La Traque de M@xime1086

Ce que je redoutais venaitt d'arriver. UC-01 n'était plus à mes côtés à mon réveil. Je n'étais plus dans ma hutte mais attaché sur une chaise, avec une lampe braquée sur mon visage crispé par la surprise du sommeil dérangé.

Malgré la lumière qui pleuvait sur mes yeux, j'arrivais à distinguer deux formes floues. Il me fallut un certain temps avant de déchiffrer des traits distincts ; mais une fois ce travail effectué, il ne me fut pas difficile de reconnaître Vicky. En retrait, Saubohne inspectait UC-01 enfermée dans une cage en verre.

« Quelle surprise ; en cherchant UC-01, qui trouvons-nous ? Ce cher Weston ! »

Saubohne s'avança, irrité.

« Ma machine à effacer la mémoire n'est plus bonne à rien. »

Son agacement s'en alla ; il laissa Vicky me montrer le présent carnet que lit le lecteur aujourd'hui. S'y trouve toutes mes notes : de quoi mettre à mal la réputation florissante de la Fondation.
La jeune femme se pencha, avec toujours ce même sourire affable, artificiel.

« Je vous fais peur ? »

Je n'osais répondre, pétrifié. L'absence de réplique lui suffisait.

« Je peux être légèrement vive lorsque l'on m'énerve.
- Pourtant vous n'avez jamais l'air énervé. Votre visage n'est qu'une figure plate. »

Elle donna un coup de talon au pied de la chaise ; je crus chuter.

« Nous avons été trop indulgent. Nous n'allons pas reproduire les mêmes erreurs.
- Que voulez-vous dire ?
- Nous allons accélérer votre disparition. »

Je lui jettais un regard qui la fit rire à gorge déployée. Elle posa une main sur le bout des lèvres pour étouffer son amusement.

« Oh non, ne me remerciez pas, c'est tout naturel. Vous étiez l'un des nôtres, nous nous en souviendrons. »

Je ne sais pas ce qui m'effraya le plus : son sourire et sa bonne humeur à toute épreuve ou bien la cruauté de ses propos. Il y avait un décalage entre les deux qui me fit suer d'effroi.
Elle fit le tour de la pièce puis vint se blottir contre le dos de la chaise sur laquelle je suis assis. Elle me souffla quelques paroles qui me glacèrent le sang.

« Je trouve dommage que vous ne partagiez pas notre ambition. Nous voulons la même chose, après tout : l'avancement des recherches à tout prix !
- Pas au détriment des Pokémon ! rétorquais-je. »

Avec une langueur non-feinte, elle s'assit sur mes genoux et enlaça mon cou. Elle agitait ses petits pieds d'un air badin sans me quitter du regard. Sa paire de lunettes roses contrastait avec ses yeux perfides. Elle ne souriait plus ; elle planta un de ses ongles sur ma poitrine tout en approchant son buste contre moi.

« Vous ne nous prenez pas pour ces dresseurs qui abandonnent et maltraitent les Pokémon ?
- Ce n'est pas de la maltraitance, que ce vous faites à UC-01 ? »

Je désignais la prison dans laquelle était enfermée l'Ultra-Chimère. Saubohne n'était plus là.

« Allons... Nous faisons cela pour l'avancée de la recherche. Il faut bien sacrifier quelques êtres pour la science ! C'est grâce à elle qu'ils sont nés, ils lui doivent le respect et le devoir de se soumettre à cette mère nature.
- Ils n'ont jamais demandé à naître dans des flacons !
- La science nous a fait ce don ; nous devons la remercier pour cela. Et puis... Les Ultra-Chimères seront libres une fois leur mission accomplie. Hihihihi. »

Le rire grinçait comme une craie qu'on s'acharne à frotter contre un tableau.

« Vous ne valez pas mieux que la Team Skull. »

Je savais que ce que je venais de dire ne lui plairait pas. Tout moyen de comparaison entre ces deux organisations étaient prohibés.
Je ne manquais pas de me faire gifler copieusement par Vicky. Elle sauta de mes genoux pour s'éloigner en rigolant à gorge déployée. Saubohne, que je n'avais pas vu se déplacer, se trouva derrière moi. J'avais beau tourner et retourner ma tête pour voir ce qu'il comptait faire avec la seringue qu'il tenait dans ses mains, je n'y constatait que la sueur qui coulait et tombait en gouttes sur le sol. Mes poignets étaient attachés à l'arrière de la chaise ; je soupçonnais l'injection d'un poison.

Une violente explosion eu lieue et me délivra. Gladio débarqua sur un Type:0 qu'il montait comme un Galopa. Avec lui, une dizaine de sbires s'infiltrèrent dans les locaux et encerclèrent bientôt les deux membres de la Fondation. Personne ne s'occupa de moi. Je fus le témoin d'une scène bien connue : un affrontement entre le blanc et de le noir.

Gladio ordonna aux sbires de passer à l'assaut et les Pokémon de Vicky et Saubohne eurent du mal à répondre aux offensives multiples que portaient leurs assaillants. Je me crus sauver. Mais passer des mains d'un ennemi à un autre, était-ce vraiment ce que je voulais ?
Je n'eus pas le temps de méditer qu'on emporta la chaise sur laquelle je trônais avec moi dessus. Je disparu de la base d'Æther pour me retrouver porter par quatre sbires drapés de noir.