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Bienvenue à Lavanville de Xabab



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Informations

» Auteur : Xabab - Voir le profil
» Créé le 05/01/2014 à 15:55
» Dernière mise à jour le 05/01/2014 à 16:02

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Chapitre 32 : Carnet disparu
Ils venaient de parcourir la forêt dans laquelle Mike avait écrit durant la matinée sans trouver une seule trace du petit carnet sur lequel était contenu le brouillon de son roman. Ce dernier avait retrouvé l'endroit où il s'était assis pour écrire et ils avaient cherché tous les deux aux alentours sans trouver trace de quoi que ce soit.
« Je suis vraiment désolé, avait murmuré Maëva en revenant bredouille des bois. J'aurais tant aimé t'aider à le retrouver pour que tu me laisses y jeter un œil et que tu puisses le continuer.
– C'est gentil de ta part, avait-il répondu tout simplement avant de prendre sa main dans la sienne et de revenir en ville. »

Maëva n'avait plus peur de croiser son mari. Celui-ci n'avait pas donné trace de vie depuis qu'il l'avait laissé à l'hôtel et elle se moquait bien de savoir où il se trouvait désormais. Il pouvait bien disparaître que cela ne lui ferait rien.
La seule chose qui la tracassait désormais était le fait de dissimuler son mariage à son amant. Elle ne connaissait Michael que depuis peu mais n'aimais déjà pas lui mentir de la sorte ; c'était inacceptable pour elle. Il fallait qu'elle lui dise la vérité mais ne savait pas comment s'y prendre.

Alors qu'ils se trouvaient dans les bois elle avait failli lui demander de l'écouter et tout lui dire mais n'en avait pas eu le courage. Comment pourrait-il réagir s'il savait qu'elle était déjà avec un homme et que ce dernier était en ville avec elle ? La laisserait il tomber ? Serait-il dégoûté de son comportement ?
Elle n'avait aucune réponse pour le moment et ne pouvait que se fier à son intuition : il allait être déçu.

« Et si on rentrait à l'hôtel ? demanda Mike une fois revenu en ville. Cette balade m'a donné faim et j'ai bien envie de me reposer sans penser à tout ça.
– Á vos ordres, répondit Maëva en riant. »
Elle était heureuse de le voir prendre les choses du bon côté malgré la perte de son carnet. Il gardait sa gentillesse là où Randy se serait énervé et elle ne pouvait qu'être charmée par tant de charme.

Alors qu'ils traversaient les rues, aucun des deux amants n'imaginaient qu'un massacre venait d'avoir lieu en ville et que de nombreux parents s'étaient enfermés chez eux pour pleurer. Rien en ville n'aurait d'ailleurs fait penser que c'était le cas et tout semblait même plutôt calme.
Une heure avant des camions de pompier bouchaient les rues dans lesquelles ils déambulaient désormais et un enfant couvert de boue et de sang plongeait en pleurs dans les bras de son père. Il venait de perdre son âme sœur et il avait de peu échapper à la mort au fond des égouts.

Tony Hude avait regagné la surface au beau milieu d'une rue pleine de monde, face à son père qui cherchait en vain de ses nouvelles autour de lui. Il l'avait fixé droit dans les yeux et était tombé de fatigue sur le sol en pensant à Camille dont il venait de voir la mort.
La tragédie de cette chasse aux œufs avait secoué toute la ville et le nombre de morts était considérable. Cela faisait des années que Lavanville n'avait pas essuyée un évènement comme celui-ci et les enfants avaient tous été placé sous surveillance de peur que ce ne soit pas encore terminé.
Vingt d'entre eux avaient perdu la vie.

Mais plus aucune trace ne persistait de tout cela et Lavanville avait retrouvé le calme morbide qu'elle arborait habituellement. Personne dans les rues, un vent frais qui secouait les cheveux des deux passants et une tour qui semblait garder un œil sur tout ce qui se déroulait ici-bas. Mais ils ne s'en souciaient pas et profitaient simplement de l'idylle qu'il vivait depuis leur arrivée en ce lieu.

« Je passerais à ma chambre en arrivant histoire de me changer et de prendre une douche, lança Michael arrivé devant l'hôtel étrangement calme. Je te laisse pour quelques minutes et on se voit dans le hall rapidement. »
Maëva arbora un grand sourire amusé avant de l'embrasser sur le coin des lèvres.
« Je t'attend ici. Dépêche-toi. »

Il lui répondit en caressant sa main puis se dirigea vers l'ascenseur devant lequel attendait un couple de personnes âgées qu'il avait déjà vu la veille au restaurant. Il les salua d'un signe de tête par politesse et attendit à leurs côtés. Ces derniers parlaient tout bas entre eux et il ne se souciait pas de leur conversation, ses pensées étant entièrement dirigées vers la femme qui était en train de l'attendre dans son dos.
Quand l'ascenseur arriva il se décala et les pria de monter avant lui. Une fois à l'intérieur il ne put plus échapper à leur conversation, l'espace étant bien trop restreint et les deux vieillards n'usaient pas de toute la discrétion possible pour garder leurs paroles privées.

« J'ai envie de partir, fais-moi ce plaisir, demandait la dame à celui qui semblait être son mari. On était simplement venu pour les vacances.
– Je sais mais je n'y peux vraiment rien. »
Elle soupira.
« On vit depuis dix ans dans un hôtel, continua-t-elle en baissant légèrement la voix. Je ne veux plus voir cette ville. »

Le sang de Mike se glaça dans ses veines. Les paroles de la vieille dame venaient de transpercer son cœur à l'image d'un coup de fusil tiré à bout portant. Mais que racontait-elle ?
Il n'eut pas le temps de se poser plus de questions puisque l'ascenseur s'arrêta à son étage et le couple le toisa du regard en le voyant rester auprès d'eux sans descendre. Le fait qu'il soit en train de les fixer n'aida pas à son malaise et il se sentit obligé de sortir dans le couloir, son cœur battant à lui rompre les côtes.

Sans même s'en rendre compte il resta immobile devant la porte de sa chambre, des questions traversant sans arrêt son esprit en l'espace de quelques secondes.
Il se ravisa au bout d'une minute et sortit ses clés de sa poche. Maëva l'attendait et il ne pouvait pas la faire attendre, il attendrait d'être avec elle pour lui demander son avis à propos de ce qu'il venait d'entendre.

Il se dépêcha, prit sa douche en vitesse et se changea rapidement. Avant de sortir il récupéra le tas de vêtement qu'il avait laissé sur le lit afin de les mettre au sale et sentit quelque chose lui tomber sur le pied.
Mike baissa les yeux et sentit son cœur faire de nouveau un bon dans sa poitrine. Son carnet de note venait de tomber du lit.

N'y croyant pas l'écrivain le ramassa et en parcourut les pages d'un œil à la fois inquiet et ravit. Son écriture s'étalait devant ses yeux, l'histoire qu'il avait écrite au matin sur ce papier semblait prendre de nouveau vie et...
Une phrase trônait sur la dernière page. Cette écriture n'était pas de lui mais il l'aurait reconnu entre mille. Un souvenir le faucha en pleine contemplation et il s'écroula sur le lit, écrasé par le poids de cette image.

Il avait beau les regarder, aucun des mots ne semblaient prêt à disparaître. Il ferma le carnet, en revint à lui. Elle était toujours là.
Michael lu la phrase une bonne dizaine de fois, tentant de se convaincre que tout n'était qu'un rêve et qu'il allait se réveiller. Il était simplement endormi sous la douche ; rien de plus.

Fuis, rapidement.

Deux mots sur un morceau de papier et une initiale dont il devinait sans y croire la provenance. Un petit L au pied recourbé finement comme dans le temps.