était fidèle, il ne pouvait pas désobéir à un de ses ordre direct.

- Où puis-je te retrouver ?

- Suis ton instinct et tu me trouveras. Nous sommes comme les faces d’une seule pièce Obscuro. Où que l’un se trouve, l’autre le sait.

- Ensemble jusqu’à la fin.

Un sourire apparut sur le visage de sa dresseuse. Un sourire triste.

- Ensemble jusqu’à la fin.



La visite D’Alex chez Euphorbe avait été riche en informations. Le scientifique d’Alola lui avait fourni beaucoup d’informations sur les Ultra-chimères qui pouvaient être utiles pour la suite de leur quête. Mais pour en savoir beaucoup plus, il allait devoir retourner au Paradis Aether.

Bien sûr, Alex allait en discuter avec le groupe sur la marche à suivre. Ils se retrouvèrent à Ekaeka et décidèrent de manger dans un restaurant qui, selon le guide d’Hermès, était très récent mais rencontrait beaucoup de succès : « Le Luxray généreux ».

Alex pu le reconnaître, l’endroit en lui-même valait le détour. C’était une petite dizaine de salles qui étaient chacune décorées selon une région du monde particulière. Au centre du restaurant il y avait une scène en forme de cercle pour que tout le restaurant puisse profiter du spectacle tout en se régalant.
Lorsque le groupe s’installa dans la salle décorée aux motifs de Kalos à quelques mètres seulement de la scène, un petit spectacle de cirque avec des Couafarels se jouait et faisait rire à l’unanimité le restaurant.

Un serveur ne tarda pas à rejoindre la table et leur souhaita poliment la bienvenue au groupe tout en leur passant le menu et la carte des vins. Le temps qu’ils passent commande, qu’ils soient servis et qu’ils terminent leur repas, plusieurs spectacles s’étaient enchaînés, tous plus plaisant les uns que les autres.
Hermès discutait tranquillement avec Julie quand Alex vit le prochain spectacle se mettre en place sur la scène plongée dans l’obscurité. Il vit deux hommes s’assoir sur les extrémités de la scène, deux Pokémons se placer sur les escaliers y menant et une femme au milieu.


Musique que Louglaciale interprète sur scène: https://www.youtube.com/watch?v=KtsV4bWPHsY


A ce moment, Julie et Hermès allèrent se soulager aux toilettes. Alex les regarda partir d’un regard ennuyé puis une voix douce s’éleva. Alex ne comprit pas les mots prononcés mais la voix qui les a prononcés lui semblait familière. Il tourna la tête et c’est là qu’il la vit.

Elle était magnifique. Et tellement changé. Alex failli d’ailleurs ne pas la reconnaître. Ses cheveux avaient pris une teinte blanche proche semblable de la neige et atteignaient sa nuque. Mais ce qui le choqua en premier était son visage. Il était rayonnant de bonheur, toute trace de fatigue, de douleur, et d’inquiétude avait désertée ses traits pour laisser place à une joie folle. Elle portait un bandeau de tissu argenté qui mettait en valeur ses yeux pétillants ainsi qu’une longue jupe ouverte sur les côtés de couleur mauve à motifs floraux argentés.

Elle chantait tout en dansant avec grâce et énergie une mélodie tenue par Anthony et Lief qui jouaient des percussions sur un drôle d’instrument en forme de huit. Tout cela créait l’atmosphère traditionnelle d’Alola et Alex se senti transporté par cette chanson. A un moment deux Pokémons la rejoignirent sur scène et dansèrent avec elle en rythme, donnant du relief. Il y avait Flora, la Florges bleue de la dresseuse, toujours aussi gracieuse et un Plumeline sous sa forme Hula. Le professeur d’Unys n’avait jamais vu pareil numéro et il en fut ému.

La magie cessa quand la chanson prit fin, au grand regret du jeune professeur. Malheureusement, ce fut également le moment où Julie et Hermès revinrent de leur escapade aux toilettes. Et la première ne tarda pas à voir la danseuse, ou plutôt, ne tarda pas à la reconnaître…