Belle amie de Décybelle

En y réfléchissant, j'avoue que j'ai du mal à croire que j'ai un Zoroark dans ma grange...
Enfin bref. Il fallait au plus vite que je voit ma tante Kelly. Je m'étais toujours mieux entendue avec elle qu'avec ma propre mère, et elle était la seule à pouvoir m'aider. Kelly était la PDG d'une entreprise de pêche, et comme je ne l'avais pas vue depuis un moment, ça me ferais du bien d'aller la voir et de passer un peu de temps chez elle, histoire de changer d'air. De respirer l'air vivifiant de la mer. Le poisson reste de la chair, Elypse devrait aimer. Faut juste qu'elle s'étouffe pas avec une arrête, elle serait capable cette espèce de patate ! Le soir même, je téléphonai donc à ma tante. Je lui expliquai que j'avais besoin de la voir au plus vite et que j'avais besoin de son aide. Kelly n'hésita pas une seconde et m'invita dès demain chez elle. Je ne pouvais pas espérer mieux !
J'en parlai à ma mère qui accepta de m'emmener, la mer n'était qu'a 1 heure en voiture ! Demain à 10 heure, je serais donc chez Kelly !
Je mangeai avec ma mère puis, après avoir préparé mes affaires pour demain, descendis les escaliers en feintant d'aller me promener dans la forêt. Après avoir fait mine de me diriger vers l'orée du bois, je fonçai vers la grange ou je retrouvai Elypse jouant dans la paille. Quand elle me vit, elle redressa le museau, elle avait des brins de paille partout sur la tête. Je me mit alors à rire.
Elypse trottina vers moi, je feintai de lui sauter dessus. Alors qu'elle s'écartai vivement pour m'éviter, je n'eux pas le temps de me rattraper et tombai à plas ventre dans la paille. Je regardai ma renarde d'un air mesquin, soufflai un brin de paille qui me tombai devant les yeux et dis :

-Eh bien, pour une infirme, tu te déplace drôlement vite hein... Comédienne va ! dis-en rigolant.

J'entrai dans le jeu de Elypse, la poursuivit dans la paille, jouai à cache-cache avec elle. Sauf qu'elle eu vite fait de m'épuiser. Je m'effondrai dans la paille, raide morte. Après un court instant ou elle continuait de faire voltiger de la paille partout, voyant que je ne bougeai plus, Elypse s'approcha de moi, les oreilles baissées, visiblement inquiète. Je sentis son museau me renifler le front, les joues, ses moustaches me chatouillèrent le nez, mais je restai parfaitement immobile. C'est quand je sentis Elypse me lécher le bout du nez que j'ouvris les yeux et me redressai vivement pour la plaquer dans la paille près de moi. Grâce à sa taille mince, Elypse sortit sans difficulté de l'emprise de mes bras. Elle s'éloigna un peu en sautillant et en poussant de petits cris visiblement amusés. Je roulai sur le ventre et la regardai en riant. Elypse se rapprocha de moi et me regarda un instant dans les yeux. Je lui caressai la crinière puis, la renarde vint s'allonger contre moi. Elle regroupa ses pattes contre elle et rabattit sa queue devant son museau. Je lui caressai la crinière pendant un petit moment puis, sans m'en rendre compte, chutai dans les bras de Morphée...
...
Je fus tirée de mon sommeil quelques longues minutes plus tard par quelqu'un prononçant mon prénom, une fois, deux fois, trois fois...

-...lie... phélie... Ophélie !!! Bon sang Ophélie mais qu'est ce que tu fabrique ici ?

Je me redressai vivement et vis ma mère au seuil des immenses doubles portes de la grange. Complétement prise au dépourvu, je sentis Elypse blottie derrière moi, qui, visiblement, n'osait même plus bouger une moustache. Je m'efforçai de la cacher dans mon dos et balbutiai maladroitement :

-Aah, maman ! Bonjour, comment allez vous, tu bien, bienvenue...!
-Tu aurais sérieusement besoin de revoir ton français ma fille... Tu as vu l'heure ? Je te rappelle que tu te lève demain, ne m'oblige pas à entrer dans ce nid à araignée !
-Oui je, tu... j'arrive...

Alors que je prononçai ces mots, un Mimigal tissa son fil et vint se suspendre juste sous le nez de ma mère qui fus prise d'un frisson qui fis trembler tout son corps, de ses jambes jusqu'au bout de ses cheveux.

-Gyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!! hurla-t-elle en décampant les bras levés jusqu'à la maison.

Je pus enfin respirer, j'allais devenir verte si je retenais ma respiration une seconde de plus. Mon cœur battait à en faire imploser ma cage thoracique. Étant adossée de tout mon poids contre la botte de paille, Elypse s'extirpa difficilement de derrière moi et, après avoir lancé un regard au Mimigal qui remontait tranquillement son fil, tourna la tête vers moi. Je dirigeai mon regard vers elle, et, la main agrippant fortement mes vêtements au niveau de mon pauvre cœur, finis par lui sourire.

-On a frôlé la catastrophe ma belle... Rappelle moi de ne plus jamais m'endormir dans la grange si maman n'est pas à 157 kilomètres de la maison d'accord Elypse ? dis-je en me redressant.

Je me frottai frénétiquement pour faire tomber tout les brins de paille qui s'étaient plantés dans les mailles de mes vêtements. Je m'approchai ensuite de Elypse et lui enlevai à son tour la paille qu'elle avait dans les poils des oreilles et sur le museau. Je la prit ensuite dans mes bras, enfouissant mes mains dans son abondante et douce écharpe de poils. Je sentis la tête de Elypse s'appuyer contre mon épaule.

-Écoute Elypse, je ne serais pas là de la journée demain. Je serais de retour dans la soirée, avec de quoi manger pour toi. lui glissai-je dans l'oreille, avant de la repousser et de la regarder dans les yeux. Je laisserais la porte de la grange ouverte, mais ne va pas dans la forêt je t'en pris, tu n'est pas rétablie.

Je déposai un baiser sur le front de ma renarde et me redressai en m'approchant de la porte de la grange. Je me retournai et sourit à Elypse qui me regardai m'éloigner.

-Bonne nuit ma belle, à demain soir... lui murmurai-je très bas pour que seul ses grandes oreilles puisse capter ma phrase.

...
Le lendemain, c'est dans les alentours de 10 heure et demie que j'arrivai chez ma tante, qui avait pris un jour de congé exprès pour qu'on puisse passer la journée ensemble. Kelly et moi passâmes toute la matinée à aller de magasins en magasins, comme seul les filles savent faire. Et, au alentour de midi, quand nos estomacs commençaient à s'impatienter, Kelly m'interpella et me demanda en quoi j'avais eu besoin d'elle un peu en catastrophe, alors que nous étions en train de nous installer à la table du restaurant. Je lui expliquai l'histoire, ma rencontre avec Elypse, et, le sujet de nourriture qui très vite s'imposa comme étant un gros hproblème tant que Elypse n'était pas rétablie. Kelly écouta tout mon récit avec la plus grande des attention, comme si elle avait été avec moi tout ce temps, et c'est ça la différence majeure entre ma mère et elle. Elle vivait mon histoire au fur et à mesure que je lui racontait.

-Mais... Ma sœur est au courant pour Elypse ?
-Non, tu pense ! T'imagine sa réaction si elle apprenait qu'il y avait un animal sanguinaire et sans pitié sous son toit ?! dis-je en exagérant profusément la chose.
-Mon dieu elle ferais un arrêt cardiaque ! se moqua Kelly gentiment.

J'esquissai un sourire mais ma tante pus ressentir le sentiment qui trônait chez moi. Elle soupira et dis d'une voix douce :

-Il ne faut pas en vouloir à ta mère. Tu sais, si elle a si peur des Pokémons, c'est parce qu'elle...
-S'est fait mordre par un Mastouffe quand elle était petite je sais, je sais ! Je me suis faite mordre, griffée, attaquée des milliards de fois et qui plus est lacérée le dos par un Zoroark sauvage et ce n'est pas pour ça que j'ai peur des Pokémons ! pestai-je.
-Je sais Ophélie, je sais... Bref oublions ça tu veux, cette après midi c'est cinéma, plage, et soldes !!

Cette après midi fus la meilleure que je passai depuis longtemps. Manger du pop-corn devant un super film, aller faire les lézards sur la plage, dépenser des Pokédollards dans les magasins... Le soir, Kelly me donna un sac dans lequel se trouvait les boites contenant des poissons sortant de son entreprise pour Elypse. Puis, ma tante me remmena chez moi. Montrer ma renarde à Kelly ce soir étant trop risqué, je lui promis de lui montrer dès que j'en aurait l'occasion. Après le départ de ma tante, je me précipitai vers la grange, ma pauvre Elypse, elle devait être affamée !! J'ouvris l'immense porte en tenant le sachet dans ma main et criai :

-Elypse c'est moi !! A table ma belle !

Je ne reçu aucune réponse. Je me figeai complétement, balayai la grange du regard, ne vis personne. Aucune trace d'une grosse boule de poil rouge et noire qui ressemblerait à Elypse. Ce que je suis stupide. Pourquoi m'aurais-t-elle attendue sagement toute une journée, moi qui lui ai infligé tant de souffrances. Bah, c'est pas plus mal, au moins, les séparations n'en seront que moins difficiles à endurer.