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Duel au sommet de olyn



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» Auteur : olyn - Voir le profil
» Créé le 26/10/2016 à 22:17
» Dernière mise à jour le 26/10/2016 à 22:20

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Bonus : La mort, c'est chiant
Ce bonus-là je l'aime beaucoup... Il s'intitule : La mort selon Teigne, ou comment que c'est chiant d'être un fantôme et de ne plus pouvoir taper les gens ou les choses. (suite directe du chapitre 30)

Il y a la réalisation que ça y est, elle va mourir.

Il y a le dernier regard échangé avec sa dresseuse, pour lui assurer que, vraiment, elle est heureuse de cette fin-là.

Il y a l'épée qui s'enfonce en elle, la douleur qui explose dans tout son corps, le rugissement du sang à ses oreilles qui monte, monte, puis s'efface.

Et ensuite, plus rien.

Teigne reprend conscience dans un drôle d'endroit. Du blanc, partout. Et rien d'autre. Elle grogne, vaguement énervée. Qu'est-ce que c'est que ça encore ? Si on ne peut même plus être mort pour de vrai, maintenant... Et puis ce n'est pas comme si elle ne voulait pas mourir, en plus. Non, elle a accepté son destin : grâce à son sacrifice sa dresseuse pourra continuer, et enfin atteindre son but. Elle a accompli sa tâche, et elle en est fière.

Alors pourquoi est-elle encore là ?

viens viens c'est fini viens dans la lumière

Ah. Voilà autre chose. Une espèce de voix étrange a surgi dans sa tête, comme une combine de Pokémon psy, sauf que non, ça sonne pas pareil. En même temps que la voix débarque une lumière qui inonde soudain tout l'espace blanc. La Colossinge hoche la tête tandis que la litanie continue :

allez viens lâche prise viens viens


- Ouais ouais, j'arrive, répond Teigne.

Elle ne sait pas trop ce qui va se passer quand elle va y aller, justement, mais bon, ce n'est qu'une aventure de plus, et elle est sûre qu'elle pourra trouver des trucs à puncher de l'autre côté. Il y a toujours des trucs à puncher, de toute façon. Donc, elle commence à s'avancer vers la lumière, puisqu'elle a terminé tout ce qu'elle avait à faire ici.

Elle l'a presque atteint lorsqu'une autre voix résonne sous son crâne :

Attends.


Ça, c'est un psy, aucun doute. La voix lui est d'ailleurs un peu familière, mais impossible de se souvenir où elle l'a déjà entendue. L'Alakazam ? Non, lui a un timbre plus grave. Et plus hautain.

- Quoi ? réplique Teigne, passablement agacée.

Incroyable quand même. Quels fouineurs ces psy ! On aurait pu penser que dans la mort elle serait tranquille, mais non, même là ils arrivent à y fourrer leur gros nez !

Elle a encore besoin de toi.


Plutôt inattendu, ça. La Colossinge hésite.

viens viens ne cherche pas ne cherche plus viens


- Besoin de moi pour quoi ? demande-t-elle tout en s'efforçant de faire abstraction de l'autre voix qui lui tanne les oreilles. J'peux plus me battre, au cas où t'aurais pas remarqué, ajoute-t-elle.

Les combats de la vie ne sont pas toujours de nature physique
, réplique le psy.

Ouais, ça lui va bien de dire ça... mais bon, c'est pas faux non plus. Sauf que Teigne perçoit un problème plutôt conséquent avec ce qu'il propose.

- Si j'y retourne, ça sera en tant que fantôme, et ma dresseuse pourra pas me voir.

Faux
, rétorque le psy, et oh, il prend tant de plaisir à annoncer ça, Teigne peut l'entendre dans sa voix : elle en dégouline. Elle possède un objet qui lui permettra ce genre d'interactions.

Ah oui. Le drôle de truc puant qui leur avait révélé Ficelle dans l'étrange tour... Comment a-t-elle pu oublier ça ?

ne t'attarde pas ça suffit viens viens


Une autre question la tracasse cependant :

- T'es qui ? interroge-t-elle, répugnant à croire sur parole un psy comme ça.

Et puis ils sont déjà bien assez mystérieux, alors si en plus ils décident de ne pas révéler leur identité... On dirait bien que c'est ce qu'a décidé de faire son interlocuteur car seule l'autre voix qui ne s'est jamais vraiment tue lui répond :

allez lâche prise il est temps il est temps


Teigne n'hésite même pas. Si sa dresseuse a besoin d'elle, alors elle doit aller la voir. Et s'il s'avère que le psy a menti et qu'en fait l'humaine se débrouille très bien sans elle, alors elle n'aura qu'à revenir vers la lumière. Pas compliqué.

- Ce sera pas pour tout de suite, grogne-t-elle à l'adresse de la litanie envoûtante.

Puis elle fait demi-tour.

Et se retrouve aussitôt avec un autre problème sur les bras. Comment on sort d'ici ? Elle avance un peu, se retourne : non, rien n'a changé. Juste pour voir, elle essaye de donner un coup de poing. L'effet est bizarre. Au lieu de sentir la résistance de l'air, d'éprouver le poids de la gravité qui tenterait d'attirer son bras vers le bas, d'avoir les muscles qui jouent en réponse, il n'y a rien. Balancer son poing brutalement est devenue une action aussi facile et dépourvu de sens que de cligner des yeux. Teigne n'aime pas ça du tout.

Bon, mis à part ça, elle est toujours coincée. Elle sautille, agacée. À tout les coups c'est encore un truc de psy, cette histoire. Elle décide de faire comme eux et d'utiliser la pensée comme une arme. À peine a-t-elle visualisé son humaine que ça y est, elle se retrouve face à elle. Haha ! La Colossinge savoure sa victoire... pour aussitôt déchanter quand elle découvre qui se trouve avec sa dresseuse.

Une autre Colossinge ! Celle qui protège l'humaine à la crinière blonde. Dans l'absolu, Teigne l'aime bien, elle et son petit frère sont des potes, même. Mais là, elle n'apprécie pas de voir sa dresseuse câliner l'autre comme ça. Surprise, Teigne goûte à un sentiment qu'elle n'aurait jamais pensé éprouver : la jalousie. Puis elle se rend compte que sa congénère se force à endurer le traitement, et que son humaine n'a pas l'air heureuse du tout, et elle se dit que ouais, ptet bien que le psy mystérieux avait raison.

Ah là là, ces humains et leurs émotions ! Ils compliquent toujours tout. C'est pourtant clair cette histoire : elle voulait aider, elle l'a fait, elle en est satisfaite, et voilà. Teigne s'avance tout en se demandant comment elle va faire pour communiquer ça à sa dresseuse. Elle décide de commencer simplement, en se plantant devant sa dresseuse et en déclarant :

- C'est moi !

Pas de réaction. Mais elle n'est pas la seule à s'être exclamée, sa congénère a grogné un "Je m'ennuie", et l'humaine s'arrête de la caresser. Teigne regarde alors que l'autre Colossinge s'éloigne, lui laissant la place sans le savoir. Bien. Elle tente alors de saisir la main de sa dresseuse pour la poser sur sa tête, mais ses doigts passent au travers de l'humaine. Raah.

Les deux filles se lancent dans une discussion que la Colossinge n'écoute pas vraiment. Non, elle réfléchit. Que peut-elle faire d'autre ? Ah oui, l'objet qu'a évoqué le Pokémon psy. Elle localise le sac de sa dresseuse et part fouiller dedans. Ou plutôt, essaie. Là encore, sa main passe à travers, sans avoir le moindre effet sur la matière. Décidément, c'est vraiment trop nul d'être un fantôme.

- Hé, le psy ! lance-t-elle, renfrognée. Tu voudrais pas m'aider ?

Évidemment, pas de réponse.

Teigne se gratte l'oreille. Ah, tiens, ça elle peut le faire ? Celui qui a décidé des règles en premier lieu devait avoir un sens de l'humour bizarre...

Elle revient finalement vers sa dresseuse.

- J'aurais pu la sauver, qu'elle est en train de dire.

Les regrets, le pire ennemi du combattant. Teigne décoche une tape sur le bras de l'humaine en réponse. C'est sa manière à elle de dire "T'aurais pu, mais t'as bien fait de pas le faire". Il lui semble alors entrevoir un bref changement d'expression sur le visage de sa dresseuse. A-t-elle senti quelque chose ? La Colossinge se dit qu'il y a là une piste à creuser... Elle est en train d'y réfléchir (peut-être que si elle lui tapote trois fois le ventre et deux fois la tête ça va marcher ?) quand soudain l'humaine déclare un truc qui abasourdit Teigne.

Elle vient de dire que si elle pouvait revenir en arrière, elle changerait sa décision et abdiquerait le combat ! La Colossinge bondit instinctivement, passant carrément au travers du corps de l'humaine pour se retrouver sur le lit. Toujours stupéfaite (elle pensait que l'humaine avait compris !), elle se retourne. Non mais vraiment là, elle a bien fait de revenir ! Ça ne va pas du tout !

- Suffit que je me barre et tout fout le camp... ronchonne-t-elle en s'asseyant à côté de sa dresseuse.

L'autre humaine, celle à la crinière blonde, pose pas mal de questions, et Teigne ne comprend pas tout ce qu'elle raconte. Les paroles de sa dresseuse lui sont bien plus intelligibles, d'abord parce que la Colossinge la connaît bien depuis le temps, et ensuite et surtout, parce qu'elle la considère comme sa sœur tant elles ont traversé d'épreuves ensembles.

Lorsqu'elle se met à parler d'elle, Teigne l'écoute. Sans bouger, et en restant calme, ce qui est plutôt inhabituel pour elle (bon, d'accord, carrément inhabituel). Mais pour une fois, ça vaut le coup d'être patiente, et la Colossinge prend plaisir à replonger dans le bain de ses souvenirs au fur et à mesure qu'ils sont abordés par son humaine. Oui, ce moment-là était marrant. Celui-là, moins, mais elle en a encore les cicatrices et c'est une preuve de son courage - enfin, plus tellement maintenant vu son corps de fantôme. Mais elle s'en fiche, ça compte quand même ! Elle repense à son amie Papilusion, puis à la grande Nosferalto qui avait réussi à lui redonner le goût de vivre après la perte de la première... Les rejoindra-t-elle lorsqu'elle ira dans la lumière ? Elle entend d'ailleurs toujours la petite voix qui court dans sa tête, même si elle s'est un peu assourdie...

Finalement sa dresseuse se tait, et elle a l'air si misérable que Teigne éprouve l'envie étrange de la prendre dans ses bras pour la consoler, comme elle le faisait parfois avec ses frères et sœurs lorsqu'il leur arrivait d'avoir peur. Pourtant, les câlins, elle a toujours détesté ça ! Non, c'est faux. Juste depuis qu'elle a perdu sa famille. Mauvais souvenirs.

Elle descend du lit, se secouant. C'est pas tout ça, mais elle n'a pas avancé d'un pouce dans sa quête de communiquer avec son humaine. Il faudrait qu'elle arrive à lui faire enfiler l'objet qui révèle les fantômes. Comment s'y prendre ?

Elle s'interroge là-dessus (depuis qu'elle est morte, elle se pose beaucoup de questions dis donc) lorsqu'un troisième humain débarque dans la chambre. Ils se mettent tous à parler, à parler, et à parler un peu plus. Teigne ne comprend qu'une chose : la situation ne plaît pas à sa dresseuse. À l'autre humaine non plus, estime-t-elle. C'est ce grand humain aux poils bleus le problème. La Colossinge tente de le faire partir en lui punchant la tête. Raté, il ne bronche absolument pas.

Enfin, du moins jusqu'à ce que l'humaine blonde lui envoie une gifle retentissante, pour le plus grand plaisir de Teigne. Belle détente ! Un coup de poing aurait été encore mieux, mais elle apprécie à sa juste valeur une main qui claque contre une joue (surtout chez les humains, c'est joli). L'autre a bien reçu le message et se barre.

Les deux humaines parlent encore un peu, puis elles vont récupérer les autres Pokémon, et Teigne comprend que sa dresseuse s'apprête à bouger. Alors, comme toujours, elle la suit.

Les jours passent. Teigne ne sait pas exactement combien, et pour tout dire, elle s'en fiche. Tout ce qu'elle sait, c'est que ça ne marche pas. Elle a beau chatouiller, tapoter, tirer voire carrément frapper chaque parcelle du corps de sa dresseuse, cette dernière n'a toujours aucune idée de ce qui se passe. Aucune idée qu'elle, la super Colossinge trop forte, est revenue ! Tout ce qu'elle obtient comme résultat, c'est que l'humaine grogne et se gratte. Avec les autres Pokémon, c'est encore pire : ils ne réagissent pas du tout. Même le gros monstre vert que Teigne pensait alerte et prompt à comprendre les situations les plus bizarres ne donne aucune indication de se douter de quelque chose ! Et pourtant, elle l'a bien tapé (lui plus que les autres).

Les jours passent, donc. Et puis il y a le combat suivant, et Teigne est consciente que l'humaine a besoin de toute sa concentration, alors elle reste à côté d'elle sans la toucher, observant ses anciens co-équipiers en mettre plein la gueule à leurs adversaires. Ah, ça fuse dans tous les sens ! Magnifique ! Teigne assiste aux événements avec attention, bien qu'elle sache que de toute façon, l'humaine va gagner, ça ne fait aucun doute. Et c'est bien ce qui se passe.

- C'est pour toi, Teigne, murmure sa dresseuse lorsque le dernier des Pokémon ennemis s'effondre.

La Colossinge grogne en réponse.

Un jour de plus s'écoule. Le lendemain, Teigne est décidée à réussir. Elle va entrer en contact avec son humaine, et lui dire d'arrêter d'être triste parce que, vraiment, ça l'énerve ! Coup de chance ou hasard du destin, ce matin-là la dresseuse réunit tout le monde dans le jardin. Un truc comme quoi elle a quelque chose d'important à leur annoncer, mais Teigne n'y prête pas attention, trop concentrée sur la mise en œuvre d'une nouvelle tactique : elle se place au centre du cercle de Pokémon, et leur décoche à tous un coup de poing dans le nez. Haha, alors, ça va forcément fonctionner ça, non ?

Apparemment, non. Ils n'ont même pas cligné des yeux.

- Ça commence vraiment à me...

Elle ne termine pas sa phrase parce que son regard vient d'accrocher quelque chose au fond du jardin. Un morceau de fourrure jaune. Pokémon psy ! Elle bondit littéralement, délaissant l'humaine et les autres Pokémon pour se ruer vers celui qui va lui apporter la solution. Ah, si on lui avait dit un jour qu'elle serait heureuse de voir un foutu psy...

Elle s'arrête à deux pas de l'Hypnomade. Il a les yeux fermés, sûrement en pleine méditation ou un truc du genre. Teigne hésite à lui balancer un coup de poing, mais décide finalement qu'il ne s'agit pas de la meilleure entrée en matière lorsqu'on s'apprête à demander l'aide de quelqu'un. Au lieu de ça, elle déclare donc :

- Hé, t'as une minute ?

Un soupir mental se répand dans sa tête, ce qui fait sursauter la Colossinge. Argh, mais c'est horrible ! Encore pire que d'entendre leurs voix. Et en parlant de voix...

Comment puis-je t'aider ?


Bien serviable pour quelqu'un qui vient de lui soupirer d'agacement sous son crâne... mais Teigne ne fait pas la fine bouche.

- J'ai un message à faire passer au groupe que tu vois là-bas.

La nature du message ? Et à qui dois-je le transmettre ?

Super serviable. Il ne demande même pas pourquoi ni comment. Peut-être qu'il a l'habitude de traiter ce genre de demandes de la part de fantômes, songe Teigne. Elle-même n'en a jamais entendu parler, mais il faut dire qu'elle n'est pas une experte.

- Teigne est toujours là, c'est une fantôme, annonce la Colossinge.

Ouais, ça devrait faire l'affaire.

- Et, euh, tu transmets ça au gros Florizarre, ajoute-t-elle après un instant d'hésitation.

C'est lui le plus solide, il comprendra et saura quoi faire. Mettre ça directement dans la tête de l'humaine n'est pas une bonne idée.

Fait
, annonce l'Hypnomade après un instant de silence.

- Déjà ?

Oui... j'ai même dû me répéter. Ton ami est un peu lent.

Teigne ricane. Ça, elle va s'en servir comme munition pour le taquiner, le gros machin vert !

- Merci ! jette-t-elle à la va-vite.

Elle a déjà fait quelques pas de retour vers le groupe lorsqu'elle s'arrête, puis opère une volte-face.

- C'est toi qui m'a contactée dans l'espace tout blanc, déclare-t-elle (et ça n'est pas une question).

Elle a reconnu sa voix.

C'est moi, confirme le psy.

- Pourquoi ? s'enquiert la Colossinge, suspicieuse.

Tu devrais aller voir tes amis, ils te cherchent partout.

Un regard dans la direction en question, et oui, effectivement, ils ont tous l'air surpris et agités. Teigne décide qu'elle posera ses questions au psy plus tard et retourne au pas de course vers ses co-équipiers et sa dresseuse. Elle capte une phrase criée par le Florizarre en arrivant :

- Teigne est encore là !

- Et ouais les copains ! répond-elle.

Toute à sa joie, elle parcoure les derniers mètres en bondissant, passant droit au travers de la tête de sa dresseuse lors de son dernier saut.

- Allez le gros, va chercher le machin pour voir les fantômes maintenant ! ordonne-t-elle.

Pas qu'il puisse l'entendre, mais Teigne s'en fiche, elle est trop proche du but. Et elle salue intérieurement la bonne mémoire du Florizarre lorsque ce dernier part fouiller dans la chambre avec l'une de ses lianes. Il en ressort l'objet, le tend à leur dresseuse... La Colossinge voit la compréhension s'allumer dans les yeux de l'humaine, et elle trépigne.

- Allez, allez, enfile-moi ça vite, on a trop de choses à se dire ! Faut que t'arrêtes d'être triste et que tu comprennes que je voulais me sacrifier et ptet même que je te laisserai me câliner !

Quoi ? Non, elle ne vient pas du tout de lâcher une phrase emplie de sentiments. Pas du tout !

Et puis, enfin, enfin, l'humaine se sert de l'objet et elle la voit.

- Teigne... souffle-t-elle, un sourire larmoyant s'épanouissant sur son visage.

- Coucou ptite sœur, répond la Colossinge. J't'ai manquée ?