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Tableau d'un voyage de Jelani



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Informations

» Auteur : Jelani - Voir le profil
» Créé le 31/10/2016 à 00:20
» Dernière mise à jour le 31/10/2016 à 00:20

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Un an après, une enquête de l’agent Jenny enfin close !
Je dormais paisiblement du sommeil du juste policier qui fait son travail, rêvant de criminels en cellule et d’ordre rétabli quand un choc violent me réveilla.
Hoopai appuyait fortement de ses deux pattes avant sur ma poitrine et lorsqu’il vit mes yeux s’ouvrir, il m’aboya à la figure puis se retira.

« Fichu Lougaroc policier, tu ne pouvais pas me laisser un peu plus de temps ? » m’exclamai-je.

La journée s’annonce aussi ennuyeuse que la précédente. Je pensais vraiment que ma vie en tant que policière serait plus trépidante que ça. En plus, je ne peux pas décevoir ma famille, il parait que le travail de policier, on a ça dans le sang. Lors de mes débuts, il y a un an, le travail prévoyait d’être passionnant ! J’avais pu intervenir dans de petites affaires de vol au début et après quelques brillants succès dans mes missions, j’avais espéré me voir confier des missions plus dangereuses comme pouvoir me frotter à l’horrible team Skull ! On m’avait même donné Hoopai, mon Lougaroc magnifique et puissant au pelage blanc comme la justice se distinguant de son cousin à la fourrure ensanglantée.

Et puis je me suis finalement retrouvé avec l’affaire d’une petite fugueuse de riche famille sur les bras qui promettait d’être vite réglé. Sauf que non, elle ne s’est pas vite réglée. De plus, ce n’est moi qui entraine Hoopai avec moi comme partenaire mais lui qui se comporte envers moi comme si c’était lui le patron.
Je finis par me lever pour aller au travail. Aussi inutile que cela soit puisqu’ avec ou sans moi cette affaire ne se terminera pas plus vite de toute façon. Peut-être devrai-je regarder à partir de combine de temps une affaire de fugue sans résultat peut être classée.

Dehors, le ciel est encore sombre. Seul deux lampadaires étaient visibles depuis l’entrée de mon logement de fonction situé dans un coin un peu isolé de la ville. Je longeai le bâtiment afin de rejoindre le box de mon bourrinos dans le petit jardin. Kaumaha m’a été offert par un de mes beaux-frères pour ma réussite de l’examen de police et je l’utilise souvent pour faire une partie du trajet jusqu’au poste et pour me déplacer lors de trajets à travers les champs.

Encore une fois, Le moment de chevauchée serait certainement le meilleur de la journée. Devoir supporter les agents venus d’Unys pour nous assister tient vraiment de l’épreuve parfois. Ils sont tellement arrogants ! Et à mon encontre c’est encore pire comme je ne suis qu’une toute jeune policière n’ayant jamais eu de grandes missions. Ils doivent penser que je ne mérite pas d’avoir été prise pour cette affaire et bien que j’aurai préféré effectivement qu’on ne me choisisse pas vu la tournure qu’a prise celle-ci, cette attitude m’énerve profondément.

Mais où cette petite fugueuse a–t-elle bien pu se cacher ? Une partie du comité de réflexion dans l’affaire Meredith Tilney pense que la jeune fille est morte depuis longtemps sur les routes mais je crois surtout que c’est une affaire de préjugés parce qu’elle vient d’une famille noble. Les témoignages que nous avons recueillis à Unys ne semblent pas dépeindre son trajet comme un voyage de plaisance mais je pense qu’elle a de la ressource.

De plus, ses collègues de l’association des artistes indépendants d’Alola m’ont toujours semblé très louches. Entre le président du groupe qui nous sourit comme un idiot pendant tout l’entretien et qui nous a mené dans un paquet de fausses pistes, et ce, exprès selon moi. Je suis presque sûre qu’il nous cache quelque chose…et la petite couturière aussi. Elle était tellement agressive envers nous ! Limite, elle allait nous jeter en-dehors de chez elle. D’ailleurs, on a dû l’arrêter un moment pour outrage à agent. Une vraie teigne. On aurait sans doute dû la garder plus longtemps peut-être que ça l’aurait amené à nous livrer quelques intéressantes informations.

De façon générale, ils n’ont pas été d’une grande aide dans l’affaire. Ce n’est qu’une bande de fous qui ne survit que grâce à la crédulité d’une partie de la population. Il faut être fou pour espérer vivre uniquement avec ce qu’ils font et il faut être fou pour débourser des grosses sommes pour le « travail » d’autres fous. Honnêtement, n’y-a-t-il pas des choses plus intéressantes à faire de son argent ? Si tout cet argent revenait à la police, on pourrait former plus de personnes, on aurait du meilleur matériel et le monde serait bien plus paisible.

J’attachai mon bourrinos à un poteau avant la grande voie publique, à deux rues du poste, en arrivant. Mes collègues m’ont dit plusieurs fois que je pouvais le laisser détacher et juste lui dire de rester dans le coin mais je n’ai pas confiance. Il pourrait partir se balader, faire des dégats et ne pas revenir donc je préfère rester prudente. Ça, on ne l’est jamais assez après tout.

Tous les autres sont déjà dans la salle attribuée à notre équipe. Il ne manquait plus que moi.

« Bonjour tout le monde ! » Lançai-je avec un ton faussement enjoué.

Seuls quelques agents de mon poste me répondirent. Choisissant d’ignorer les autres collègues d’Alola, je marmonnai alors entre les dents :

« C’est comme ça à Unys, la politesse n’est que pour les ponchiens »

Aucun ne prit la peine de répondre à ça. Je pris place entre le gros policier qui avant cette affaire s’occupait de la circulation devant l’école du coin et une de mes cousines.

Nous retraçâmes tous ensemble le trajet connu et les personnes rencontrés par la petite, comme toujours. Puis arrive ensuite le traditionnel :

« L’un d’entre vous a-t-il réussi à obtenir un élément supplémentaire dans cette affaire ? »

Lequel n’obtenait que rarement des retours utiles et il n’y en eut pas ce jour-ci.

« Nous sommes retournés à l’élevage mais rien n’indique qu’elle y soit retournée. Le propriétaire semble être devenu dépressif et sa vieille mère s’est murée dans le silence. Ils ont dû avoir un désaccord. » Annonça l’un.

« J’ai été voir au dernier lieu indiqué par le président du groupe d’artistes. C’était encore une fausse piste. Je m’en doutais mais je n’avais rien d’autre à tenter. » Soupira un autre.

« La personne qui avait appelé récemment pour dire qu’elle croyait avoir vu la fille des Tilney s’est trompé. C’était juste une jeune fille aux cheveux gris comme il y en a d’autres. » S’exaspéra un dernier.

Puis la tablée se fit silencieuse. Plus personne ne sait où chercher. C’était bien simple, depuis que la fille nous avait échappé sur le domaine de l’élevage dirigé par le jeune Mainyu, nous n’avons pu obtenir aucune trace concrète d’elle où que ce soit. Même Lougaroc n’avait pas pu retrouver sa piste. Il faut dire que celle-ci s’arrêtait près des cascades. Nous avions bien pensé à un suicide mais même en fouillant sur tout le site, nous n’avons pas pu retrouver de corps. Elle s’était simplement volatilisée. Aucun des villages alentours n’a vu de filles correspondant à sa description.

Nous allons forcément finir par classer l’affaire. Même la petite fierté meurtrie du chef de l’enquête n’y pourra rien.

L’un deux sembla inspiré tout d’un coup. Nous le vîmes sur le point de se lever prêt à s’exclamer et…
Il fut interrompu par des coups retentissant à la porte de la salle. Le jeune policier de la catégorie des dépôts de plaintes à la réception du poste apparut à la porte.

« Il y a quelqu’un pour vous qui dit avoir du nouveau concernant Meredith Tilney » déclara-t-il d’une voix grêle.

Puis il s’effaça pour laisser entrer la personne derrière lui. C’était une jeune femme, de taille moyenne qui s’avançait à pas lents. Elle attendit le départ du réceptionniste pour se mettre à parler. Sans prendre le temps de nous saluer, elle alla droit au but de sa visite qu’elle énonça d’une voix forte et claire :

« -Je suis Meredith Tilney que vous recherchez depuis bientôt un an. J’ai 18 ans à partir d’aujourd’hui et en tant qu’adulte, je viens pour annuler les poursuites à mon encontre qui n’ont plus lieu d’être à présent que mes parents ne peuvent plus exercer leurs droits parentaux sur moi »

Cette déclaration me fit un choc et la stupéfaction que j’éprouvai se reflétait sur le visage de mes collègues. Face à nous, la demoiselle restait calme et nous fixait l’un après l’autre sans jamais baisser son regard.

L’un de nos collègues se mit farfouiller dans ses feuilles de façon frénétique avant de trouver celle qu’il cherchait et de s’exclamer :

« C’est bien l’anniversaire de Meredith Tilney aujourd’hui ! »

Mais le policier à mes côtés semblait profondément perturbé par un détail.

« Mais elle n’est pas sensée avoir les cheveux gris, la Tilney ? » demanda-t-il, perplexe.

Les cheveux de la jeune femme en face de nous étaient turquoises effectivement mais les autres traits correspondaient. Je pris alors la parole :

« Il n’y a pas des centaines de façons de vérifier son identité »

Je pris l’un des sachets contenant des affaires de la fugueuse sur la table et en fit renifler l’intérieur à Hoopai, assis derrière moi. Aussitôt, il se dirigea vers la fille de l’autre côté de la table et se mit à aboyer.

« Affaire classée ! » s’exclama un des policiers d’Unys et il s’en alla avec d’autres personnes du comité.

La salle se vida peu à peu, me laissant seule avec Meredith Tilney. Cette fille représentait un véritable mystère. N’y-avait-il donc que moi pour m’intéresser aux astuces qu’elle avait dû utiliser pour nous échapper ?
Seul un « comment ? » s’échappa de mes lèvres.

« Je me suis mise dans la peau d’une autre artiste et j’ai rejoint une partie de mes pairs» me répondit-elle simplement.

Puis elle sortit de la salle.
Cette fille est entourée de mystère et elle en use. Cela m’agace et attise ma curiosité à la fois. Comment aurai-je pu me contenter de la petite phrase qu’elle a daigné me donner ?
Je la suivis à l’extérieur.

« Entendez-vous par ‘vos pairs’ les membres de votre association d’artistes ? » demandai-je pour avoir la confirmation de ce dont je me doutais déjà.

Les membres de l’association des artistes indépendants d’Alola m’avaient tous paru louches depuis le départ. Leur groupe ressemble trop à un genre de secte. Enfin, même pris séparément, ils sont étranges ces gens-là.

« Non, j’ai rejoint un autre groupe d’artiste en attendant d’atteindre ma majorité. » me dit-elle.

Combien de groupe d’artistes peut-il bien y avoir à travers Alola ? Je n’en connais pas d’autre que celui dirigé par monsieur Maluhia. Mentait-elle pour ne pas dénoncer ses collègues ? Je fus interrompu dans ma réflexion par la reprise de parole de l’ancienne recherchée.

« Je suis heureuse d’en avoir terminé avec toute cette histoire. Il y a beaucoup de choses que j’aimerai faire à présent. » Continua-t-elle.

Elle ne semble plus prête à partir rapidement à présent et son visage affiche un air pensif. C’est certain qu’elle n’a pas dû passer de moments bien joyeux pendant sa fugue à Unys et sa deuxième fuite à Alola. Je désespérai d’en savoir si peu sur ce qu’elle avait vécu pendant la période où nous la traquions. J’ai tout de même perdu un an de ma vie sur cette affaire et elle pourrait partir comme ça, libre, tranquille, pépère…Sans même laisser aux policiers toutes les clés pour comprendre ce qui avait cloché dans notre travail de recherches ? Espérant en savoir plus, je lui posai une dernière question :

« Et que comptez-vous faire exactement maintenant que vous n’êtes plus poursuivie ? »

Elle regarda un instant les alentours.

« - D’abord, j’irai trouver un peu le repos à Unys. J’en profiterai pour y retrouver quelques amis autour d’un verre dont un camarade musicien à qui je dois des nouvelles depuis bien longtemps. Je repeindrai la forêt d’Empoigne avec des couleurs moins sombres et j’irai revoir d’autres lieux pour ne plus m’en souvenir uniquement avec mes yeux d’avant qui étaient alors comme recouverts d’un voile par ma tristesse.

Elle fit une pause puis reprit :

- Ensuite je retournerai chez moi, ici, à Alola. »

Fin.