Chapitre 10
- Enfin la civilisation, s’écria Hermès en voyant au bout du sentier les premières habitations.
Lune était également soulagée mais évita de le crier sur tous les toits. Elle suivit plutôt du regard le Yanmega qui les avaient aidés. Il se dirigea vers un coin entre le marais et la ville où d’autres Pokémons et une jeune femme qui s’entraînaient.
En concentrant son regard, la jeune femme reconnut sans peine la femme. Un sourire radieux sur son visage, elle se détacha de son guide pour foncer en direction de son idole. Elle lui rentra directement dedans en hurlant le pseudonyme de la dresseuse.
Louglaciale n’eut pas le temps de réagir quand quelque chose lui rentra dedans à la vitesse de l’éclair en hurlant :
- LOUGLACIAAAAAAAALLLEEE !!!!
Le choc fut violent et la dresseuse perdit l’équilibre. Il fallut qu’elle repousse l’objet de sa chute pour l’identifier. C’était une ado aux longs cheveux couleur argent et aux yeux bleu qui souriait bêtement en la regardant.
Avant que la femme de trente ans puisse dire quoi que ce soit, la jeune fille se mit en mode lecture x2.
- Madame, je suis trop fan de ce que vous faites, j’ai lu tous vos livres au moins 10 fois chacun, j’ai écouté votre album c’est le meilleur du monde entier, je suis trop fan. J’suis trop admirative de vos Pokémons, je connais tous vos duels et tous vos concours par cœur. C’est vous la meilleure de tous les temps.
- Woh woh woh, tenta la dresseuse.
Un fan ? Bordel qu’est-ce qe ça pouvait tomber mal. Louglaciale n’avait ni le temps, ni la volonté de s’occuper de ses groupies. Déjà que de base, se faire des foules de personnes hurlantes ce n’était pas son truc, là, en cette situation, c’était vraiment pas la chose à faire.
Heureusement, l’adolescente sembla être douée d’une bonne audition. Elle cessa son discours inaudible prononcé à 24km/h et s’écarta de la dresseuse. Autour d’eux les Pokémons présents ne savaient comment réagir. Nocta et Flora, ayant l’habitude des conventions, ne réagirent pas. Imperator hésitait à jouer les gardes du corps et Wings regardait la scène avec une curiosité un poil glauque.
Louglaciale se releva et se demanda comment elle allait se débarrasser de cette groupie quand elle aperçue un visage familier qui les rejoignaient.
- Madame Louglaciale, déclara d’un ton pompeux Hermes. Je suis ravie de vous voir enfin.
- Le plaisir est partagé, répondit la dresseuse d’un ton sans émotion. Vous avez obtenu les informations que je voulais ?
- Oui madame. Mais je vois que vous avez fait connaissance avec mademoiselle Lune. C’est une coordinatrice pleine de promesses qui, je dois l’avouer, est plus fan de vous que les fans des One directions quand ils étaient encore ensemble.
- C’est loin d’être un compliment, marmonnèrent les deux femmes.
Le jeune homme, rougissant, s’excusa auprès des dresseuses et expliqua leur voyage d’Illumis à Romant-sous-bois pendant que Louglaciale se demandait encore comment elle allait bien faire partir cette adolescente. La mission dans laquelle le groupe allait se lancer n’était pas fait pour des enfants, loin de là.
A Hoenn, dans la grande citée de Mérouville, plus précisément dans le commissariat de la ville, les différents agents étaient sur le qui-vive. En effet, un appel anonyme les avaient mis sur la piste d’un grand et terrifiant nom de la Team Aqua : l’exécutrice. Elle avait, suite à leur enquête, retrouvé sa trace à Unys puis à Kalos. Le sergent Hector, gérant de ce bâtiment et de tous les agents qui y travaillaient devait désigner plusieurs agents d’élite pour espérer l’attraper. Bien entendu, les autorités de Kalos avaient voulu apporter leur aide mais Hector les avait envoyé valser. Cette femme était leur cible et elle avait appartenu à une des organisations terroristes qui avaient failli détruire Hoenn et par extension le monde entier.
Le sergent était un homme jeune, à peine 25 ans. Il avait obtenu son poste par une connaissance parfaite du droit, de la politique et de l’histoire de guerre qu’il appliquait pour faire coincer les criminels qui tombaient comme des mouches. Il était même parvenu à retrouver des membres de la team magma qui s’étaient caché dans la région. Le dirigeant de la région d’Hoenn l’avait nommé une fois son diplôme en poche et jusqu’ici, rien n’était jamais passé hors de son contrôle… enfin presque.
Il faisait le point sur les profils de ses agents quand il entendit une chose qu’il avait, à son grand malheur, prit l’habitude d’écouter.
Il soupira de dépit et sortit de son bureau, pour tomber sur un criminel recherché attaché, surveillé par un Canarticho habillé par un foulard de cow boy et son dresseur souriant de toutes ses dents.
- J’ai encore coincé un voyou, déclara-t-il d’un ton joyeux.
- Sauf que c’est pas ton boulot Khaos, répliqua le sergent Hector en prenant le prisonnier des plumes du Pokémon.
- Roh, fais pas ton grognon Toinou, répliqua affectueusement le dresseur.
Hector jeta un regard agacé au dresseur qui s’amusait depuis un an à ramener au poste des criminels pour toucher les primes qu’ils avaient sur le dos. Lief Khaos était un jeune homme d’à peine vingt ans aux yeux brillants et à la bouche sans arrêt étirée en sourire niais. Mais Hector devait le reconnaître : ce mec était plus efficace que toute sa caserne réunie.
Attention : le sergent ne détestait pas le jeune homme, loin de là. Mais Lief n’était pas un flic, juste un jeune homme s’improvisant un rôle de justicier. Certes, il avait remporté le dernier tournoi de la ligue de la région donc son niveau n’était pas à refaire. Le souci, c’était que les criminels étaient des hommes dangereux. Ce gosse ne méritait pas de finir troué par un flingue en faisant un boulot qui n’était pas le sien.
« Gosse » pensa le jeune sergent. « Je suis à peine plus âgé que lui pourtant et j’ai l’impression d’avoir quarante ans avec lui ».
En fait, d’une certaine façon, Hector se sentait proche de ce môme même s’il ne l’aurait reconnu pour rien au monde. Il avait bien envoyé boulé sa famille avant de partir faire ses études. Pas par haine, juste pour se débrouiller seul. Il avait même fait changer son nom de famille.
- Je t’ai déjà dit que je ne voulais pas que tu fasses ce genre de chose Lief, commença d’une voix qui se voulait dure mais au final était juste fatiguée. T’es pas un flic. Et puis, tu gagnes déjà bien ta vie avec ta condition de dresseur. Rien ne t’oblige à rester ici et à faire ça.
L’expression niaise ne disparut pas mais se transforma en un sourire compréhensif et plein de bienveillance.
- Je sais que rien ne m’oblige à faire ça mais je tiens à le faire, répondit-il. J’aime me rendre utile et rendre service à mes amis.
Le sergent failli s’étrangler. Ce gosse faisait vraiment tout pour le mettre sur les nerfs et à faire fondre son cœur de glace en même temps.
- Antoine, je ne veux pas que tu crois que je fais ça par envie. C’est juste que je dois le faire.
Le regard observateur d’Antoine se posa sur la quatrième Pokéball qui se trouvait à la ceinture du jeune homme qui était une Luxe ball. Jusqu’ici, je jeune sergent n’avait jamais vu le Pokémon qui se trouvait à l’intérieur. Et le dresseur refusait toujours d’en parler.
Mais Antoine n’étant pas particulièrement curieux, laissa tomber l’affaire très vite. Mais il avait appris à interpréter ses sentiments en fonction de son comportement envers cette ball. En cet instant, sa main se trouvait juste à côté, ce qu’il faisait quand il éprouvait de la nostalgie ainsi qu’une pointe de tristesse.
Mais les réflexions d’Antoine furent très vites relayées au second plan. Il avait d’autres Chaglams à fouetter. Il confia le prisonnier à ses coéquipiers et chercha vite fait l’avis de recherche envers ce dernier. Il finit par le trouver et donna la somme convenue pour sa capture à Lief.
- Tu te fais vraiment des couilles en or mais vraiment, promets-moi de ne plus faire ça. Ça… m’ennuyais de devoir te ramasser sur le sol des ruelles de Mérouville.
- T’inquiète pas mon grand, répondit le jeune dresseur en faisant un clin d’œil complice. Moi et mes partenaires on est toujours prudents. Mais merci de te faire du souci pour nous je trouve ça adorable.
- Moi ? M’inquiéter pour un p’tit merdeux comme toi ? Répliqua le jeune sergent en faisant mime d’être offensé.
- Alors sinon, c’est quoi cette agitation ? Demanda Lief en changeant de sujet. Le poste semble en ébullition.
Antoine hésita avant de parler mais il se dit qu’il méritait de savoir. Après tout, il avait participé au combat contre la Team Aqua alors que l’actuel maître de la ligue s’était occupé de la team Magma. C’était même après avoir fait tomber ces teams qu’il s’était mis à la poursuite aux malfrats. Et l’exécutrice était l’une des pires membres de l’organisation. Tous ces meurtres qu’elle avait accomplis, ces cambriolages, ces actes de terrorisme… Cette femme était un monstre.
- On a retrouvé la trace de l’exécutrice y a pas longtemps. On se prépare à aller la coincer.
A cet instant, le sourire éternel de Lief s’effaça pour laisser place à une expression d’incrédulité pure. Le sergent vit alors que la main du dresseur s’était mise sur la Pokéball et qu’il la serrait très fort. Antoine fut inquiet de voir le garçon comme ça mais se dit que ce devait être une réaction normale quand on parlait d’un être aussi abominable.
- Où l’avez-vous localisé ? Demanda Lief d’un ton neutre qui transforma l’inquiétude d’Antoine en peur irrationnelle.
Une peur tellement incontrôlable qu’il ne s’entendit pas lui répondre. Mais il sut qu’il avait donné l’information car le garçon sortit en trombe du commissariat suivit de près par son Pokémon oiseau.
Antoine fut tenté de le rattraper mais il y renonça. Ce n’était pas un gosse. C’était un adulte responsable et qui était maîtres de ses décisions et de ses actions. Il espéra juste qu’il n’allait rien tenter de stupide.
Lief se dépêcha de traverser la ville et ne s’arrêta que lorsque la douleur à sa poitrine rendit chaque pas impossible. Il était presque arrivé au Tunnel Merazon. Son Canarticho se frotta à sa jambe pour attirer son attention poussa un cri interrogatif.
- Moi non plus j’ignore pourquoi elle refait surface Ticho, marmonna Lief entre deux inspirations saccadées. Mais elle et moi on a des comptes à rendre et je ne la laisserait pas m’échapper. On a pas de temps à perdre.
Sa main carressa encore une fois la luxe ball froide qu’il portait à la ceinture. Ça faisait combien de temps que lui et elle se connaissait ? Cinq six ans ?
- Tu ne m’échapperas pas Louglaciale… marmonna le jeune dresseur en reprenant sa route pour le port de Poivressel.
Alors qu’il progressait dans le tunnel aux Chuchmur, il se maudit de ne pas avoir de Pokémon volant et de ne pas avoir pensé à ce détail plus tôt. Mais il ne se laissa pas décourager et il mit son casque sur les oreilles et alluma son baladeur.
Alors que la chanson entraînante de Bruce Springstreen où il hurlait son fameux « Born in the Unys yeah » des souvenirs à la fois heureux et tristes remontèrent dans la tête de jeune dresseur.
Six années auparavant, à Bourg-en-vol.
Lief était heureux et fier : il allait commencer sa grande carrière et devenir un grand dresseur. A peine avait-il eu le temps de souffler sa quatorzième bougie qu’il avait quitté la ville de Rosyères, traversé la route 101 et était arrivé dans le village où vivait le professeur Seko.
Mais, une fois arrivé devant la porte du laboratoire, le jeune homme hésita. Il avait peur d’ouvrir la porte et c’était une réaction tout à fait normale. Obtenir son tout premier partenaire et partir à l’aventure était un grand changement. Rien que prendre soin de ces créatures était un travail difficile nécessitant une grande responsabilité. C’était d’ailleurs la raison numéro 1 pour laquelle tout le monde ne pouvait obtenir un Pokédex car cet objet implique beaucoup de capture. Capturer un nombre incalculable de créatures dont on a pas le contrôle était extrêmement dangereux. Et puis, il allait visiter Hoenn loin de chez lui, explorer des endroits dangereux voire inconnus à ce jour.
Il respira un bon coup avant de se décider. Pour éviter de se dégonfler, il ouvrit la porte en grand et fonça littéralement à l’intérieur… Pour se vautrer par terre en se prenant le pied dans un carton rempli de dossiers. Il est vrai que le professeur Seko n’était pas vraiment connu pour son sens du rangement.
En se relevant, l’adolescent pu voir deux ou trois assistants qui le regardaient avec curiosité ainsi que deux enfants portant une Pokéball.
- Euh, ça va aller ? Demanda la jeune fille en aidant Lief à se relever.
- Oui ça va merci, répondit le jeune homme en rougissant.
Il avait tenu à faire une entrée remarquée, mais PAS DU TOUT dans ce style.
- Tant mieux, répondit la fille en souriant. Tu es là pour voir mon père ?
- Oui c’est ça.
- Faut attendre, intervint le garçon. On va pas tarder à obtenir nos premiers Pokémons et le prof a reçu quelqu’un de génial. J’ai même pu obtenir un autographe c’est cool.
- J’avoue, renchérit la jeune fille. Oh on ne s’est même pas présenté. Moi, c’est Flora et lui, c’est Brice.
- Enchanté, moi c’est Lief. Une star ? Dans ce labo ? Qui ?
- C’est celle qui a vaincu la ligue de la région l’année dernière, répondit Brice avec enthousiasme. J’étais à Johto quand ça s’est produit mais je n’ai loupé aucun de ses matchs.
- Tu veux parler de Louglaciale ? Demanda Lief interloqué
- Ouais, s’enthousiasma le garçon, les yeux plein d’étoiles. Mais c’est dommage, elle a pas obtenu le titre de maître d’Hoenn, je me demande pourquoi d’ailleurs…
- Mais certains matchs ont été censurés, protesta l’adolescent. Comment tu as pu tous les voir ?
Un sourire malicieux apparut sur le visage de Brice.
- Ne sous-estime pas mes talents informatiques, fut sa seule réponse.
Avant que Lief ne puisse demander des précisions, la porte s’ouvrit et l’adolescent pu admirer celle qui l’avait inspiré à voyager. Une belle femme de 25 ans à peine aux longs cheveux châtains et vêtue d’une tenue de voyage flambant neuve. Celle-ci discutait encore avec le professeur quand elle sortit de la pièce.
- Je vous remercie encore pour ça professeur. Croyez-moi ça m’a rendu un fier service.
- Je t’en prie, c’est toi qui m’a aidée quand tu es arrivée, il fallait bien que je t’aide en retour. Par contre mets-toi bien en tête qu’il ne pourra plus faire ce à quoi il a été habitué.
Le visage de Louglaciale exprima une certaine tristesse mais elle sut rester digne et acquiesça.
- Oui, je vous le promets.
- A la bonne heure. Oh Flora tu es là avec des amis ? C’est pour votre partenaire ?
- Oui, répondirent les trois enfants.
- Très bien, suivez-moi. Oh Louise, tu restes ?
- Si je peux rester, répondit en souriant la dresseuse. Obtenir son premier Pokémon est toujours un évènement fort en émotion.
- Okay, acquiesça Seko. Pas de soucis. Allez suivez-moi les enfants.
Sur les trois starters de Hoenn, Flora choisi Poussifeu, Brice Gobou et Lief Arcko. Il aimait les reptiles et Arcko avait un air blasé et sérieux qui plaisait au jeune homme. Quand, avec son partenaire sur l’épaule il commença à partir, Louglaciale l’interpella.
- Tu as un bon partenaire, dit-elle d’une voix bienveillante. Il te sera utile et fidèle comme ton propre frère, voire plus.
- Je vous remercie madame, rougit Lief.
- Je t’en prie tutoie moi, je ne suis ni mariée, si vieille. J’ai juste un peu plus d’expérience que toi. D’ailleurs, tu penses voyager tout seul ou accompagné ?
- Euh, bah seul, répondit l’adolescent sans savoir ce que la dresseuse voulait dire. J’ai pas vraiment d’amis qui veulent devenir dresseur et voyager.
- Mais c’est à plusieurs qu’un voyage doit se passer, s’étonna-t-elle. C’est en partageant ses expériences que l’on devient meilleur et que l’on peut vraiment profiter de son voyage.
Elle soupira avant de continuer.
- Bon, je vais t’accompagner, pour le début de ton voyage en tout cas. Enfin, si tu veux, je ne te force en rien.
Lief était bouche bée. La grande Louglaciale lui proposait de l’accompagner pendant son voyage initiatique ? Il voulut se pincer pour se convaincre qu’il ne rêvait pas mais il se retint de justesse. Mais ce fut avec les larmes aux yeux qu’il accepta que cette grande dresseuse voyage à ses côtés.
Une fois le récit d’Hermes terminé, Louglaciale soupira. Elle ne pouvait pas en vouloir à ce type d’avoir voulu gagner sa croûte tant qu’il avait pas de boulot mais là, avec le stress et l’ambiance pourrie qui régnait dans son entourage ces derniers jours, sa patience fut à bout. Mais elle ne hurla pas ni n’exprima sa colère. Il fallait vraiment avoir fait quelque chose d’horrible pour que la dresseuse n’exprime sa colère et même dans ces cas-là, elle parvenait à garder son sang-froid et à être posée. La seule personne sur terre qui était réellement parvenu à la mettre dans un état indescriptible était bien entendu vous commencez à le connaître, ce cambrioleur de pacotille. Aussi c’est d’une voix calme qu’elle s’adressa à Hermès.
- Je sais que vous ne pensiez pas à mal en amenant cette jeune fille ici et je sais aussi que vous êtes vraiment prêt à tout pour obtenir le travail que je vous propose.
Le jeune homme acquiesça, ayant apparemment compris que quelque chose n’allait pas. Lune, quant à elle, avait fait sortir tous ses Pokémons pour qu’ils puissent faire connaissance avec ceux de son idole. Il y en avait en tout quatre : son Kirlia, un Aquali, un Roussil et un Bombidou. Des Pokémons fait pour les concours ça se voyait à leur façon de bouger.
- Mais voyez-vous, l’affaire sur laquelle je suis en ce moment n’a rien d’une promenade de santé. C’est quelque chose qu’il faut à tout prix cacher à la police et à vos proches.
- Je ne suis pas sûr de comprendre.
- ATTENTION !
C’était Lune qui avait hurlé. Les deux adultes n’eurent que le temps de se tourner qu’une détonation explosive faillit rendre sourd les trois personnes. Louglaciale vit une traînée se diriger à tout vitesse vers elle et par pur réflexe, elle ferma les yeux. Pour les rouvrir trois seconde plus tard. Un dôme d’abri l’entourait et un Kadabra se tenait devant elle. Les Pokémons de la dresseuse réagirent comme un seul homme.
Wings avec sa vision parfaite et sa vitesse, trouva rapidement le tireur et le communiqua à ses partenaires, Imperator utilisa Aqua jet pour le distraire, Nocta utilisa Buée noire pour l’aveugler et Flora n’eut qu’à le cueillir avec son Fouet liane.
Louglaciale, était encore sous le choc de ce qu’elle venait de vivre. Sa fatigue, sa colère et sa tension avaient failli lui être fatal. Si ce Pokémon psy n’avait pas été là… Elle regarda ce dernier dans les yeux et lui envoya une gratitude qui n’était pas exprimable. Le Kadabra acquiesça avec sagesse.
Elle rejoignit le prisonnier et vit sans grande surprise une femme avec un uniforme noir portant un « L » blanc sur la poitrine.
- Ça tombe bien, déclara Louglaciale en souriant méchamment. Je me disais justement qu’on avait besoin d’infos sur ton organisation.
- Peuh, tu te crois forte ? Railla la sbire. Si ce parasite n’avait pas été là tu aurais été mise entre quatre planches. Et si tu penses réellement nous échapper tu te fous le doigt dans l’œil pouffiasse.
- Je ne cherche pas à vous échapper miss 20/20 dans le cliché. Je veux justement retrouver ton organisation récupérer ce qu’ils m’ont pris. Et tu n’imagines même pas ta valeur pour nous. Il se trouve qu’on a un expert de la parlotte même si je préfèrerais qu’il la boucle d’habitude.
Cette fois, la sbire éclata de rire.
- Tu es encore plus folle et conne que je ne l’imaginais. La seule chose que tu as gagnée en sortant de l’ombre c’est te dessiner une cible dans ton dos et celui de tes contacts, proches ou non. Je te souhaite bien du courage avec mon cadavre.
Avant que la femme de trente ans ai pu comprendre, la femme de l’organisation sembla mordre dans quelque chose dans sa bouche et elle commença aussitôt à se contorsionner en bavant.
« Merde ! Putain, pourquoi j’ai pas pensé à la pilule du suicide ? » Pensa-t-elle en voyant le corps de la jeune fille devenir mou et ses yeux perdre leur éclat. « Tellement cliché sans l’être qu’on peut le fourrer partout ».
Elle soupira et se redressa, faisant face à un Hermes déboussolé et une Lune terrorisée. Le jeune homme bégaya un peu avant de retrouver ses mots.
- C’est, je pense, la raison pour laquelle on ne doit pas prévenir la police ni à personne ?
Louglaciale, le regard las, acquiesça.
- Le souci, c’est que maintenant, que vous le vouliez ou non, vous allez devoir travailler avec moi.
- Et pourquoi ça ? Demanda Lune qui reprenait du poil de la bête en faisant un effort pour ne pas regarder le cadavre.
- Parce que s’ils ne sont pas totalement débiles, ils ont déjà communiqué nos profils à leur service, marmonna le dresseur d’une voix morne. On est donc des cibles comme elle l’a si bien dit.
Il y eu un silence inquiétant avant que le jeune homme ne soupire.
- Bah, de toute façon, j’avais déjà accepté les termes du contrat. Et j’ai pas trop envie qu’on assassine ma future patronne. Je marche boss.
Lune fut surprise mais ne contredit pas le jeune homme.
- Tout ce que je voulais, c’était un entretien avec Louglaciale, commença-t-elle d’une voix calme. Un combat avec elle et quelques autographes. Là, ce qu’on m’offre, c’est de faire équipe avec la star que je préfère dans tout l’univers. Et puis, c’est pas comme si je pouvais mettre ma famille en danger. Je marche aussi.
Louglaciale accepta la décision des deux dresseurs pour la simple et bonne raison qu’ils ne pouvaient pas faire autrement à présent. Refuser de faire partie de cette mission les laissaient quand même en danger. La meilleure solution était qu’ils se fassent discret et que d’eux ou de l’organisation, ce soit l’organisation qui tombe la première. Louglaciale les raccompagna à la maison de sa sœur pour faire le premier briefing sur cette organisation et organiser un plan. En espérant qu’Hermes possède de vraies infos. Parce que la morte que Flora s’appliquait à faire disparaître dans le marais aurait pu réellement les aider à avancer.
Mais elle vit que la Kadabra qui l’avait sauvée la suivait comme un enfant qui avait trouvé sa maman.
- Je te remercie de m’avoir sauvée Kadabra, dit-elle d’une voix gentille. J’ignore pourquoi tu m’as sauvée mais je ne peux pas te capturer pour te remercier.
« Je ne cherche pas à être capturé Louglaciale car j’appartiens déjà à quelqu’un. »
La dresseuse ne fut guère étonnée d’entendre la voix du Kadabra dans ses pensées. Le Lippoutou d’Alex y parvenait parfois.
- Alors pourquoi m’as-tu sauvée ? Demanda-t-elle. Où es ton dresseur ?
« Mon dresseur est prisonnier de l’organisation que tu veux affronter », répondit le Pokémon. « Il a voulu que je rejoigne ton équipe provisoirement afin de t’aider dans ta quête ».
- Mais pourquoi moi ? Je ne connais pas ton dresseur, répliqua Louglaciale. Et pourquoi ton dresseur a-t-il été capturé par l’organisation ?
Le Pokémon sembla hésiter avant de répondre.
« Mon dresseur était un agent infiltré des forces de polices internationales afin de recueillir des informations compromettantes sur la team « L ». Mais il a été démasqué quand il a commencé à vouloir t’aider. Et c’est lui qui a kidnappé ton ami. »
Une colère sourde envahit le cœur de Louglaciale et son regard se durcit. Elle se retint de frapper le Pokémon psy mais serra les poings.
- Eh bien je n’ai pas besoin de l’aide du meurtrier de mon Pokémon.
« Sache qu’il regrette amèrement son geste et qu’il s’agissait d’un accident. S’il avait pu sauver ton partenaire il l’aurait fait. La balle perdue qu’il s’est pris l’aurait tué de toute manière. Mon dresseur a épargné plusieurs minutes voire plusieurs heures de souffrances inutiles mais il s’en veut vraiment pour ce geste. Tu as le droit de le haïr et de ne pas le pardonner pour ça mais ne refuse pas son aide ni la mienne. Il a risqué sa vie pour t’aider. Ne rend pas ses efforts vains, je t’en prie…
»
Louglaciale réfléchit. Elle n’avait aucune envie d’accepter mais c’était comme pour Anthony. Elle ne pouvait pas se permettre de refuser de l’aide alors qu’ils étaient aussi limités. Et, si le dresseur du Kadabra avait commis un acte impardonnable, il avait eu de bonnes raisons et avait semblé être quelqu’un de bien aau premier abord. Elle pouvait sentir la sincérité dans l’esprit du Pokémon. Un avantage à parler par la pensée, on ne peut pas mentir, ou pas totalement.
- La haine et la colère s’estomperont, déclara la dresseuse d’une voix lasse. Je comprends les intentions de ton dresseur mais il m’a fait terriblement mal. Je ne pense pas lui pardonner mais je ferais en sorte de le libérer ainsi que mon ami. J’accepte ton aide.
Le Pokémon humanoïde parut soulagé et fit apparaître dans une de ses mains sa Pokéball. Il la tendit à Louise et elle entendit dans sa tête une dernière phrase avant que la sphère n’atterrisse dans sa main.
« Mon nom est Houdini et mon dresseur s’appelle Will Carter. »
Will eut l’impression que plusieurs semaines s’étaient écoulées dans sa cellule blanche. Alors que dans les faits, à peine 36 heures s’étaient écoulées. Cette cellule reprenait le principe de la torture blanche et c’était pas des histoires, le cerveau de Will en pâtissait vraiment. Le seul moyen qu’il avait trouvé pour stimuler sa matière grise et ainsi éviter de devenir fou, c’était de se concentrer sur l’esprit de son Kadabra. Pas suffisamment pour entrer contact avec lui, mais suffisamment pour voir ce qu’il voyait. Ça permettait au jeune homme de suivre les actions de Louglaciale tout en permettant à sa cervelle de se maintenir au niveau intellectuel d’un être humain.
Mais il reçut un beau stimuli de sa zone du cerveau contrôlant le dégoût car il eut la visite d’Arianne en personne accompagnée de sa bande de singe.
- J’espère que tu as apprécié ton expérience mon cher Will.
- L’expérience de ta cellule ? Ricana le jeune homme. Tu m’excuses si je te dis d’aller te faire foutre avec ton Arbok dedans ?
Le sourire si satisfait et énigmatique de l’admin sapa un peu de confiance en lui-même si le policier ignorait pourquoi.
- Oh mon cher petit, répliqua affectueusement la quadragénaire. Je parlais de ton expérience en tant qu’être humain. Il est temps que tu t’ouvres à un nouveau mode de vie : un mode de vie où tu ne pourras plus jamais parler où même jouer au flic. Attrapez-le.
Les sbires n’eurent aucun mal à s’emparer de Will. La torture blanche, avec le manque de sommeil et de nourriture, avaient abattu sa résistance et sa combattivité. Alors comme ça il allait mourir. Il se rassura en se disant que son premier Pokémon était entre de bonnes mains et que les autres allaient aussi finir chez quelqu’un de bon. Son seul regret dans l’affaire, c’était de ne pas avoir connu cette femme dans des circonstances normales. Ils auraient pu être amis, voire plus… Il n’avait même pas pu lire ces livres…
Les Colossinges d’Arianne le conduisirent dans une salle d’opération étrange digne des pires films de science-fiction horreur. La pièce était sombre mais bien éclairée. Il n’y avait qu’une grande table verticale avec des sangles en fer avec du cuir pour adoucir le contact avec la peau. A côté, il y avait un « arbre à poche de liquide » comme Will les appelaient, faisant référence à ces portes manteaux étranges sur lesquels on mettaient des transfusions aux patients dans les hôpitaux pour qu’ils puissent se déplacer tout en prenant leurs traitements. La seule poche qu’il y avait contenait une sorte de liquide rose clair brillant légèrement.
Il fut attaché sans sommation à la table et un des membres de l’équipe scientifique lui posa un perforateur pour y brancher une perfusion au bras. Il relia ensuite le tube à la poche et mit la main sur le robinet en attendant les ordres.
« Une injection létale ? C’est d’un pathétique ».
Arianne fit face au prisonnier attaché et pris un dossier que lui tendit un autre membre de la communauté scientifique de l’organisation.
- Alors quel profil notre espion des services secrets possède-t-il ? Demanda-t-elle.
- Un profil tout à fait fascinant madame, répondit le sbire. Mais il n’est pas compatible avec vos types. Il serait plus du côté noblesse ou courage vous voyez le genre.
- Je vois, marmonna-t-elle en serrant les dents. Je ne pourrais donc pas m’en servir pour la suite. Bah, il souffrira bien assez avec la soluce normale. Vous pouvez commencer l’injection. Vous la réglez sur une demi-heure.
- Une demi-heure ? S’étonna le scientifique qui tenait le robinet de la perfusion. C’est beaucoup trop foudroyant pour lui. il a 85% d’y rester avec ce dosage.
- Qu’il meure ou qu’il survive j’en ai rien à carrer, répliqua-t-elle. Si je ne peux l’utiliser qu’il soit terminé ou non n’a aucune importance. Il souffrira autant de toute manière. Vous réglez le dosage pour une demi-heure.
Les scientifiques n’osèrent pas contredire leur supérieure et commencèrent l’injection. Will, quant à lui, commençait à avoir peur. Ils ne voulaient pas le tuer au final ? Mais alors, que faisait-il ici ? Qu’étaient-ils en train de lui faire ? C’était quoi ce liquide rose, Il voulut se débattre mais le poids des chaînes et sa faiblesse physique rendirent ses espoirs vains. Il ne parvint qu’à faire remuer les chaînes ce qui attira le regard cruel et gourmand de l’admin aux cheveux rouge. Elle se colla presque au visage de Will et lui susurra à l’oreille.
- Tu penses avoir connu l’enfer, murmura-t-elle en caressant doucement l’énorme cicatrice qu’il avait au torse. Tu ne sais rien de l’enfer. Mais ne t’inquiète pas, tu ne vas pas tarder à connaitre cet endroit si merveilleux.
Ce fut à cette instant que la douleur envahit le corps de Will. Trop faible pour retenir ses hurlements, la pièce se retrouva bientôt envahie par ses cris atroces. Toute l’équipe présente dans la salle, à la fois dégoutée et effrayée par les cris, s’enfuirent de la salle. Seule Arianne resta. Elle assista à chaque seconde du supplice du traître avec un délice sans nom. Elle sortit même un accessoire interdit aux enfants de moins de 18 ans s’amusa avec pendant que la victime plongeait dans les abysses.